[Notice] Jean Racine, le plus accompli de nos poëtes, eût sans aucun doute pris place, s’il avait recherché cette gloire, entre nos premiers prosateurs : on le reconnaîtra par ses lettres, quelques œuvres polémiques et des fragments d’histoire, fort bien écrits, qu’il nous a laissés, surtout par l’éloge qu’il a fait de Pierre Corneille. […] Oui, monsieur, que l’ignorance rabaisse tant qu’elle voudra l’éloquence et la poésie, et traite les habiles écrivains de gens inutiles dans les États, nous ne craindrons point de le dire à l’avantage des lettres et de ce corps fameux dont vous faites maintenant partie, du moment que des esprits sublimes, passant de bien loin les bornes communes, se distinguent, s’immortalisent par des chefs-d’œuvre comme ceux de M. votre frère, quelque étrange inégalité que, durant leur vie, la fortune mette entre eux et les plus grands héros, après leur mort cette différence cesse. […] Corneille fait allusion à ces injustices de l’opinion publique dans une de ses Lettres, adressée à Saint-Evremond (1666), où il le remercie « de l’honorer de son estime en un temps où il semble qu’il y ait un parti pris pour ne lui en laisser aucune ». […] La correspondance de Louis XIV donnée en grande partie dans ses Œuvres publiées en 1806, confirme en tout point cet éloge : on y trouve les Instructions qu’il rédigea pour le grand Dauphin et le roi d’Espagne (Philippe V) ; il y a, en outre, beaucoup de lettres de Louis XIV à sa famille, à ses généraux, à ses ministres, beaucoup d’ordres remarquables, comme dit Saint-Simon, par la netteté et la précision. […] Voltaire rend ce même témoignage à Louis XIV dans sa lettre à milord Hervey, que l’on trouvera dans les Morceaux choisis à l’usage de la classe de seconde.
Voici un madrigal qui peut servir de modèle : c’est une réponse de Pradon à une personne qui lui avait écrit, et qui avait mis dans sa lettre beaucoup d’esprit : Vous n’écrivez que pour écrire : C’est pour vous un amusement. […] Le logogriphe, dont le nom signifie embarras sur un mot, est une autre énigme où l’on donne à deviner un mot avec les lettres duquel on en a formé quelques autres qu’il faut deviner aussi. […] Ce qu’on appelle ici les pieds, ce sont les lettres ; le mot est catéchisme, où l’on trouve athéisme. En retranchant les huit lettres de ce dernier mot, il reste ce, qui, placés à côté l’un de l’autre et lus comme chiffres romains, donnent, en effet, deux cents. […] Quelquefois aussi ces mots s’entendent non d’une seule lettre, mais de deux ou trois, ou de syllabes entières, selon le cas.
Je vous manderai la suite : il y aurait bien à causer sur tout cela ; mais il est impossible par lettres. […] Lettre du 22 juillet 1671. […] Que dites-vous, mon enfant, de l’infinité de cette lettre ? […] Ainsi se forment les grands hommes dans la république des lettres. […] La dernière lettre qu’il écrivit, pleine d’une simplicité héroïque, a souvent été citée.
À Athènes et dans l’ancienne Rome, l’éloquence et les lettres n’eurent un grand éclat que dans les temps les plus orageux. En Italie, la renaissance des lettres fut précédée par les factions des Guelfes et des Gibelins. En Allemagne, les lettres ne commencèrent à fleurir, qu’après la guerre de trente ans ; en Angleterre, sous Charles II, après Cromwell ; en France enfin, après les troubles de la ligue et les agitations des guerres civiles. Il est triste, sans doute, pour les amis des lettres, d’être obligés d’avouer que ce qui trouble les états est ce qui favorise le plus, ou la seule chose plutôt qui favorise l’éloquence.
Les lettres Vous êtes un exemple, monsieur, de l’utilité des lettres dans la carrière des affaires. […] N’est-ce pas d’ailleurs grâce à cette culture non interrompue que la France a occupé un si haut rang parmi les États2, a entraîné les autres nations à la suite de ses idées ou de ses entreprises, a produit sans relâche comme sans fatigue tant de brillants génies qui, après lui avoir donné la gloire élevée des lettres et les beaux plaisirs des arts, lui ont encore procuré le solide avantage des lois ? Sachons continuer, messieurs, l’œuvre de nos devanciers, et ne laissons pas dépérir dans nos mains cet admirable dépôt des lettres fidèlement transmis de génération en génération, et toujours accru depuis trois siècles.
L’épître a ses règles comme lettre, et ce sont les mêmes que celles du style épistolaire. […] Les règles de l’épître comme lettre en vers se réduisent aux suivantes : que la réflexion et le travail s’y montrent plus que dans la lettre, et qu’elle ait au moins un degré ou de force ou d’élégance, en un mot, un degré de soin au-dessus de celui qu’elle aurait eu si on ne l’eût mise qu’en prose. […] C’est ce qu’on peut voir dans celle de Delille sur l’utilité de la retraite pour les gens de lettres. […] De même, Voltaire a admirablement peint et loué le militaire français dans une lettre bien connue, qu’il écrivit du camp de Philipsbourg. […] L’épître dédicatoire est une lettre eu vers qui contient la dédicace d’un livre, c’est-à-dire par laquelle on fait hommage d’un ouvrage à quelqu’un.
J’apprends avec joie que les vôtres sont encore après tant de siècles les délices des gens de lettres. […] « Les vrais amis, écrivait-il en 1714, font toute la douceur et toute l’amertume de la vie. » On peut voir particulièrement ses lettres au chevalier Destouches. […] En 1850, il a paru encore des Lettres et Opuscules de ce grand écrivain, jusque-là non édités et très-dignes de l’être. […] On peut rapprocher de plusieurs chapitres de ce traité les Lettres philosophiques de Fénelon, « ce que nous avons, dit La Harpe, de plus éloquent en philosophie ». […] i, etc. — Fénelon lui-même, dans sa Lettre à l’Académie, § IV, a fait encore l’éloge de Démosthène.
Lettres persanes. […] Un ou deux hommes de lettres sont les ministres de ce petit royaume. […] Les places destinées aux gens de lettres sont données à l’intrigue, non au talent. […] Cela fait qu’une lettre à écrire devient un fardeau pour vous. […] Avec Buffon, au dix-huitième siècle, l’éloquence passe des lettres dans la science.
Cette lettre injurieuse est écrite de la main du roi des Parthes, et il n’y a pas moyen de la supprimer. […] J’en attends présentement, et je reprendrai ma lettre quand j’aurai reçu de vos nouvelles. […] Lettre du 3 mars 1671. […] Guitaut m’a montré votre lettre : envoyez-moi ma mère. […] Dans une existence si courte, quel temps y eut-il pour les travaux des lettres ?