S’il n’a pas le trait acéré de La Rochefoucauld, la profondeur de Pascal, le tour spirituel de La Bruyère, il nous touche par l’accent ému d’une âme fière, indépendante et haute dans une destinée trop étroite pour son essor.
Ce poème, écrit avec une haute raison et le plus harmonieux langage, a valu à son auteur le titre de législateur du Parnasse français, et passe communément pour son chef-d’œuvre.
La Fontaine nous en fournit plusieurs exemples dans sa fable intitulée les Lapins : À l’heure de l’affût, soit lorsque la lumière Précipite ses traits dans l’humide séjour, Soit lorsque le soleil entre dans sa carrière, Et que, n’étant plus nuit, il n’est pas encor jour, Au bord de quelque bois sur un arbre je grimpe ; Et, nouveau Jupiter, du haut de cet Olympe, Je foudroie à discrétion Un lapin qui n’y pensait guère. […] En fait d’enjouement, il est difficile de passer sous silence La Fontaine, écrivain qui a possédé cette qualité au plus haut degré.
oui, nous sommes ainsi faits, et la famille qui flottait dans l’Arche sur les ruines d’un monde entier, d’un monde pervers dont elle détestait les crimes, n’en éprouvait pas moins, quoiqu’elle connût ses hautes destinées, des souffrances inexprimables. […] Une moitié du jardin déborde la maison à gauche et se trouve séparée de l’autre par une large terrasse plantée de tilleuls à jambe haute et nue et à tête ronde.
Lieutenant du roi dans la haute Auvergne, capitaine du château de Fontainebleau, gouverneur du comté de Foix, lieutenant général du gouvernement de Guyenne, maire perpétuel de Bordeaux et maréchal de France, il mourut à Lectoure en 1625.
Lorsque l’adjectif exprime la qualité d’un objet à un très haut degré, il est au superlatif absolu ; et il est précédé du mot très ou fort : = l’homme savant et modeste est très estimable. S’il exprime la qualité d’un objet au plus haut degré, avec rapport à un autre objet, il est au superlatif relatif ; et il est précédé de le plus : = celui qui vit content de ce qu’il posséde, est le plus heureux de tous les hommes. […] Période, signifiant le plus haut point où une chose puisse arriver, est masculin : = Cicéron et Démosthène ont porté l’éloquence à son plus haut période.
Dans le siècle de Louis XIV, ce genre d’éloquence fut porté parmi nous à sa plus haute perfection. […] L’abbé d’Olivet a fort bien traduit les Catilinaires, qu’il a réunies dans un même volume aux Philippiques de Démosthène, dont j’ai parlé un peu plus haut. […] L’immortel d’Aguesseau, qui, après avoir occupé les hautes places de la magistrature, devint chancelier de France, nous a laissé des discours qu’il prononça étant avocat ou procureur-général. […] Les sociétés littéraires ont été instituées pour porter les sciences et les arts au plus haut degré de perfection possible.
On l’applique, en particulier, à la plus haute classe des lettres dans les collèges, c’est-à-dire à celle dans laquelle les élèves, appelés rhétoriciens, étudient la science dont ils ont pris leur nom. […] Voici, de ce dernier, l’exorde du panégyrique de saint Bernard, où l’on retrouvera la brillante imagination et l’expression vive et animée qui distinguent à un si haut degré ses sermons : Israël, infidèle au Dieu qui l’avait tiré de l’Égypte, était devenu depuis longtemps la proie des nations et l’opprobre de ses voisins. […] Qu’on ne s’imagine pas que les preuves soient bannies de l’oraison funèbre ; elles servent, au contraire, quand elles sont employées à propos, à relever la gloire du héros que loue l’orateur, comme on le voit à un haut degré dans l’Oraison funèbre du prince de Condé par Bourdaloue. […] » Je ne puis, messieurs, vous donner d’abord une plus haute idée du triste sujet dont je viens vous entretenir, qu’en recueillant ces termes nobles et expressifs dont l’Écriture sainte se sert pour louer la vie et pour déplorer la mort du sage et vaillant Machabée : cet homme, qui portait la gloire de sa nation jusqu’aux extrémités de la terre ; qui couvrait son camp du bouclier, et forçait celui des ennemis avec l’épée ; qui donnait à des rois ligués contre lui des déplaisirs mortels, et réjouissait Jacob par ses vertus et par ses exploits, dont la mémoire doit être éternelle.
