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24. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre III. — Ornements du Style, qui consistent dans les Mots ou Figures »

De loin, il pousse un cri qui se fait entendre des deux armées : ce cri de Télémaque porte le courage et l’audace dans le cœur des siens ; il glace d’épouvante les ennemis. […] Les dehors mêmes de la guerre, le son des instruments, l’éclat des armes, l’ordre des troupes, le silence des soldats, l’ardeur de la mêlée, le commencement, le progrès et la consommation de la victoire, les cris différents des vaincus et des vainqueurs, attaquent l’âme par tant d’endroits, qu’enlevée à tout ce qu’elle a de sagesse et de modération, elle ne connaît ni Dieu ni elle-même. […] Riches voluptueux, assis à des tables chargées des mets les plus délicats, ces Lazares qui vous importunent de loin par leurs cris ne vous demandent que les miettes qui tombent de vos tables. […] Déjà la garde accourt avec des cris de rage. […] ô cris : Il le voit, il l’embrasse : hélas !

25. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Florian 1755-1794 » pp. 473-479

Confucius l’a dit ; suivons tous sa doctrine ; Pour la persuader aux peuples de la Chine, Il leur contait le trait suivant : Dans une ville de l’Asie Il existait deux malheureux, L’un perclus, l’autre aveugle, et pauvres tous les deux : Ils demandaient au ciel de terminer leur vie ; Mais leurs cris étaient superflus ; Ils ne pouvaient mourir. […] Un certain jour, il arriva Que l’aveugle, à tâtons, au détour d’une rue, Près du malade se trouva : Il entendit ses cris, son âme en fut émue.

26. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Boileau, (1636-1711.) » pp. 212-225

La Discorde en sourit2 et, les suivant des yeux, Des jolie, en les voyant, pousse un cri dans les cieux. L’air, qui gémit du cri de l’horrible déesse, Va jusque dans Cîteaux réveiller la Mollesse 3 C’est la qu’en un dortoir elle fait son séjour ; Les Plaisirs nonchalants folâtrent à l’entour. […] Dans son hardi projet toutefois il s’obstine, Lorsque des flancs poudreux de la vaste machine L’oiseau sort en courroux, et, d’un cri menaçant, Achève d’étonner le barbier frémissant : De ses ailes dans l’air secouant la poussière, Dans la main de Boirude il éteint la lumière.

27. (1882) Morceaux choisis des prosateurs et poètes français des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. Cours supérieur. Poètes (2e éd.)

à ces cris de douleur et de joie, Un grand peuple accouru ne veut pas qu’on les croie ; Il s’aveugle soi-même ; et ce pauvre pêcheur, En dépit de Carlos, passe pour imposteur. […] Nous partions ; et déjà, par mille cris de joie, Nous menacions de loin les rivages de Troie. […] Ainsi de cris et d’alarmes Mon mal semblait se nourrir, Et mes yeux noyés de larmes Étaient lassés de s’ouvrir. […] Écoutez mes cris funèbres, Dieu juste, répondez-moi.

28. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section quatrième. Genre Démonstratif. Les Panéryriques. — Chapitre IX. Parallèle des Oraisons funèbres de Condé, par Bossuet et de Turenne, par Fléchier et Mascaron. »

. — Qu’il est beau, après les combats et le tumulte des armes, de savoir encore goûter ces vertus paisibles et cette gloire tranquille qu’on n’a point à partager avec le soldat, non plus qu’avec la fortune ; où tout charme et rien n’éblouit ; qu’on regarde sans être étourdi ni par le son des trompettes, ni par le bruit des canons, ni par les cris des blessés ; où l’homme paraît tout seul aussi grand, aussi respecté que lorsqu’il donne des ordres, et que tout marche à sa parole » ! […] Les dehors même de la guerre, le son des instruments, l’éclat des armes, l’ordre des troupes, le silence des soldats, l’ardeur de la mêlée, le commencement, les progrès et la consommation de la victoire, les cris différents des vaincus et des vainqueurs, attaquent l’âme par tant d’endroits, qu’enlevée à tout ce qu’elle a de sagesse et de modération, elle ne connaît plus ni Dieu, ni elle-même.

29. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — De Laprade Né en 1812 » pp. 576-582

Le franc tireur L’étranger au pas lourd s’étendait, sans soupçons, Devant nos chemins creux couverts par les buissons, Quand jaillit, à travers les ronces et les lierres, Un sifflement aigu suivi de cent tonnerres2… L’écho crépite et gronde, et nos vaillants conscrits, Dressés et triomphants, s’élancent à grands cris : Pas un coup de fusil qui n’ait touché son homme, Et la balle a choisi tous les chefs qu’on renomme ! […] Des cris ont salué l’espoir du gai repas.

30. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Canevas

La harpe, le clairon, la joyeuse cymbale Nous jettent leurs accords et les cris des mourants. […] Déjà la garde accourt avec des cris de rage. […] Déjà tout l’univers soulève contre elle tics cris de colère et d’indignation ; son malheur est à son comble. […] On rapporte que lorsque Massillon prononça ce morceau dans l’église St-Eustache, et dans la chapelle de Versailles, devant Louis XIV, tout l’auditoire se leva en poussant des cris sourds de frayeur. […] Polidore est comme mort, l’esclavage use la vie, les juges sont comptables de ses jouis à cette famille désolée qui le demande à grands cris ; c’est à eux à combler ces justes vœux.

31. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre VII. des passions  » pp. 89-97

Il était rigoureusement alors dans les conditions exigées par Antoine : ses yeux étaient injectés, ses joues empourprées ; il veut parler, il balbutie, il pousse des cris confus, sa colère réelle le suffoque ; il touchait au ridicule. […] Non pas que je nie que, en certaines circonstances, la passion personnelle puisse inspirer une idée, un mouvement oratoire, un cri, un geste entraînant et irrésistible.

32. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Fléchier. (1632-1710.) » pp. 69-75

Rousseau : Le Nil a vu sur ses rivages Les noirs habitants des déserts Insulter par leurs cris sauvages L’astre éclatant de l’univers. Cris impuissants !

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