Sa verve provoque et cette hilarité bruyante dont les éclats réjouissent le cœur, et cette gaieté réfléchie qui est le sourire de l’esprit. […] Aussi nous n’avons part à la gloire de nos ancêtres qu’autant que nous nous efforçons de leur ressembler ; et cet éclat de leurs actions, qu’ils répandent sur nous, nous impose un engagement de leur faire le même honneur, de suivre les pas qu’ils nous tracent, et de ne point dégénérer de leur vertu, si nous voulons être estimés leurs véritables descendants. Ainsi vous descendez en vain des aïeux dont vous êtes né ; ils vous désavouent pour leur sang, et tout ce qu’ils ont fait d’illustre ne vous donne aucun avantage : au contraire, l’éclat n’en rejaillit sur vous qu’à votre déshonneur, et leur gloire est un flambeau qui éclaire aux yeux d’un chacun la honte de vos actions.
Mais un autre ouvrage, qui devait ajouter encore à l’éclat de sa réputation, occupait déjà la pensée de Mme de Staël. […] Corinne jouissait de l’étonnement d’Oswald. « J’ai choisi, lui dit-elle, un jour où le soleil est dans tout son éclat, pour vous faire voir ce monument. […] Au brillant éclat des armes a succédé la sombre couleur de la poussière et du ramage. […] Mignet manquent un peu de ces jeux d’ombre et de lumière qui effacent tel objet pour donner à tel autre plus d’éclat et de relief. […] Guizot montrait plus de force et d’éclat, M.
Notre La Fontaine lui donne de l’élévation et de l’éclat, en la présentant sous cette image charmante : Sur les ailes du tempsa la tristesse s’envole. […] Les idées les plus profondes, les plus brillantes, les plus sublimes se montrent sous sa plume, avec toute leur force, tout leur éclat, toute leur grandeur, sans que les règles de la langue soient violées. […] Il y a des phrases, des mots, des tours qui ont de l’éclat et de la grandeur : ceux-là sont destinés à paraître dans les genres élevés. […] En voici un exemple tiré de l’Oraison funèbre de Turenne a, par Mascaron : « Les dehors même de la guerre, le son des instruments, l’éclat des armes, l’ordre des troupes, le silence des soldats, l’ardeur de la mêlée, le commencement, les progrès et la consommation de la victoire, les cris différents des vaincus et des vainqueurs attaquent l’âme par tant d’endroits, qu’enlevée à tout ce qu’elle a de sagesse et de modération, elle ne connaît plus Dieu ni elle-même. » Périphrase. […] cher vaisseau, autrefois la cause de mes ennuis, aujourd’hui l’objet de mes regrets, de mes inquiétudes, ne te laisse point attirer par l’éclat séduisant des Cycladesa, et garde-toi d’aller t’engager dans les mers entrecoupées de ces îles. » Sous l’image de ce vaisseau, le Poète représente la république Romaine, et sous celle des flots et des vents déchaînés, les troubles qui l’agitaient, et les périls dont elle était menacée.
Ici, c’est la France qui tient le premier rang par l’éclat, la hardiesse avec laquelle elle propage ses idées dans le monde entier. […] Rulhière a des parties d’éclat dans son Histoire de Pologne. […] Mais, dans ces années, celles de la Restauration ont encore un éclat particulier, et qui ne s’est effacé d’aucune mémoire. […] Une simple femme thécuite64 venait exposer simplement à David ses chagrins domestiques ; et si l’éclat du trône était tempéré par l’affabilité du souverain, l’affabilité du souverain relevait l’éclat et la majesté du trône. […] quel éclat de paroles et d’images !
N’aime-t-on pas l’aurore plus encore que l’éclat du jour ? […] tous ces ornements brillent d’un vain éclat, si votre âme est souillée. […] le chêne eu éclats ! […] Bientôt des étoiles innombrables et d’un éclat éternel brillèrent au sein des ténèbres. […] S’il eût teint en blanc ou en rouge toutes les campagnes, qui aurait pu en soutenir l’éclat ou la dureté ?