Les Anglais n’ayant point entrepris de porter si haut l’éloquence, ont mis plus d’exactitude dans l’exécution, mais sont restés méthodiques et froids par conséquent.
Un demi-tyran serait indigne d’être regardé mais l’ambition, la cruauté, la perfidie, poussées à leur plus haut point, deviennent de grands objets.
Tels que du haut des montagnes Roulent à larges bouillons Les flots qui dans les campagnes Aplanissent les sillons : Tel de dessus l’hémisphère Dieu descendant en colère Aux méchants ôte le cœur, Et de piques émoussées, Sur les écus entassées, Dresse un trophée au vainqueur.
Ce mot vient du haut allemand harmjan, quereller.
Exagérer, mettre à trop haut prix.
Elle a renversé les idoles, établi la croix de Jésus, persuadé à un million d’hommes de mourir pour en défendre la gloire ; enfin, dans ses admirables Epîtres, elle a expliqué de si grands secrets, qu’on a vu les plus sublimes esprits, après s’être exercés longtemps dans les plus hautes spéculations où pouvait aller la philosophie, descendre de cette vaine hauteur, où ils se croyaient élevés, pour apprendre à bégayer humblement dans l’école de Jésus-Christ, sous la discipline de Paul. […] De quels yeux regardèrent-ils le jeune prince, dont la victoire avait relevé la haute contenance, à qui la clémence ajoutait de nouvelles grâces !
Et les deux bras croisés, du haut de son esprit, Il regarde en pitié tout ce que chacun dit. […] La Bruyère peint un travers analogue : « Arsène, du plus haut de son esprit, contemple les hommes, et, dans l’éloignement d’où il les voit, il est comme effrayé de leur petitesse.
Le troisième et le plus haut degré de la composition oratoire, est celui qui s’empare irrésistiblement de l’auditoire, qui porte la conviction dans les esprits, le trouble et l’agitation dans les âmes, et qui les entraîne au gré de l’orateur ; qui nous fait partager ses passions, ses sentiments, aimer ou haïr avec lui, prendre les résolutions qu’il nous dicte, vouloir ce qu’il veut, et exécuter sans délai ce qu’il a voulu.
Et plus loin : « Le pillage n’enrichit qu’un petit nombre d’hommes : il nous déshonore, il détruit nos ressources, il nous rend ennemis des peuples qu’il est de notre intérêt d’avoir pour amis, etc. » C’est à ce même héros qu’on attribue un mot sublime sur les Pyramides : Du haut de ces Pyramides, quarante siècles nous contemplent.
Bien qu’on la vantât très haut (prœdicare).
C’est par là, en effet, qu’elle montre les fautes suivies de leurs inévitables châtiments, les desseins longuement préparés et sagement accomplis, couronnés de succès infaillibles ; c’est par là qu’elle élève l’âme au récit des choses mémorables, qu’elle fait servir les grands hommes à en former d’autres, qu’elle communique aux générations vivantes l’expérience acquise aux dépens des générations éteintes, qu’elle expose dans ce qui arrive la part de la fortune et celle de l’homme, c’est-à-dire l’action des lois générales et les limites des volontés particulières ; en un mot, monsieur, c’est par là que, devenue, comme vous le désirez, une science avec une méthode exacte et un but moral, elle peut avoir la haute ambition d’expliquer la conduite des peuples et d’éclairer la marche du genre humain 1.
. — L’adjectif est au superlatif, quand il exprime la qualité dans un très-haut degré, ou dans le plus haut degré.
Le bibliophile odieux, c’est celui qui achète brutalement des livres en convenant tout haut qu’il ne lit jamais.
