/ 217
111. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Bourdaloue, 1632-1704 » pp. 133-137

Massillon a dit : « L’ambition, ce désir insatiable de s’élever au-dessus et sur les ruines même des autres ; ce ver qui pique le cœur et ne le laisse jamais tranquille ; cette passion qui est le grand ressort des intrigues et de toutes les agitations des cours, qui forme les révolutions des États, et qui donne tous les jours à l’univers de nouveaux spectacles ; cette passion qui ose tout, et à laquelle rien ne coûte, rend malheureux celui qui en est possédé.

112. (1883) Morceaux choisis des classiques français (prose et vers). Classe de troisième (nouvelle édition) p. 

Enfin avec quel intérêt nous aimons à suivre cette veine de l’esprit français mis au service du bon sens, depuis les Essais jusqu’à Zadig ; avec quel légitime orgueil nous retrouvons la même finesse de pensée ennoblie par une élévation morale qui n’émousse en rien la vivacité du trait, dans le Cours de littérature dramatique et dans Paris en Amérique. […] Qu’il règne ce héros, qu’il triomphe toujours ; Qu’avec lui soit toujours la paix ou la victoire ; Que le cours de ses ans dure autant que le cours                      De la Seine et de la Loire. […] Quand pourront les neuf Sœurs, loin des cours et des villes1, M’occuper tout entier, et m’apprendre des cieux Les divers mouvements inconnus à nos yeux, Les noms et les vertus de ces clartés errantes Par qui sont nos destins et nos mœurs différentes ! […] Vous êtes encore plongés dans un profond sommeil, et déjà l’homme de charité, devançant l’aurore, a recommencé le cours de ses bienfaisantes œuvres : il a soulagé le pauvre, visité le malade, essuyé les pleurs de l’infortune ou fait couler ceux du repentir, instruit l’ignorant, fortifié le faible, affermi dans la vertu des âmes troublées par les orages des passions. […] J’en romprai bien le cours, et ma juste colère, Contre un indigne fils usant des droits d’un père, Saura bien faire voir dans sa punition, L’éclatant désaveu d’une telle action34.

113. (1854) Éléments de rhétorique française

La grandeur de l’horizon romain se mariant aux grandes lignes de l’architecture romaine ; ces aqueducs qui, comme des rayons aboutissant à un même centre, amènent les eaux au peuple-roi sur des arcs de triomphe ; le bruit sans fin des fontaines ; ces innombrables statues qui ressemblent à un peuple immobile au milieu d’un peuple agité ; ces monuments de tous les âges et de tous les pays ; ces travaux des rois, des consuls, des Césars ; ces obélisques ravis à l’Égypte, ces tombeaux enlevés à la Grèce ; je ne sais quelle beauté dans la lumière, les vapeurs et le dessin des montagnes ; la rudesse même du cours du Tibre ; les troupeaux de cavales demi-sauvages qui viennent s’abreuver dans ses eaux ; cettecampagne que le citoyen de Rome dédaigne maintenant de cultiver, se réservant à déclarer chaque année aux nations esclaves quelle partie de la terre aura l’honneur de te nourrir : que vous dirai-je enfin ? […] C’est un admirable exemple d’hypotypose que le récit de Josabeth, dans la tragédie d’Athalie : De princes égorgés la chambre était remplie ; Un poignard à la main, l’implacable Athalie Au carnage animait ses barbares soldats, Et poursuivait le cours de ses assassinats, Joas, laissé pour mort, frappa soudain ma vue : Je me figure encor sa nourrice éperdue, Qui devant les bourreaux s’était jetée en vain, Et, faible, le tenait renversé sur son sein. […] « Enfin, quand la métaphore aurait toutes les qualités requises, il ne faut pas la prodiguer ; car alors on tombe dans l’affectation et dans la monotonie, deux r * mortels défauts en tout genre. » (Cours de littérature, t.  […] Celui-ci, n’ayant point payé l’amende de mille drachmes à laquelle il avait été condamné, alla s’établir à Rhodes, où il ouvrit un cours d’éloquence. […] Les jeunes gens qui étudient l’art d’écrire n’ont pas besoin d’avoir suivi des cours d’astronomie, pour représenter d’une manière oratoire ou poétique « Ces grands corps de lumière qui sont suspendus sur notre tête, et qui nagent, pour ainsi dire, dans ces espaces immenses où notre raison se confond (Massillon) ; » « Cette lumière pure, qui, s’étendant de l’orient au couchant, dore successivement les hémisphères de ce globe (Buffon) ; » « Ces obscures clartés qui tombent des étoiles (Corneille) ; » ou « La reine des nuits, montant peu à peu dans le ciel, tantôt suivant paisiblement sa course azurée, tantôt reposant sur des groupes de nues, qui ressemblent à la cime des hautes montagnes couronnées de neige. » (Chateaubriand.)

114. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Fléchier 1632-1710 » pp. 84-88

La barque de mon équipage venait après moi, à l’entrée de la nuit ; et soit que le patron fût ivre, soit qu’il n’eût pas bien pris sa route, il fut entraîné par le cours de cette rivière que les pluies avaient notablement grossie ce jour-là, et je le vis faire naufrage au port.

115. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre IV. — Du Style. »

Pour faire passer le temps, chacun crie, hurle, siffle, trépigne, enfin la toile se lève, et dès lors, le plus grand silence règne dans cette assemblée, jusque-là si tumultueuse : le moindre bruit, pendant le cours de la représentation, est puni par l’expulsion soudaine de celui qui l’a causé. […] Ailleurs, par deux rivaux la raquette empaumée Attend, reçoit, renvoie une balle emplumée, Qui, toujours arrivant et repartant toujours, Par le même chemin recommence son cours. […] Mesdames, vous serez surprises sans doute de l’audace de ma visite ; mais votre réputation vous attire cette méchante affaire, et le mérite a pour moi des charmes si puissants, que je cours partout après lui.

116. (1892) La composition française aux examens du baccalauréat de l’enseignement secondaire moderne, d’après les programmes de 1891, aux examens de l’enseignement secondaire des jeunes filles et aux concours d’admission aux écoles spéciales pp. -503

Urbain et Jamey sur Corneille, Racine et Molière, le Cours critique et historique de Littérature de M. […] Les conseils qu’elle donne n’ont rien d’austère, mais ils ne sont pas à dédaigner ; ils forment tout un cours de morale pratique, où l’exemple appuie le précepte. […] Les guerres de nation à nation et les guerres civiles, les compétitions de l’agora ou du forum, les intrigues et les crimes des cours sont ses sujets de prédilection. […] Il y a, là, tout un cours de littérature, et le plus exquis qu’on ait jamais écrit. […] Essayer de remonter en bateau le cours d’une rivière, sans rames, sans voiles, sans chevaux, jamais sottise pareille avait-elle pu naître dans une tète humaine, et la moquerie allait son train.

117. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre cinquième. De l’Éloquence des Livres saints. — Chapitre V. Beautés oratoires. »

Nous avons tâché de vous prouver, dans le cours de cet ouvrage, que les progrès du goût et de l’éloquence étaient nécessairement attachés à ceux de la morale, et que la ruine de l’une entraînait la décadence inévitable de l’autre : nous vous avons montré que les plus beaux morceaux, que l’on pût offrir à votre admiration, étaient ceux où respire le sentiment de la vertu, la haine du vice ou l’amour éclairé de la patrie ; que tout ce qui ne porte pas ces grands caractères du vrai beau, ne peut qu’être froid, languissant, inanimé ; et qu’enfin, en tout genre comme en tout sens, dans la conduite, comme dans les ouvrages, L’esprit se sent toujours des bassesses du cœur.

118. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — Calvin, 1509-1564 » pp. -

Il n’en est pas moins un des pères de notre idiome Une mort édifiante A Madame de Cany Mort de Madame de Normandie 1 En tout le cours de sa maladie, elle s’est monstree une vraye brebis de nostre Seigneur Jesus, se laissant paisiblement mener à ce grand Pasteur2.

119. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Brizeux, 1803-1858 » pp. 557-563

La mort d’un homme sensible, qui expire au milieu de ses amis désolés, et celle d’un papillon que l’air froid du matin fait périr dans le calice d’une fleur, sont deux époques semblables dans le cours de la nature : l’homme n’est rien qu’un fantôme, une ombre, une vapeur, qui se dissipe dans les airs… » 1.

/ 217