Son domaine s’étend à tous les genres en prose ou en vers, soit qu’il s’agisse de composer, soit qu’il s’agisse d’apprécier des ouvrages d’esprit.
En effet, dit Cicéron, quelques orateurs, entraînes par la pensée qui les presse, négligent de s’asservir au nombre ; leur style serré et précis, quelquefois dur et inégal, roule avec rapidité ; d’autres, majestueux et abondants, dominés par une imagination riche et féconde, étendent et finissent plus leurs tableaux. […] « N’attendez pas, Messieurs, que j’ouvre ici une scène tragique ; que je représente ce grand homme étendu sur ses propres trophées, que je découvre ce corps pâle et sanglant, auprès duquel fume encore le foudre qui l’a frappé ; que je fasse crier son sang comme celui d’Abel, et que j’expose à vos yeux les tristes images de la Religion et de la Patrie éplorées. […] Les principaux tropes sont : 1° la Catachrèse, qui se fait par imitation, par extension ou par abus5 ; 2° la Métonymie, qui prend la cause pour l’effet et réciproquement ; le signe pour la chose signifiée, le contenant pour le contenu6 ; 3° la Synecdocque, qui restreint ou étend la signification, emploie le genre pour l’espèce, la partie pour le tout, la matière pour la chose7 ; 4° l’Antonomase, qui applique un nom commun à un individu, un nom propre à plusieurs8 ; 5° la Métaphore, translatio ; c’est le principal et le plus commun des tropes ; alors qu’elle a le plus de hardiesse, elle doit toujours être juste, naturelle et pas tirée de trop loin9 ; 6° l’Allégorie, qui n’est qu’une suite de métaphores et qui devient froide si elle est continuée trop longtemps. […] De tous côtés s’étend la terreur, le silence. […] * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * D’Aumale sans vigueur, étendu sur le sable, Menace encor Turenne, et le menace en vain ; Sa redoutable épée s’échappe de sa main : Il veut parler ; sa voix expire dans sa bouche.
L’église s’étend, s’agrandit, et attire dans son sein toutes les nations de la terre. […] L’histoire moderne s’étend depuis l’une de ces trois époques, jusqu’à nos jours.
Et (il) faisait étendre un tapis pour nous asseoir autour de lui ; et tous les gens qui avaient (une) affaire par-devant lui étaient autour de lui en se tenant debout. […] Il est vrai qu’il y a des droits justifiés par des titres fort anciens qui permettent à quelques seigneurs de faire quelques impositions en certains cas, comme lorsque eux-mêmes ou leurs fils aînés se marient ; mais le marquis savait l’art d’étendre les droits, et faisait tous les ans ce que les autres ne font qu’une fois en leur vie. […] Qu’on se figure un pays sans verdure et sans eau, un soleil brûlant, un ciel toujours sec, des plaines sablonneuses, des montagnes encore plus arides, sur lesquelles l’œil s’étend et le regard se perd sans pouvoir s’arrêter sur aucun objet vivant ; une terre morte et, pour ainsi dire, écorchée par les vents, laquelle ne présente que des ossements, des cailloux jonchés, des rochers debout ou renversés, un désert entièrement découvert, où le voyageur n’a jamais respiré sous l’ombrage, où rien ne l’accompagne, rien ne lui rappelle la nature vivante : solitude absolue, mille fois plus affreuse que celle des forêts ; car les arbres sont encore des êtres pour l’homme qui se voit seul ; plus isolé, plus dénué, plus perdu dans ces lieux vides et sans bornes, il voit partout l’espace comme son tombeau ; la lumière du jour, plus triste que l’ombre de la nuit1152, ne renaît que pour éclairer sa nudité, son impuissance, et pour lui présenter l’horreur de sa situation, en reculant à ses yeux les barrières du vide, en étendant autour de lui l’abîme de l’immensité qui le sépare de la terre habitée : immensité qu’il tenterait en vain de parcourir ; car la faim, la soif et la chaleur brûlante pressent1153 tous les instants qui lui restent entre le désespoir et la mort.
D’abord nous trouvions dans leurs poésies diverses un champ d’emprunts intéressants, plus resserré chez le second, plus étendu chez le premier.
Prensa manu magnâ ; il semble voir s’étendre la main du monstre, pour saisir ces infortunés.
On ne saurait trop regretter, avec M. le cardinal Maury, que l’écrivain, beaucoup trop resserré dans les bornes d’une demi-heure de lecture, ne les ait pas franchies, au lieu de sacrifier son sujet à cette loi du concours, et qu’il se soit réduit à une ébauche, en appliquant uniquement les rapports de l’esprit philosophique à la religion, à l’éloquence et à la poésie, tandis qu’il aurait dû en étendre les effets à l’agriculture, aux beaux-arts, à l’administration, à la société, enfin à tous les autres objets scientifiques, moraux, politiques, littéraires, etc., sur lesquels s’exerce visiblement son influence.
Suivant les uns, ce nom venait des marchands d’étoffes, nombreux en ce lieu, qui y tiraient, c’est-à-dire étendaient, déployaient leurs marchandises.
Dans toutes les Indes orientales on croit que, quand le soleil et la lune s’éclipsent, c’est qu’un certain dragon, qui a les griffes fort noires, les étend sur ces astres dont il veut se saisir ; et vous voyez pendant ce temps-là les rivières couvertes de têtes d’Indiens qui se sont mis dans l’eau jusqu’au cou, parce que c’est une situation très-propre, selon eux, à obtenir du soleil et de la lune qu’ils se défendent bien contre le dragon.