Nous n’avions cependant rien à opposer encore aux grands, aux vrais modèles que j’ai cités plus haut, lorsque M. […] Frappé d’un jour nouveau, je vis du haut des cieux Les immortels descendre et planer sur ces lieux : De leurs corps transparents, vêtus de légers voiles, Où l’or parmi l’azur rayonnait en étoiles, Le soleil nuançait l’ondoyante vapeur ; Ils suspendent leur vol ; et, réunis en chœur, Ils chantent à l’envi ces puissantes prières Qui soulagent des morts les peines passagères ; Ils consolent nos rois chassés de leurs tombeaux, Et souhaitent que Dieu pardonne à leurs bourreaux.
Si ce fait est fabuleux, l’invention n’en est pas moins une preuve, que les anciens avaient une haute idée de l’énigme. […] Qu’à s’ajuster du haut jusques en bas, Iris, pour paraître jolie, Passe les trois quarts de sa vie ; Cela ne me surprend pas.
Peut-être que, familiarisés davantage avec le style de ceux de tous les hommes qui ont parlé de la religion et de la morale de la manière la plus digne d’elles, ils concevront mieux qu’un grand prédicateur, qu’un véritable apôtre de l’Évangile, peut devenir un homme utile à la société ; et que celui qui, du haut de la tribune sacrée, annonce au peuple les paroles de la sagesse, contribue plus efficacement qu’ils ne le pensent à la félicité commune.
Le tact est ici de haute importance, pour qui veut plaire.
Adieu, chapelle qui protége Le pauvre contre ses douleurs ; Avenue où, foulant la neige4 De mes acacias en fleurs, Lorsque le vent l’avait semée Du haut de ses rameaux tremblants, Je suivais quelque trace aimée, Empreinte sur ses flocons blancs.
Aine, n. f. le haut de la cuisse.
C’est l’image de Dieu, qui, assis dans son trône au plus haut des cieux, fait aller toute la nature. » 1.
(Voir plus haut vers saphiques et adoniques.)
On peut encore en voir un exemple remarquable dans le fragment cité plus haut, page 52, du plaidoyer de Lally-Tollendal [chapitre V, § 2, 5° Réfutation]. […] C’est ainsi qu’on dit : il a vécu, il n’est plus, pour il est mort ; l’exécuteur des hautes œuvres pour le bourreau. […] Puis, empereur puissant dont la tête s’incline, Gouvernant un combat du haut de la colline, Promettant une étoile à ses soldats joyeux, Faisant signe aux canons qui vomissent les flammes, De son âme à la guerre armant six cent mille âmes, Grave et serein, avec un éclair dans les yeux.
Jéhu, nouveau roi d’Israël, la fit jeter du haut d’une fenêtre, l’an 884 avant Jésus-Christ ; et les chiens dévorant son corps, ne laissèrent que le crâne, les pieds et les extrémités des mains. […] Au haut de son casque, paraît une chouette, son oiseau favori ; et sur son égide est peinte la tête de Méduse, dont les beaux cheveux furent changés en serpents, en punition du sacrilège que cette nymphe commit avec Neptune dans un des temples de Minerve. […] Il n’est pas douteux que ce captif ne fût un homme de la plus haute importance ; mais on ne sait, ni l’on ne saura probablement jamais qui il était.
Adule, ou Saint-Gothard, une des plus hautes montagnes de Suisse, et au sommet de laquelle on jouit d’une des plus belles vues du monde. […] Il joignit à une haute naissance et à de grandes richesses, tous les agréments du corps et tous les talents de l’esprit, avec un caractère qui se pliait à tout. […] Jupiter le trouva si laid et si difforme aussitôt après sa naissance, que d’un coup de pied il le précipita du haut du ciel sur la terre.
Il lui donnera toutes les vertus des grands hommes ; et ces vertus seront portées au plus haut degré de perfection, où elles puissent se montrer dans l’homme même. […] Le génie du poète sait bien souvent les rendre dignes de la haute poésie.
Ainsi se forme, en de hautes méditations et de magnanimes habitudes, l’élite nationale d’un pays. […] Il y a cent mille manières d’y réussir : c’est une entreprise comme une autre ; elle ne suppose pas même une haute ambition.
