Ces esprits polis de Rome et d’Athènes viendront apprendre à parler dans les écrits des barbares. […] Ils apprendront, non à raisonner, mais à croire, et à trouver la lumière dans une intelligence captivée. » 1.
Un enchaînement de prodiges sans nombre, opérés à la vue des nations ; une suite de prophéties qui se sont vérifiées à la face du monde entier ; tout annonce dans les saintes Écritures que Dieu lui-même a, pour ainsi dire, emprunté la plume des hommes, pour apprendre à l’univers l’histoire de notre religion. […] En faisant connaître la situation des lieux, les beautés de la nature, et les monuments des arts, l’auteur nous trace l’origine des divers habitants de cette charmante contrée, et nous apprend quelle était leur religion, quelles étaient leurs lois, leurs coutumes, leurs mœurs. […] Ce discours qui, selon Voltaire, n’a eu ni modèles, ni imitateurs, est un des plus beaux morceaux d’éloquence qui soient sortis de la main des hommes, et en même temps celui qui nous apprend le mieux l’usage que nous devons faire de l’histoire.
Ainsi, à proprement parler, il n’y a qu’un seul véritable maître qui enseigne tout, et sans lequel on n’apprend rien. […] C’est là que nous recevons ce que nous n’avions pas ; c’est là que nous apprenons ce que nous avions ignoré ; c’est là que nous retrouvons ce que nous avions perdu par l’oubli ; c’est dans le fond intime de nous-mêmes qu’il nous garde certaines connaissances comme, ensevelies, qui se réveillent au besoin ; c’est là que nous rejetons le mensonge que nous avions cru. […] Étudiez sans cesse les hommes ; apprenez à vous en servir sans vous livrer à eux.
Mais il faut savoir, et Pline nous l’apprend lui-même, que le discours réellement prononcé en présence du prince, n’était qu’un simple remerciement très court, adapté au lieu et à la circonstance : ce ne fut qu’au bout de quelques années qu’il le publia tel qu’il nous est parvenu.
Mis au collége de Navarre, il apprit le grec et devint bon latiniste.
L’invention est la partie qui nous apprend à trouver aisément les choses qui doivent composer un discours. […] Elle lui en découvre les lois, les mœurs, la religion et le gouvernement : il revient chargé des dépouilles de l’Orient et de l’Occident, et, joignant les richesses étrangères à ses propres trésors, il semble que la science lui ait appris à rendre toutes les nations de la terre tributaires de sa doctrine. […] Il veut démontrer que si la dépravation de la raison nous fait sentir le besoin que nous avons d’un remède qui la guérisse, les inconstances et les variations éternelles de cette raison apprennent encore à l’homme qu’il ne peut se passer d’un frein et d’une règle qui la fixe. […] Soit qu’il élève les trônes, soit qu’il les abaisse, soit qu’il communique sa puissance aux princes, soit qu’il l’a retiré à lui-même, et ne leur laisse que leur propre faiblesse, il leur apprend leurs devoirs d’une manière souveraine et digne de lui : car, en leur donnant sa puissance, il leur commande d’en user, comme il fait lui-même, pour le bien du monde, et il leur fait voir, en la retirant, que toute leur majesté est empruntée, et que, pour être assis sur le trône, ils n’en sont pas moins sous sa main et sous son autorité suprême.
Pour bien comprendre, il faut apprendre d’abord ce que c’est que le sens propre et le sens figuré des mots. […] Oreste, après avoir tué Pyrrhus pour plaire à Hermione, apprend qu’elle a pu lui survivre et qu’elle vient de se donner la mort. […] Le duc descendant le Rhône, apprit que les séditieux, au mépris de l’amnistie qu’ils venaient de recevoir de la clémence du roi, avaient tiré sur ses troupes. […] Le peuple suivit consterné et dans un profond silence : il venait d’apprendre que Marc-Aurèle était tout entier dans le tombeau.
Cicéron nous assure qu’avant Périclès l’éloquence était inconnue chez les Grecs, et que c’est ce grand homme qui l’apprit des philosophes et l’enseigna aux Athéniens. […] Elle a un art à elle de reprendre sans offenser, et de flatter sans corrompre ; art naturel, qui ne s’apprend pas dans les écoles, et dont toute la formule peut se résumer en un mot : Pour convaincre, soyez convaincu. […] C’est chez lui qu’il faut apprendre ce grand art, si familier aux Athéniens, si rare aujourd’hui chez nous, des convenances oratoires. […] A cette grande école de Platon, il avait appris qu’il n’y a qu’une morale, applicable aux États comme aux particuliers, à la vie publique comme à la vie privée, et que la politique la plus juste est non-seulement la seule bonne mais encore la seule utile.
« Sybarites tranquilles dans le sein de nos cités florissantes, occupés des raffinements de la mollesse, devenus insensibles à tout, et au plaisir même, pour avoir tout épuisé ; fatigués de ces spectacles journaliers, dont le moindre eût été une fête pour nos pères, et de ces repas continuels plus délicats que les festins des rois ; au milieu de tant de voluptés si accumulées et si peu senties, de tant d’arts, de tant de chefs-d’œuvre si perfectionnés et si peu considérés ; enivrés et assoupis dans la sécurité et dans le dédain, nous apprenons la nouvelle d’une bataille : on se réveille de sa douce léthargie, pour demander avec empressement des détails, dont on parle au hasard, pour censurer le général, pour diminuer la perte des ennemis, pour enfler la nôtre.