Cependant il n’a pas rougi de fuir devant les flammes que lançait Hector ; et moi je les ai bravées, je les ai repoussées loin des vaisseaux ! […] Sa marche doit être libre, quoique régulière ; il fuit la contrainte, mais il évite aussi les écarts, et la licence. […] Mentor, retrouvant Télémaque dans l’île de Chypre, lui dit d’un ton de voix terrible : « Fuyez, fuyez ; hâtez-vous de fuir. » Cette répétition est très propre à faire sentir au jeune Télémaque le danger du pays qu’il habite, et la nécessité de le quitter promptement169. […] Au moment où Gracchus commence la prière aux dieux, on se précipite impétueusement sur lui ; de toutes parts on vole, on s’assemble ; et un homme du peuple s’écrie : Fuis, Tibérius, fuis, ne vois-tu pas qu’on va te massacrer ? […] Présente, je vous fuis ; absente, je vous trouve.
Voyez ce tableau du pécheur mourant : « Alors le pécheur mourant ne trouvant plus dans le souvenir du passé que des regrets qui l’accablent ; dans tout ce qui se passe à ses yeux, que des images qui l’affligent ; dans la pensée de l’avenir, que des horreurs qui l’épouvantent : ne sachant plus à quoi avoir recours, ni aux créatures qui lui échappent, ni au monde qui s’évanouit, ni aux hommes qui ne sauraient le délivrer de la mort, ni au Dieu juste qu’il regarde comme un ennemi déclaré, dont il ne doit plus attendre d’indulgence, il se roule dans ses propres horreurs ; il se tourmente, il s’agite pour fuir la mort qui le saisit, ou du moins pour se fuir lui-même.
Nous quittons les cités, nous fuyons aux montagnes ; Nous laissons nos chères compagnes ; Nous ne conversons plus qu’avec des ours affreux, Découragés de mettre au jour des malheureux, Et de peupler pour Rome un pays qu’elle opprime. […] « Le ciel dans tous leurs pleurs ne m’entend point nommer ; « Leur sombre inimitié ne fuit point mon visage : « Je vois voler partout les cœurs à mon passage ».
Le vers si souvent cité : Le crime fuit la honte et non pas l’échafaud, est une ellipse obscure, quoi qu’en pense Condillac. […] Quelques-uns joignent à l’ellipse la figure que l’on remarque dans les phrases latines suivantes : … hie illius arma, Hic currus fuit.
Un esprit né sans fard, sans basse complaisance, Fuit ce ton radouci que prend la médisance ; Mais de blâmer des vers ou durs ou languissants, De choquer un auteur qui choque le bon sens, De railler2 d’un plaisant qui ne sait pas nous plaire, C’est ce que tout lecteur eut toujours droit de faire. […] ………………………………………………………………………………………………………… Mais la Nuit aussitôt de ses ailes affreuses4 Couvre des Bourguignons les campagnes vineuses, Revole vers Paris, et, hâtant son retour, Déjà de Montlhéry voit la fameuse tour1 ; Ses murs, dont le sommet se dérobe à la vue, Sur la cime d’un roc s’allongent dans la nue, Et, présentant de loin leur objet ennuyeux, Du passant qui le fuit semblent suivre les yeux2.
Tous les preux étaient morts, mais aucun n’avait fui. […] À l’horizon lointain fuit l’étendard du More. […] fuyons ! […] Fuyez donc : retournez dans votre Thessalie. […] Fuyez.
Tandis que dans la grande allée, se presse et se heurte une foule d’hommes et de femmes sans passions, je rencontre, dans les allées détournées, des misérables qui fuient la vue des heureux, des vieillards qui cachent la honte de leur pauvreté, des jeunes gens que l’erreur de la gloire entretient à l’écart de ses chimères, des ambitieux qui concertent peut-être des témérités inutiles pour sortir de l’obscurité.
Ne vous entremeslez des affaires mondaines, Fuyez la cour des roys et leurs faveurs soudaines, Qui perissent plustost qu’un brandon allumé Qu’on voit tantost reluire et tantost consumé. […] come enfançons370, qui, lassés de l’étude, Fuient pour s’égaier les yeux d’un mêtre rude, Si fort nous admirons ses marges peinturés, Son cuir fleurdelizé et ses bors sur-dorés Que rien il ne nous chaud d’aprendre la lecture De ce texte disert où la docte Nature Enseigne aus plus grossiers qu’une Divinité Police de ces lois ceste ronde cité371. […] qui fuit devant les yeux de Dieu ? […] Quand vous auriez les vents collez sous vos aisselles Ou quand l’aube du jour vous prosteroit ses aisles, Les monts vous ouvriroient le plus profond rocher, Quand la nuict tascheroit en sa nuict vous cacher, Vous enceindre la mer, vous enlever la nue, Vous ne fuirez de Dieu ni le doigt ni la veüe… « Pourquoy (dira le feu) avez-vous de mes feux, Qui n’estoient ordonnez469 qu’à l’usage de vie, Faict des bourreaux, valets de vostre tyrannie ?
Nam, si umquam de bonis et fortibus viris : si umquam de bene meritis civibus potestas vobis judicandi fuit : si denique umquam locus amplissimorum ordinum delectis viris datus est, ubi sua studia erga fortes et bonos cives, quæ vultu et verbis sæpe significassent, re et sententiis declararent ; hoc profectò tempore eam potestatem omnem vos habetis, ut statuatis, utrùm nos, qui semper vestræ auctoritati dediti fuimus, semper miseri lugeamus ; an diù vexati a perditissimis civibus, aliquando per vos, ac vestram fidem, virtutem, sapientiamque recreemur ». […] Lucullus juratus se, quæstionibus habitis, dixit comperisse : eum, qui civem, quem senatus, quem populus, quem omnes gentes urbis ac vitæ civium conservatotem judicabant, servorum armis exterminavit : eum, qui regna dedit, ademit, orbem terrarum, quibuscum voluit, partitus est : eum, qui, plurimis cædibus in foro factis singulari virtute et gloriâ civem domum vi et armis compulit : eum, cui nihil umquam nefas fuit nec in facinore, nec in libidine : eum, qui ædem Nympharum incendit, ut memoriam publicam recensionis, tabulis publicis impressam extingueret : » Eum denique, cui jam nulla lex erat, nullum civile jus, nulli possessionum termini : qui non calumniâ litium, non injustis vindiciis ac sacramentis alienos fundos, sed castris, exercitu signis inferendis petebat : qui non solum Etruscos, etc. ».