Mais ces exemples sont rares ; et l’on doit se permettre ces sortes d’introductions avec d’autant plus de réserve, qu’elles promettent une chaleur et une véhémence qu’il est difficile de soutenir dans le reste du discours, et que tout ce qui n’ajoute pas à ce premier effet, l’affaiblit nécessairement. […] Mais voilà l’essentiel, le difficile, le rare, et l’indispensable cependant : Summa enim circà movendos affectus, in hoc posita est, ut moveamur ipsi.
Entretenir perpétuellement dans une ville telle que Paris une consommation immense dont une infinité d’accidents peuvent toujours tarir quelques sources ; réprimer la tyrannie des marchands à l’égard du public, et en même temps animer leur commerce ; empêcher les usurpations mutuelles des uns sur les autres, souvent difficiles à démêler ; reconnaître dans une foule infinie tous ceux qui peuvent si aisément y cacher une industrie pernicieuse et en purger la société ; ignorer ce qu’il vaut mieux ignorer que punir, et ne punir que rarement et utilement ; être présent partout sans être vu ; enfin mouvoir ou arrêter à son gré une multitude immense et tumultueuse, et être l’âme toujours agissante et presque inconnue de ce grand corps : voilà quelles sont en général les fonctions du magistrat de la police. […] Quand il n’était question que de plaisir, on eût dit qu’il n’avait étudié toute sa vie que l’art si difficile, quoique frivole, des agréments et du badinage.
Le poème épique a toujours été considéré comme le plus noble, le plus sublime et le plus difficile de tous les poèmes. […] Aussi, les succès ont-ils été extrêmement rares en ce genre ; et sans être aussi rigoureux que certains critiques, qui consentent difficilement à accorder le nom d’épopée à d’autres poèmes qu’à l’Iliade et à l’Énéide, nous dirons que les poètes épiques vraiment dignes de ce nom sont en très petit nombre, et qu’il serait difficile de trouver dans l’histoire littéraire plus de huit ou dix poèmes qui méritent le nom d’épopée. […] C’est dans cette partie importante et difficile de la composition que trois de nos poètes épiques l’emportent sur les autres : Homère occupe le premier rang, le Tasse vient immédiatement après, et Virgile est inférieur à l’un et à l’autre. […] Les agents surnaturels ne doivent intervenir que dans des circonstances importantes et difficiles.
Cette illustre et ancienne maison a produit tant de grands hommes, qu’il est difficile de distinguer le héros qu’a eu en vue l’auteur de le.
Il paraît sans doute difficile de rien ajouter à un trait de cette force ; mais l’imagination déréglée de Lucain ne s’en contente pas, et voici de quelle manière il noie, dans un fatras de vers ampoulés, ce mot qui, placé sans prétention et cité littéralement, eût été du plus grand effet : Sperne minas, inquit, pelagi, ventoque furenti Trade sinum. […] Entre ces deux excès la route est difficile.
Qui le refuserait serait bien difficile : Vous êtes aussi bon que banquier de la ville… Pour la réduire au point que vous la souhaitez, Il a fallu lever bien des difficultés : Elle est d’accord de tout, du temps, des arrérages, Il ne faut maintenant que lui donner des gages. […] Locution proverbiale qui veut dire, en parlant d’une chose, qu’elle est d’une exécution difficile, et appliquée à un homme, qu’on ne peut rien obtenir de lui.
Évitons donc en général les mots impropres, et surtout ceux, qui pourraient provoquer le rire nos dépens ; nous nous garderons donc bien de dire avec cet étranger qui remerciait Fénelon d’un service rendu : « Monseigneur, vous avez pour moi des boyaux de père. » 2° Une réunion de mots contraires à l’usage, tels que ceux-ci : Jouir d’une mauvaise réputation ; jouir d’une mauvaise santé ; les révolutions précipitent les peuples dans des conjectures difficiles ; Néron était un homme sanguin, etc. […] » Gardons-nous donc de nous attirer ce reproche de La Bruyère ; nous l’éviterons en surveillant sévèrement notre langage, en nous montrant difficiles envers centaures formes de verbes surtout qui manquent de grâce et d’élégance, et qui ne donnent l’expression que de la pesanteur, de l’embarras. […] Toutes ces expressions sont si bien choisies et si bien arrangées qu’il est difficile de trouver de meilleurs modèles pour la mélodie du langage.
L’éloquence, dans la tribu, n’est que l’expression vraie d’un sentiment ; l’éloquence, dans la cité, est un art difficile, mais c’est le plus noble, le plus utile et le plus apprécié de tous les arts. […] La tâche est difficile : ils sont aigris contre Agamemnon et lui gardent rancune de l’amère déception qu’ils viennent d’éprouver. […] Cette dernière condition était la plus nécessaire de toutes ; un simple tableau de la société athénienne vous fera comprendre qu’elle était aussi la plus difficile à remplir. […] Grâce à ces moyens de gouvernement, il put régner sans rival dans Athènes pendant quarante ans, mais il rendit l’administration difficile à ses successeurs. […] La probité est si nécessaire aux hommes d’État que les ambitieux sont souvent ceux qui l’étalent avec le plus de faste dans leurs discours ; mais elle est si difficile à feindre, qu’ils soutiennent rarement leur rôle jusqu’au bout.
Je suppose que vous ayez fait un bon ouvrage : imaginez-vous qu’il vous faudra quitter le repos de votre cabinet pour solliciter l’examinateur ; si votre manière de penser n’est pas la sienne, s’il n’est pas l’ami de vos amis, s’il est celui de votre rival, s’il est votre rival lui-même, il vous est plus difficile d’obtenir un privilége, qu’à un homme qui n’a point la protection des femmes d’avoir un emploi dans les finances. […] Il est plus difficile de se détromper des illusions de ce monde, et des sentiments qui nous y attachent jusqu’au dernier moment. […] J’en conviens ; mais c’est un vrai défaut, et l’un des plus difficiles à corriger. […] La profession d’homme de lettres est de toutes les professions la plus difficile, parce que c’est celle qui soutient le moins l’homme.