Pour répondre à la demande qui nous en a été faite par un grand nombre de professeurs, nous avons réimprimé ces Morceaux choisis, en réunissant dans le même volume les morceaux de prose et de poésie plus particulièrement convenables à chaque classe ; quelques morceaux nouveaux ont pris place parmi les anciens.
Non seulement il protégea de Thou, Pierre Mathieu, Casaubon, d’Ossat, Desportes, Bertaut, Coeffeteau, Regnier et Malherbe, qui fit, comme lui et grâce à lui, succéder la discipline à l’anarchie dans le domaine de la poésie ; mais il rendit publique la bibliothèque royale, il rétablit l’Université de Paris, il fonda le collége de France, il y institua un enseignement encyclopédique, il établit dans toute la France de nouvelles chaires.
Voiture a été proclamé le père de l’ingénieuse badinerie, et personne n’a plaisanté plus agréablement, soit qu’il raconte les aventures de son voyage aérien, pendant que, lancé par quatre gaillards dont les bras vigoureux l’enlèvent de sa couverture par delà les nues et le mettent aux prises avec un bataillon de grues qui le prennent pour un pygmée ; soit que, par l’entremise du plus muet des poissons, il donne les éloges les plus vifs et les plus délicats à son compère le brochet, duc d’Enghien, vainqueur de Rocroy ; soit que de la terre d’Afrique, aride nourricière des monstres, il en voie à mademoiselle Paulet, à la lionne de l’hôtel de Rambouillet, des nouvelles de ses terribles parents du désert ; soit qu’il prenne parti pour la conjonction car en grand danger d’être proscrite.
J’espère que je vous porterai assez de nouvelles de ce lieu-là pour faire ma cour auprès de vous et pour faire peur à vos voisins.
De quels yeux regardèrent-ils le jeune prince, dont la victoire avait relevé la haute contenance, à qui la clémence ajoutait de nouvelles grâces ! […] Leurs fleurs tendres et délicates, et durant l’hiver enveloppées comme dans un petit coton, se déploient dans la saison la plus bénigne ; les feuilles les environnent comme pour les garder ; elles se tournent en fruits dans leur saison, et ces fruits servent d’enveloppes aux grains, d’où doivent sortir de nouvelles plantes.
. — Que vos esclaves Filent pour votre époux les robes laticlaves3 ; Je les ferai veiller jusqu’au chant de l’oiseau De qui la voix sacrée annonce un jour nouveau. […] Le nouveau droit commun confond toutes les classes ; Je ne distingue plus ni familles ni races ; Le peuple est tout le monde, et les nobles anciens, Tombés nobles, se sont relevés citoyens.
À quoi bon ravir l’or au sein du nouveau monde ? […] Ce sera un enchaînement de figures vives et saillantes qui donneront aux pensées un nouveau degré de force et d’élévation, comme on va le voir dans ce morceau de l’Ode d’Horace, dont j’ai cité le début. […] Bientôt cette ville superbe sera de nouveau plongée dans ses premiers désastres. […] Aux arbres, qui couvraient les eaux, Nos lyres tristement demeuraient suspendues, Tandis que nos maîtres nouveaux Fatiguaient de leurs pris nos tribus éperdues. […] Les savantes immortelles322, Tous les jours de fleurs nouvelles Ont soin de parer son front ; Et par leur commun suffrage, Avec elles il partage Le sceptre du double mont.
Mais que, de ce même marbre de Paros, Praxitèle ait fait une statue, la richesse de la matière acquerra, à mes yeux, un nouveau prix de l’habileté de l’artiste. » Il serait difficile de raisonner plus juste, de mettre plus sensiblement la vérité à la portée du plus grand nombre, et de s’exprimer surtout avec plus de grâce.
Quand il s’agit en effet de déterminer la volonté publique en faveur du projet qu’on lui propose, et de la détourner du dessein qu’elle a pris, il faut que l’utilité du nouveau plan frappe tous les esprits, pour entraîner tous les suffrages.
(Londres, 1820), p. 86, 87, qui a recueilli des hexamètres même dans le Nouveau Testament.
