Mais ces défauts, on les pardonne aux éclatantes beautés que nul n’avait soupçonnées avant Corneille. […] Corneille fait allusion à la Défense du Cid, que quelques personnes lui attribuaient. […] Scudéri, dans une de ses lettres adressée à Corneille, s’éleva beaucoup au-dessus de lui par sa naissance et sa noblesse, et lança une espèce de défi ou d’appel à Corneille ; ce qui apprêta beaucoup à rire, et donna lieu à plusieurs pièces qui parurent dans ce temps. […] « Qu’il vienne Corneille, dit ce matamore dans un de ses pamphlets, qu’il voie et qu’il vainque, s’il peut. […] Corneille remercie Saint-Évremond des louanges que celui-ci lui avait données dans la dissertation sur l’Alexandre de Racine.
Rodrigue répond à peu près comme dans Castro et Corneille. […] Nos applaudissements justifient Corneille. […] Sa langue est la vraie langue du grand Corneille. […] Voici comment Corneille parlait ailleurs des idoles (Psaume cxiii.) […] Corneille fut toujours fier et indépendant.
Corneille jugé par Racine. […] Ainsi, lorsque, dans les âges suivants, on parlera avec étonnement des victoires prodigieuses et de toutes les grandes choses qui rendront notre siècle l’admiration de tous les siècles à venir, Corneille, n’en doutons point, Corneille tiendra sa place parmi toutes ces merveilles. […] Corneille fait allusion à ces injustices de l’opinion publique dans une de ses Lettres, adressée à Saint-Evremond (1666), où il le remercie « de l’honorer de son estime en un temps où il semble qu’il y ait un parti pris pour ne lui en laisser aucune ». […] On sait que Racine disait à son fils, en lui développant les beautés du Cid et d’Horace : « Corneille fait des vers cent fois plus beaux que les miens. » Il est certain que nul n’a égalé les plus beaux vers de Corneille. […] Corneille avait rendu riches les libraires et les comédiens sans l’être devenu lui-même.
Corneille a su varier les expressions du patriotisme. […] M. Pierre Corneille. […] M. Corneille a gagné au théâtre. […] M. Corneille et la perfection de M. […] Voilà où en est Corneille.
Mais, soutenu par son sujet et par l’admiration sincère qu’il avait vouée au nom et au génie de Corneille, il se surpassa lui-même, lorsqu’à la réception du frère de ce grand homme, il parla en ces termes des obligations que lui avait la scène francaise. […] Personne ne rendait plus de justice que lui au créateur de la tragédie française ; il en répétait sans cesse les beaux vers, en faisait apprendre les plus belles scènes à ses enfants, leur en détaillait lui-même les endroits marquants, et ne se lassait point de leur dire : Corneille fait des vers cent fois plus beaux que les miens. Le grand Corneille loué de cette manière par le plus illustre de ses rivaux, par le seul qui marchera constamment à ses côtés, était une époque trop brillante, pour ne pas nous y arrêter un moment. […] Aprés un tableau rapidement esquissé de l’état de la langue française avant Corneille, l’orateur continue : « La langue française restait donc à jamais dans la médiocrité, sans un de ces génies faits pour changer et pour élever l’esprit de toute une nation : c’est le plus grand de vos premiers académiciens, c’est Corneille seul qui commença à faire respecter notre langue des étrangers, précisément dans le temps que le cardinal de Richelieu commençait à faire respecter la couronne. […] Après Corneille sont venus, je ne dis pas de plus grands génies, mais de meilleurs écrivains ».
Je ne puis m’empêcher de dire que cette définition ne me satisfait pas. » (Corneille, Premier discours.) — « Corneille a bien raison de ne pas approuver la définition d’Aristote et probablement l’auteur du Misanthrope ne l’approuva pas davantage. […] Corneille, qui s’est tant préoccupé de ces questions, est, au témoignage de d’Aubignac, le premier poëte français chez qui l’unité de lieu soit rigoureusement gardée. […] Il en était de même sur notre théâtre avant Corneille et non-seulement l’unité de lieu n’y était pas observée, mais elle y était interdite. […] L’unité de lieu serait observée aux yeux des spectateurs, si on avait eu des théâtres dignes de Corneille, semblables à celui de Vicence, qui représente une ville, un palais, des rues, une place, etc.
Dans la seconde classe, on rapprochera ses tragédies historiques, Britannicus (1669), énergique tableau qui nous peint Rome impériale, au moment où Néron devient un monstre ; Bérénice (1670), suave élégie qui fit couler des larmes ; Bajazet (1672), nouveauté hardie qui transporte sur la scène un épisode d’histoire contemporaine ; Mithridate (1673) où Corneille est égalé par son rival. […] Ainsi, lorsque dans les âges suivants on parlera avec étonnement des victoires prodigieuses et de toutes les grandes choses qui rendront notre siècle l’admiration de tous les siècles à venir, Corneille, n’en doutons point, Corneille tiendra sa place dans toutes ces merveilles. […] On croira même ajouter quelque chose à la gloire de notre auguste monarque, lorsqu’on dira qu’il a estimé, qu’il a honoré de ses bienfaits cet excellent génie ; que même, deux jours avant sa mort, et lorsqu’il ne lui restait plus qu’un rayon de connaissance, il lui envoya encore des marques de sa libéralité ; et qu’enfin les dernières paroles de Corneille ont été des remercîments pour Louis le Grand. […] Ni Corneille, dans son petit ménage de Rouen, écrivant Polyeucte au bruit des fuseaux de sa femme, ni Racine faisant la procession dans sa chambre, un cierge à la main, ne passaient pour des prodiges ; on aurait presque défini le grand poëte : un bon père de famille qui fait de beaux vers. » (Études littéraires et morales, t.
. — Le grand Corneille a été le père de la poésie française et a tellement contribué à la perfection de Racine, qu’il est permis de se demander si, sans Corneille, Racine eût fait ses chefs-d’œuvre. Mais entre Homère et Virgile, Démosthène et Cicéron, Corneille et Racine, qui oserait se faire juge en fait de mérite littéraire ? Il est raisonnable de croire que si Virgile, Cicéron et Racine eussent écrit avant Homère, Démosthène et Corneille, les premiers seraient regardés aujourd’hui comme créateurs et pères de genre, si je puis m’exprimer ainsi.
Faire l’histoire de la tragédie de Jodelle à Corneille. […] Elle parle du sublime de Corneille. […] M. Corneille évitera sans doute à l’avenir ? […] Corneille mort de misère ! […] Oui, Corneille aurait dû trouver grâce à ses yeux.