Cette correction dans la représentation de l’objet inanimé, est l’esprit des arts de notre temps : elle annonce la décadence de la haute poésie et du vrai drame, etc. » (Chateaubriand, Mémoires d’Outre-Tombe, IVe vol., 1802.)
Il avait au plus haut point l’esprit de société ; il tournait fort bien les vers : par là il mérita la faveur de ce qu’il y avait de plus grand en France, où l’on commençait alors à goûter beaucoup les choses de l’esprit.
Mais la perfection du style, qui fait vivre les ouvrages, recommande au plus haut point le livre de La Rochefoucauld.
Nous le mettons sous le patronage de ces hautes pensées.
Tes frères, ces martyrs égorgés à mes yeux, T’ouvrent leurs bras sanglants tendus du haut des cieux. […] C’est ironiquement que dans le Cid, le Comte dit à Dom Diègue : À de plus hauts partis Rodrigue doit prétendre. […] Virgile emploie cette figure, lorsqu’en parlant de l’Amazone Camille a, il dit pour exprimer sa légèreté à la course : « Plus rapide que le vent, elle aurait pu voler sur un champ couvert d’herbes hautes ou d’épis, sans les faire plier sous ses pas, ou se frayer une route au milieu de la mer, et courir sur les flots, sans mouiller ses pieds légers. » Malherbe, dans son Ode à Louis XIII, dit aussi par hyperbole, pour peindre les temps heureux qu’il lui promet : La terre en tous endroits produira toutes choses ; Tous métaux seront or, toutes fleurs seront roses ; Tous arbres oliviers.
iv (voyez plus haut, p. 74) etc.
En Grèce, les Périclès, les Démosthènes, les Eschyle ; à Rome, les Gracques, les Scipion, les Cicéron et une foule d’autres, n’ont-ils pas su conquérir par le talent de la parole les plus hautes dignités de la République ?
Réunissant une imagination plus hardie, un enthousiasme plus élevé, une fécondité plus originale, une vocation plus haute, tu sembles ajouter l’éclat de ton génie à la majesté du culte public, et consacrer encore la religion elle-même1.
Les mémoires ne contiennent pas une histoire suivie et complète, ils relatent les faits, les impressions personnelles à l’auteur, ce qu’il a vu, ce qu’il a entendu dire, ce à quoi il a pris part directement ou indirectement ; plus il s’est trouvé haut placé, plus ses récits offrent d’importance et d’intérêt.
Revoir plus haut le morceau de Pascal, intitulé : Du véritable bien de l’homme.
Émule, dans la prose, des maîtres de notre époque classique, Voltaire s’est, toutefois, élevé rarement au ton de la haute éloquence.
Nous lui devons autant qu’à Corneille ; car il a donné à tous les penseurs un instrument capable de suffire aux plus hautes spéculations.
Cette subite grandeur lui suscita bien des ennemis, et l’on ne saurait nier que ses incontestables vertus ressemblent parfois au talent de se rendre nécessaire ; mais si elle ne fut pas étrangère à toute arrière pensée d’ambition, s’il est plus facile de la respecter que de l’aimer, on doit pourtant reconnaître qu’elle n’a jamais séparé l’honnêteté de l’habileté Elle excella par la tenue, la justesse, la mesure et le bon sens pratique ; elle porta simplement une haute fortune, et s’en servit pour faire le bien, surtout lorsqu’elle fonda Saint-Cyr (1685), création qui suffirait à honorer son nom.
La définition donnée plus haut de l’élocution est faite évidemment par extension. […] Ce n’est ordinairement qu’un trait : Et les hautes vertus que de vous il hérite pour : qu’il hérite de vous. […] La prétermission atteint son plus haut degré de beauté quand, après avoir exposé avec feu les choses qu’on a l’air d’écarter, on peint plus vivement encore celles qui suivent. […] C’est la fortune, ou plutôt la vertu qui l’élève à un si haut degré. […] du haut de ces pyramides quarante siècles vous contemplent.