Pour comprendre l’âpreté de ces colères, presque républicaines, il faut se rappeler que sous François Ier les impôts furent écrasants, qu’Henri II soumit alors le sel à de nouveaux droits, et que la Guienne se révolta contre les agents du fisc.
Cette lettre nous montre la physionomie austère du comte de Maistre sous un jour tout nouveau.
. — Mon frère est au service de Votre Majesté depuis six ans, et nous n’en avons point de nouvelles.
Les anciennes sciences s’étendent et s’appliquent ; des sciences nouvelles s’élèvent ; on pénètre dans les plus profondes obscurités de la terre, et l’on va y découvrir les premières ébauches de la création et les plus anciennes œuvres de Dieu.
Je crois voir de tes mains tomber l’urne terrible ; Je crois te voir, cherchant un supplice nouveau, Toi-même de ton sang devenir le bourreau. […] Dieu Ces globes lumineux qui, depuis tant de siècles, roulent majestueusement dans l’espace, sans jamais s’écarter de leur orbite, ni se choquer dans leurs révolutions ; ce soleil suspendu à la voûte céleste, comme une lampe de feu qui vivifie toute la nature, et se trouve placée à la distance convenable pour éclairer, échauffer la terre, sans l’embrasser de ses ardeurs ; cet astre qui préside à la nuit avec ses douces clartés, ses phases, son cours inconstant et pourtant régulier, dont le génie de l’homme a su tirer tant d’avantages ; cette terre si féconde, sur laquelle on voit se perpétuer par des lois constantes une multitude d’êtres vivants, avec cette admirable proportion des deux sexes, de morts et de naissances, qui fait qu’elle n’est jamais déserte, ni surchargée d’habitants ; ces mers immenses, avec leurs agitations périodiques et si mystérieuses ; ces éléments qui se mélangent, se modifient, se combinent de manière à suffire aux besoins, à la vie de cette multitude prodigieuse d’êtres, qui sont si variés dans leur structure et leur grandeur ; enfin ce concours si réglé des saisons qui reprochait sans cesse la terre sous des formes nouvelles, qui, après le repos de l’hiver, la présente successivement embellie de toutes les fleurs du printemps, enrichie des moissons de l’été, couronnée des fruits de l’automne, et fait ainsi rouler l’année dans un cercle de scènes variées sans confusion, et semblables sans monotonie ; tout cela ne forme-t-il pas un concert, un ensemble de parties dont vous ne pouvez détacher une seule sans rompre l’harmonie universelle ? […] L’exercice et la vie active nous feraient un nouvel estomac et de nouveaux goûts.
Il choisit une ou deux circonstances très remarquables, et nous les présente sous un jour aussi nouveau que frappant. […] En les lisant, on se trouve transporté dans un monde tout nouveau, tout rempli de merveilles, et qui ne ressemble en rien à celui que nous habitons. […] Les croisades vinrent offrir aux romanciers des sujets nouveaux, et contribuèrent à augmenter le goût que l’on avait déjà pour ces sortes d’ouvrages. […] Il doit changer ses couleurs et nous présenter souvent des images nouvelles. […] Il n’a pas la liberté d’introduire au gré de son imagination un nouveau système de merveilleux ; il ne doit pas même trop s’écarter de la croyance populaire.
Tout contrefacteur ou débitant de contrefaçons de cet Ouvrage sera poursuivi conformément aux lois. Toutes mes Editions sont revêtues de ma griffe. Avant-propos. Le succès toujours croissant de la nouvelle Méthode, à laquelle ce Cours est adapté, nous dispense d’en faire l’éloge, et d’ajouter un tardif et obscur hommage aux suffrages éminents qui l’ont accueillie dès son apparition. En offrant au public ce recueil, nous n’avons point la prétention chimérique de suivre pas à pas la théorie de l’auteur, de présenter chacun des exercices qui composent notre ouvrage, comme le développement spécial d’une règle de la Méthode.
