Elle admet les traits les plus frappants, les couleurs les plus vives, les tableaux les plus animés, le style le plus brillant, en un mot, tous les ornements les plus magnifiques du genre descriptif. […] Pour le style et la vivacité des couleurs, elle devra participer de la description historique et de la description poétique, et unir la gravité et la force de la première aux ornements plus brillants de la seconde. […] L’orateur et le poète se servent de traits plus vifs et plus brillants, et de tours plus nombreux. […] Mais ces morceaux brillants doivent être courts, pour se faire remarquer et retenir aisément par cette précision, sans laquelle il ne saurait y avoir ni profondeur ni énergie. […] La narration poétique, que nous distinguons ici de la narration fabuleuse, est l’exposé brillant et animé d’un fait réel.
Son premier ouvrage, l’Essai sur les Révolutions, ne révélait encore qu’un brillant élève de Rousseau. […] Au brillant éclat des armes a succédé la sombre couleur de la poussière et du ramage. […] Ce soleil, qui peut-être éclairait les derniers soupirs de la pauvre fille de Mégare100, avait vu mourir la brillante Aspasie. […] De rapides et brillants succès avaient de bonne heure placé M. […] Il n’y retrouva plus la brillante assemblée des Neustriens, tous étaient retournés à leurs affaires, mais seulement quelques serviteurs austrasiens qui gardaient le corps de Sighebert.
Il y a harmonie enfin dans les chutes qui sont soutenues ou adoucies, molles ou fermes, sourdes ou brillantes, variées enfin, comme la pensée ou le style, au gré de l’esprit et de l’oreille. […] Chutes brillantes.
Ce bruissement des prairies, ces gazouillements des bois, ont des charmes que je préfère aux plus brillants accords : mon âme s’y abandonne ; elle se berce avec les feuillages ondoyants des arbres : elle s’élève avec leur cime vers les cieux ; elle se transporte dans les champs qui les ont vus naître et dans ceux qui les verront mourir ; ils étendent dans l’infini mon existence circonscrite et fugitive. […] Les sentiers sinueux où nous marchions en silence traversaient des bosquets fleuris de lilas, des troënes, d’ébéniers, tout brillants d’une lueur bleuâtre et céleste.
— Les trente-trois années qui s’écoulent entre la chute de l’Empire et la Révolution de 1848 sont la période la plus brillante de la littérature du dix-neuvième siècle. […] Elle ne se laisse jamais éblouir par le faux, quelque brillant qu’il soit. […] Malebranche dont l’imagination brillante écrivait contre l’imagination. […] Il est bon d’opposer un tel exemple à ceux qui cherchent la grâce et le brillant hors de la raison et de la nature. […] Beaumarchais le perdit ; mais il prétendit que son juge avait oublié de lui rendre, outre cent louis et une montre à brillants, quinze louis donnés en cadeau pour la faveur d’une audience.
Il n’est point de théâtre plus brillant pour l’éloquence que la chaire catholique. […] Aux qualités brillantes et solides de l’esprit, l’orateur doit joindre un grand nombre de connaissances sans lesquelles il ne remplira jamais dignement son ministère. […] Sous le règne brillant de Louis XIV, le P. […] Voici, de ce dernier, l’exorde du panégyrique de saint Bernard, où l’on retrouvera la brillante imagination et l’expression vive et animée qui distinguent à un si haut degré ses sermons : Israël, infidèle au Dieu qui l’avait tiré de l’Égypte, était devenu depuis longtemps la proie des nations et l’opprobre de ses voisins. […] Si l’on exige que l’imagination de l’orateur soit vive, brillante et fleurie, on exige aussi qu’elle soit sage, bien réglée et toujours dirigée par le bon goût.
