Si c’est votre ennemi, employez pour le justifier toutes les ressources de votre éloquence et tout le crédit de vos amis. […] Que l’éloquence ait pour but de persuader, tout le monde est d’accord sur ce point ; mais sur les moyens à employer pour y parvenir, il y a autant d’avis différents que d’auteurs qui ont traité cette matière. […] On se moque d’un orateur qui emploie les grands moyens pour faire triompher une petite cause, comme d’un homme qui s’armerait d’une massue pour écraser une mouche, ou d’un sauteur qui prendrait un grand élan pour trébucher et faire la culbute. […] Elle ne doit donc employer que des termes nets, précis, à la portée de chacun.
Combien de chevaux, qu’on emploie à tant d’ouvrages, et qu’on abandonne quand ils ne servent plus4 !
On sera clair, si, en évitant d’introduire trop de personnages, et de surcharger son sujet d’incidents, on place chaque chose en son lieu, on met de l’ordre dans les idées et dans les expressions, on n’emploie que des termes, des tours qui soient propres, justes, sans équivoque et sans ambiguïté. […] Lorsque le poète lui-même raconte, il peut prendre un ton plus élevé que celui sur lequel il fait parler ses bergers ; il peut employer un style plus fleuri, et répandre plus d’ornements, Mais il faut que ces ornements soient tirés des mœurs et des objets champêtres. […] Dans le premier cas, il doit employer un style ferme, plein et nerveux ; dans le second, un style fin, agréable et enjoué ; mais toujours simple, naturel et facile, parce que le style de la satire est le plus conformé au style ordinaire. […] Ce satirique mord avec fureur : son imagination brûlante emploie presque toujours l’hyperbole, et la pousse, comme dit Boileau, jusqu’à l’excès. […] On peut employer dans les airs des vers de toute mesure, à l’exception de ceux de douze pieds : la majesté du vers alexandrin ne fournirait point assez aux chutes et à la vivacité d’un air de mouvement.
Tantôt, l’orateur ne cherche pas uniquement à plaire, il s’efforce d’instruire et de convaincre ; il emploie tout son art, il rassemble toutes ses forces pour détruire les préventions qui peuvent s’élever contre lui ou contre sa cause, pour réunir ses preuves et les disposer de la manière la plus favorable à sa défense.
Aristote emploie volontiers ces sortes d’adverbes : ύπερϐεϐ)ημένως, Morale Nicom., III, 13 συνεστραμμένως, συμπερασματιϰῶς, ἀντιϰειμένως, Rhét., III, 2 πεπλασμένως et πεφυϰότως, Rhét., II, 24 ἀφωριομένως, Catégories, ch.
Le poète ne les emploie que par occasion, et pour répandre dans son poème un ornement de plus, ou pour délasser et pour égayer le lecteur. […] On ne doit en employer ni plus ni moins qu’il n’en faut pour que le personnage principal arrive à son but. […] Le merveilleux qu’il emploie consiste dans le ministère plaisant de quelque divinité païenne ou de quelque génie allégorique.
Aristote emploie beaucoup les adjectifs de ce genre par exemple : γƐώδης, Problèmes, X, 43 νƐυρώδης, δστώδης, σαρχώδης, ibid., X, 41 φλƐγματώδης, Hist. des Animaux, VI, 20 φυσώδης, ibid., VIII, 26 χƐρατώδης, ibid., VIII, 28 πυρώδης, Sur le Mouv. des Animaux, X σοφισματώδης, Topiques, VIII, 6 αίνιγμα-τώδης, Rhétorique, II, 21 παραδƐιγματώδης, ibid., I, 2 II, 25.
On pense, avec raison selon nous, que, sans négliger des exercices extrêmement utiles, il est bon de les lier entre eux par une théorie générale ; en d’autres termes, que faire sa rhétorique, ce n’est pas seulement faire avec succès les devoirs donnés dans cette classe, c’est aussi apprendre la science qui porte ce nom, et qui fait connaître et distinguer les diverses sortes de discours, leurs parties, les lieux oratoires qu’on y emploie, etc.
Quand le sujet du sonnet est grave et sérieux, on doit y employer des vers alexandrins : quand il ne l’est pas, on peut employer des vers de dix ou même de huit syllabes.