Nous ne disons rien de Chénier et de Despazes, dont nous avons parlé plus haut, et qui sont morts au commencement de ce siècle. […] Son sentiment éclate, part comme un torrent qui rompt la digue ; tout, alors, est imprévu, et dans ce cas il n’est guère possible que l’ode monte plus haut que son début : mais aussi le poète, s’il a du goût, doit s’arrêter précisément à l’endroit où il commence à descendre. […] Rousseau, invitant, en 1715, les princes chrétiens à se réunir pour défendre Venise menacée par les Turcs, rappelle qu’au temps des croisades les chrétiens vinrent à bout des infidèles ; il le fait au moyen de cette comparaison : Comme un torrent fougueux qui, du haut des montagnes, Précipitant ses eaux, traîne dans les campagnes Arbres, rochers, troupeaux par son cours emportés : Ainsi de Godefroi, les légions guerrières, Forcèrent les barrières Que l’Asie opposait à leurs bras indomptés.
Le style sévère est le plus convenable pour exprime] les plus hautes vérités chrétiennes. […] Les premiers ont réuni au plus haut degré l’imagination, c’est-à-dire, le génie qui crée, et le goût, c’est-à-dire, la faculté qui fait discerner le bon et le beau du mauvais et de la laideur. […] C’est à détruire cette haute réputation qu’une nouvelle école, connue sous le nom de Romantique, travaille avec plus d’ardeur que de succès.
L’un, dès qu’il parut dans les armées, donne une haute idée de sa valeur, et fait attendre quelque chose d’extraordinaire : l’autre, comme un homme inspiré, dès sa première bataille, s’égale aux maîtres les plus consommés.
Cette haute fortune de Mme de Maintenon eut son principe dans sa vertu, ce moyen de parvenir trop peu mis en usage ; car, comme elle l’a dit elle-même : « Rien n’est plus habile qu’une conduite irréprochable. » — J’oserai donc réclamer contre le jugement sévère d’un célèbre écrivain de nos jours qui, en peignant « les femmes illustres du dix-septième siècle », a représenté celle-ci comme « ne consultant ni le devoir ni son cœur, mais l’opinion ; ne poursuivant qu’un seul et bien misérable objet, la considération, sans vertu et sans amour… »
Ainsi se forme en de hautes méditations et de magnanimes habitudes, l’élite nationale d’un pays.
qui fut la mienne, Me nomme chaque tour dont elle est gardienne, Me montre ces débris, pour moi si familiers, La salle et l’écusson des anciens chevaliers, La pierre qui, du haut des pentes ruinées, Paraît prête à tomber depuis quarante années ; Le manteau du foyer qui, de lierres tendu, Dans l’air, comme un balcon, demeure suspendu, Et, près du mur croulant où pendent quelques treilles, Le jardin où jadis bourdonnaient mes abeilles.
Aussi, sans me lasser, tous les jours, je revois Le haut des toits de chaume, et le bouquet de bois, Au vieux puits la servante allant emplir ses cruches3, Et le courtil en fleur où bourdonnent les ruches4, Et l’aire, et le lavoir, et la grange ; en un coin, Les pommes par monceaux, et les meules de foin ; Les grands bœufs étendus aux portes de la crèche, Et devant la maison un lit de paille fraîche.
L’exemple cité plus haut revient à un dilemme : — Ou vous avez de meilleurs plans à proposer, et il est trop tard ; ou vous n’en avez pas, et il faut adopter celui qu’on vous présente. — Le dilemme est une suite d’enthymèmes présentés sous une forme vive et pressante.
Sans doute la nature individuelle a d’admirables révélations, des inspirations sublimes ; mais pour être sûr de saisir et de conserver cette sublimité, il faut, en quelque sorte, l’arrêter au passage par la réflexion, la généraliser par l’abstraction, s’élancer au-delà des bornes étroites de l’individu, contempler un modèle plus grand et plus haut placé, pressentir enfin d’imagination et de génie la nature universelle, et la rendre par la combinaison de l’enthousiasme idéal et du sang-froid personnel.
Trahi par un fils apostat qu’il maudit, il assista de loin à la chute de la Rochelle, et mourut sur le seuil d’un âge nouveau, qui réservait une si haute fortune à sa petite fille, Mme de Maintenon.
