Boileau a fait la même remarque dans son épître ix : La simplicité plaît sans étude et sans art.
Bien que l’on ait accusé Boileau d’avoir moins connu l’antiquité française que l’antiquité grecque et latine, ce jugement qu’il a porté sur les débuts de notre poésie paraîtra encore aujourd’hui assez fondé.
M. Despréaux a un talent qui lui est particulier, et qui ne doit point vous servir d’exemple, ni à vous ni à qui que ce soit.
Rousseau aucun de ses mérites, sans refuser de le reconnaître pour le disciple le plus habilement fidèle de Racine et de Boileau, on ne saurait lui accorder la gloire du génie lyrique. « Il a parfois, dit Sainte-Beuve, le labeur heureux, mais il ne charme pas, il ne ravit jamais. » Les Odes de Houdar de Lamotte sont froides et sèches, comme méritait de les faire celui qui a dit d’Homère ce que l’on sait. […] Les novateurs, au contraire, prétendent renouveler le théâtre en admettant dans la comédie, contre le précepte de Boileau et l’exemple de Molière, les tragiques douleurs. […] Les romantiques, d’ailleurs, avaient raison sur plusieurs points : quand ils soutenaient que la littérature doit être la vivante expression de la société et du temps, quand ils refusaient d’accepter cette étrange séparation, établie par Boileau, entre une société chrétienne et une poésie qui resterait mythologique et païenne, surtout quand ils relevaient les droits de l’inspiration personnelle.
(Boileau).
Donc, pour s’exprimer avec éloquence, il faut mettre en action ce précepte de Boileau : « Pour me tirer des pleurs, il faut que vous pleuriez. » c’est-à-dire, qu’il faut sentir vivement [mots manquants] suite.
Aimer Boileau… mais non, on n’aime pas Boileau4 ; on l’estime, on le respecte ; on admire sa probité, sa raison, par instants sa verve ; et, si l’on est tenté de l’aimer, c’est uniquement pour cette équité souveraine qui lui a fait rendre une si ferme justice aux grands poëtes ses contemporains, et en particulier à celui qu’il proclame le premier de tous, à Molière.
C’est là que l’on trouve un parallèle de Lycurgue et de Boileau, auquel on ne s’attendrait guères ; c’est là enfin que l’on dit « que Buffon, au milieu de l’immensité, n’est qu’à sa place ; que la langue sublime et calme qu’il emploie, inspire, comme le spectacle de l’univers, une admiration tranquille ».
Boileau, Art Poét., Chap.