Dans cette terre privilégiée, pas une montagne qui ne redise le nom d’un poëte, d’un sage, d’un héros, d’un artiste. Pour nous, les noms des hommes illustres de la Grèce, de ses grands morts, comme disait César après Pharsale, sont encore les synonymes de génie et de vertu2. […] Étranger, au nom des dieux !
J’appellerais volontiers énallage de mode l’emploi de l’infinitif au lieu de l’indicatif, dont les Latins usaient si souvent sous le nom d’infinitif historique, et qui se rencontre parfois en français : Ainsi dit le renard, et flatteurs d’applaudir. […] Fontanier donne à cette figure le nom de synthèse, pour empêcher, dit-il, qu’on ne la confonde avec le trope appelé syllepse, dont nous avons parlé. […] C’est à eux que s’adresse Quintilien au livre IX : « Cependant je n’approuve pas, dit-il, le scrupule de ceux qui veulent que le nom marche toujours avant le verbe, le verbe avant l’adverbe, le substantif avant l’adjectif et le pronom ; car souvent le contraire a beaucoup de grâce. » Les Latins croyaient donc aussi à l’ordre naturel ; s’ils s’en écartaient, ce n’était point par raison, mais pour ajouter de la grâce au discours ; et de ceux-là du moins l’on ne peut dire ce que l’on a dit des rhéteurs modernes qui partagent notre opinion, qu’ils sont entrainés par l’habitude de la construction française. […] Bossuet lui-même, en voulant atteindre l’intérêt de la construction historique, ne parvient pas toujours à en éviter les embarras et l’obscurité, témoin cette phrase de l’Oraison funèbre de Condé : « Ainsi, dans les plaînes de Lens, nom agréable à la France, l’archiduc, contre son dessein, tiré d’un poste invincible par l’appât d’un succès trompeur, par un soudain mouvement du prince, qui lui oppose des troupes fraîches à la place des troupes fatiguées, est contraint à prendre la fuite. » On voit immédiatement que le rapprochement des deux par, dont l’un se rapporte au premier membre de la période, et l’autre au second, rend la construction pénible.
[Notice] Si l’on voulait réaliser par un nom l’idée de la perfection absolue dans le versification et le style, il faudrait nommer Racine. […] Fais connaître à mon fils les héros de sa race ; Autant que tu pourras conduis-le sur leur trace ; Dis-lui par quels exploits leurs noms ont éclaté, Plutôt ce qu’ils ont fait que ce qu’ils ont été : Parle-lui tous les jours des vertus de son père, Et quelquefois aussi parle-lui de sa mère. […] Il voudrait en vainqueur vous apporter sa tête : Le seul nom d’assassin l’épouvante et l’arrête. […] Et l’ingrate en fuyant me laisse pour salaire Tous les noms odieux que j’ai pris pour lui plaire !
Dieu vous l’avait donnée, Dieu vous l’a ôtée2 : que son saint nom soit béni ! […] Mon cœur, cependant, vous envoie ses vœux ; il demande pour vous, sinon le bonheur qui n’est point d’ici-bas, du moins ces secrètes consolations que la Providence fait couler d’en haut dans les âmes malades, ces joies intimes qui n’ont point de nom, parce qu’elles passent sur la terre1 comme quelque chose d’un autre monde, comme le souffle lointain de la patrie. […] Nous pensons qu’il immole tous ses plaisirs, tous les avantages de ce monde ; mais qu’un rayon divin descend dans son cœur, pour lui causer un genre de félicité qui ne ressemble pas plus à ce que nous revêtons de ce nom, que l’immortalité à la vie. […] Sachez donc, vous qui vous croyez investis de l’apostolat, à quelles conditions il porte son fruit ; et vous, peuples, sachez comment on discerne les vrais apôtres de ceux qui en usurpent le nom.
Chaque soldat va se croire un héros et se persuadera que son nom passera à la postérité. […] Worms, Spire, Mayence, Landau, vingt autres places de nom, ouvrent leurs portes ; Merci ne peut les défendre et ne paraît plus devant son vainqueur. […] La narration s’arrête, la transition est brusque, la phrase se meurt lentement, devient courte et hérissée de noms propres. […] L’enfant tire, et Brontin Est le premier des noms qu’apporte le destin. […] Les rhéteurs donnent spécialement le nom de rhétorique à la partie des règles de cette science qui embrasse l’art de parler et d’écrire avec éloquence.
Mais le prêtre n’est pas un homme ordinaire, ni un orateur parlant en son propre nom ; du haut de la chaire, une auréole mystérieuse enveloppe sa tête ; il est placé entre le ciel et la terre ; il s’adresse au sentiment le plus vif et le plus profond de la conscience, au sentiment religieux ; il n’agite pas un intérêt d’un moment, mais un intérêt éternel. […] Le nom de Bossuet est inséparable de l’oraison funèbre : il a donné à ce genre un caractère de grandeur et de perfection sublime qui ne sera sans doute jamais surpassé. […] On donne aussi au tribunal le nom de parquet.
Comparez à l’élégie d’Hégésippe Moreau sur la Voulzie, jolie rivière du pays où s’écoula son enfance : S’il est un nom bien doux, fait pour la poésie, Oh ! dites, n’est-ce pas le nom de la Voulzie ? […] Non ; Mais, avec un murmure aussi doux que son nom, Un tout petit ruisseau coulant, visible à peine : Un géant altéré le boirait d’une haleine ; Le nain vert, Oberon, jouant au bord des flots, Sauterait par-dessus sans mouiller ses grelots.
« C’est un beau nom que la chambre de justice ; mais le temple de la clémence, que les Romains élevèrent à cette vertu triomphante en la personne de Jules César, est un plus grand, et un plus beau nom encore.
Même observation, sans nom d’auteur, dans le scholiaste de l’Iliade, XIX, 283. […] Peut-être Aristote désigne-t-il ici le rôle d’Égée dans la Médée d’Euripide, v. 663-755, ce qui est l’opinion de Ritter peut-être veut-il parler de la manière dont Médée traitait Égée dans la pièce d’Euripide qui portait ce dernier nom.