On distingue six sortes de narrations ; 1° narration historique ; 2° narration poétique ou fictive, 3° narration badine ; 4° narration mixte ; 5° narration épistolaire ; 6° narration légende, il y a encore la narration oratoire ; mais elle appartient au discours et nous en avons parlé à l’article de la disposition oratoire. […] La définition doit fixer les rapports le genre et la différence. — On détermine les rapports en détaillant les objets qu’embrasse le sujet défini ; le genre, en classant ce sujet dans l’ordre qui lui convient ; la différence, en montrant ses qualités propres qui le distinguent des sujets de même genre. […] — On distingue aisément les trois qualités constitutives d’une bonne définition. […] Elle se distingue d’une simple nouvelle en ce qu’elle ne se borne point à dire que telle chose a eu lieu, mais comment elle est arrivée, et avec quelles circonstances remarquables. […] Les rhéteurs distinguent six espèces de descriptions. 1° la Chronographie, description des temps ; 2° La Topographie, description des lieux ; 3° la Démonstration, description d’un fait particulier ; 4° L’Ethopée, description des mœurs ; 5° la Prosopographie, description de l’extérieur ; 6° L’hypotypose, description d’un événement. — Il m’est impossible, d’après les explications mêmes des rhéteurs, de voir une différence entre la démonstration et l’hypotypose, c’est le tableau ; l’éthopée, c’est le caractère ; la prosopographie, c’est le portrait.
Ces deux nuances bien tranchées feront toujours distinguer facilement une catachrèse d’une métaphore. […] Ici il faut encore retenir surtout la chose, et ne faire du mot que le cas qu’il mérite, afin de pouvoir distinguer seulement telle forme de telle autre. […] La première considère la forme, et fait distinguer les figures et tous les ornements du discours. […] Si elle est immortelle, vous devez vous inquiéter de son sort futur ; si elle ne l’est point, rien ne vous distingue de la brute. […] Les rhéteurs distinguent plusieurs espèces de sublime : — le sublime de style. — Le sublime de pensée.
Il est essentiel de distinguer dans les noms collectifs, ceux qui renferment l’idée d’un tout (tels sont les noms que je viens de citer), et ceux qui renferment seulement l’idée d’une partie de quelque tout, comme la plupart, une troupe de, etc. […] Enfin, pour ne rien omettre de ce qui peut empêcher les jeunes gens de confondre ces deux espèces de verbes, voici un moyen facile et sûr de les distinguer. […] Voilà les onze conjugaisons (en y comprenant les quatre principales, qui sont comme la tige des sept autres) qu’on peut distinguer, et qu’on distingue en effet dans notre langue. […] Je me bornerai donc à faire connaître celles que l’abbé Girard distingue. […] J’en vais citer des exemples, en faisant connaître les diverses espèces de conjonctions que distinguent les grammairiens.
Une longue et sérieuse étude de la théologie, qui n’est autre chose que la science de la religion, lui est d’une nécessité indispensable, pour qu’il distingue exactement ce qui est de foi, d’avec ce qui n’est que d’opinion. […] Elle distingue les préceptes, des conseils : mais d’ailleurs, elle nous déclare que le mépris des conseils dispose à la transgression des préceptes. […] Une éloquence simple et insinuante distingue ceux du P. […] « J’appelle le principe de tant d’héroïques actions, ce génie transcendant et du premier ordre, que Dieu lui avait donné pour toutes les parties de l’art militaire, et qui, dans les siècles où l’admiration se tournant en idolâtrie, produisait des divinités, l’aurait fait passer pour le Dieu de la guerre ; tant il avait d’avantage au-dessus de ceux qui s’y distinguaient. […] La brièveté, l’élégance, la délicatesse surtout doivent les distinguer, parce que l’éloge en fait ordinairement le fond.
Car comment distinguerez-vous ce qui est juste et utile d’avec ce qui ne l’est pas, s’il n’y a rien de vrai et si les choses ne sont que ce qu’elles nous paraissent ? […] Distinguer la confirmation de la réfutation, n’est-ce pas prendre plaisir à surcharger l’art oratoire de divisions arbitraires ? […] Ils en distinguent deux sortes : celles que l’on tire des entrailles mêmes du sujet et que l’on nomme intrinsèques, et celles qui ne tiennent à la cause que par un lien artificiel : ce sont les preuves extrinsèques. […] C’est là ce qui distingue l’éloquence de la dialectique pure et ce qui la rapproche de la poésie. […] Elle distingue deux sortes de figures : les figures de mots, qu’elle appelle tropes, du mot grec τρίπω, tourner, parce qu’elles changent la signification des mots, et les figures de pensées, qui sont les gestes et les attitudes du discours.
Que si notre délicatesse, si notre dégoût les contraint à chercher des ornements étrangers, pour nous attirer par quelque moyen à l’Evangile du Sauveur Jésus, distinguons l’assaisonnement de la nourriture solide. […] Leurs années se poussent successivement comme des flots : ils ne cessent de s’écouler, tant qu’enfin, après avoir fait un peu plus de bruit et traversé un peu plus de pays les uns que les autres, ils vont tous ensemble se confondre dans un abîme où l’on ne reconnaît plus ni princes, ni rois, ni toutes ces autres qualités superbes qui distinguent les hommes ; de même que ces fleuves tant vantés demeurent sans nom et sans gloire, mêlés dans l’Océan avec les rivières les plus inconnues… Mais voyons ce dernier combat1, en nous affermissant toutefois, pour ne point déshonorer par nos larmes une si belle victoire. […] Jean, baron de Beck, lieutenant-général du roi d’Espagne et gouverneur du duché de Luxembourg, se distingua à la bataille de Thionville, en 1640.
Mais, dans la nourriture du corps, l’on distingue d’ordinaire par le goût même ce qui nuit à la santé. […] Nous n’avons point naturellement de goût spirituel1, qui distingue les bons aliments des mauvais.
Quelques rhéteurs distinguent l’allégorisme de l’allégorie. […] Évidemment le sens figuré me frappe à l’instant, et je ne puis distinguer ce torrent du peuple romain Mais pourquoi alors allégorisme ? […] demande l’un. — Rien, répond l’autre, sinon que vous montez et que je descends. » Les auteurs d’Ana attribuent à Molière un mot qu’il n’a probablement jamais prononcé, mais qui rentre parfaitement dans les allusions verbales : « Messieurs, aurait-il dit un jour à son public, nous vous avions promis Tartufe pour demain ; nous regrettons d’être forcés de vous manquer de parole ; monsieur le premier président ne veut pas qu’on le joue. » On peut placer parmi les allusions verbales la figure nommée par les rhéteurs syllepse oratoire, pour la distinguer de la syllepse grammaticale, dont il sera bientôt question.
« Apprendre à distinguer les mots, dit fort bien M. Vinet, c’est apprendre a distinguer les choses ; c’est exercer la sagacité de notre esprit, et ajouter à la netteté de toutes les notions ; c’est tirer la philosophie du sein de la philologie.