Faites-vous une plus haute idée de la mission de l’écrivain et de l’orateur.
ils sont ensevelis pour jamais dans une nuit profonde ; l’homme d’alors, replongé dans les ténèbres de l’ignorance, a, pour ainsi dire, cessé d’être homme1 : car la grossièreté, suivie de l’oubli des devoirs, commence par relâcher les liens de la société, la barbarie achève de les rompre ; les lois méprisées ou proscrites ; les mœurs dégénérées en habitudes farouches ; l’amour de l’humanité, quoique gravé en caractères sacrés, effacé dans les cœurs ; l’homme enfin sans éducation, sans morale, réduit à mener une vie solitaire et sauvage, n’offre, au lieu de sa haute nature, que celle d’un être dégradé au-dessous de l’animal.
Son éloquence porte, dans la défense de la religion, cette angoisse et cette haute mélancolie que d’autres ont rencontrées dans le doute.
Tantôt le bon prélat se rebattait, tantôt il s’élevait trop haut, ou descendait trop bas : c’était un discours diffus, une rhétorique de régent usé, une capucinade.
Jupiter, voyant nos fautes, Dit un jour, du haut des airs : Remplissons de nouveaux hôtes Les cantons de l’univers Habités par cette race Qui m’importune et me lasse. […] Éperdu, l’œil fixe sur quiconque était roi, Comme un aigle arrivé sur une haute cime, Il cria, tout joyeux, avec un air sublime : « L’avenir ! […] Débris du Grand Empire et de la Grande Armée, Colonne, d’où si haut parle la renommée ! […] Trois sortes de comédie Il y a trois principales sortes de comédie : 1° la comédie de mœurs ou haute comédie ; 2° la comédie d’intrigue ; 3° la comédie à tiroir. 1° La comédie de mœurs ou haute comédie consiste à peindre, comme dans les comédies de Molière, tantôt des travers éternels de l’humanité (Le Misanthrope), tantôt des ridicules d’une époque (Les Précieuses ridicules).
Il y a des adjectifs qui sont pris adverbialement, et alors ils sont toujours au masculin : = cette femme chante faux : = elle parle haut : = elles restèrent court. […] Lorsque le substantif de ce pronom, est le régime simple du verbe qui a pour sujet, ou le substantif auquel se rapporte ce même pronom, ou un pronom relatif de ce substantif : = Cette solitude a sa beauté : = un ruisseau limpide roule ici ses petits flots avec un doux murmure : = voyez cette haute montagne, qui montre, dans le cœur même de l’été, son sommet tout couvert de neige : = nous avons vu cette année ces arbres porter (ou qui portaient) leurs fruits de bien bonne heure. […] Il y a donc une faute dans cette phrase : ce seigneur avait toutes les qualités aimables qui sont quelquefois attachées, et devraient toujours être inséparables de la haute noblesse. Il fallait dire : ce seigneur avait toutes les qualités aimables, qui sont quelquefois attachées à la haute noblesse, et qui devraient toujours en être inséparables.
Homère et Virgile possèdent au plus haut degré le talent de la description poétique ; il suffit, pour en juger, de lire quelques pages de leurs écrits. […] On en a vu un exemple dans le passage cité plus haut, où Virgile, avec une pensée pleine de délicatesse, compare à des colombes qu’une noire tempête a mises en fuite et précipitées en troupe sur une terre abritée, Hécube et ses filles qui, poursuivies par Pyrrhus, vont se réfugier au pied des autels.
Prisonnier à Pavie, il prendra sa revanche en maint fait d’armes, où il se montra sinon stratégiste de haut vol, du moins officier accompli, plein de ressources, ayant le coup d’œil prompt et la main sûre, alliant l’art à l’audace, et l’adresse à la témérité.
Elle porta simplement une haute fortune, et s’en servit pour faire le bien, surtout lorsqu’elle fonda Saint-Cyr (1685), création qui suffirait à honorer à jamais son nom.