Quelquefois, au lieu de raconter, comme tout à l’heure, un fait particulier, on décrit seulement une chose, en termes assez brillants, avec des développements assez considérables pour que cette description fasse autant d’effet qu’un épisode. […] En effet, il représente dans les chants suivants les brillantes actions d’Achille, couronnées par son combat contre Hector et la mort de celui-ci126. […] On lui reproche quelque recherche d’esprit peu convenable dans un genre si sérieux ; ce qui a fait dire à Voltaire dans ses stances sur les poètes épiques : De faux brillants, trop de génie Mettent le Tasse un cran plus bas ; Mais que ne tolère-t-on pas Pour Armide et pour Herminie ? […] On a dit avec quelque raison qu’il y a dans ce poème plus d’esprit que de génie, plus de coloris que d’invention, plus d’histoire que de poésie ; que les portraits, quoique très brillants, se ressemblent presque tous, l’auteur ayant toujours recours à l’antithèse ; que le sentiment y est étouffé par les descriptions ; enfin, que le plan est défectueux143.
., cultiva l’allégorie mystique et l’allégorie mythologique ; — une antre femme, Louise Labé, « la Belle cordière » de Lyon (1526-1566), qui a fait le Débat de la Folie et de l’Amour et, comme lui, des élégies ; — François Ier encore, si l’on veut, qui écrivit des vers dans le goût de Marot, comme son petit-fils Charles IX en écrivit à la gloire de Ronsard ; — Jacques Pelletier, du Mans, qui, avant 1550, ouvrit l’hospitalité de son Recueil à la première ode de Ronsard, supprimée depuis par son auteur, et qui passa ensuite dans le camp nouveau ; — enfin, et surtout, pour clore une liste qui ne saurait épuiser tous les noms de cette époque, le plus brillant des seconds de Marot, Melin de Saint-Gelais, mort en 1558, qui ne ménagea pas les épigrammes aux jeunes poètes de l’école nouvelle, se réconcilia avec eux en souriant, et reçut leurs fleurs sur sa tombe ; c’était un acte de reconnaissance : il avait emprunté le premier à l’Italie le sonnet, auquel ils firent une éclatante fortune à côté des genres renouvelés de l’antiquité. […] L’école nouvelle commence triomphalement son règne de quarante ans. — Elle se constitue dès le premier jour, d’abord sous le nom modeste de Brigade, puis, quand la gloire est venue, sous le titre brillant de Pléiade, renouvelé du siècle des Ptolémée. […] Le vieil enfant gâté de la cour de François Ier décocha quelques-unes de ces épigrammes où il excellait contre la jeune, brillante et belliqueuse école qui rajeunissait la poésie à la cour de Henri II. […] Jodelle (1532-1573) Notice Estienne Jodelle, né à Paris, un des plus ardents de la « brigade », un des plus brillants de la Pléiade, après avoir, à l’âge de vingt ans, joué avec ses amis devant toute la cour la première tragédie du théâtre « renaissant », sa Cléopâtre captive, et donné encore la même année la première comédie régulière, son Eugène ou la Rencontre ; après avoir été pendant six années le poète, le musicien, l’architecte, le peintre, l’inspirateur et l’ordonnateur des fêtes royales, — pour une mascarade qui échoua en 1558, fut mis de côté, dédaigné, et mourut pauvre et oublié à l’âge de quarante et un ans. […] Son style se sent, il le reconnaît lui-même, du « naturel ramage » ; c’est un mélange d’audace fanfaronna dans l’étrangeté, d’imagination brillante et de grandeur, parfois tendue et guindée.
Qu’est-ce qu’une pensée éclatante et brillante ? La pensée brillante est celle qui joint à la solidité d’une pensée vive des couleurs plus éclatantes et des images plus frappantes. La pensée qui a de l’éclat rappelle ces ouvrages de l’art dont le brillant charme les yeux, ou ces fleurs nouvellement écloses qui parent nos jardins de leurs vives couleurs. […] Voici deux exemples de pensées brillantes : Les premiers feux de l’aurore ne sont pas si doux que les premiers regards de la gloire. […] Une pensée triviale, revêtue d’une image pompeuse ou brillante, est ce qu’on appelle du phébus.