Il y a une raison qui fait que le plus grand poids emporte le moindre ; qu’une pierre enfonce dans l’eau plutôt que du bois ; qu’un arbre croît en un lieu plutôt qu’en un autre ; et que chaque arbre tire de la terre, parmi une infinité de sucs, celui qui est propre pour le nourrir. […] On peut voir son article des Oiseaux imitateurs : « Aucun des oiseaux n’est susceptible de la perfectibilité d’espèce ; ils ne sont aujourd’hui que ce qu’ils ont été, que ce qu’ils seront toujours, et jamais rien de plus, parce que, leur éducation étant purement individuelle, ils ne peuvent transmettre à leurs petits que ce qu’ils ont eux-mêmes reçu de leurs père et mère : au lieu que l’homme reçoit l’éducation de tous les siècles… » On peut comparer aussi ce que Buffon a dit des castors, qui ont été célébrés par le poëte Roucher dans le cinquième chant de son poëme des Mois. […] de Bausset dans son Histoire de Bossuet, on apprend à connaître Dieu, les hommes et soi-même ; et ces deux ouvrages peuvent tenir lieu d’un grand nombre de livres sur la religion et la morale. » La Harpe a dit justement : « Ceux qui n’ont pas lu les Méditations et les Elévations ne connaissent pas tout Bossuet. » 4.
Mais aller chez des gens que l’on connaît à peine, Pour échanger sans but quelque parole vaine2 ; Avoir des rendez-vous ; savoir l’heure qu’il est ; S’arracher avec peine aux lieux où l’on se plaît ; Quitter le coin du feu, la page commencée, Et le fauteuil moelleux où s’endort la pensée ; Se parer, s’épuiser en efforts maladroits Pour enfoncer sa main dans des gants trop étroits, Et pouvoir se montrer, d’une façon civile, En deux salons placés aux deux bouts de la ville3 ; Bref, d’invitations incessamment pourvu, Ne pas se réserver un jour pour l’imprévu, Et gaspiller le temps d’une œuvre sérieuse Dans cette oisiveté rude et laborieuse4 ; Est-ce vivre ? […] C’était une impression semblable à celle qu’éprouve le voyageur quand, au sortir d’un pays montagneux et tourmenté, où ne manquent ni les noirs défilés, ni les précipices, il débouche à l’improviste dans une contrée avenante dont les sites réveillent en lui des souvenirs du lieu natal. » 1. […] On entendait par ce mot un comité révolutionnaire qui, né de l’insurrection, se substitua au conseil des échevins, et prit l’Hôtel de Ville pour lieu de ses séances.
Ils mettent fréquemment l’infinitif au lieu du gérondif en di ou en do. […] Ils emploient le parfait de l’infinitif au lieu du présent. […] Milton déplorant sa cécité : « Tout meurt, dit-il, et tout renaît ; mais la lumière ne revient pas pour moi. » Louis Racine a développé ainsi cette pensée : « Tout meurt et tout renaît : l’automne, tous les ans, « Fait place au triste hiver, que suit le doux printemps ; « Les zéphyrs en tous lieux ramènent la verdure, « Aux arbres dépouillés ils rendent leur parure ; « Et, par l’ordre constant d’une agréable loi, « Tout revient ; mais le jour ne revient pas pour moi. » Voici une pensée simple : Omnibus moriendum est. […] Qui voit dans sa vieillesse la maison qu’il a vue dans son enfance : qui, s’appuyant sur un bâton dans les lieux où il a traîné ses premiers pas, ne compte sa longue existence que par celle d’une seule et même cabane.
Il voulut aller retirer quelques papiers ; il ne put approcher du lieu où ils étaient. […] Domairon, lieu cité.
Il nous en vient, dit-on ; tant que j’aurai cet espoir, ne croyez pas, madame, que je tourne jamais un regard en arrière, vers les lieux que vous habitez, quoiqu’ils me plaisent fort. […] En voyant ces rochers, partout couronnés de myrtes et d’aloès, et ces palmiers dans les vallées, vous vous croyez au bord du Gange ou sur le Nil, hors qu’il n’y a ni pyramides ni éléphants ; mais les buffles en tiennent lieu, et figurent fort bien parmi les végétaux africains avec le teint des habitants, qui n’est pas non plus de notre monde.
Le vent qui soufflait fort à la fenêtre l’étonnait aussi ; ma chambrette était pour lui un lieu enchanté, une chose dont il se souviendra longtemps, comme moi si j’avais vu le palais d’Armide. […] Maurice, mon ami, vit toujours ; il s’est éteint, il a disparu d’ici-bas comme un astre meurt en un lieu pour se rallumer dans un autre.
On n’entendait au loin que le cri du grillon, Au lieu du bruit vivant, des voix entremêlées Qui montent, tous les soirs, du fond de ces vallées. […] Ma mère, dont la joue avait repris couleur, Ma mère, dont la force, un moment ranimée, Empruntait de la vie à cette terre aimée, Parcourant du regard et le ciel et les lieux, Voyait tout son passé remonter sous ses yeux ; Le nuage des pleurs qui flottaient sur sa vue Laissait à chaque aspect percer son âme émue. […] Voilà le nid qui nous abrita tant d’années de la pluie, du froid, de la faim, du souffle du monde ; le nid où la mort est venue prendre tour à tour le père et la mère, et dont les enfants se sont successivement envolés, ceux-ci pour un lieu, ceux-ci pour un autre, quelques-uns pour l’éternité !
Les circonstances varient autant que les sujets ; on les tire de la personne, de la chose, du lieu, des moyens, des motifs, de la manière, du temps. […] Dans tout ce qu’on écrit, il faut observer les convenances, c’est-à-dire, les bienséances qui tiennent aux personnes, à l’âge, au temps, aux lieux, aux genres de composition.
Enfants du vieil aveugle, en quel lieu sommes-nous ? […] Et ces vastes chemins en tous lieux départis, Où l’étranger, à l’aise achevant son voyage, Pense au nom des Trudaine1 et bénit leur ouvrage ?