En me promenant, j’aperçus, parmi des touffes de plantes fort hautes, une tombe antique de marbre avec une inscription.
Faites-moi voir et espérer au delà de la tombe, plus haut que n’est tombé ce corps.
C’est par là, en effet, qu’elle montre les fautes suivies de leurs inévitables châtiments, les desseins longuement préparés et sagement accomplis, couronnés de succès infaillibles ; c’est par là qu’elle élève l’âme au récit des choses mémorables, qu’elle fait servir les grands hommes à en former d’autres, qu’elle communique aux générations vivantes l’expérience acquise aux dépens des générations éteintes, qu’elle expose dans ce qui arrive la part de la fortune et celle de l’homme, c’est-à-dire l’action des lois générales et les limites des volontés particulières ; en un mot, monsieur, c’est par là que, devenue, comme vous le désirez, une science avec une méhode exacte et un but moral, elle peut avoir la haute ambition d’expliquer la conduite des peuples et d’éclairer la marche du genre humain1.
Ses études historiques ont une haute valeur, et restent définitives en plus d’un sujet.
Ai-je donc élevé si haut votre fortune Pour mettre une barrière entre mon fils et moi ? […] Il pourra bien railler agréablement Chapelain sur son âpre et rude verve et ses douze fois douze cents méchants vers ; mais lui-même (on peut l’affirmer sans crainte) n’aurait jamais été capable de traiter dignement cette sainte légende de Jeanne d’Arc, où le merveilleux est l’histoire même, et qui est peut-être le plus beau sujet de poème épique qui soit au monde. — Mais une pareille matière demanderait l’âme et la lyre d’un Lamartine. — D’un autre côté, il semble que Boileau aurait pu aborder d’autres genres plus voisins du sien, la haute comédie, par exemple, et, marchant sur les traces de l’écrivain qui, selon lui, honorait le plus le règne de Louis XIV, composer peut-être, qui sait ?
C’est ainsi que Tite-Live décrivant la marche d’Annibal en Italie, en rapporte toutes les circonstances capables de donner la plus haute idée de cette entreprise si hasardeuse. […] Les écrivains sacrés réunissent au plus haut degré toutes les qualités qu’on peut admirer dans les meilleurs historiens.
De la vie Peu de gens, dit-on avec Érasme2, voudraient renaître aux mêmes conditions qu’ils ont vécu ; mais tel tient sa marchandise fort haute, qui en rabattrait beaucoup, s’il avait quelque espoir de conclure le marché. […] J’ose affirmer qu’il n’y a peut-être pas dans le haut Valais un seul montagnard mécontent de sa vie presque automate, et qui n’acceptât volontiers, au lieu même du paradis, le marché de renaître sans cesse pour végéter ainsi perpétuellement.
« Il faut donc penser qu’outre le rapport que nous avons, du côté du corps, avec la nature changeante et mortelle, nous avons d’un autre côté un rapport intime avec Dieu, parce que Dieu même a mis quelque chose en nous qui peut confesser la vérité de son être, en adorer la perfection, en admirer la plénitude ; quelque chose qui peut se soumettre à sa toute-puissance, s’abandonner à sa haute et incompréhensible sagesse, se confier en sa bonté, craindre sa justice, espérer en son éternité. — Il faut, par la suite du même raisonnement, que ce qui porte en nous sa marque divine, ce qui est capable de s’unir à Dieu y soit aussi rappelé.
En somme, quelle que soit l’inégalité de ce style, il a au plus haut point le cachet de l’esprit français ; il est vif, pittoresque, lucide, ému, impétueux.
Sous lui, la propreté, la tranquillité, l’abondance, la sûreté de la ville furent portées au plus haut degré.
Il serait plus beau de les rapporter à Dieu qui est le maître de toutes grâces ; mais cette abnégation entière de soi-même, et ce haut sentiment de l’intervention divine dans les événements de ce monde, ne sont pas donnés à tous les hommes.
