Tes démarches de la nuit dernière, celles de la nuit précédente, les endroits où tu es allé, les complices que tu as réunis, les résolutions que tu as prises, crois-tu que tout cela soit un mystère pour un seul d’entre nous" ? […] Mais comment s’en passer, surtout pendant ces nuits d’hiver ? […] Il était presque nuit lorsque nous nous retirâmes. […] Toute la nuit se passe à décharger ce vaisseau. […] Au milieu de cette nuit qui fut calme, on apporte à Syracuse la nouvelle d’un si grand désastre.
Mais, dans la nourriture du corps, l’on distingue d’ordinaire par le goût même ce qui nuit à la santé. […] Et j’ai dit : Peut-être que les ténèbres me couvriront ; mais la nuit a été un jour autour de moi. […] Je descends dans la ville, où je n’ai pas couché deux nuits, que je ressemble à ceux qui l’habitent : j’en veux sortir. […] Poussez-le ; vous lui ferez dire en plein jour qu’il est nuit, car il n’y a plus ni jour ni nuit pour une tête démontée par son caprice. […] Le silence, l’obscurité et la délicieuse fraîcheur y règnent le jour comme la nuit.
L’abbé d’Aubignac propose de traduire ή μιχρòν έξαλλάττειν par « ou de changer un peu ce temps » (du jour à la nuit ou de la nuit au jour), et il tient fort à sa nouvelle explication (Pratique du Théâtre, 1669, p. 111) un peu plus haut, il discute sérieusement s’il ne serait pas question dans Aristote d’un jour polaire. La traduction de ce passage par de Norville (1671) montre combien alors les esprits étaient prévenus sur ce sujet et disposés à interpréter Aristote dans le sens de leurs théories : « La tragédie commence et termine son action en un jour ou en une nuit autant que faire se peut : et si le fort de l’action se passe dans l’un de ces temps elle anticipera bien peu sur l’autre. » Après avoir observé que les trois grands tragiques de la Grèce se conforment à l’unité de temps, d’Aubignac ajoute : « ….
Voyez cette nuit profonde, ces ténèbres épaisses qui vous environnent, la faiblesse, l’imbécillité1, l’ignorance de votre raison. […] Et j’ai dit : Peut-être que les ténèbres me couvriront ; mais la nuit a été un jour autour de moi. Devant vous les ténèbres ne sont pas ténèbres ; la nuit est éclairée comme le jour ; l’obscurité et la lumière ne sont qu’une même chose. » Les méchants trouvent Dieu partout, en haut et en bas, nuit et jour : quelque matin qu’ils se lèvent, il les prévient ; quelque loin qu’il s’écartent, sa main est sur eux3. […] dit le soleil, tu vois, oiseau superbe, « Si pour moi la montagne est plus haute que l’herbe, « Rien n’est grand ni petit devant mes yeux géants : « La goutte d’eau me peint comme les océans ; « De tout ce qui me voit je suis l’astre et la vie ; « Comme le cèdre altier l’herbe me glorifie ; « J’y chauffe la fourmi, des nuits j’y bois les pleurs.
ils sont ensevelis pour jamais dans une nuit profonde ; l’homme d’alors, replongé dans les ténèbres de l’ignorance, a, pour ainsi dire, cessé d’être homme1 : car la grossièreté, suivie de l’oubli des devoirs, commence par relâcher les liens de la société, la barbarie achève de les rompre ; les lois méprisées ou proscrites ; les mœurs dégénérées en habitudes farouches ; l’amour de l’humanité, quoique gravé en caractères sacrés, effacé dans les cœurs ; l’homme enfin sans éducation, sans morale, réduit à mener une vie solitaire et sauvage, n’offre, au lieu de sa haute nature, que celle d’un être dégradé au-dessous de l’animal. […] A peine aperçoit-on leurs pieds, tant ils sont courts et menus : ils en font peu d’usage ; et ils ne se posent que pour passer la nuit, et se laissent, pendant le jour, emporter dans les airs ; leur vol est continu, bourdonnant et rapide : on compare le bruit de leurs ailes à celui d’un rouet. […] Malgré sa chute, il se conserva, chez les premières générations humaines, des lumières qui, effacées peu à peu, aboutirent enfin à la nuit des temps barbares.
Avarus sibi ipse nocet, l’avare se nuit à lui-même. […] Passer la nuit à travers les champs. […] L'inquiétude revient à l’approche de la nuit. […] De légers entretiens au commencement de la nuit. […] Ainsi sub noctem veut dire vers la nuit, à l’approche de la nuit tandis que sub nocte signifie dans la nuit.
Ce fut sur la fin d’une nuit de septembre que je sortis du souterrain avec les voleurs. […] La nuit, il avait du feu et de la lumière, un pantalon et une robe de chambre auprès de son lit, et presque toutes les nuits il se levait seul et travaillait ainsi plusieurs heures. […] Il avait envoyé au milieu de la nuit le général Creuts avec cinq mille cavaliers ou dragons, qui devaient prendre les ennemis en flanc tandis qu’il les attaquerait de front ; mais son malheur voulut que. […] Ses nuits sont aussi touchantes que ses jours sont beaux ; ses ports sont aussi beaux que ses morceaux d’imagination sont piquants. […] Enfin je passai la moitié de la nuit à écouter M. le Commensal, et je maudis l’étiquette.
Un soldat Quand vous êtes de garde au bord d’un fleuve, où la pluie éteint tous les feux pendant la nuit, et pénètre dans vos habits, vous dites : « Heureux qui peut dormir sous une cabane écartée, loin du bruit des eaux ! […] Au contraire, un jeune homme né pour la vertu, que la tendresse d’une mère retient dans les murailles d’une ville forte, pendant que ses camarades dorment sous la toile et bravent les hasards, celui-ci qui ne risque rien, qui ne fait rien, à qui rien ne manque, ne jouit ni de l’abondance, ni du calme de ce séjour : au sein du repos, il est inquiet et agité ; il cherche les lieux solitaires ; les fêtes, les jeux, les spectacles ne l’attirent point, la pensée de ce qui se passe en Moravie2 occupe ses jours, et pendant la nuit il rêve des combats qu’on donne sans lui3 1.
Dois-je oublier son père à mes pieds renversé, Ensanglantant l’autel qu’il tenait embrassé 1 Songe, songe, Céphise, à cette nuit cruelle, Qui fut pour tout un peuple une nuit éternelle ; Figure-toi Pyrrhus, les yeux étincelants, Entrant à la lueur de nos palais brûlants, Sur tous mes frères morts se faisant un passage, Et, de sang tout couvert, échauffant le carnage ; Songe aux cris des vainqueurs, songe aux cris des mourants, Dans la flamme étouffés, sous le fer expirants2 ; Peins-toi dans ces horreurs Andromaque éperdue : Voilà comme Pyrrhus vint s’offrir à ma vue ; Voilà par quels exploits il sut se couronner ; Enfin, voilà l’époux que tu me veux donner. […] Mais quelle épaisse nuit tout à coup m’environne ? […] Venez-vous m’enlever dans l’éternelle nuit ?