Voltaire est inimitable dans ce genre qui convenait admirablement à son esprit fin, souple et gracieux.
Voltaire, Henriade.
Ses mémoires, dit Voltaire, sont écrits avec un air de grandeur, une impétuosité de génie et une inégalité qui sont l’image de la conduite de l’auteur.
Suivent les autres qui plus ou moins s’y rattachent, qui profitèrent en le lisant, et y goûtèrent un quart d’heure de plaisir ; ceux qu’il a guéris un moment du solitaire ennui, ceux qu’il a fait penser en les faisant douter ; La Fontaine, madame de Sévigné comme cousine et voisine ; plusieurs, entre lesquels La Bruyère, Montesquieu et Jean-Jacques, qu’il a piqués d’émulation, et qui l’ont imité avec honneur ; — Voltaire, à part, au milieu ; — beaucoup d’autres dans l’intervalle, pêle-mêle, Saint-Évremond1, Chaulieu2, Garat3… j’allais nommer nos contemporains.
Il est certain, d’autre part, qu’il fallait leur donner, par quelques exemples, un avant-goût de la correspondance de Voltaire sans les laisser attendre le choix étendu que leur réserve spécialement la classe de rhétorique. […] Moland, ont pris le parti d’adopter l’orthographe de nos jours, respectant seulement deux usages bien établis, et suivis, le premier, même après Voltaire qui l’a combattu, le second par Voltaire et par plus d’un écrivain encore du commencement de notre siècle : l’emploi de l’o à la place de l’a dans l’imparfait et dans plusieurs mots, paroître, connoître, foible, etc. ; et la suppression du t au pluriel des participes présents et des substantifs ou adjectifs terminés en ant, ent, ment, etc. […] Quant au mouvement religieux et politique du xvie siècle, arrêté complètement par la puissante unité du siècle de Richelieu et de Louis XIV, il n’a repris son cours qu’au siècle de Voltaire et de Rousseau, pour aboutir à la révolution française. […] « C’est l’imagination de Montaigne qu’il faut regretter », a dit Voltaire. […] Molière joue, par la volonté de Louis XIV, le Tartuffe dans une ville où, sous son successeur, Voltaire ne pourra publier son histoire, où il ira, bâtonné, à la Bastille.
Manilius avait dit la même chose, au début du livre IV de ses Astronomiques, en peignant les chimériques illusions qui dévorent la vie humaine : Victuros agimus semper, nec vivimus unquam ; Et Voltaire a traduit ainsi ce vers : Nous ne vivons jamais, nous attendons la vie.
Voltaire a été plus juste pour Mme de Maintenon que beaucoup de ses contemporains, en disant « qu’elle rejetait bien loin ce qui avait la plus légère apparence d’intrigue et de cabale », et en trouvant dans son style « un caractère de naturel et de vérité qu’il est presque impossible de contrefaire ». — Parmi tant de publications dont Mme de Maintenon a été le sujet, nous citerons avant tout celle de M. le duc de Noailles, qui résume et efface toutes les précédentes : Histoire de Mme de Maintenon et des principaux événements du règne de Louis XIV, 1848.
Comparer une lettre de Voltaire à madame de Champbonin. […] Allusion aux chicanes de Voltaire relatives à sa propriété de Tournay et à l’opposition qu’il fit à son élection académique.
Voltaire a écrit une biographie de Molière, mais avec moins d’exactitude que d’agrément ; il a en outre parlé de lui, et toujours avec une singulière admiration, dans plusieurs parties de ses ouvrages.