Sa parole écrite semble née sans efforts sur les lèvres du causeur ou de l’orateur. […] Soit que tu racontes les renversements des États3, et que tu pénètres dans les causes profondes des révolutions ; soit que tu verses des pleurs sur une jeune femme mourante au milieu des pompes et des dangers de la cour ; soit que ton âme s’élance avec celle de Condé, et partage les ardeurs qu’elle décrit4 ; soit que, dans l’impétueuse richesse de tes sermons5 à demi préparés, tu saisisses, tu entraînes toutes les vérités de la morale et de la religion, partout tu agrandis la parole humaine, tu surpasses l’orateur antique ; tu ne lui ressembles pas.
Thiers Né en 1797 [Notice] Orateur et homme d’État formé par une longue expérience de la vie publique, M. […] Tout cela peut sans doute se faire médiocrement, comme toute chose, d’ailleurs ; car on est poëte, savant, orateur médiocre aussi ; mais si le génie s’en mêle, on devient sublime.
Lorsque l’académie adopta enfin l’orateur dont elle avait tant de fois couronné ce que Voltaire appelait si plaisamment du galithomas, mot nouveau créé pour exprimer un nouveau genre de galimatias inconnu jusqu’alors, le récipiendaire prit pour sujet de son discours l’homme de lettres citoyen. […] ) Vous avez vu dans Voltaire et dans Fléchier la définition d’une armée : l’un l’a faite en philosophe éloquent, l’autre en orateur, et tous deux au moins vous en ont donné une idée juste.
« L’apostrophe, dit Marmontel, consiste à détourner tout à coup la parole et à l’adresser, non plus à l’auditoire ou à l’interlocuteur, mais aux absents, aux morts, aux êtres invisibles ou inanimés, et le plus souvent à quelqu’un ou à quelques-uns des assistants. » Il fait remarquer que, dans ce dernier cas, l’apostrophe est une des armes les plus puissantes de l’éloquence ; c’est l’adversaire, le juge, l’une ou l’autre classe d’auditeurs, que l’orateur interpelle tout à coup, qu’il prend à partie, qu’il atteste, qu’il terrasse ou qu’il implore. […] Pathétique, c’est à l’âme qu’elle parle ; elle se conforme non plus à l’ordre des faits ni à l’ordre logique, mais à celui des impressions que ressent ou veut exciter l’écrivain ; celle-ci est plus familière à l’orateur et donne au style l’énergie, la vivacité, l’entrainement. […] Enfin, dont le vol hardi avait d’abord effrayé nos provinces, est une action encore plus éloignée ; aussi l’orateur la rejette-t-il à la fin, comme dans la partie fuyante ; elle n’est là que pour contraster, pour faire ressortir davantage l’action principale. » Condillac, Art d’écrire, c. 14.
. : Le Sauveur, pour Jésus-Christ ; L’Orateur pour Cicéron ; l’Apôtre, pour saint Paul. […] Nous pouvons nous en convaincre en lisant les réflexions que fait l’Orateur sacré en présence de la dépouille mortelle d’Henriette d’Angleterre, duchesse d’Orléans. […] Communication La Communication est une figure par laquelle l’orateur communique ses raisons à ses auditeurs, à ses adversaires même, délibère avec eux et semble s’en rapporter à leur propre jugement. […] La Subjection est une figure par laquelle l’orateur interroge ses adversaires ou ses auditeurs et répond lui-même à ses propres questions. […] Apostrophe L’Apostrophe a lieu lorsque l’orateur, interrompant tout à coup son discours, adresse la parole à Dieu lui-lui-même, à quelque personne présente, absente, vivante ou morte, ou à quelque objet animé ou inanimée.
Aprés un tableau rapidement esquissé de l’état de la langue française avant Corneille, l’orateur continue : « La langue française restait donc à jamais dans la médiocrité, sans un de ces génies faits pour changer et pour élever l’esprit de toute une nation : c’est le plus grand de vos premiers académiciens, c’est Corneille seul qui commença à faire respecter notre langue des étrangers, précisément dans le temps que le cardinal de Richelieu commençait à faire respecter la couronne. […] C’est alors que les autres peuples ont cherché avidement dans vos auteurs de quoi s’instruire, etc. » Rien de plus judicieux que les raisons qu’apporte l’orateur de la décadence, déjà sensible, des lettres et du goût.
Jeunes gens, vous surtout à qui s’adresse spécialement ce livre, vous qu’attendent les carrières de l’intelligence, écrivains et orateurs de l’avenir, croyez au travail, à sa nécessité, à sa puissance, aux prodiges qu’il a opérés dans tous les siècles, et qu’il doit opérer encore. […] Faites-vous une plus haute idée de la mission de l’écrivain et de l’orateur.
Son discours, bien loin de couler avec cette douceur agréable, avec cette égalité tempérée que nous admirons dans les orateurs, paraît inégal et sans suite à ceux qui ne l’ont pas assez pénétré ; et les délicats de la terre, qui ont, disent-ils, les oreilles fines, sont offensés de la dureté de son style irrégulier. […] Il ira, cet ignorant dans l’art de bien dire, avec cette locution1 rude, avec cette phrase qui sent l’étranger, il ira en cette Grèce polie, la mère des philosophes et des orateurs, et, malgré la résistance du monde, il y établira plus d’églises que Platon n’y a gagné de disciples par cette éloquence qu’on a crue divine. […] Vinet dans sa Chrestomathie française, n’est pas seulement un orateur sublime et un magnifique historien : il est le premier dans l’éloquence didactique, où les Français sont les premiers.
Voilà une pensée naturelle, tirée du fond de la chose, qui n’a absolument rien d’étranger au sujet, et qui paraît n’avoir rien coûté à l’orateur. […] Dans cette phrase : l’orateur arrive à sa fin, qui est de persuader, d’une façon toute particulière ; ces derniers mots sont mal placés, et par-là deviennent susceptibles de divers rapports, puisqu’on pourrait les faire rapporter au verbe persuader, quoiqu’en effet ils se rapportent aux mots, arrive à sa fin. La phrase serait nette et sans la moindre obscurité, si elle était construite ainsi : l’orateur arrive, d’une façon toute particulière, à sa fin, qui est de persuader. […] La Périphrase ou Circonlocution est d’un fréquent usage chez les Orateurs et les Poètes. […] L’éloquence la souffre davantage : Démosthène et Cicéron, nos Orateurs même sacrés s’en sont servis avec succès.