Quelques définitions ont été éclaircies, de légères lacunes ont été comblées, un certain nombre de citations nouvelles sont venues se placer dans le corps de l’ouvrage. […] Un ouvrage élégamment imprimé, exactement ponctué, justement espacé dans les lignes et dans les mots, acquiert un nouveau mérite et séduit tous les yeux. […] Le discours que prononce le nouveau membre d’une académie, le jour même de sa réception, contient d’ordinaire un remercîment à cette compagnie et un éloge du prédécesseur. […] Nous assistons à un spectacle nouveau dans l’histoire, nouveau dans le monde. […] Sans doute, ils ne sont pas nouveaux, ils naquirent avec le crime ; on les retrouve partout, dans les sacrifices, dans les expiations publiques ou privées.
Beau et nouveau font au féminin belle, nouvelle, parce qu’au masculin, on dit aussi bel, nouvel, devant une voyelle ou une h muette : bel oiseau, bel homme, nouvel appartement.
Il n’est point question d’écrire des lettres pensées et réfléchies avec soin, qui peuvent un peu coûter à la paresse ; il n’est question que de deux ou trois mots d’amitié, et quelques nouvelles, soit de littérature, soit des sottises humaines, le tout courant sur le papier sans peine et sans attention. […] J’ai reçu, monsieur, votre nouveau livre1 contre le genre humain ; je vous en remercie.
Ces nouvelles ayant en peu de jours été portées par toute la France, le parlement, qui était à Tours, alarmé d’ailleurs des entreprises et des menées des ligueurs qui l’environnaient de tous côtés, dépêcha au roi Paul Huraut de Valegran, maître des requêtes et depuis archevêque d’Aix, par lequel il lui proposait qu’il ne voyait plus qu’un expédient pour sauver l’Etat : c’était que, comme autrefois on avait vu à Rome deux princes associés au gouvernement de l’empire, ainsi dans cette occasion l’oncle et le neveu régnassent conjointement, l’un ayant la conduite des affaires, l’autre celle des armes, et tous deux ralliant les religions ensemble.
Admise à tout, à la réception des courriers qui apportaient les nouvelles les plus importantes, entrant chez le roi à toute heure, même des moments pendant le conseil, utile et fatale aux ministres mêmes, mais toujours portée à obliger, à servir, à excuser et à bien faire.
Dans ce livre apparaissait déjà sous le docteur orthodoxe un logicien impérieux, paradoxal et inflexible, dont le zèle alarma ceux même qui applaudirent en lui un nouveau Bossuet.
Mais si le temps m’épargne, et si la mort m’oublie, Mes mains, mes froides mains, par de nouveaux concerts Sauront la rajeunir, cette lyre vieillie ; Dans mon cœur épuisé, je trouverai des vers, Des sons dans ma voix affaiblie ; Et cette liberté, que je chantai toujours, Redemandant un hymne à ma veine glacée, Aura ma dernière pensée, Comme elle eut mes premières amours.
J’ai acheté les deux ouvrages nouveaux, et je lis en ce moment celui de votre ami. […] Ainsi il y a une faute dans cette phrase : les gouverneurs de province, devenus héréditaires, méconnurent les ordres du nouveau souverain, comme ils avaient déjà fait ceux de ses prédécesseurs . […] Mais au seul récit de ces nouveaux attentats, nous avons tous frémi, frissonné d’horreur ; et nos femmes auraient même tremblé pour leur propre vie, si nous avions tardé à voler à leur secours. […] Il y est fort bien placé, 1°. lorsqu’il se rapporte à un nom ou à un pronom substantif, (voyez ce que j’ai dit, pag. 26), qui est en sujet. = Honoré de la confiance du roi, le nouveau ministre ne tarde pas à justifier le choix du prince par ses talents. = Pressés de toutes parts, accablés par le nombre des ennemis, nous n’avons pu nous battre qu’en retraite. 2°. […] On peut juger, par ce second exemple, que ces gérondifs qui ne sont pas précédés de en, se rapportent fort bien à un régime simple : ils peuvent alors se tourner par un autre temps du verbe, précédé du relatif qui. = J’ai rencontré votre ami, partant (ou, qui partait) pour la campagne. = Vous voyez cet homme, formant (ou, qui forme) toujours de nouveaux projets, et n’en exécutant (ou, qui n’en exécute) aucun.
