Que Démosthène pousse les Athéniens à la guerre en déclamant ses Philippiques, ou qu’un Timpabache entraîne sa tribu au massacre et au pillage en brandissant son tomahawk, les moyens sont différents, mais l’effet est le même. […] que je crains pour les fils des Grecs les effets de sa colère ! […] Par les effets qu’elle a produits. […] Il l’anima, il le passionna, il lui donna la vie et le mouvement ; il en tira des effets que jamais les orateurs les plus habiles n’ont su tirer des lieux communs les plus propres à exciter la terreur ou la pitié et à bouleverser les âmes.
Quant aux causes générales qui ont dû retarder chez les modernes les progrès de l’éloquence et en diminuer les effets, on peut les attribuer en partie à la correction du raisonnement, dont nous avons fait une étude particulière.
Fouquet, qui ne l’implore pas seulement, mais qui y espère, mais qui s’y fonde, quel malheur en détournerait les effets ?
« Lire un discours, dit le célèbre d’Aguesseau, c’est lui ôter vie. » L’orateur qui aspire aux grands effets de la parole, qui se flatte d’entraîner, de convaincre son auditoire, ne peut espérer de réussir s’il est aux prises avec un manuscrit ; le bras qui est occupé à, tenir les malencontreuses feuilles reste toujours immobile ; les yeux sont certainement fixés sur le même point, et la voix elle-même se ressent de cette gêne, qui empêche que les mouvements de l’orateur ne prennent leur essor.
L’art de varier les inflexions de la voix est le grand secret pour donner un vif intérêt à une lecture ; c’est la variété des accents, de la mesure, des tons et des demi-tons qui fait ressortir les mouvements et les effets divers du discours. […] On lui a donné des organes pour éviter ce qui l’offense ou le détruit, et les corps environnants qui font sur lui ce mauvais effet, font encore celui de lui causer de l’éloignement. […] de quel effet tes discours sont suivis ! […] Ô d’un triste combat effet vraiment funeste ! […] Par la haute vertu la gloire est donc flétrie, Et ce n’est qu’un objet digne de nos mépris, Si de ses pleins effets l’infamie est le prix !
Que le plaisir de nous entendre parler ne nous fasse jamais oublier que les auditeurs sont faciles à lasser ; que l’inconstance et la légèreté du plus grand nombre ne leur permettent pas de donner, à rien de sérieux, une attention longtemps suivie ; et lorsqu’une fois cette lassitude commence à se faire sentir, tout l’effet de notre éloquence devient absolument nul.
L’écrivain vise trop ostensiblement à un effet de terreur.
Voici une définition oratoire en trois points bien distincts. 1º La médisance est d’abord comparée à un feu dévorant, Voyez les effets du feu et, appliquez-les à ce vice. […] Forme, — Indiquez où se trouve une suspension et son effet. […] Le mal de mer fait son effet sur les convives, on revient comme on est parti, l’estomac vide. […] Vous remarquerez une accumulation aux trois dernières lignes, détruisez-la, prenez chaque mot et construisez une proposition distincte, ayant sujet, verbe et attribut, et voyez quel serait l’effet d’un style ainsi construit. […] Ces deux mouvements sont tellement liés, qu’il serait impossible de distraire une phrase du morceau, sans nuire à son effet.
Mais les promesses ne furent pas suivies d’effets, et les préceptes d’exemples. […] On écrivait : « Les nymphes fuyantes, les troupeaux bellans. » Or,ces flexions eurent l’avantage de varier les assonances, et produisirent parfois des effets que ne rend pas une terminaison invariable. […] Parmi les rejetons qu’on aurait pu épargner avec avantage, signalons presque au hasard, nonchaloir, désaccoutumance, biendisance, esjouissance, ombreux, herbageux, naufrageux, tempestueux, rosayant, défeuiller, apolironir, desconforter, enjalouser, feuillir, esbaudir, œillader, enfiévrer, guirlander, patoiser, s’amignarder, désaimer, envieillir, enamourer, et surtout sereiner, qui était d’un puissant effet dans cette phrase de Montaigne : « La phizophie doit sereiner les tempestes de l’âme. » Jamais les mots haine, animosité ou violence n’égaleront non plus l’intensité du mot rancœur, qui exprimait si bien l’indélébile et juste ressentiment d’un outrage. — Qui pourrait préférer orgueil ou fierté au sens que nos pères donnaient à ce noble substantif la superbe ?