— Grâce au seigneur Jupin, puisque je suis à même, Dit notre homme, soyons heureux. » Il prend le premier sac, le sac du rang suprême, Cachant les soins cruels sous un éclat pompeux. […] Un souffle à ces boules légères Porte l’éclat brillant des fleurs. […] Dans tout l’éclat du règne de Louis XIV, La Fontaine a fait sur la disgrâce de Fouquet, son protecteur, une élégie adressée aux nymphes de Vaux, qui est peut-être la plus belle de toutes les nôtres, et où on distingue ces vers : Les destins sont contents : Oronte est malheureux. Vous l’avez vu naguère au bord de vos fontaines, Qui, sans craindre du sort les faveurs incertaines, Plein d’éclat, plein de gloire, adoré des mortels, Recevait des honneurs qu’on ne doit qu’aux autels. […] L’éclat pompeux de ses ouvrages, Depuis la naissance des âges, Fait l’étonnement des mortels.
Le carême du Louvre inaugura ces trente années, pendant lesquelles il se soutint dans la perfection par des coups d’éclat où son génie se renouvela sans cesse. […] Elle semblait vouloir honorer le soleil, en paraissant claire et illuminée par le côté qu’elle tournait vers lui ; tout le reste était obscur et ténébreux, et un petit demi-cercle recevait seulement dans cet endroit-là un ravissant éclat par les rayons du soleil, comme du père de la lumière. […] Non, il n’en faut pas davantage : je m’en étonnais au commencement, mais ma surprise est bientôt cessée, après que j’ai eu médité que ceux qui ne se connaissent point en pierreries sont trompés par le moindre éclat, et que le monde se connaît si peu en vertu, que la moindre apparence éblouit sa vue ; de sorte qu’il n’est rien de si aisé à l’honneur du monde que de donner du crédit au vice. […] où retentit tout à coup, comme un éclat de tonnerre, cette étonnante nouvelle : Madame se meurt ! […] ô grandeur humaine, de quelque côté que je t’envisage, sinon en tant que tu viens de Dieu et que tu dois être rapportée à Dieu, car en cette sorte je découvre en toi un rayon de la Divinité qui attire justement mes respects ; mais en tant que tu es purement humaine, je le dis encore une fois, de quelque côté que je t’envisage, je ne vois rien en toi que je considère, parce que, de quelque endroit que je te tourne, je trouve toujours la mort en face, qui répand tant d’ombres de toutes parts sur ce que l’éclat du monde voulait colorer, que je ne sais plus sur quoi appuyer ce nom auguste de grandeur, ni à quoi je puis appliquer un si beau titre.
Moi-même, qui l’ai vu briller de tant d’éclat, Puis-je me croire encore au milieu du sénat ? […] Le voilà donc vaincu sans éclat, sans résistance, le chef de cette guerre intestine. […] Offrez-leur donc, Romains, vos prières, vos hommages, et conjurez-les de défendre, contre l’audace de quelques citoyens indignes de ce nom, celle ville dont l’éclat égale la puissance, et qui, grâce à leur faveur signalée, ne connaît plus d’ennemis ni sur terre ni sur mer ». […] » Dans le cours de la guerre que nous fîmes à Persée, roi de Macédoine, Rhodes, qui devait son éclat et sa richesse à la faveur signalée des Romains, ne rougit point de se déclarer contre nous.
Rien n’est encore plus opposé à la véritable éloquence, facundia, que l’emploi de ces pensées fines et la recherche de ces idées légères, déliées, sans consistance, et qui, comme la feuille du métal battu, ne prennent de l’éclat qu’en perdant de la solidité : aussi plus on mettra de cet esprit mince et brillant dans un écrit, moins il aura de nerf, de lumière et de chaleur . » Chose singulière que cette identité de langage entre Horace et Buffon ; d’une part le poëte le plus brillant et le plus gracieux de l’antiquité, de l’autre le plus intraitable partisan de la prose qu’ait produit le siècle prosateur par excellence. […] Et observez que cette fusion savante n’ôte à aucune des trois grandes divisions de l’ouvrage son caractère propre et spécial ; elles n’ont de commun, outre l’éclat et la majesté d’une expression qui répond toujours à l’élévation de la pensée, que cette précieuse unité de dessein. […] « Salomon avait porté la gloire de son nom jusqu’aux extrémités de la terre ; l’éclat et la magnificence de son règne avaient surpassé ceux de tous les rois d’Orient : un fils insensé devient le jouet de ses propres sujets, et voit dix tribus se choisir un nouveau maître.