Un nouveau degré de bonté ou même d’excellence s’ajoute au premier lorsque cet ouvrage est intéressant, bien écrit et instructif ; lorsque, enfin, il respire la vertu.
Peu de temps après, cette princesse craignant d’être forcée à épouser Hyarbas, roi de Mauritanie, qui l’aimait passionnément, fit élever un bûcher pour apaiser, disait-elle, les mânes de son mari, avant de former ce nouveau lien conjugal ; monta sur ce bûcher et se poignarda en présence du peuple, vers l’an 890 avant J. […] Jéhu, nouveau roi d’Israël, la fit jeter du haut d’une fenêtre, l’an 884 avant Jésus-Christ ; et les chiens dévorant son corps, ne laissèrent que le crâne, les pieds et les extrémités des mains. […] Il mourut maréchal de France, à Paris, en 1707, après avoir travaillé à 300 places anciennes et en avoir construit 33 nouvelles après s’être trouvé à 140 actions de vigueur, et avoir conduit 53 siéges.
Il part avec trente mille hommes de pied seulement, et cinq mille chevaux ; entre dans l’Asie mineure (ou Natolie) ; défait au passage du Granique (fleuve de Bithynie) une armée de cent mille Perses ; gagne ensuite sur Darius, leur roi, la bataille d’Issus (petite ville de Cilicie) ; se rend maître, dans la Phénicie, de la fameuse ville de Tyr, après un siège de sept mois ; pénètre dans la Judée (contrée célèbre de la Syrie) ; marche vers la ville de Gaza dont il s’empare ; arrive à Memphis, capitale de l’Égypte ; se remet à la poursuite de Darius, qu’il défait en bataille rangée, près d’Arbelles dans l’Assyrie ; entre triomphant dans Babylone, et puis dans Suze, capitale du royaume de Perse ; réduit en cendres Persépolis, ancienne demeure de ces rois ; traverse les déserts, franchit les fleuves et les montagnes ; pousse ses conquêtes jusqu’aux Indes ; ramène son armée par une autre route ; subjugue de nouveaux peuples ; revient à Babylone, craint, respecté, adoré comme un Dieu, et y meurt l’an 513 avant J. […] On attendait du nouveau monarque de bien grands succès, lorsqu’il mourut en 1100, après un règne d’un an. […] Les Latins s’en emparèrent en 1099, et y fondèrent un nouveau royaume, qui dura 89 ans sous des rois français.
Le public, amoureux des nouveautés, court après eux ; il s’en dégoûte, et il en paraît d’autres qui font de nouveaux efforts pour plaire ; ils s’éloignent de la nature encore plus que les premiers ; le goût se perd ; on est entouré de nouveautés qui sont rapidement effacées les unes par les autres ; le public ne sait plus où il en est, et il regrette en vain le siècle du bon goût, qui ne peut plus revenir. […] J’ai reçu, monsieur, votre nouveau livre2 contre le genre humain ; je vous en remercie. […] Il n’est point question d’écrire des lettres pensées et réfléchies avec soin, qui peuvent un peu coûter à la paresse ; il n’est question que de deux ou trois mots d’amitié, et quelques nouvelles, soit de littérature, soit des sottises humaines, le tout courant sur le papier sans peine et sans attention.
Il est peu propre aux efforts d’une longue carrière ; je comprends ce sentiment de modestie ; mais il ajoute qu’il est poëte inconstant et rêveur ; Sans cesse en divers lieux errant à l’aventure, Des spectacles nouveaux que m’offre la nature Mes yeux sont égayés ; Et tantôt dans les bois, tantôt dans les prairies, Je promène toujours mes douces rêveries Loin des chemins frayés. […] « Salomon avait porté la gloire de son nom jusqu’aux extrémités de la terre ; l’éclat et la magnificence de son règne avaient surpassé ceux de tous les rois d’Orient : un fils insensé devient le jouet de ses propres sujets, et voit dix tribus se choisir un nouveau maître.
Ce n’est donc plus en Grèce que nous suivrons son développement ; c’est à Rome que nous la verrons naître et fleurir, mais dans des conditions toutes nouvelles. […] Il me semble entendre le vieux Caton tonner contre ces nouveaux docteurs : — « Que venez-vous faire ici, langues dorées et trompeuses ?
