Pour se faire une idée de la puissance de la parole à Rome, qu’on lise ce que disent Aper et Maternus dans cet excellent Dialogue des orateurs, chef-d’œuvre de raison et de style, qu’il soit de Tacite, de Quintilien, ou de tout autre, préface naturelle de tout ouvrage où il est question d’éloquence, et dont plusieurs pages semblent écrites d’hier, tant il y a de rapprochements entre notre état social et politique actuel et celui de Rome aux derniers temps de la République et aux premiers de l’Empire. […] Il y a des choses qui s’apprennent, quoiqu’elles ne s’enseignent pas. » N’oubliez pas, d’autre part, que si la vertu des préceptes est singulièrement puissante pour rectifier les erreurs, améliorer les qualités naturelles, et tracer des limites à leurs développements, elle l’est beaucoup moins pour nous donner les mérites qui nous manquent.
Originaire de Rouen et neveu du grand Corneille, il voulut d’abord marcher sur les traces de son oncle et travailler pour le théâtre : mais ses compositions dramatiques ne réussirent que fort peu ; et, pour ses vers en général, si quelques-uns eurent de son vivant plus de succès, on peut dire qu’à l’exception d’un petit nombre de pièces légères ils ne le méritaient pas davantage : Fontenelle manquait de naturel et de cette émotion vraie qui est l’âme de la poésie. […] Il avait une gaieté naturelle et une vivacité d’esprit heureuse et féconde en traits, qui seules auraient fait une réputation à un homme oisif.
Un homme qui a vu et qui a écouté longtemps avec de l’attention et du dessein3, qui a fait diverses réflexions sur les vérités universelles, qui a considéré sérieusement les principes et les conclusions de chaque science, qui a fortifié son naturel de mille règles et de mille exemples, qui s’est nourri du suc et de la substance des bons livres ; un homme, dis-je, si plein, a bien de quoi débiter ; ayant tant de fonds et tant de matière de parler, il a de grands avantages quand il parle ; et personne ne peut trouver étrange que d’une infinité de hautes et de rares connaissances sortent et fleurissent les diverses grâces de ses paroles comme de leur tige et de leur racine. […] C’était leur magistrat naturel ; c’était un maître qui s’accordait avec la liberté, qui se faisait obéir, quoiqu’il ne leur fît point de commandement absolu, quoiqu’il n’eût ni archers, ni hallebardes ; quoiqu’il ne les haranguât point de dessus les bastions d’une citadelle.
D’abord, il est naturel de prendre pour modèles de ses compositions les auteurs qu’on a choisis pour ses lectures. […] Il est en effet indispensable pour quiconque veut se rendre entièrement maître de son sujet, et l’approfondir de manière à en faire naître les éléments nécessaires pour un développement naturel et intéressant, c’est-à-dire pour une belle amplification.
Il faut sans doute se mettre en garde contre le danger d’une trop fréquente intervention, ne dire que le nécessaire, et encore choisir pour l’exprimer le moment naturel du repos ou le lecteur prend haleine. […] Voyez, d’ailleurs, l’ordre naturel des choses. […] L’éloquence y jaillit vive et naturelle ; la pensée, toujours grande et forte, se revêt d’une expression colorée et poétique. […] Dans ce mot, du reste, messieurs, vous retrouvez l’axiome tant cité et souvent mal cité de Buffon : « Le style est l’homme même » ; résumé naturel de son discours à l’Académie et de son génie tout entier. […] Jouffroy examine une première question : Y a-t-il réellement un droit naturel ?
Le timbre de la voix devra être clair, élevé, les intonations vives et très-flexibles, la prononciation animée et assez rapide, le ton naturel et franc pour les sujets simples, gais ou spirituels. […] L’accent est la modification du son qui résulte de l’émotion même du lecteur ; il est la conséquence naturelle des sentiments et des dispositions de l’âme. […] On eût dit, à sa résolution nette et tranquille, que c’était pour lui une chose naturelle de décider des affaires et d’en répondre : signe assuré d’un génie né pour gouverner ; puissance admirable quand elle s’unit à un désintéressement consciencieux. […] Comme il se possédait entièrement, et qu’il était sûr de se décider à propos, il aimait à perdre du temps pour mieux saisir les occasions, croyant que le cours naturel des choses en offre de meilleures que l’esprit n’en saurait trouver, ni la volonté en faire naître. […] Quand les sciences physiques et naturelles ont-elles enfanté plus de découvertes et d’applications ?
Le timbre de la voix devra être clair, élevé, les intonations vives et très flexibles, la prononciation animée et assez rapide, le ton naturel et franc pour les sujets simples, gais ou spirituels. […] L’accent est la modification du son qui résulte de l’émotion même du lecteur ; il est la conséquence naturelle des sentiments et des dispositions de l’âme. […] Le dérèglement des mœurs et de l’imagination ne lionne point atteinte à la franchise, à la bonté naturelle du Français. […] Il n’a eu dans ses premières années qu’à remplir des talents qui étaient naturels, et qu’à se livrer à son génie. […] Or, je vous demande s’il est rien qui, selon les sentiments naturels, doive plus attirer notre aversion et notre indignation ?
Dans un sujet à développer, on peut avec succès en exposer les causes et les effets, qui sont une source naturelle d’idées. […] Ce n’est pas qu’il manquât de génie : ses lumières égalaient son courage ; mais il n’avait jamais été instruit par la mauvaise fortune ; ses maîtres avaient empoisonné par la flatterie son beau naturel. […] Alors il ne raisonnait plus ; il était comme hors de lui-même ; son orgueil furieux en faisait une bête farouche ; sa bonté naturelle et sa droite raison l’abandonnaient eu un instant ; ses plus fidèles serviteurs étaient réduits à s’enfuir ; il n’aimait plus que ceux qui flattaient ses passions. […] 2° La Sensibilité La Sensibilité est une disposition naturelle du cœur à recevoir aisément les impressions diverses de la joie, de la tristesse, de la pitié, de la honte, etc.
Dante n’a point vu Ugolin dans la tour de la Faim, il n’a pas ressenti les tortures de son âme paternelle en voyant ses enfants mourir d’inanition ; il imagine, et quelles couleurs naturelles ! […] Telle est, en général, la marche progressive de l’humanité, et sa division naturelle en âge lyrique, âge épique, âge dramatique, âge philosophique, correspondant à l’enfance, à la jeunesse, à l’âge mûr, à la vieillesse de l’homme ou de la société.