Son discours, armé contre les passions qu’enfante l’égoïsme, doit s’animer de toutes celles que la loi morale autorise ; par elles, il foudroie tout ce qui lui résiste, il impose à son gré la conviction, et tous ces milliers d’hommes qui se pressent silencieusement autour de lui, ou qui ont les yeux attachés sur les pages qu’il a tracées, ne vivent plus qu’en lui et n’ont plus d’âme que la sienne.
Le poète n’est donc pas obligé de se conformer à la vérité de l’histoire ; mais aussi il ne doit pas blesser la vraisemblance morale ; et pour cela, il doit se tenir dans les bornes du possible, et faire on sorte que ses inventions s’accordent entre elles et avec les données fournies par l’histoire.
On a fort bien remarqué que la morale de ces psaumes est qu’ il faut être toujours vrai dans ses paroles ; n’user jamais de fraude ; rendre à chacun ce qui lui appartient ; exercer la justice, sans avoir égard à la condition des personnes ; protéger la veuve et l’orphelin ; s’acquitter des vœux que l’on a faits ; ne point donner d’argent à usure ; ne calomnier personne ; ne faire jamais de mal à qui que ce soit, pas même à ses ennemis .
Sous le titre d’Essais, il a publié, puis incessamment retouché (livres I et II, 1580 ; livre III, 1588), un ouvrage, également remarquable par l’originalité de la pensée et de la ferme, écrit dans le ton d’une causerie vive et familière, et traitant, sans ordre déterminé, de quelques-unes des plus hautes questions de la philosophie morale. […] Outre ses Lettres et diverses dissertations, Balzac a laissé trois traités de morale mondaine, religieuse et politique, Aristippe, le Socrate chrétien, le Prince, dans lesquels il trouve souvent la juste expression de pensées élevées, sinon bien originales. […] (Pensées sur divers sujets de religion et de morale : Sur la Charité du prochain et les Amitiés humaines.) […] Dans un quart d’heure, il décida trois questions de morale, quatre problèmes historiques et cinq points de physique.
La troisième citation renferme en elle-même un mérite que n’ont pas les deux premières : elle est morale et censure justement les présidents de cour, ou les avocats qui ne remplissent pas leurs devoirs avec conscience et justice.
Chacune de ces phrases est l’énoncé d’un trait historique, ou d’une pensée morale et religieuse, toujours à la portée des jeunes esprits, toujours conçue de manière à aiguiser leur jugement et à satisfaire leur curiosité.
Au reste, ceci n’est point sans exception, et ne doit s’entendre que dans une universalité morale.
X Après les adjectifs ou les participes qui expriment une bonne ou une mauvaise disposition relativement à telle chose, on met bien l’accusatif avec in ou ergà au lieu du datif, surtout quand ces adjectifs et les mots auxquels ils sont joints indiquent plutôt une inclination de la volonté, une tendance morale, qu’un rapport d’attribution.
Mais les passions se dépravent, et c’est pour les réprimer et les contenir dans leurs justes bornes que la philosophie morale prescrit des règles.