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178. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Voltaire. (1694-1778.) » pp. 277-290

Au milieu des horreurs des discordes civiles, Les bergers de ces lieux coulaient des jours tranquilles : Protégés par le ciel et par leur pauvreté, Ils semblaient des soldats braver l’avidité, Et sous leurs toits de chaume, à l’abri des alarmes, N’entendaient point le bruit des tambours et des armes2. […] Qu’entends-je ? […] je t’entends !

179. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre IV. Genre didactique. »

Gibert que de reconnaître qu’il possède Aristote, Hermogène, Cicéron, Quintilien ; qu’il entend la matière qu’il traite ; que les grands maîtres sont bien expliqués, et qu’il y a de la dialectique dans ce qu’il a écrit sur l’art oratoire, où l’imagination a tant de part. […] Mais avez-vous des oreilles pour m’entendre ? […] Vous m’entendez encore plus mal.

180. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — Michel de Montaigne, 1533-1592 » pp. -

Il dut pourtant passer aussi par le collége de Guienne, à Bordeaux, « comme ces latineurs qu’on tient quatre ou cinq ans à entendre des mots, et à les coudre en clauses ». […] Il laisse entendre qu’ils sont pour lui un pis-aller. […] Ménage doit s’entendre ici de tous les soins domestiques.

181. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Boileau 1636-1711 » pp. 401-414

— Je vous entends, seigneur, nous allons tout dompter : Nous allons traverser les sables de Lybie, Asservir en passant l’Égypte, l’Arabie, Courir de là le Gange en de nouveaux pays, Faire trembler le Scythe aux bords du Tanaïs, Et ranger sous nos lois tout ce vaste hémisphère. […] Si le sens de vos vers tarde à se faire entendre, Mon esprit aussitôt commence à se détendre, Et de vos vains discours prompt à se détacher, Ne suit point un auteur qu’il faut toujours chercher1. […] Un flatteur aussitôt cherche à se récrier ; Chaque vers qu’il entend le fait extasier.

182. (1867) Rhétorique nouvelle « Tableau des arguments » pp. 306-

Lieux communs Nous savons ce que les rhéteurs entendaient par lieux communs. […] Comment n’ont-ils rien entendu ?

183. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Chapitre » pp. 169-193

Je vous l’ai déjà dit, je l’ai trouvé sans vie : Son flanc était ouvert ; et, pour mieux m’émouvoir, Son sang sur la poussière écrivait mon devoir ; Ou plutôt sa valeur en cet état réduite Me parlait par sa plaie et hâtait ma poursuite ; Et, pour se faire entendre au plus juste des rois, Par cette triste bouche elle empruntait ma voix3 Sire, ne souffrez pas que, sous votre puissance, Règne devant vos yeux une telle licence ; Que les plus valeureux, avec impunité, Soient exposés aux coups de la témérité ; Qu’un jeune audacieux triomphe de leur gloire, Se baigne dans leur sang, et brave leur mémoire. […] J’enrage de me taire et d’entendre mentir. […] J’en montre plus de flamme, et j’en fais mieux ma cour… Tout le secret1 ne gît qu’en un peu de grimace ; A mentir à propos, jurer de bonne grâce, Etaler force mots qu’elles n’entendent pas ; Faire sonner Lamboy, Jean de Vert et Galas2 Nommer quelques châteaux de qui les noms barbares Plus ils blessent l’oreille, et plus leur semblent rares ; Avoir toujours en bouche angles, lignes, fossés, Vedette, contrescarpe, et travaux avancés3 : Sans ordre et sans raison, n’importe, on les étonne ; On leur fait admirer les baies4 qu’on leur donne ; Et tel, à la faveur d’un semblable débit, Passe pour homme illustre et se met en crédit. […] C’était l’indicatif présent du verbe ouïr, synonyme d’entendre, dont le futur était j’orrai : presque tous les temps de ce verbe sont tombés en désuétude.

184. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre quatrième. De la disposition oratoire, ou de l’Ordre mécanique du discours. — Chapitre II. Application du chapitre précédent au discours de Cicéron pour Milon. »

Ce n’est plus en effet, cette multitude qui environne habituellement vos sièges ; ce n’est plus ce concours de citoyens avides de nous entendre. […] « Ainsi ces armes, ces centurions, ces cohortes, nous tranquillisent, au lieu de nous effrayer : c’est un appui, et non un danger qu’ils nous annoncent ; et j’y vois avec plaisir le garant, non seulement de la sûreté, mais du silence même dont j’ai besoin pour me faire entendre » 114. […] Leurs cris, s’ils osent en faire entendre aujourd’hui, seront un motif de plus pour vous, de conserver un citoyen qui brava constamment, pour votre salut, et cette classe méprisable et ses insolentes clameurs ».

185. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Première partie - Préceptes généraux ou De la composition littéraire. — Chapitre premier. De l’invention. »

Par ce mot moral j’entends aussi l’utile : car tout ce qui est utile est moral. […] Par mœurs oratoires on entend d’abord quatre qualités essentielles à tout orateur qui a la prétention légitime de plaire, savoir : la probité, la modestie, la bienveillance et la prudence. […] On entend par ces mots les tournures adroites par lesquelles l’orateur évite certaines difficultés qu’il rencontre dans les auditeurs ou dans son sujet.

186. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre II. — Choix des Pensées »

Ainsi Louis XIV dit un jour au père Massillon : « Mon père, j’ai entendu de grands orateurs dans ma chapelle : j’ai été fort content d’eux ; mais pour vous, toutes les fois que je vous entends, je suis fort mécontent de moi-même. […] Le monstre qui sort du sein de la tuer fait entendre de longs beuglements Pradon, et cette expression nous paraît trop commune ; ce que Racine a remplacé heureusement par celle-ci, qui est beaucoup plus noble : Ses longs mugissements font trembler le rivage.

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