[Notice] Balzac, dont l’éloquence a excité l’enthousiasme de son époque, peut offrir à la nôtre plus d’un modèle oratoire.
Ce morceau vraiment oratoire Fit bâiller ; mais on applaudit.
Massillon 1643-1743 [Notice] Né à Hyères, en Provence, dans une contrée qui fut la patrie de poëtes et d’orateurs distingués, admis en 1681 dans la savante congrégation et l’Oratoire ; devenu professeur de rhétorique au séminaire de Saint-Magloire ; plus effrayé qu’enhardi par ses premiers succès, Massillon parut quand Bourdaloue terminait sa carrière.
On lui demandait un jour quelle était la principale partie de l’art oratoire ; il répondit : Le débit. — La seconde ? […] Une telle disposition s’oppose à presque tous les genres de progrès, mais surtout à ceux que l’on pourrait faire dans l’art oratoire. […] Nous avons dit pourquoi, dans nos temps modernes, l’art oratoire n’avait jamais été l’objet d’une étude très suivie. […] Mais le plus instructif et le plus utile des écrivains anciens sur l’art oratoire, c’est Quintilien. […] Il serait difficile de trouver un auteur qui ait appliqué à l’étude de l’art oratoire plus de goût et de jugement que Quintilien.
Je sais, comme un autre, qu’il se trouve de fort beaux vers dans Claudien ; des morceaux même que l’on peut mettre sans danger sous les yeux de la jeunesse : je n’ignore point qu’il y a, dans Thomas, des choses aussi bien pensées que bien écrites ; que son Essai sur les Éloges est un ouvrage neuf, plein de recherches curieuses et qui fait honneur à notre littérature, qui compte peu de morceaux oratoires plus véritablement éloquents que l’Éloge de Marc-Aurèle.
Ces éléments de rhétorique concernent : 1° les trois genres de causes: le Délibératif, le Démonstratif et le Judiciaire ; 2° les trois grandes parties de la rhétorique : Invention, Disposition et Élocution ; 3° les divisions de chacune d’elles, à savoir : les faits, le raisonnement, les passions ; 4° la disposition oratoire ; 5° l’emploi des figures ; 6° quelques conseils sur l’action, le geste, la prononciation et la mémoire.
L’heureuse combinaison des tours et la noblesse des termes sont entrés dans le trésor de la prose oratoire : l’exagération emphatique, le faux goût, la recherche, sont demeurés sur le compte de Balzac, et l’on n’a plus compris la gloire de cet écrivain, parce que les fautes seules lui restaient, tandis que ses qualités heureuses étaient devenues la propriété commune de la langue qu’il avait embellie. » 3.
Auguste, reprochant à Cinna son ingratitude, se sert avec beaucoup d’avantage de ce moyen oratoire : Ma faveur fait ta gloire, et ton pouvoir en vient ; Elle seule l’élève, et seule te soutient ; C’est elle qu’on adore, et non pas ta personne ; Tu n’as crédit ni rang qu’autant qu’elle t’en donne : Et, pour te faire choir, je n’aurais aujourd’hui Qu’à retirer la main qui seule est ton appui. […] Dans la tragédie d’Iphigénie, Agamemnon ne peut se résoudre à immoler sa fille ; Ulysse combat sa tendresse paternelle en employant ce moyen oratoire. […] Adjonction L’Adjonction oratoire est une suite d’ellipses symétriques.
Son style savant et varié n’a point la gravité périodique et les allures oratoires. […] Avouons-le, on sent la force et l’ascendant de ce rare esprit, soit qu’il prêche de génie et sans préparation, soit qu’il prononce un discours étudié et oratoire, soit qu’il explique ses pensées dans la conversation : toujours maître de l’oreille et du cœur de ceux qui l’écoutent, il ne leur permet pas d’envier ni tant d’élévation, ni tant de facilité, de délicatesse, de politesse ; on est assez heureux de l’entendre, de sentir ce qu’il dit, et comme il le dit ; on doit être content de soi si l’on emporte ses réflexions et si on en profite.