Les Ségestains, par son ordre, font un nouveau marché avec les ouvriers pour faire cette démolition. […] Mais voici un nouveau trouble, une nouvelle contestation. […] Apprenez maintenant un nouveau genre de pillage, dont Verrès a l’honneur de l’invention. […] Il fait si bien qu’il surpasse toujours ses derniers crimes par ses crimes nouveaux. […] Nul autre, juges, qu’un nouveau et singulier moyen de piller.
Cette faculté est, jusqu’à un certain point, commune à tous les hommes ; et rien de plus général que l’espèce de plaisir qui résulte de tout ce qui est beau, grand, harmonieux, nouveau ou brillant.
Use de sa bienveillance Et lui donne ce plaisir, Qu’elle suive ta vaillance A quelque nouveau désir.
A la vue de ce nouveau plat, je vis une grande joie dans les yeux du parasite, qui fit paraître une nouvelle complaisance2, c’est-à-dire qu’il donna3 sur le poisson comme il avait donné sur les œufs.
Il ajoute de nouveaux modèles à ceux dont il nous fait si bien comprendre et sentir les mérites.
C’est ce qui donna naissance à une classe d’hommes absolument nouveaux, et qui, sous le nom de rhéteurs ou de sophistes, donnèrent les préceptes et quelquefois l’exemple de l’éloquence.
Tel est, en outre, le mérite de ses vers : aussi aurons-nous l’occasion de parler de nouveau et plus longuement de Molière, en le considérant comme poëte.
Il ne se fera plus de nouveaux édits que pour régler le luxe et pour rétablir le commerce.
Massillon a dit : « L’ambition, ce désir insatiable de s’élever au-dessus et sur les ruines même des autres ; ce ver qui pique le cœur et ne le laisse jamais tranquille ; cette passion qui est le grand ressort des intrigues et de toutes les agitations des cours, qui forme les révolutions des États, et qui donne tous les jours à l’univers de nouveaux spectacles ; cette passion qui ose tout, et à laquelle rien ne coûte, rend malheureux celui qui en est possédé.
Tel est le nouveau ressort dramatique dont Corneille a donné en France les premiers exemples dans ses chefs-d’œuvre. […] Il est plus moral, parce que la victoire dépend de notre volonté, de nos efforts, et qu’il nous enseigne à nous craindre nous-mêmes, à ne pas nous laisser décourager ni abattre dans la lutte ; il est plus fécond et plus varié, en ce sens qu’il peut mettre en œuvre toutes les passions, et tirer de leurs développements et de leurs contrastes des situations pleines d’intérêt, des mouvements toujours nouveaux.
De l’autre qu’on connaît la traitable méthode Aux faiblesses d’un peintre aisément s’accommode ; La paresse de l’huile, allant avec lenteur, Du plus tardif génie attend la pesanteur ; Elle sait secourir, par le temps qu’elle donne, Les faux pas que peut faire un pinceau qui tâtonne ; Et sur cette peinture on peut, pour faire mieux, Revenir, quand on veut, avec de nouveaux yeux. […] Regardez donc bien, je vous prie, si cette humeur sera bonne au lieu où vous êtes, et si un homme à qui ses jarretières et ses aiguillettes pèsent, et qui a bien de la peine d’obéir au commandement de Dieu et aux édits du roi, pourra s’obliger à de nouvelles lois et se faire une troisième servitude.
Madame de Sévigné nous raconte à ce sujet une anecdote qui témoigne de l’admiration qu’il professait pour lui : « Despréaux, dit-elle en rendant compte d’un dîner chez M. de Lamoignon, soutint les anciens, à la réserve d’un seul moderne qui surpassait, à son goût, et les vieux et les nouveaux. » Fort interrogé sur cet auteur, il finit par le nommer : c’était Pascal.
Mais Auguste chassa bientôt son rival ; et, après de nouveaux revers qui suivirent ses succès, la bataille de Pultava (1709) le remit définitivement en possession du trône jusqu’à sa mort, arrivée en 1733.
