Citons parmi les hymnes, proses liturgiques et cantiques : Salvete, flores martyrum, avec la traduction de Corneille ; les hymnes du lundi à Matines et à Landes, traduites par Racine ; Sacris Solemniis, Lauda Sion, Victimes paschali, Dies iræ, avec la traduction de M. de Marcellus ; la prose et l’hymne des complies du Sacré-Cœur.
Les poètes, ces devanciers ordinaires des orateurs, étaient, déjà venus ; Malherbe avait enseigné l’harmonie146, et Corneille élevait les âmes en leur montrant le sublime, qui semblait disparu du monde depuis qu’il n’y avait plus de Romains. […] Notre dix-septième siècle, si bienséant et si magnifique dans son langage, n’avait, vous le savez, nulle crainte de la propriété des termes : témoin Pascal, Corneille, Bossuet, Boileau lui-même, qui sans cesse ont usé du mot expressif et simple, du mot de la chose, verba quibus deberent loqui, et n’ont cherché les termes les plus généraux que lorsque l’imagination ou la pudeur s’en accommodait mieux.
Le Cinna de Corneille et le dernier acte des Horaces, peuvent être lus après Racine, et avec les Commentaires de Voltaire. […] Le sentiment est sublime, lorsqu’il part d’une âme saisie de quelque passion forte, de courage, de générosité, de constance, au-dessus du vulgaire, mais cependant pas hors de la nature : tel est dans Corneille le qu’il mourût du père d’Horace, ou le moi de Médée.
Les éloges de La Fontaine et de Molière, par Chamfort, dans lesquels on rencontre moins de phrases et plus de pensées ; ceux de Fontenelle et de Suger, par Garat ; celui de Boileau, par Auger ; ceux de Corneille et de La Bruyère, par Victorin Fabre ; ceux de Montaigne et de Montesquieu, par M.
2º Du moins au plus : c’est ainsi que Corneille fait dire à Polyeucte marchant au supplice : Je dois ma vie au peuple, au prince, à sa couronne, Mais je la dois bien plus au Dieu qui me la donne ; Si mourir pour son prince est un illustre sort, Quand on meurt pour son Dieu, quelle sera la mort ! […] L’éloge que Racine fit du grand Corneille est un modèle du genre. […] Corneille, Racine, Bossuet, Fénelon, Molière, Catinat furent loués successivement. […] Homère, Sophocle, Virgile, Corneille, Racine ont rencontré plus d’une fois cette éloquence.
Nous mentionnerons ensuite les parallèles de Corneille et de Racine, par La Bruyère et par Lamotte ; de Bossuet et de Fénelon dans l’affaire du Quiétisme, par d’Aguesseau ; de Turenne et de Condé, par Bossuet ; de Démosthènes et de Cicéron, par Fénelon ; de Richelieu et de Mazarin, par Voltaire ; du Français et de l’Anglais, par Thomas.
. — Corneille et Racine. Corneille fut admiré de son siècle. — Il fut le premier génie qui brilla après une longue suite de siècles barbares.
Soyons amis, à dater de ce jour : commençons un combat qui par son issue montre qui de nous deux aura reçu ou donné la vie avec le plus de loyauté. » Traduit de Sénèque le philosophe (voir Corneille, Cinna).
Corneille, dans Polyeucte, a dit, en parlant du démon : « Ainsi du genre humain l’ennemi vous abuse. » Pour désigner les Parques, on dit : les trois déesses infernales, qui filent la trame de nos jours.