/ 265
135. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XVIII. des qualites essentielles du style. — harmonie  » pp. 240-256

D’après tout ce qui a été dit, un moment d’attention suffira pour échelonner en quelque sorte les langues sous ce double rapport. […] Mais enfin, il faut céder…, etc. » Mettons de côté pour un moment la suite et la convenance du récit, la couleur et l’énergie de l’expression ; n’examinons que le rhythme et le mouvement, et nous verrons quelle valeur l’harmonie bien comprise ajoute au discours.

136. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXV. des figures. — figures par développement et par abréviation  » pp. 353-369

» Est-ce le même orateur qui s’était écrié quelques moments plus tôt, et sans périphrase cette fois : « Madame se meurt, Madame est morte ?  […] Corneille dit dans Sertorius, acte III, scène 4 : Ce n’est pas s’affranchir, qu’un moment le paraître.

137. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Principes de rhétorique. — Chapitre V. De la disposition. »

J’ai même vu le moment où les procureurs5… Proposition. […] Songez au moins qu’un ennemi cent fois plus terrible vous menace… Les rats, à qui les chats imposent encore, les rats, Messieurs, sont aux aguets ; ils n’attendent que le moment où vous aurez prononcé l’arrêt fatal que mon adverse partie sollicite, pour entrer en campagne et venir s’établir dans vos habitations, que vous serez forcés, oui, Messieurs, que vous serez forcés de leur abandonner.

138. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Nisard. Né en 1806. » pp. 585-597

Quelques-unes naissent spontanément et tout exprimées ; c’est la facile conquête de ceux qui sont nés sous une constellation heureuse : mais combien d’autres qui sont le fruit d’une poursuite ingrate ; qu’il faut remanier sans cesse ; qui, après avoir contenté un moment l’écrivain, le rebutent2 ; qui ne paraissent jamais qu’une image imparfaite du vrai, mais non le vrai lui-même ! […] Il ne faut qu’un moment à la sagacité pour tout apercevoir ; il faut des années à l’exactitude pour tout exprimer.

139. (1845) Leçons de rhétorique et de belles-lettres. Tome I (3e éd.)

Dès lors il se livra à l’étude avec une constance qu’il soutint jusqu’à ses derniers moments. […] Celui qui est assez heureux pour en sentir tout le prix a toujours à sa disposition, dans ses moments de loisir, une récréation innocente et douce, qui le garantit des pernicieuses atteintes des passions. […] Mais le langage procède avec plus de précision, et divise le temps en chacun des moments qui le composent ; il le considère comme ne s’arrêtant jamais, et poursuivant incessamment sa course. […] À proprement parler, il n’a point de parfait, ou du moins il n’a aucun temps par lequel il distingue une action achevée depuis un moment, de celle qui déjà était achevée à une certaine époque. […] On doit en effet éviter avec le plus grand soin la moindre négligence, la moindre ambiguïté, enfin tout ce qui pourrait laisser l’esprit un moment incertain sur le sens de la phrase.

140. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Vauvenargues 1715-1747 » pp. 196-198

Plus on le lit, plus on croit voir un homme enseveli vivant, qui ferait un continuel effort pour soulever la pierre de son sépulcre, et retomberait épuisé au moment même où il entrevoit la lumière. » (Prévost-Paradol.

141. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — De la Poétique » pp. 2-4

Admirateur enthousiaste du prince des poètes latins, il ne pense qu’avec ses expressions, il imite toutes ses formes, et quelquefois, dans ses beaux moments, il réunit son génie heureux à la brillante fécondité d’Ovide.

142. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre II. — Choix des Pensées »

Henri IV répondit à ceux qui l’exhortaient à traiter avec rigueur quelques places de la Ligue qu’il avait réduites par la force : « La satisfaction qu’on tire de la vengeance ne dure qu’un moment ; mais celle qu’on tire de la clémence est éternelle. […] Les deux poètes parlent des rochers où le jeune prince trouve la mort ; le premier le fait avec noblesse : À travers les rochers la peur les précipite  ; le second ajoute aux rochers une épithète qui, loin de faire de l’effet, excite le rire dans ce moment solennel : Sur les rochers pointus qui lui percent le flanc … Reconnaissons cependant que le récit de Pradon se recommande par de belles pensées qu’il ne doit point à Racine, telles que celle-ci qui contient l’expression d’un tendre sentiment : Il s’éloigne à regret d’un rivage si cher  ; et celle-ci qui respire l’intrépidité, la bravoure : Le minotaure en Crète à mon bras était dû ; Et les dieux réservaient ce monstre à ma vertu.

143. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Victor Hugo Né à Besançon en 1802 » pp. 540-556

Elle, bonne et puissante, et de son trésor pleine, Sous leurs mains par moments faisant frémir à peine Son beau flanc plus ombré qu’un flanc de léopard, Distraite, regardait vaguement quelque part5. […] mon Dieu, donnez-moi un peu de temps, je voudrais bien donner un échec au duc de Savoie, un mat au prince d’Orange. — Non, non, vous n’aurez pas un seul, un seul moment. » Faut-il raisonner sur cette étrange aventure ?

/ 265