Je sais bien que je ne vous apprends ici rien de nouveau ; mais on ne doit pas mépriser les bons remèdes pour être vulgaires, et m’étant servi de celui-ci avec fruit, j’ai cru être obligé de vous l’écrire ; car je suis votre très-humble et très-obéissant serviteur.
Les villes pour lesquelles ce triste spectacle était tout nouveau faisaient paraître une douleur encore plus véhémente que ceux qui l’accompagnaient ; et, comme si en voyant son cercueil on l’eût perdu une seconde fois, les cris et les larmes recommençaient. »
Toutes vos dettes sont payées ; vous pouvez vivre délicieusement sans en faire de nouvelles.
La tragédie et la comédie s’étant une fois montrées, tous ceux que leur génie portait à l’un ou à l’autre de ces deux genres préférèrent, les uns, de faire des comédies au lieu de satires ; les autres, des tragédies au lieu de poèmes héroïques, parce que ces nouvelles formes avaient plus d’éclat et donnaient aux poètes plus de célébrité. […] Or, dit-on, la tragédie est comme les anciens comédiens pensent que les nouveaux sont à leur égard. […] Or l’épopée est à l’art chargé-de la tragédie ce que les anciens acteurs sont aux nouveaux.
Qu’est-ce donc que le fruit de l’étude, sinon une moisson d’idées qui, recueillies dans l’entendement et conservées dans la mémoire, se reproduisent au besoin et en engendrent de nouvelles ? […] Ce n’est pas pour discuter une question obscure qu’il monte en chaire, ce n’est pas pour éclaircir quelque point contesté, ni pour donner aux hommes quelques connaissances nouvelles. […] On ne doit pas oublier non plus les choses grandes, extraordinaires ou nouvelles. […] S’il s’agissait ensuite de prouver que la vertu donne réellement cette existence paisible, etc…., on trouverait des idées moyennes dans les habitudes de l’homme vertueux, dans les jouissances qu’il éprouve, dans les craintes et les peines qu’il ignore, etc…… Chacune de ces idées pourrait fournir un nouveau syllogisme.
Maître absolu des cieux et de la terre, il n’habite point les temples que la main de l’homme a élevés ; et celui qui dispense à tout ce qui respire la vie et la lumière, n’a pas besoin des sacrifices de l’homme, etc. » Dans le reste de ce discours, saint Paul expose en peu de mots, mais avec la force de la vérité, quelques-uns des dogmes de la religion ; et son éloquence est si entraînante, ses preuves paraissent si lumineuses, que tout l’Aréopage, à moitié convaincu déjà, lui rend sa liberté d’une voix unanime, en se proposant bien de l’entendre de nouveau sur ce sujet intéressant : audiemus te de hoc iterùm .
Toutes vos dettes sont payées ; vous pouvez vivre délicieusement, sans en faire de nouvelles.
Le même mouvement se retrouve encore dans Voltaire, dernière scène d’Alzire : Je meurs : le voile tombe ; un nouveau jour m’éclaire.
Le premier, (M. de Plaisance), célèbre les vertus de son nouveau « catholicon élaboré, calciné, sublimé au collège de Tolède, électuaire souverain qui surpasse toute pierre philosophale. » Le second, (M. de Pellevé), étale ses ingrédients éventés, « fin galimatias composé tout exprès pour guérir les écrouelles. » A cette scène de tréteaux succède la promenade solennelle qui doit appeler sur l’assemblée les bénédictions d’en haut.
Le dialogue coupé engage d’abord le sujet, et quand les esprits échauffés ont besoin de se répandre en prétextes ou en raisons, alors ils prolongent la discussion en discours suivis, dont la solidité remplit le milieu de l’entretien ; et la conclusion la ferme par un nouveau dialogue vif et coupé. […] Ce genre nouveau fut introduit sur notre scène par La Chaussée, vers 1732. […] La musique y fait le charme du merveilleux, le merveilleux y fait la vraisemblance de la musique : on est dans un monde nouveau ; c’est la nature dans l’enchantement et visiblement animée par une foule d’intelligences dont les volontés sont ses lois. […] Cela est réservé au tumulte des passions ; car alors la chaîne des idées est rompue, et à chaque instant il s’élève dans l’âme un mouvement subit et nouveau.
