Ce n’est qu’en passant qu’Homère trace la Discorde en horrible déesse, dont les pieds sont sur la terre et dont la tête est dans les cieux ; c’est par un jet de sa force créatrice qu’il fait marcher la superbe Injure et les Prières humbles et chancelantes, implorant Jupiter dont elles sont les filles ; mais il ne retient pas longtemps sous les yeux ces rapides simulacres de ses pensées ; il les laisse aussitôt se perdre dans le nombre des divins moteurs de son merveilleux.
La Rhétorique est la fille de l’Éloquence. […] Pauvre fille Sans famille.
Lorsqu’on écrit une lettre sur un sujet déterminé, sur les consolations, par exemple, que la religion et la morale nous offrent dans le malheur, comme celle que William Temple adressa au comte d’Essex sur la mort de sa fille, on peut alors y prendre le ton d’un théologien ou d’un philosophe, parce que l’auteur est moins censé écrire une lettre que composer un discours analogue à la situation dans laquelle se trouve la personne à qui elle est adressée. […] Elles sont peut-être trop remplies de compliments outrés et d’expressions tendres adressées à sa fille chérie ; mais elles sont écrites avec tant d’esprit et de vivacité, les narrations y sont si agréables et si heureusement variées, on y trouve partout tant de naturel et de simplicité, que c’est à bien juste titre qu’on en fait un si grand éloge. […] Elle était alors l’expression de tout ce que le génie et l’imagination de l’homme pouvaient produire ; elle parlait le langage des passions, et n’en employait jamais d’autre, car elle était fille des passions. […] Le prêtre d’Apollon supplie Agamemnon de lui rendre sa fille, qui, après le sac d’une ville, est tombée au pouvoir de ce roi.
Je suis la Piété, cette fille si chère, Qui t’offre de ce roi (Louis XIV) les plus tendres soupirs.
Lisez les lettres de madame de Sévigné : « Ma fille, je vous aime, » en voilà toute la substance.
Plus d’une fois aussi ma pensée se reporte vers ma maison, auprès d’une épouse éperdue, d’une fille tremblante, d’un fils encore au berceau, en qui la république semble avoir un gage précieux qui lui répond des actes de mon consulat : ici même, je vois un gendre qui attend avec anxiété l’issue de ce grand jour. […] Ils croient que ces deux déesses sont nées dans leur île, qu’on y a trouvé les premiers fruits de la terre ; que Libéra, qu’ils nomment aussi Proserpine, fut enlevée dans les bois d’Enna (ce lieu est appelé le cœur de la Sicile, parce qu’il en est le centre et le milieu) ; que Cérès, voulant chercher sa fille, alluma des torches au volcan du mont Etna, et qu’elle parcourut l’univers portant devant elle ces flambeaux allumés. […] En effet, si l’on marque le plus vif empressement pour les fêtes des Athéniens, chez lesquels on dit que Cérès aborda en cherchant sa fille, et à qui elle apporta les fruits de la terre, quel respect doivent avoir pour elle ceux chez qui il est prouvé qu’elle a pris naissance et trouvé l’art et l’usage des moissons ? […] L’épouse de Cléomène le Syracusain, qui était noble, et celle d’Eschrion, d’une naissance au-dessus du commun, souffrirent impatiemment que la fille du comédien Isidore fût admise dans leur compagnie ; mais notre Annibal, qui croyait que le mérite, et non la noblesse, devait donner la supériorité dans son camp, s’attacha tellement à cette Tertia, qu’il l’emmena de la province avec lui.
Pauvre fille Sans famille, Pour mourir Doit souffrir.
Grand dommage est que cecy soit sornettes ; Filles connoy qui ne sont pas jeunettes, A qui cette eau de Jouvance viendroit > Bien à propos. […] Bien-tost après fille de roy s’esprit De son amour, qui voulentiers s’offrit Au bon Richard en second mariage. […] C’était un concert que donnait un homme de robe, fou de la musique, qu’il n’avait jamais apprise, et encore plus tout de la musique italienne, qu’il ne connaissait que par de mauvais airs inconnus à Rome, et estropiés en France par quelques filles de l’Opéra. […] Ils admirent sa description de la rose, fille d’Avril, vierge et reine, assise sur un trône épineux, tenant majestueusement le sceptre des fleurs, ayant pour courtisans et pour ministres la famille lascive des Zéphyrs, et portant la couronne d’or et le manteau d’écarlate : Bella figlia d’Aprile, Verginella e reina, Su lo Spinoso trono Del verde cespo assisa, Dei’fior’lo scettro in maesta sostiene ; E corteggiata intorno Da lasciva famiglia Di Zephiri ministri, Porta d’or’ la corona E d’ostro il manto.
Ainsi, dans les Horaces, le sort de Rome est entre les mains de trois combattants ; dans Iphigénie en Aulide, la Grèce assemblée demande le sang de la fille d’Agamemnon.