Nous avons établi quelques principes généraux ; il est temps d’en faire l’application à l’objet qui nous occupe spécialement.
Rarement il s’occupe à parer sa pensée ; c’est un soin qui semble au-dessous de lui : il ne songe qu’à la porter tout entière au fond de votre cœur.
Voici comme Fontenelle décrit le goût d’un célèbre naturaliste pour la botanique : « On n’aura point de peine à s’imaginer qu’il s’occupait avec plaisir de tout ce qui avait du rapport avec l’objet de son amour.
Il s’occupe des choses et non des mots.
La logique ne considère que le fond ; la littérature s’occupe tout à la fois du fond et de l’expression. […] Mesurez donc à vos forces, dit Sénèque, le fardeau que vous voulez porter, et ne vous occupez que des choses auxquelles vous pouvez suffire. […] Différez votre travail pour un autre jour ; ou, si vous voulez seulement le suspendre quelques instants, ayez recours à la lecture réfléchie d’un passage analogue à celui qui vous occupe. […] La description sera plus ou moins étendue, selon le but qu’on se propose et la place qu’elle doit occuper. […] L’on est plus occupé aux pièces de Corneille ; l’on est plus ébranlé et plus attendri à celles de Racine : Corneille est plus moral, Racine plus naturel ; il semble que l’un imite Sophocle et que l’autre doit plus à Euripide.
Le père de Neuville, dans son oraison funèbre du cardinal de Fleuri 7, pour prouver que le principe de l’élévation de ce ministre fut le mérite, mais un mérite connu, estimé, éprouvé, qui ne s’élève à des emplois plus distingués, qu’en se montrant supérieur aux places qu’il occupe, nous trace cette brillante description de la cour ; description qui en est une définition bien exacte et bien vraie. […] » Leur âme basse et petite, occupée de minuties, susceptible de frayeur, est toujours ouverte aux soupçons et à la défiance ; ce qui les rend sujets à prendre les choses, même les plus innocentes, en mauvaise part, et à ne former aucun attachement bien solide et durable. […] » Si l’espérance de l’avenir ne les occupe pas, ils s’en dédommagent sur le souvenir du passé, le temps qui leur reste à vivre n’étant rien en comparaison de celui qu’ils ont vu s’écouler : aussi sont-ils grands parleurs, avides de raconter ce qu’il ont vu ou fait autrefois ; tant le souvenir du passé les amuse ! […] Mais chercher à le faire élever à ce poste, en prenant des mesures pour en déposséder celui qui l’occupe, c’est une chose criminelle et digne de toute censure.
Ici nos gens se campèrent ; Et l’espace que voilà, Nos ennemis l’occupèrent. […] Loué, exalté et porté jusqu’aux cieux par de certaines gens qui se sont promis de s’admirer réciproquement, il croit, avec quelque mérite qu’il a, posséder tout celui qu’on peut avoir, et qu’il n’aura jamais ; occupé et rempli de ses sublimes idées, il se donne à peine le loisir de prononcer quelques oracles : élevé par son caractère au-dessus des jugements humains, il abandonne aux âmes communes le mérite d’une vie suivie et uniforme ; et il n’est responsable de ses inconstances qu’à ce cercle d’amis qui les idolâtrent.
Tout contrefacteur ou débitant de contrefaçons de cet Ouvrage sera poursuivi conformément aux lois. Toutes mes Editions sont revêtues de ma griffe. Avant-propos. Le succès toujours croissant de la nouvelle Méthode, à laquelle ce Cours est adapté, nous dispense d’en faire l’éloge, et d’ajouter un tardif et obscur hommage aux suffrages éminents qui l’ont accueillie dès son apparition. En offrant au public ce recueil, nous n’avons point la prétention chimérique de suivre pas à pas la théorie de l’auteur, de présenter chacun des exercices qui composent notre ouvrage, comme le développement spécial d’une règle de la Méthode.
À peine le Démosthène français eut-il rencontré, dans ce nouvel Eschine, un rival de génie et d’éloquence, que la tribune, presque sans cesse occupée par ces deux illustres antagonistes, présenta le spectacle le plus imposant dont les fastes de l’éloquence française puissent garder la mémoire.