Il porte, il est vrai, la richesse, en ce genre, jusqu’à la prodigalité ; mais qui pourrait lui faire un crime, ou même un reproche, d’un défaut qui devient à chaque instant pour nous la source d’un nouveau plaisir !
Hugo, dans un manifeste célèbre (Préface de Cromwell), a dit en parlant du grotesque : « Voilà un principe étranger à l’antiquité, un type nouveau introduit dans la poésie et, comme une condition de plus dans l’être modifie l’être tout entier, voilà une forme nouvelle qui se développe dans l’art.
Trahi par un fils apostat qu’il maudit, il assista de loin à la chute de la Rochelle, et mourut sur le seuil d’un âge nouveau, qui réservait une si haute fortune à sa petite fille, Mme de Maintenon.
Quand le sort à ta mince étoffe Livrerait de nouveaux combats, Imite-moi, résiste en philosophe : Mon vieil ami, ne nous séparons pas.
O vaisseau, de nouveaux flots vont te reporter sur la haute mer ! […] Cic. — Recondere (de re pour rursùm ou retrò), enfermer de nouveau, cacher avec soin. […] Novus, nouveau. […] Il a plus de rapport aux nouvelles publiques, aux bruits qui courent. — Interrogare (rogare inter), interroger, a plus de rapport au sentiment, à l’opinion de celui qu’on interroge. […] — Recreare (de rursùs creare), proprement, créer de nouveau.
Que de ressources nouvelles nous vous apportons, ô Athéniens, et que nous allons vous rendre heureux ! […] Les principaux docteurs qui enseignaient ces nouvelles doctrines étaient Protagoras d’Abdère, Prodicus de Céos, Tisias le Sicilien, Gorgias de Leontium. […] Libre à lui de s’en frayer de nouvelles, ou de suivre les chemins battus.
Loin de l’admirer, on le plaint d’avoir passé tant de temps à faire de nouvelles combinaisons de syllabes, pour ne rien dire que ce que tout le monde dit, etc. » 105.
Je vous regarde comme un autre cardinal Ximenès1, dont le génie supérieur, au lieu de s’affaiblir par les années, semblait en recevoir de nouvelles forces. — Point de flatterie, interrompit-il, mon ami.
Ajoute, ajoute encore avec effronterie Le nom de ton beau-père et de sa seigneurie ; Invente à m’éblouir quelques nouveaux détours. […] Avant de construire le temple nouveau, il faut renverser les idoles 1.
On ne peut point les abroger pour y en substituer de nouvelles.
Monsieur le Professeur, Votre nouveau volume de littérature, comprenant ce qui concerne le Style, nous a paru digne de son frère aîné, intitulé : Poétique.
En vain Montaigne disait à ses contemporains : « Si j’étois du métier, je naturaliserois l’art, autant comme ils artialisent la nature ; » on continua d’artialiser ; le mauvais goût fit chaque jour de nouveaux progrès ; l’hôtel de Rambouillet, dont les opinions étaient des lois, y applaudit et y contribua.
Boileau était trop préoccupé de l’imitation de l’antiquité païenne pour comprendre que la poésie moderne doit reposer sur des bases nouvelles.
C’est peut-être la raison pour laquelle ces ouvrages sont toujours nouveaux.
Il aime la force : ses plus légères nouvelles sont comme sculptées sur l’airain.
Les portraits, les réflexions, les remarques donnent un nouveau prix à cet ouvrage si souvent réimprimé, et qu’on ne saurait trop relire. […] Nouvelles de la République des Lettres.
Décrirez-vous les merveilles de la nature, l’ordre éternellement nouveau de l’univers, sans chercher à remonter aux causes contingentes et à la cause première de ces prodiges si réguliers ?
Loin de l’admirer, on le plaint d’avoir passé tant de temps à faire de nouvelles combinaisons se syllabes, pour ne dire que ce que tout le monde dit.
Balzac à la campagne À Chapelain Monsieur, Pour3 les nouvelles du grand monde que vous m’avez fait savoir, en voici de notre village.
