Ingénieuses rêveries, Songes riants, sages loisirs, Venez sons ces ombres chéries ; Vous suffirez à mes désirs.
Un souffle, une ombre, un rien, tout lui donnait la fièvre. […] Jamais, ô monument, même ivres de leur nombre, Les étrangers sans peur n’ont passé sous ton ombre. […] Jodelle, qui s’était chargé de remettre au jour les tragiques grecs, ne nous rendit qu’une ombre de leurs drames.
Préface Je ne cacherai pas d’où m’est venue l’idée de ce recueil. Elle appartient à Sainte-Beuve. Elle est au tome premier, de ses premières Causeries du lundi, dans un article sur Joubert. La voici : « Je me suis demandé quelquefois ce que pourrait être une rhétorique française, sensée, juste, naturelle, et il m’est même arrivé, une fois dans ma vie, d’avoir à en conférer en quelques séances devant des jeunes gens. Qu’ai-je dû faire pour ne pas tomber dans la routine et ne pas me risquer dans la nouveauté ?
Préface. L a nécessité d’une Rhétorique élémentaire est généralement sentie de tous ceux qui enseignent les belles-lettres dans les colléges. Il n’est point de professeur à qui l’expérience n’ait prouvé qu’un abrégé de préceptes précis, clair et méthodique, où les vrais principes de la composition seraient présentés avec simplicité et mis à la portée des esprits ordinaires, offrirait aux élèves de précieux avantages. Depuis que je professe la rhétorique, et déjà il y a plusieurs années, je cherche un pareil livre, et jusqu’ici je l’ai cherché en vain. Les chefs qui ont gouverné successivement l’Université ont remarqué qu’il manquait à l’enseignement et manifesté le désir qu’ils avaient de voir quelqu’un se charger de le rédiger.
On peut dire même que cette dernière époque de l’éloquence de Bossuet fait tort aux deux autres et qu’elle les rejette dans l’ombre. […] Il faut, pourtant, qu’il se résolve à paraître devant le suprême tribunal pour y rendre compte de sa triste existence ; il atteint les bords du Styx, voit la barque fatale remplie d’ombres silencieuses, mais éprouve moins de terreur à prendre place auprès d’elles qu’à payer les quelques drachmes du passage ; déjà il s’approche du bord pour passer le fleuve à la nage, mais Caron l’a vu et d’un regard menaçant le cloue sur la rive ; il faut qu’il s’exécute et il entre dans l’embarcation. La barque glisse sur le fleuve endormi, Klausias sent un morne effroi l’envahir ; il débarque et suit les autres ombres sur le chemin du tribunal. […] Klausias attend son tour, il regarde et écoute, avide, le suprême entretien qui doit donner à chaque ombre le calme ou le tourment éternel. […] Certes, c’est un nom glorieux entre tous que celui de citoyen ; les Romains s’en sont montrés justement avares, au moins pendant ces beaux jours où Rome vivait libre et prospère à l’ombre d’une Constitution républicaine ; à combien plus forte raison ce titre doit-il nous être cher, à nous qui ne l’avons obtenu que par des siècles d’humiliations, de misères, d’efforts désespérés et stériles !
Toutes ces choses ont passé comme l’ombre, comme un courrier qui se hâte, comme un vaisseau qui fend les ondes et dont on ne trouve plus la trace, comme un oiseau qui divise l’air sans qu’on puisse remarquer où il a passé, comme une flèche lancée vers son but, sans qu’on en reconnaisse de vestige.
Dans sa fureur la plus bizarre et la plus insensée, il est plaisant, éloquent, subtil, plein de tours nouveaux, quoiqu’il ne lui reste pas seulement une ombre de raison.
Non seulement deux tableaux opposés de ton et de couleur se font valoir l’un l’autre ; mais, dans le même tableau, ce mélange d’ombre et de lumière détache les objets et les relève avec plus d’éclat.
répondit le Spartiate, nous combattrons à l’ombre. » § 159.