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127. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Introduction »

Pour en avoir quelque preuve, ouvrons le dictionnaire de notre langue, et comparons ; quand on dit : le cliquetis des armes se fait entendre, le glouglou de la bouteille réjouit le buveur, le tictac du moulin résonne à l’oreille du meunier, le tonnerre gronde, le serpent siffle, la mouche bourdonne, le ruisseau murmure, la roue écrase, les pigeons roucoulent, les oiseaux gazouillent, quel rapport plus fidèle peut-il exister entre ces mots et la chose ou l’action qu’ils expriment ?

128. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Balzac, 1596-1655 » pp. 2-8

Il les compare à des malades, qui rendraient l’âme, en passant d’un lit sur un autre.

129. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Malherbe 1555-1628 » pp. 302-309

Comparez cette page de Xavier de Maistre : « J’avais un ami ; la mort me l’a ôté… Je ne m’en consolerai jamais !

130. (1879) L’art d’écrire enseigné par les grands maîtres

* A Rome, la philosophie se détacha de l’éloquence, en même temps que des affaires ; et Cicéron compare ce divorce à celui des fleuves qui, des sonnets de l’Apennin, vont se jeter, les uns dans cette heureuse mer de la Grèce, où l’on trouve partout des ports favorables et assurés ; les autres dans cette mer étrusque, pleine d’orages et d’écueils. […] Quintilien l’a dit, sans avoir dessein de le dire, lorsqu’il a comparé ses disciples aux petits des oiseaux : l’école est comme un nid, où il faut les nourrir, et leur laisser croître les ailes. […] Lisez encore Daniel dénonçant à Balthazar la vengeance de Dieu toute prête à fondre sur lui, et cherchez dans les plus sublimes originaux de l’antiquité quelque chose qu’on puisse comparer à ces endroits-là. […] Voilà l’état de nos richesses de l’esprit comparées à une indigence de plus de douze cents années. […] Je date depuis le moment où Louis XIV prit en main les rênes ; et je demande au plus acharné frondeur, au plus triste panégyriste des temps passés, s’il osera comparer les temps où nous vivons à celui où l’archevêque de Paris68 portait au parlement un poignard dans sa poche.

131. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Principes de rhétorique. — Chapitre VII. Des différents exercices de composition. »

Ne me parlez point de vos environs ; voulez-vous comparer Albano et Gonesse, Tivoli et Saint-Ouen ? […] Vous n’oseriez assurément vous comparer, vous mesurer… Bêtise, oui, bêtise, j’en demeure d’accord : c’est du style à deux liards. […] Toute cette strophe est animée par les images, ainsi que la suivante : ce sont des métaphores pleines de goût et de fraîcheur ; elles se succèdent et changent de point de comparaison sans se nuire, tant elles sont justes et bien choisies : c’est la vie comparée à un voyage à peine commencé, puis à un banquet dont on a pu à peine effleurer la coupe des lèvres.

132. (1867) Rhétorique nouvelle « Troisième partie. la rhétorique » pp. 194-

Il appelait leur art une routine ; il le comparait à une cuisine, où l’on élabore savamment des mets fins qui excitent l’appétit des hommes, mais qui leur font perdre la santé. Il le comparait encore à une boutique de parfumerie où l’on vend dans des fioles le teint de la jeunesse et le vermillon de l’embonpoint. […] Mais si, au lieu de s’ériger en code, elle se donne pour ce qu’elle est réellement, c’est-à-dire pour un art d’expérience, pour un résumé des pratiques les plus excellentes, alors elle devient utile ; elle abonde en analyses intéressantes et en exemples instructifs ; elle mûrit le jugement de l’orateur et orne sa mémoire ; elle le force à comparer, à réfléchir ; elle lui ouvre toutes les avenues de l’éloquence.

133. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « PRÉFACE. » pp. -12

Et notez qu’il ne s’agit pas ici d’espiègles écoliers que tout livre didactique ennuie par lui-même et quelle qu’en soit la forme ; mais de jeunes gens qui comparent, distinguent, choisissent, s’intéressent à ce qui est vraiment intéressant.

134. (1876) Traité de versification latine, à l'usage des classes supérieures (3e éd.) « SECONDE PARTIE. DE LA VERSIFICATION LATINE. — CHAPITRE IV. De la composition des vers. » pp. 295-331

On en a vu un exemple dans le passage cité plus haut, où Virgile, avec une pensée pleine de délicatesse, compare à des colombes qu’une noire tempête a mises en fuite et précipitées en troupe sur une terre abritée, Hécube et ses filles qui, poursuivies par Pyrrhus, vont se réfugier au pied des autels. […] Virgile ne pouvait mieux faire que de comparer le jeune guerrier soit à une fleur brillante dont la racine a été tranchée par le soc de la charrue, soit à un pavot qui laisse pencher vers la terre sa tête chargée de pluie.

135. (1882) Morceaux choisis de prosateurs et de poètes des xviii e et xix e siècles à l’usage de la classe de rhétorique

Hugo, par exemple, dit du romantisme qu’il était le libéralisme en littérature ; il a encore comparé la poésie classique au palais de Versailles, et la poésie romantique à une forêt vierge ; mais ce sont là des images qui ne sauraient avoir ni la rigueur, ni la portée d’une définition. […] Sa pensée a été non de comparer les législations à un type idéal de la loi pour en faire sortir une théorie politique nouvelle, un système de réforme future, mais surtout de donner des lois la raison historique et morale, en acceptant le fait même de leur durée comme une présomption en leur faveur. […] On a reproché plus justement à Buffon d’avoir trop dédaigné, dans l’histoire des animaux, l’étude comparée des espèces et leur classification méthodique. […] Saint-René Taillandier a bien dit en quelques mots les contradictions de cet étrange et puissant esprit : « Matérialiste, et passionné cependant pour l’idéal ; athée, mais d’un athéisme enthousiaste, et disposé parfois, comme Spinosa, à faire de l’univers entier un seul être et une seule vie ; impur dans ses ouvrages et généreux dans sa conduite, Diderot a pu être comparé par Grimm à la nature telle qu’il la concevait : riche, abondante, sauvage, à la fois sublime et confuse251. » L’esquisse.

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