d’un ministre adressant à Charles-Quint une bien autre métaphore : Et l’aigle impérial qui jadis, sous ta loi, Couvrait le monde entier de tonnerre et de flamme, Cuit, pauvre oison plumé, dans leur marmite infâme84… Remarquez, au reste, quelque valeur que nous attachions à la dignité du style, que nous ne confondons point la noblesse réelle, celle qui vient du cœur et du goût, avec cette noblesse qui n’est que pruderie et misérable étiquette. […] Ils ont égaré le goût de la nation ; par un respect mal entendu pour la noblesse du style, ils ont banni de la poésie et même de la prose une foule de mots justes, précis et parfaitement français, pour y substituer des termes vagues et de convention85.
Fontanier qui, en général, montre du goût et de la sagacité. […] Le goût, l’intelligence du génie de la langue et le tou de l’ouvrage sont les seuls guides à suivre dans ces infractions aux lois ordinaires.
Il a, dans son Temple du goût, rendu hommage à ce maître en l’art d’écrire, qui a donné avec tant d’éclat le précepte et l’exemple, car il possédait éminemment la poésie du style et le génie de l’expression. […] La difficulté de ce genre consiste dans la variété même des couleurs qu’il emploie : car il faut, dans leur mélange, un parfait accord que le talent le plus flexible ne peut espérer, s’il n’est dirigé par un goût exquis. » — Ajoutons que le cinquième chant, qui renferme une très-amusante description de combat et le portrait de la Chicane, n’est nullement indigne de ceux qui le précèdent.
Les modernes ont l’esprit d’analyse et d’observation joint à un goût minutieux et raffiné ; ils s’arrêtent curieusement autour de chaque objet, et ne l’abandonnent souvent qu’après en avoir épuisé la peinture ; ils aiment à se perdre dans les détails, dans la contemplation vague et la rêverie mélancolique : c’est de cette tendance qu’est né le genre descriptif en vers comme en prose.
Oui, les Belles-Lettres nous inspirent le goût des vertus morales, de la pratique desquelles dépendent l’harmonie et le bonheur de la société civile.
Cependant, comme il serait peu raisonnable d’aller sur ce point jusqu’au précepte, je ferais en sorte de n’avoir dans mes goûts que des objets respectables : c’est le seul moyen de restituer par un côté ce que l’amour fait toujours perdre de l’autre à l’exacte vertu. […] Celles de Boursault sont faites sans goût et dépourvues de naturel.
Il est plein de goût et de raison. […] Dans ce petit nombre de livres que je viens d’indiquer, on peut puiser le goût et l’amour des vertus morales, à la pratique desquelles il faut, comme je l’ai déjà dit, joindre la connoissance des hommes.
Souvent il n’y a que paresse, que timidité, que mollesse à suivre son goût dans cette apparente modestie, qui fait négliger le commerce des personnes élevées. […] Il ne saurait cultiver ses talents, ni acquérir les connaissances nécessaires de sa profession ; ni s’assujettir de suite au travail dans les fonctions pénibles, ni se contraindre longtemps pour s’accommoder au goût et à l’humeur d’autrui, ni s’appliquer courageusement à se corriger.
Le goût français fera aussi ses réserves sur ses défauts. […] Victor Hugo a les défauts de ses qualités, si ses amis mêmes ont pu lui reprocher de la bizarrerie ou de l’excentricité, s’il inquiète le goût par ses audaces, son relief exorbitant, ou la prodigalité de son pinceau, il n’en faut pas moins dire très-haut qu’il est la plus merveilleuse imagination dont s’honore notre littérature.