» Quand l’homme a fini, et que sa machine se dissout, on voit les différentes parties qui la composaient, se rejoindre aux éléments auxquels elles appartiennent : l’âme seule échappe aux regards, soit lorsqu’elle anime le corps, soit lorsqu’elle le quitte.
On appelle membre chaque partie notable de la période dont la liaison avec les autres parties est marquée par des conjonctions ou par le sens, et qui finit par un repos inachevé. […] Qu’on finisse la phrase par sacra legationis ou fas gentium, le trait est sans vigueur : Telum imbelle sine ictu.
Mais la critique leur a présenté bientôt le bouclier d’Ubalde ; et ils se sont vus tels qu’ils étaient, c’est-à-dire, de très faibles imitateurs du poète sans contredit le plus riche, le plus fécond, le plus varié des modernes, et le seul d’entre eux qui ait pris à jamais sa place à côté d’Homère pour l’invention, mais à une grande distance de Virgile, pour le fini des détails et le charme continu de la diction.
Gardons-nous bien ici d’être confus, entortillés, équivoques : point de locution nouvelle, point de digressions ; commençons et finissons où il convient, sans rien oublier de ce qui tient au sujet. […] Qu’il consulte la nature et le besoin de sa cause, mais qu’il n’aille jamais en déclinant, et ne finisse pas par de minces et faibles raisons après avoir commencé par les plus fortes. […] Le respect et la tendresse pour un père qu’il faudra égorger avant que d’arriver à Annibal, passent tout ce qu’on peut imaginer : c’est aussi par où finira Tite-Live. […] Sans nous étendre davantage sur ces principes103, nécessaires à l’orateur comme au dialecticien, ni décrire tous les sophismes d’amour-propre, d’intérêt, de passions, de chicane ou de flatterie, nous finirons par un beau modèle de la réfutation oratoire. […] Les avocats finissaient ordinairement par un tableau pathétique de la douleur de l’accusé, de son accablante disgrâce, du deuil de sa famille et de ses proches ; mais Cicéron n’avait point cette ressource.
L’un1, aussi correct dans sa langue que s’il l’avait apprise par règles et par principes, aussi élégant dans les langues étrangères que si elles lui étaient naturelles, en quelque idiome qu’il compose, semble toujours parler celui de son pays : il a entrepris, il a fini une pénible traduction que le plus bel esprit pourrait avouer, et que le plus pieux personnage devrait désirer d’avoir faite.
« Si M. de Turenne n’avait su que combattre et vaincre ; s’il ne s’était élevé au-dessus des vertus humaines, si sa valeur et sa prudence n’avaient été animées d’un esprit de foi et de charité… je laisserais à la vanité le soin d’honorer la vanité… S’il avait fini ses jours dans l’aveuglement et dans l’erreur, je louerais en vain des vertus que Dieu n’aurait pas couronnées… Mais, grâce à Jésus-Christ, je parle d’un chrétien éclairé des lumières de la foi, etc. » (Or. fun. de Turenne, 1° partie.) […] Voltaire, par exemple, raconte comment Charles XII se mit à la tête des affaires : « Le conseil délibéra en sa présence sur le danger où l’on était ; quelques conseillers proposaient de détourner la tempête par des négociations : tout d’un coup, le jeune prince se lève avec l’air de gravité et d’assurance d’un homme qui a pris son parti. » — « Messieurs, dit-il, j’ai résolu de ne jamais faire une guerre injuste, mais de n’en finir une légitime que par la perte de mes ennemis. […] L’un ou l’autre doit donc dominer, suivant le genre et le caractère de l’ouvrage ; mais le grand art est de savoir les mélanger heureusement, parce qu’à la longue l’un comme l’autre finit par fatiguer l’oreille.
Ita quibus Damasippi mors lætitiæ fuerat, paullo post ipsi trahebantur : neque priùs finis jugulandi fuit, quàm Sulla omnis suos divitiis explevit.
Doutez-vous que l’Euxin ne me porte en deux jours Aux lieux où le Danube y vient finir son cours ?
Et tout cela est vrai de notre temps comme du sien ; seulement les beaux vers sont de trop, car on ne les entend pas, et, d’ailleurs, il faut bien le dire, à mesure qu’on mêle aux ouvrages de littérature un plus grand nombre d’assaisonnements étrangers, le mérite littéraire s’affaiblit et finit par disparaître.