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159. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section première. La Tribune politique. — Chapitre III. De la partie oratoire dans les Historiens anciens. Historiens grecs. »

Il faut bien connaître le peuple à qui l’on parle, et être bien sûr de son ascendant, pour tenir un pareil langage ; mais c’est précisément avec cette noble confiance, avec ce ton ferme et tranchant, que l’on établit cet ascendant, et que l’on commande, par le droit le mieux fondé et le moins humiliant pour ceux qui obéissent, la supériorité des lumières et le courage du génie. […] Il s’agit ici de l’expédition de Sicile, conçue par le génie ardent d’Alcibiade, combattue et contrariée par le sang-froid de Nicias, qui en sentait les inconvénients, et s’était efforcé de les faire sentir aux Athéniens dans une longue harangue. […] Il y aurait bien des choses à dire là-dessus ; mais admirons cette impétuosité du génie, qui franchit les obstacles sans daigner presque les apercevoir ; et dont la pensée rapide a atteint le but, avant que celle des autres ait songé seulement à mesurer la carrière.

160. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section II. Des Ouvrages en Vers. — Notions préliminaires. »

Le génie de l’artiste n’a fait que les rapprocher, les rassembler, les unir à propos, et en composer un tout aussi parfait qu’il pouvait l’être. […] Tous les objets que le poète offre à nos regards, portent l’empreinte d’une imagination brûlante, d’un génie de feu, mais toujours dirigé par le goût. […] Le génie du poète sait bien souvent les rendre dignes de la haute poésie.

161. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Racine 1639-1699 » pp. 415-440

Il s’adresse de préférence à Euripide, qui, par son intelligence des passions tendres, a le plus d’affinité avec son génie ; il donne à ses emprunts une couleur chrétienne, et accommode ses réminiscences mythologiques aux mœurs d’un âge raffiné. […] Racine appartient à la famille des génies studieux, tendres et épris de la perfection qui ont cherché le naturel dans les formes les plus nobles et les plus choisies. […] Il a le génie du crime.

162. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Napoléon Ier , 1769-1821 » pp. 428-446

Il trouva de génie l’éloquence militaire, la harangue brève, grave, familière, monumentale, et ces mots faits pour électriser la valeur française. […] Le génie de la liberté, qui a rendu, dès sa naissance, la république l’arbitre de l’Europe, veut qu’elle le soit des mers et des nations les plus lointaines. […] Conciliez avec tant de puissance ces catastrophes soudaines ; avec tant de génie, sa chute immense ; avec tant de gloire, l’abandon du genre humain, et, avec cet abandon, les terreurs des rois, l’Europe liguée pour se défendre d’un homme, l’Océan même préposé à sa garde, parce qu’un de ses pas pouvait encore ébranler le monde !

163. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Lacordaire, 1802-1861 » pp. 542-557

L’histoire, un jour ou l’autre, sous la plume ignorée d’un contemporain, ou sous la plume tardive d’un homme de génie, a dévoilé leur cœur et châtié leur mémoire. […] A l’instant où cesse l’occupation de ses propres intérêts, les intérêts de la chose commune lui apparaissent et sollicitent son génie et son cœur. […] C’est que la gloire est le cri de la sympathie et de la reconnaissance ; la dette de l’humanité envers le génie ; le prix des services qu’elle reconnaît en avoir reçu et qu’elle paye avec ce qu’elle a de plus précieux, son estime.

164. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Fontenelle. (1657-1757). » pp. 110-119

Les magistrats que le roi envoya tenir les grands jours3 en quelques provinces le connurent dans leur voyage, et sentirent bientôt que son génie et ses talents étaient trop à l’étroit sur un si petit théâtre. […] La véritable cause n’en était peut-être que cette même supériorité de génie et de talents un peu trop mise au jour et trop exercée.

165. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Modèles

Tout fut uni par la force de son génie. […] Et vous sautiez ainsi pardessus les hommes que vous ne connaissiez pas, pour aller aux génies. […] Les génies ont quelque chose qui pique bien plus la curiosité naturelle. […] Vous revenez à vos génies, et moi, je ne reconnais que mes sots. […] Il est vrai que, pour me consoler, chacun dit qu’apparemment quelque génie malfaisant aura donné un tour d’épaule à l’axe du monde.

166. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « Étude littéraire et philologique sur la langue du XVIe siècle » pp. -

Si Pétrarque et Léonard de Vinci montraient à la France un idéal digne d’éveiller son génie et de charmer son cœur, de fâcheux exemples franchirent aussi les Alpes avec le cortége de la jeune reine que Florence venait de donner au Louvre. […] Outre que cette langue, suspecte d’hérésie, avait alors l’attrait du fruit défendu, un esprit si curieux et si ouvert devait préférer le génie athénien, ses variétés, ses audaces, sa souple désinvolture, sa netteté scientifique, ses grâces ou son enjouement, à l’austérité du latin, cet instrument de la discipline et de la tradition. […] Sans réhabiliter un procédé que décourage le génie analytique de notre langue, et sans nous écrier avec Ronsard, Combien je suis marry que la muse françoise Ne fasse pas ses mots comme fait la grégeoise, Ocymore, dyspotme, oligochronien ! […] Tout ce qui répugnait à son génie, elle finit par le repousser.

167. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section deuxième. La Tribune du Barreau. — Chapitre IV. Analyse et Extraits du plaidoyer de Cicéron pour Sextius. »

Pour se constituer le protecteur, le défenseur de tous ces objets importants, il faut un grand courage, un grand génie, une grande fermeté. […] Vous qui êtes nobles, je vous exciterai à imiter vos ancêtres ; vous qui, par votre génie et par votre courage, pouvez vous élever à la noblesse, je vous exhorterai à suivre une route qui a conduit tant d’hommes nouveaux à la gloire et aux honneurs.

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