Les villes pour lesquelles ce triste spectacle était tout nouveau faisaient paraître une douleur encore plus véhémente que ceux qui l’accompagnaient ; et, comme si en voyant son cercueil on l’eût perdu une seconde fois, les cris et les larmes recommençaient. » 1.
Les blés, les vignes, les taillis, les buissons, les fleurs, sa litière dans une touffe d’herbe ou dans la mousse sous un hallier, ses sommes, ses songes, sa vague et douce existence, tout est à elle de nouveau ; et moi, pour longtemps effarouché, je ne sortirai plus, je demeurerai à tout jamais confiné dans ma souterraine demeure.
Bossuet étudia les secrets de leur éloquence ; mais il puisa surtout aux sources nouvelles que la religion chrétienne a ouvertes aux lettres.
La plupart des premiers exercices qui suivent ne font que revenir, avec de nouveaux développements, sur des règles déjà connues.] […] Accroissements et institutions nouvelles de Rome sous les rois. […] Marius, homme nouveau, n’osait pas demander le consulat. — 13. […] Les affaires du peuple Romain dans la paix et dans la guerre furent administrées pendant quelques années par ces nouveaux magistrats. […] La plante qui est souvent transplantée ne reprend pas, et la blessure sur laquelle on essaie fréquemment de nouveaux appareils ne se cicatrise pas. — 10.
D’un nouveau personnage, inventez-vous l’idée ? […] Donnez de nouveaux développements à cette question ?
Rencontrant à chaque pas des objets nouveaux pour elle, l’imagination ne se refroidissait jamais, et les passions étaient souvent et vivement excitées.
La décadence a commencé ; elle tend à la décrépitude, à moins que les évènements humains ne viennent secouer l’engourdissement de l’esprit, et le régénérer en le retrempant dans des éléments nouveaux.
L’exercice et la vie active nous feraient un nouvel estomac et de nouveaux goûts.
Contrarié de nouveau, il revenait plus pressant et plus clair, et présentait la vérité en images frappantes ou terribles.
Sans doute, tout cela se trouve dans la prose ; mais, comme dans les beaux-arts, il s’agit non seulement de rendre la nature, mais de la rendre avec tous ses agréments et ses charmes possibles, la poésie, pour arriver à sa fin, a dû ajouter au style de la prose un nouveau degré de perfection. […] Cette marche, un peu lourde et monotone, exige qu’on ne fasse jamais rimer deux vers masculine avec deux vers féminins qui se suivent, comme dans l’exemple suivant : On voit en un instant des abîmes ouverts, De noirs torrents de soufre épandus dans les airs, Des bataillons entiers par ce nouveau tonnerre Emportés, déchirés, engloutis sous la terre.
J’excuse pourtant dans les narrations infinies du xviie et du xixe siècles, quand de nouveaux personnages ont surgi à chaque chapitre, quand mille intrigues se sont croisées et compliquées, quand la moralité à recueillir de l’ouvrage demande un résumé final pour être mise dans tout son jour, j’excuse, il le faut bien, l’épilogue, ou ce que nos écrivains burlesques nomment la postface.
Je répéterai donc le mot d’André Chénier : Sur des pensers nouveaux faisons des vers antiques.
Voilà donc de nouvelles formes d’antithèses.
. : rimes masculines : vérité, bonté ; désir, plaisir ; rimes féminines : place, glace ; belles, nouvelles ; louent, jouent ; estimées, aimées ; voient, croient.
Ces deux facultés-là étaient comme les maîtresses pièces, les deux grands mobiles, les ailes même du génie de Rousseau ; elles n’ont pu déployer impunément toute leur puissance que parce qu’elles avaient à leur service le style nouveau qu’il s’était formé, ce style dont le trait distinctif est la force.
. — « Le corps d’un homme a neuf têtes en hauteur : divisez la tête en trois parties : la première pour le front, la seconde pour le nez, la troisième pour la barbe ; faites les cheveux en dehors de la mesure du nez, divisez de nouveau en trois parties la longueur entre le nez et la barbe, etc., etc. » A l’aide de ces principes et d’un compas, on fait un bonhomme, on arrive même par l’habitude à le faire sans compas, mais on ne fait pas une œuvre d’art1.