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2. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre premier. Du genre lyrique » pp. 114-160

Aucun poète, depuis Horace inclusivement, ne paraît avoir modelé ses odes sur un chant. […] Ces stances étaient toujours accompagnées du chant et de la danse. […] On sent que le poète est sous la main de Dieu qui règle ses inspirations et dirige ses chants. […] L’hymne (ὓμνος, chant) est, comme l’indique son nom, un chant, un poème en l’honneur de la divinité, et diffère peu de l’ode sacrée et du cantique. […] Les vers des récits doivent être d’une mesure inégale, parce qu’ainsi ils sont plus favorables à l’harmonie du chant.

3. (1881) Rhétorique et genres littéraires

(Lutrin, chant II, vers 101 à 128.) […] Boileau, Lutrin, chant II, vers 105 et suiv.) […] Hugo, Chants du crépuscule, v.) […] C’est en vers élégiaques que Callinus et Tyrtée ont écrit leurs chants de guerre. […] C’est un chant vif, gracieux, alerte, ennemi de tout pédantisme.

4. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — De la Poétique » pp. 2-4

Son Art poétique est divisé en trois chants. […] Enfin, Boileau-Despréaux, né à Paris, en 1636, et mort dans la même ville en 1711, a fait un Art poétique en quatre chants. […] Dans le premier chant et dans le quatrième, Boileau donne les règles générales de la poésie : qualités du style, versification, nécessité de corriger son travail et de consulter des critiques éclairés. Une courte digression renferme l’histoire de la poésie française depuis Villon jusqu’à Malherbe. — Le second chant traite du genre pastoral, de l’élégie, de l’ode, du sonnet, de l’épigramme et de quelques autres poésies fugitives, et de la satire. — Dans le troisième chant, le poète expose en détail les règles relatives à la tragédie, à l’épopée et à la comédie. — Boileau est beaucoup plus complet que ses prédécesseurs ; cependant, il n’a parlé ni de la fable, ni de l’opéra, ni de la poésie didactique ; et cette regrettable lacune n’a pu être comblée jusqu’à ce jour, malgré les tentatives de quelques auteurs.

5. (1875) Poétique

Par exemple, dans les airs de flûte ou de cithare, ou autres genres pareils, comme le chalumeau, il y a le chant et le rythme. […] Penchant naturel pour l’imitation ; goût du chant et du rythme. […] De ses différentes parties : la fable, les mœurs, les paroles, les pensées, le spectacle, le chant. […] Je dis un discours revêtu de divers agréments : ces agréments sont le rythme, le chant et le vers. […] L’épisode est ce qui est entre les chants du chœur.

6. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre IX. De l’élégie. »

Son ton habituel est la : mélancolie : pourtant chez les Grecs, elle eut d’abord un caractère guerrier, comme dans les chants de Tyrtée ; ce fut Mimnerme qui la rendit plaintive et touchante. […] Les Lamentations de Jérémie sont aussi d’admirables élégies, véritables chants funèbres de la patrie expirante, de Jérusalem, la reine des nations, assise dans l’abandon, la tristesse et le veuvage. […] L’élégie, hymne de la douleur, se rencontre surtout aux époques de civilisation où les, malheurs publics et privés pèsent sur les âmes, les replient sur elles-mêmes et les découragent ; où les passions, et surtout l’amour, tendent au raffinement et se prêtent à une analyse intime, Voilà pourquoi notre époque a été marquée par un débordement d’élégies : jamais on ne vit tant de poètes entonner des chants de douleur et de mort. […] Delavigne sait des chants patriotiques à la manière de Tyrtée ; les poésies de Lamartine et de Byron sont souvent des élégies au large essor26.

7. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre XI. Grands poèmes. »

Fontanes, dans sa Maison rustique, consacre son premier chant au potager, le second au verger, le troisième au parc. […] Voilà déjà trois chants. […] Il est visible qu’un poème pareil est fait tout entier de pièces rapportées ; que, si l’on veut se borner à trois chants, on n’a qu’à retrancher le récit d’Apollon ; que si l’on veut deux chants de plus, on ajoutera deux muses qui diront chacune leur histoire. […] C’est une satire en plusieurs chants ; et le poète, qui s’y livre à toute sa malignité, peut nous amuser un instant ; ce n’est pas lui qui doit nous instruire. […] Ce poème est composé de trente-six chants, tous fort longs.

8. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre IV. Genre dramatique. »

Des concours de poésie s’établirent dans ces fêtes ; le meilleur chant était récompensé par le don d’un bouc ; c’est de là que vient le mot tragédie, qui signifie chant du bouc. Le chant du dithyrambe était accompagné de farces grossières représentées par le cortège de Bacchus, les faunes, les satyres et les sylvains. […] La comédie et la tragédie ont donc pour origine commune le chant lyrique nommé dithyrambe. […] La tragédie n’est pas un chant comme la poésie lyrique et l’épopée ; c’est un discours ou un dialogue. […] On appelle mélodrame une espèce de drame mêlé de chant, qui sert d’intermédiaire entre le drame et l’opéra.

9. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — A. Chénier. (1762-1794.) » pp. 304-312

Et si, dans le chemin, rapsode ingénieux, Tu veux nous accorder des chants dignes des cieux, Nous dirons qu’Apollon, pour charmer les oreilles, T’a lui-même dicté de si douces merveilles3. […] Le ciel les fit humains, hospitaliers et bons, Amis des doux plaisirs, des festins, des chansons ; Mais faibles, opprimés, la tristesse inquiète Glace ces chants joyeux sur leur bouche muette2, Pour les jeux, pour la danse, appesantit leurs pas, Renverse devant eux les tables des repas, Flétrit de longs soucis, empreinte douloureuse, Et leur front et leur âme. […] Revoir à ce sujet Horace, Épître aux Pisons, V. 393, et l’imitation de Boileau dans le chant IV, de l’Art poétique. […] On comparera aussi avec intérêt à ces vers l’éloge de l’Angleterre par Thompson dans le IIe chant des Saisons ; l’éloge du Languedoc par Rosset, dans le chant III du poëme de l’Agriculture, etc. […] Commencé en 1666, il fut terminé en 1681 sur le plan et aux frais de Paul de Riquet et sous la direction de l’ingénieur militaire Andréossy. — Thomas, dans son poëme inachevé sur le czar Pierre le Grand (chant II de la France), a rappelé aussi ces œuvres glorieuses de la paix.

10. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre X. Petits poèmes. »

Il en est de même de Moschus, qui a les qualités et les défauts de son maître, et qui a consacré à sa mémoire un chant funèbre justement admiré. […] Ainsi le chant funèbre de Moschus sur la Mort de Bion, est pour nous une élégie dans toute la rigueur du terme. […] Le mot ode a la même origine : il signifie chant, chanson, hymne, cantique. […] Pendant le chant de l’épode, qui était toujours plus courte, les danseurs faisaient leurs mouvements sans tourner ni d’un côté ni d’un autre. […] Un air, au contraire, est un chant mesuré et assujetti à certains retours symétriques.

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