/ 317
69. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Deuxième partie. Rhétorique. — Chapitre V. — De l’Action »

Le geste qui interprète si admirablement nos sentiments comprend le jeu de la physionomie, les attitudes du corps, les mouvements de la tête, des bras et des mains. […] Les mouvements du corps et des mains doivent seconder les sentiments de l’âme. […] Sans elle, l’action n’a plus aucun intérêt : l’orateur qui lit son œuvre ne possède plus ni expression ni mouvement dans sa personne : il est complètement paralysé par les feuilles de papier qu’il tient à la main.

70. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Molière 1622-1672 » pp. 379-400

Figurez-vous donc que Télèbe, Madame, est de ce côté ; (Sosie marque les lieux sur sa main.) […] poussez, mes bons amis de cour, Vous n’en épargnez point, et chacun a son tour : Cependant aucun d’eux à vos yeux ne se montre, Qu’on ne vous voie, en hâte, aller à sa rencontre, Lui présenter la main, et d’un baiser flatteur Appuyer les serments d’être son serviteur. […] Le sentiment d’autrui n’est jamais pour lui plaire : Il prend toujours en main l’opinion contraire, Et penserait paraître un homme du commun, Si l’on voyait qu’il fût de l’avis de quelqu’un. […] Elle veut un esprit où se rencontre unie La pleine connaissance avec le grand génie, Secouru d’une main propre à le seconder, Et maîtresse de l’art jusqu’à le gourmander2 ; Une main prompte à suivre un beau feu qui la guide, Et dont, comme un éclair, la justesse rapide Répande dans les fonds, à grands traits non tâtés, De ses expressions les touchantes beautés. […] De ces mains, dont les temps ne sont guère prodigues, Tu dois à l’univers les savantes fatigues ; C’est à ton ministère à les aller saisir Pour les mettre aux emplois que tu leur peux choisir ; Et, pour ta propre gloire, il ne faut point attendre Qu’elles viennent t’offrir ce que son choix doit prendre.

71. (1843) Nouvelle rhétorique, extraite des meilleurs auteurs anciens et modernes (7e éd.)

« Il n’y a qu’un moment que nous nous sommes liés par les serments les plus saints, que notre main a touché celle d’Annibal, gage inviolable d’amitié : et cette main sacrilège, le serment à peine achevé, nous l’armerions contre lui ! […] On pouvait même craindre que les juges ne se crussent bravés par un homme dont le sort était entre leurs mains. […] Cessez à présent d’être leurs mères pour devenir leurs juges ; leur vie et leur mort sont entre vos mains. […] C’est par la même figure qu’on dit d’un héros qui combat : La mort est dans ses mains. […] A-t-il trempé ses mains dans le sang innocent ?

72. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Joubert 1754-1824 » pp. 214-217

Et il se fit un silence pendant lequel le petit jeune homme s’avise d’improviser un distique latin à la louange de l’Empereur, qui, prenant son parti en habile homme, se mit à dire en souriant : « C’est bon, c’est bon, je t’entends, je t’entends. » Et puis, étendant gravement la main : — « Va, tu seras content de moi. […] L’Empereur a étendu la main sur lui, en l’assurant qu’il serait content. […] L’empereur ayant étendu sa main, M. de Fontanes ne pouvait se refuser aux prières du solliciteur.

73. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Courier, 1773-1825 » pp. 447-454

Je resterais sûrement dehors ; mais vous me tendriez la main, ou bien un bout de votre châle (est-ce le mot ?) […] Maintenant il n’y reste que ceux qui n’ont pu fuir, ou qui, le poignard à la main, cherchent encore dans les haillons d’un peuple mourant de faim quelque pièce échappée à tant d’extorsions et de rapines. […] La Vénus de la villa Borghèse a été blessée à la main par quelques descendants de Diomède2, et l’Hermaphrodite ( immane nefas 3 !) […] Allusion au célèbre passage du chant V de l’Iliade, où Diomède blesse à la main Vénus accourue au secours de son fils Enée, poursuivi par le héros grec.

74. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre IX. Poésies fugitives. »

Tout le monde connaît ce madrigal de Voltaire à la marquise de Pompadour qu’il avait vue dessiner une tête : Pompadour, ton crayon divin Devait dessiner ton visage : Jamais une plus belle main N’aurait fait un plus bel ouvrage ; et cet autre à la princesse Ulrique de Prusse, depuis reine de Suède :         Souvent un peu de vérité         Se mêle au plus grossier mensonge. […] Mlle de Scudéri étant allée de même que tant d’autres visiter cette prison, la vue de quelques pots d’œillets que le prince avait pris plaisir à cultiver, lui inspira ces vers charmants : En voyant ces œillets qu’un illustre guerrier Arrosa de ces mains qui gagnaient des batailles, Souviens-toi qu’Apollon bâtissait des murailles, Et ne t’étonne pas que Mars soit jardinier. […] On m’a conté qu’en Helvétie, Louise, une fleur à la main, Près de Lisbeth, sa douce amie, Un jour s’était mise en chemin. […] Jetant alors sur le rivage La fleur qu’elle tenait en main : « Adieu, dit-elle, mon amie, Garde bien cette fleur chérie ;                 Souviens-toi                     De moi. » Lisbeth veut suivre son amie ; Au trépas elle veut courir. […] Charmé de revoir l’aurore, Le verre en main, je lui dis : « Vois-tu sur la rive maure Plus qu’à mon nez de rubis ? 

75. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Beaumarchais 1732-1799 » pp. 199-202

L’aristocratie frivole qui applaudit à ses épigrammes battait des mains à sa propre ruine. […] J’apprends la chimie, la pharmacie, la chirurgie, et tout le crédit d’un grand seigneur peut à peine me mettre à la main une lancette de vétérinaire ! […] Je ne puis mieux les reconnoître que par la joie que j’aurai de me voir entre ses mains sans que les hommes s’en mêlent.

76. (1852) Précis de rhétorique

Ex. : La mort est dans ses mains. […] Elle doit être en tout de concert avec la main. […] Précisez quelles sensations sont rendues par les mouvements des mains. — 18. L’une des mains ne peut-elle pas anticiper sur le domaine de l’autre ? […] De combien de sortes sont les gestes des mains et des bras ?

77. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Principes de rhétorique. — Chapitre VII. Des différents exercices de composition. »

Voltaire en a répandu à pleines mains dans sa correspondance, dont le recueil forme environ le quart de ses œuvres ; malheureusement cet esprit est gâté par une acrimonie bilieuse contre tout ce qui lui déplaît, hommes et choses, et surtout par sa haine contre la religion. […] Le Gaulois fond, l’épée à la main, sur le jeune Franc, le presse, le frappe, le blesse à l’épaule, et le contraint de reculer jusque sous les cornes des taureaux. […] La tête du guerrier se partage, sa cervelle se répand des deux côtés, ses yeux roulent à terre ; son corps reste encore un moment debout, étendant des mains convulsives, objet d’épouvanté et de pitié. […] « L’homme droit, dont toute la vie est sans tache, et qui ne donna jamais aucun signe de lâcheté, refusera de souiller sa main d’un homicide, et n’en sera que plus honoré. […] Quelle main t’enferma dans ta prison d’argile ?

/ 317