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46. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre IV. Thomas. »

Veut-on de ces apostrophes ampoulées, pleines de cette morgue que l’on appelait de la dignité, et de ce ton pédantesque que l’on prenait bonnement pour le sublime de la morale ? […] Thomas procède peut-être d’une manière un peu trop uniforme : il emploie trop souvent l’analyse et l’épuise trop souvent : il se sert quelquefois de termes de science et d’art qui présentent à l’esprit des idées trop vagues, comme les mots de calcul, de choc, de résistance, de frottement, expressions qui semblent d’ailleurs un peu sèches, lorsqu’il s’agit de morale et de littérature.

47. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre cinquième. De l’Éloquence des Livres saints. — Chapitre premier. Beautés de détail. »

Il a fait sentir pourquoi Homère et les prophètes ne sont jamais plus différents que lorsqu’ils semblent le plus se rapprocher par le fond ou les détails du sujet qu’ils traitent ; et nous ne saurions trop inviter les maîtres et les disciples à se pénétrer de l’esprit qui a dicté le Génie du Christianisme, le plus beau trophée que le génie de la sensibilité et l’enthousiasme du vrai beau aient élevé depuis longtemps à la morale et à la religion. […] C’est qu’Homère pouvait avoir l’idée de la perfection morale de l’homme, mais que le secret des perfections divines était un mystère inexplicable pour lui.

48. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Florian 1755-1794 » pp. 473-479

Sa morale est douce et humaine. […] Avec un naturel gracieux, une morale aimable et bienveillante, Florian avait l’esprit railleur.

49. (1863) Principes de rhétorique et de littérature appliqués à l’étude du français

— On rattache encore au genre didactique la satire morale, qui, chez Boileau, ne diffère de l’épître que par la forme et le nom, et n’est d’ailleurs qu’une leçon perpétuelle de conduite et de sagesse. […] Enfin, la réflexion et la raison, éveillées d’abord par les merveilles du monde extérieur, et ramenées plus tard aux phénomènes de l’âme et aux lois de la morale, ont créé la philosophie. […] Il n’est pas besoin de démontrer l’utilité morale de la Rhétorique. […]  » Ainsi procèdent dans les sermons Bossuet, Bourdaloue, Massillon : l’orateur se proposa d’instruire, et, dans des questions de dogme ou de morale, il a besoin de s’assurer constamment l’attention de son auditoire. […] Or souvent, certaines compositions littéraires, comédies, satires, essais de morale, ne sont autre chose que des conversations excellentes tenues par les gens les plus délicats et les plus profonds.

50. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre cinquième. De l’Éloquence des Livres saints. — Chapitre V. Beautés oratoires. »

à qui nous avons cru plus utile encore de donner des leçons de morale, que de citer des modèles d’éloquence, apprenez de bonne heure et n’oubliez jamais, que l’esprit est essentiellement faux, le goût essentiellement dépravé, quand le cœur est corrompu ; et le cœur est corrompu, quand rien de bon ou d’utile n’y a germé dans l’enfance, ou que ces germes précieux ont été tristement étouffés, dans la suite, par la séduction des mauvais exemples et l’empire des mauvaises habitudes. Nous avons tâché de vous prouver, dans le cours de cet ouvrage, que les progrès du goût et de l’éloquence étaient nécessairement attachés à ceux de la morale, et que la ruine de l’une entraînait la décadence inévitable de l’autre : nous vous avons montré que les plus beaux morceaux, que l’on pût offrir à votre admiration, étaient ceux où respire le sentiment de la vertu, la haine du vice ou l’amour éclairé de la patrie ; que tout ce qui ne porte pas ces grands caractères du vrai beau, ne peut qu’être froid, languissant, inanimé ; et qu’enfin, en tout genre comme en tout sens, dans la conduite, comme dans les ouvrages, L’esprit se sent toujours des bassesses du cœur.

51. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — La Rochefoucauld, 1613-1680 » pp. 32-37

La Rochefoucauld 1613-1680 [Notice] Grand seigneur, homme d’intrigue, mêlé à toutes les cabales de la Régence et de la Fronde, ambitieux déçu dans ses rêves et précipité du faîte de ses espérances, malheureux à la guerre, dupe de ses amis et victime de ses ennemis, trahi, méconnu dans ses affections et son dévouement, échappé du naufrage avec une fortune compromise et une santé détruite, n’ayant plus de ressources que du côté de l’esprit, le duc de La Rochefoucauld consola ses disgrâces par un livre où ses ressentiments lui inspirent la misanthropie d’une morale pessimiste. […] On y raisonne sans argumenter, on y plaisante sans jeux de mots, on y associe avec art l’esprit et la raison, les maximes et les saillies, l’ingénieuse raillerie et la morale austère. » Il faut comparer à ces pages le chapitre de La Bruyère sur la Société et la Conversation.

52. (1811) Cours complet de rhétorique « Notes. »

La troisième et dernière époque enfin, sera celle où une nouvelle manière de voir, en matières plus graves, eut sur sa morale littéraire et sur son style même, une influence marquée, et que la postérité appréciera. […] Cette grande et belle idée de s’adresser d’abord au cœur de l’homme, pour convaincre ensuite sa raison, de mettre ses passions même dans les intérêts de la vérité, pour qu’elle triomphe de lui malgré lui, et presqu’à son insu, était une idée aussi nouvelle, aussi heureuse en morale, que féconde en poésie ; et si l’imagination n’eût point entraîné quelquefois M. de Chateaubriand au-delà des justes bornes ; si un goût toujours sage, toujours pur eût présidé constamment à la distribution des richesses que la nature de son plan mettait à sa disposition, il eût mérité, sans doute, que l’on dît de lui : les autres théologiens prouvent la religion, mais M. de Chateaubriand la fait aimer. […] On sait trop quel jargon scientifique, quelle morale sèche et guindée remplacèrent le langage de la raison et de la science ; et quelle langue barbare, quel néologisme ridicule succédèrent au langage harmonieux que la poésie avait prêté un moment aux sciences naturelles. […] Delille, la métaphysique, la morale, la politique, etc., revêtues des plus belles couleurs de la poésie, et parlant son langage, sans déroger à la gravité du leur.

53. (1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Commentaire sur la Poétique d’Artistote. — Chapitre V. » pp. 82-88

Ἀνώδυνον ϰαὶ οὐ φθαρτιϰόν, expressions tout aristotéliques, qu’on retrouve avec de légères variantes : Rhétorique, III, 5, 8, 11  Morale Nicom., VI, 5  Morale Eudém., II, I  Analytiques post., II, 9  Topiques, VIII, 8. — Aristote, à proprement dire, ne définit pas ici la comédie.

54. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre VI. — Différents genres d’exercices »

Ornements de la Narration Parmi les ornements que l’on peut faire entrer avec succès dans une narration, on peut nommer les portraits des personnages dont on s’occupe, les descriptions des lieux où les événements se passent, les réflexions de celui qui raconte, et certaines sentences de morale qui frappent l’esprit par leur justesse. […] Trouver une conclusion morale. […] Les arts et les sciences, tels que la peinture, la musique, l’astronomie, la médecine, la physique, la botanique, l’histoire naturelle, etc., pourront être tour à tour l’objet d’une multitude de dissertations ; la religion et la morale sont encore deux grandes sources qui permettront aux élèves de donner l’essor à une foule d’idées utiles. […] 2° Dissertation morale La Piété filiale. […] La seule recommandation à faire à l’écrivain, c’est qu’il s’efforce d’embellir et de faire aimer la morale.

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