Exorde de l’oraison funebre de Turenne 2 Je ne puis, messieurs, vous donner d’abord une plus haute idée du triste sujet dont je viens vous entretenir, qu’en recueillant ces termes nobles et expressifs dont l’Écriture sainte se sert3 pour louer la vie et pour déplorer la mort du sage et vaillant Machabée4 : cet homme qui portait la gloire de sa nation jusqu’aux extrémités de la terre ; qui couvrait son camp du bouclier, et forçait celui des ennemis avec l’épée ; qui donnait à des rois ligués contre lui des déplaisirs mortels, et réjouissait Jacob par ses vertus et par ses exploits, dont la mémoire doit être éternelle.
Quand la guerre est une routine purement mécanique, consistant à pousser et à tuer l’ennemi qu’on a devant soi, elle est peu digne de l’histoire ; mais quand une de ces rencontres se présente, où l’on voit une masse d’hommes mue par une seule et vaste pensée qui se développe au milieu des éclats de la foudre avec autant de netteté que celle d’un Newton ou d’un Descartes dans le silence du cabinet, alors le spectacle est digne du philosophe autant que de l’homme d’État et du militaire, et si cette identification de la multitude avec un seul individu, qui produit la force à son plus haut degré, sert à protéger, à défendre une noble cause, celle de la liberté, alors la scène devient aussi morale qu’elle est grande.
Qui d’ailleurs a jamais possédé à un si haut point l’art de séduire la jeunesse ? […] Ainsi il ne retrouve alors ni la souplesse de son esprit, ni ce talent oratoire qu’il possède toujours à un si haut point. […] César, par un vote vraiment digne de son rang et de sa haute naissance, vient de nous donner un gage de son attachement inébranlable à la république. […] Et si je voulais nommer telles personnes qui ont donné un prix égal ou même plus haut, ne le pourrais-je pas ? […] S’il eût voulu se déshonorer et porter l’impudence au plus haut point, il aurait soutenu qu’il avait voulu les vendre, et qu’il les avait vendues au prix qu’il en avait exigé.
Or, tandis qu’il s’en va, le front haut, hurlant ses vers grotesques, si, courant le nez en l’air, comme l’oiseleur qui guette des merles, il tombe au fond d’un puits ou dans une fosse ; il aura beau crier à tue-tête : « A moi !
— Les substantifs et les adjectifs ne nous dépaysent pas moins, soit que les uns se forment du verbe, comme le plonge (de plonger), le réclame (de réclamer) ; soit que les autres aient force adverbiale, comme cher, haut, premier, pour chèrement, hautement, premièrement, et, dans ce cas, gardent les formes variables d’un adjectif, comme dans cette phrase : « Des choses pures humaines. » Mais finissons-en avec des remarques dont il est prudent de n’user qu’avec discrétion, si l’on ne veut pas impatienter des lecteurs aux-quels ne convient guère la sécheresse de ces études. […] Si au xviie siècle et même plus tard, l’orthographe fut en souffrance dans les plus hautes régions, que devait-il en être, au cœur du moyen âge ?
L’émotion que la grandeur ou la noblesse d’un objet excite dans notre âme, l’élève au-dessus d’elle-même, et produit je ne sais quel enthousiasme qui nous charme tant qu’il existe ; mais l’âme ne se maintient pas longtemps à ce haut point d’élévation, et elle tend naturellement à retomber dans son état ordinaire.
Cours porter ton conseil dans le conseil suprême : Du haut des cieux retombe, et rentre dans toi-même.
Parlerai-je du jargon d’Almack que nous ont fait connaître Byron et les romans de la haute vie anglaise, ou de celui des savants dont Sterne a dit : « De tous les jargons jargonnés dans ce monde jargonnant, le plus assommant, sans contredit, est le jargon du pédantisme ?
Toute autre lecture languit auprès de celle d’un si ferme et si lumineux génie, et je n’ouvre jamais l’Esprit des lois que je n’y puise ou de nouvelles idées ou de hautes leçons de style. » Ajoutons qu’un honneur solide de l’auteur fut de montrer, à une époque égarée par de faux systèmes, que le culte de la philosophie n’avait rien d’inconciliable avec le respect de la religion.
Il faut voir aussi, dans la fable citée plus haut, le réquisitoire du loup : Comment ?