Chaque objet cependant s’éclaircit ; à deux pas, Je vois le lit de chêne et son coffre6, et plus bas (Vers la porte, en tournant), sur le bahut énorme, Pêle-mêle, bassins, vases de toute forme, Pain de seigle, laitage, écuelles de noyer, Enfin, plus bas encor, sur le bord du foyer, Assise à son rouet près du grillon qui crie, Et dans l’ombre filant, je reconnais Marie. […] Jeune et puissant Protéc aux formes toujours heuves, Il vogue, ardent navire, à tous les vents des mers ; S’allonge en ponts hardis sur le lit de nos fleuves, Fend, remorqueur tonnant, le vaste champ des airs ; Se roule autour du globe en splendide ceinture ; Rampe, en canaux de gaz, sous le sol tourmenté, Et porte aux nations, avec leur nourriture, La lumière, la paix, l’ordre, la liberté !
Avec un tel secours, le jugement de l’élève se forme en même temps que son goût s’établit et s’épure. […] Voilà pourquoi toutes vos conceptions se tiennent et s’enchaînent par la connexité logique du principe et des conséquences ; voilà pourquoi tout votre ouvrage forme un système méthodiquement ordonné dans ses parties, comme un édifice pierre par pierre sur une seule base fondamentale.
Un nouvel ordre de choses comporte un autre ordre d’idées, qui déterminent à leur tour de nouvelles formes de style. […] Ce n’est point assez, pour se placer au rang des modèles, d’ouvrir une route nouvelle ; il faut voir où cette route peut conduire les imitateurs tentés de la suivre : il ne suffit pas de créer un nouveau genre, il faut examiner si ce genre nouveau est une richesse littéraire de plus : c’est peu enfin d’introduire dans le style, des formes qu’il ne connaissait pas, et dont Fénelon, Voltaire, Buffon et Rousseau n’ont pas eu besoin pour assurer à notre langue l’empire qu’elle exercera à jamais sur toutes les langues modernes ; sans quoi l’on appauvrit la langue, au lieu de l’enrichir. Craignons donc de laisser ou de voir s’établir une école nouvelle, qui, en confondant tous les genres et tous les styles, prêterait indiscrètement à la théologie le langage de la poésie, et à la poésie le style et les formes théologiques : craignons d’adopter une poétique qui constituerait les fautes en principes, et qui poserait pour règle première la violation de la plus essentielle des règles, l’accord indispensable des choses et du style ; et cette précieuse unité, sans laquelle le vrai et le beau n’existent plus dans les ouvrages de l’imagination. […] Delille affectionne particulièrement, par la raison bien simple qu’il y réussit le mieux, on attaqua sa manière ; on lui reprocha de procéder trop souvent par les mêmes formes périodiques ; de ne point assez connaître le grand art des transitions ; de recourir trop fréquemment aux mêmes périphrases, aux mêmes figures ; de s’attacher à quelques épithètes de prédilection, qui reparaissent à tout moment dans ses vers, et l’on en concluait que cette facture si brillante et si vantée ne sauvait pas encore à notre poésie le reproche de monotonie qu’on lui fait depuis longtemps.
Platon, qui a répandu sur tout ce qu’il a traité les fleurs de sa brillante imagination, et qui ne concevait rien de beau que les formes intellectuelles, exige, entre autres choses, de l’orateur une diction presque poétique. […] Il était juste que le plus vertueux des hommes trouvât dans Platon le plus éloquent des panégyristes ; et la forme, le ton et le style de l’éloge, tout est aussi neuf ici, que les vertus mêmes qui l’inspiraient.
Hugo, dans un manifeste célèbre (Préface de Cromwell), a dit en parlant du grotesque : « Voilà un principe étranger à l’antiquité, un type nouveau introduit dans la poésie et, comme une condition de plus dans l’être modifie l’être tout entier, voilà une forme nouvelle qui se développe dans l’art. Ce type, c’est le grotesque cette forme, c’est la comédie. » Et plus bas : « La comédie passe presque inaperçue dans le grand ensemble épique de l’antiquité.
C’était surtout vers la fin du jour qu’ils développaient toute leur beauté en se réunissant au couchant, où ils se revêtaient des plus riches couleurs, et se combinaient sous les formes les plus magnifiques. […] Les nuages devinrent plus rares, et ceux de l’ouest s’arrêtant se groupèrent entre eux sous les formes d’un paysage.
Malherbe aime ces formes d’imprécation ; je les retrouve encore dans cet autre fragment : Allez à la malheure, allez, âmes tragiques, Qui fondez votre gloire aux misères publiques, Et dont l’orgueil ne connaît point de lois. […] La forme régulière serait : a terni les plaines.
Il se forme de cela une armée de vingt-cinq mille chevaux, de quinze mille hommes de pieu et de quarante canons. […] La tranchée ne fut point poussée dans les formes. […] La forme du corps est ordinairement d’accord avec le naturel. […] Les grâces de la figure, la beauté de la forme, répondent dans le cygne à la douceur du naturel : il plaît à tous les yeux ; il décore, embellit tous les lieux qu’il fréquente ; on l’aime, on l’applaudit, on l’admire. […] Ce beau bassin, d’une forme presque ronde, enferme dans son milieu deux petites îles, l’une habitée et cultivée, d’environ une demi-lieue de tour, l’autre plus petite, déserte et en friche.
Si le talent naturel ne suffit pas seul, sans lui aussi l’art est inutile ; c’est la nature qui fournit le fonds, la matière ; l’art la façonne, lui donne la forme, et de la réunion des deux se compose la parfaite éloquence. […] Il y a plusieurs formes d’argumentations dont il suffit de marquer ici les principales ; ce sont : le syllogisme, l’enthymème, le dilemme, et l’épichérème ou le syllogisme oratoire. 1° Le syllogisme, qui est la forme d’argumentation la plus parfaite, est un raisonnement exprimé en trois propositions, dont la première s’appelle majeure, la deuxième mineure, et la troisième conclusion. […] — Quelles sont les principales formes de l’argumentation ? […] — Sa forme ?