La légèreté de tes vaisseaux te donnait de la confiance : mais tu te verras attaquée dans tes murailles, comme un oiseau ravissant qu’on irait chercher parmi ses rochers et dans son nid, où il partage son butin à ses petits. […] Je l’ai cherché, et je n’ai pas même trouvé la place où il était. » On voit sans peine que Racine a paraphrasé le texte ; mais qu’il n’a pas rendu cette pensée si forte et si sublime : Je l’ai cherché, et je n’ai pas même trouvé la place où il était.
Mais, avant de chercher l’ordre dans lequel on présentera ses pensées, il faut s’en être fait un autre plus général et plus fixe, où ne doivent entrer que les premières vues et les principales idées : c’est en marquant leur place sur ce premier plan, qu’un sujet sera circonscrit, et que l’on en connaîtra l’étendue ; c’est en se rappelant sans cesse ces premiers linéaments, qu’on déterminera les justes intervalles qui séparent les idées principales, et qu’il naîtra des idées accessoires et moyennes qui serviront à les remplir1. […] L’homme, qui ne peut que par le nombre, qui n’est fort que par sa réunion, qui n’est heureux que par la paix, a la fureur de s’armer pour son malheur et de combattre pour sa ruine : excité par l’insatiable avidité, aveuglé par l’ambition encore plus insatiable, il renonce aux sentiments d’humanité, tourne toutes ses forces contre lui-même, cherche à s’entre-détruire, se détruit en effet ; et après ces jours de sang et de carnage, lorsque la fumée de la gloire s’est dissipée, il voit d’un œil triste la terre dévastée, les arts ensevelis, les nations dispersées, les peuples affaiblis, son propre bonheur ruiné et sa puissance réelle anéantie. […] Fier de sa noblesse, jaloux de sa beauté, le cygne semble faire parade de tous ses avantages ; il a l’air de chercher à recueillir des suffrages, à captiver les regards ; et il les captive en effet, soit que, voguant en troupe, on voie de loin, au milieu des grandes eaux, cingler la flotte ailée ; soit que, s’en détachant et s’approchant du rivage aux signaux qui l’appellent, il vienne se faire admirer de plus près en étalant ses beautés, et développant ses grâces par mille mouvements doux, ondulants et suaves.
Mais pourquoi chercher au loin des exemples ? […] Je les crois sans fondement ; je ne chercherai point cependant à les affaiblir.
Ne craignez pas, Monsieur, que je veuille vous louer longuement de cette destinée1 ; mais permettez-moi d’en chercher la cause dans une question plus générale que vous vous êtes proposée tout à l’heure, et que vous avez décidée avec plus d’esprit et de succès que de vérité. […] « Il faudrait donc, dans la république des lettres, traiter les satiriques superficiels comme des séditieux qui ne cherchent qu’à brouiller ; et les critiques sages, au contraire, comme de bons citoyens qui ne travaillent qu’à faire fleurir la raison et les talents.
Son talent, son génie propre consistent à dégager la substance morale des livres où il cherche les éléments d’un caractère. […] Son bon sens fin et malicieux va d’un sûr instinct chercher en tout sujet l’essence de la fleur pour en exprimer le suc et le parfum.
Mais ce serait évidemment chercher une perfection impossible.
Il y a donc une faute dans ce vers de Racine : Nulle paix pour l’impie, il la cherche ; elle fuit. […] On pourrait, en effet, demander, que cherche l’impie ? […] L’impie cherche donc, quoi ? […] Même, ne prend point d’s, quand il signifie aussi, de plus : = il ne faut pas négliger de faire le bien ; il faut même chercher toutes les occasions de le pratiquer. […] Il y a des verbes réciproques qui ont un régime simple ; et alors le pronom, avec lequel ils se conjuguent, est en régime composé : = cette femme, dans l’excès de sa douleur, se déchirait le visage : ne cherchez pas à vous rendre la vie amère.
Il convient surtout à la proposition, à la division d’un discours, aux récits où l’orateur ne cherche qu’à instruire, et aux parties où il ne faut que discuter, c’est le style de La Bruyère, de madame de Sévigné, de La Fontaine, de madame Deshoulières, de Fontenelle, de Fénelon, etc. […] Un Paysan égaré, périssant au milieu des neiges Lorsque les autans furieux soulèvent le fardeau des neiges et les rapportent au travers des airs obscurcis, combien est à plaindre le malheureux qui cherche à regagner sa cabane isolée ! […] L’être orgueilleux te regarde nomme un poids accablant dont il cherche à se dégager à la première rencontre ; l’âme délicate et généreuse t’inscrit sur ses registres comme une dette dont elle veut toujours payer les intérêts, et dont le capital ne doit jamais s’éteindre ; ils sont quelquefois pénibles les sacrifices que tu imposes, mais l’estime de soi-même en adouci l’amertume ; on se console en songeant qu’on a fait son devoir. […] Et cette strophe d’une Ode sur la mort : Dans ce las de poussière humaine, Dans ce chaos de boue et d’ossements épars, Je cherche, consterné de cette affreuse scène, Les Alexandre, les César ; Cette foule de rois, fiers rivaux du tonnerre ; Ces nations, la gloire et l’effroi de la terre, Ce peuple roi de l’univers, Ces sages dont l’esprit brille d’un feu céleste.
Mon amour, par pitié2, cherche à vous soulager ; Il voit quelle douleur dans l’âme vous possède, Et sait qu’un autre amour en est le seul remède3. […] Avant l’épreuve qui va le tenter, il cherche sa force dans la prière, en Dieu, source des grâces. […] Elle cherche à le piquer par la jalousie.
De la conversation Il y a un parti à prendre dans les entretiens entre une certaine paresse qu’on a de parler, ou quelquefois un esprit abstrait qui, nous jetant loin du sujet de la conversation, nous fait faire ou de mauvaises demandes ou de sottes réponses, et une attention importune qu’on a au moindre mot qui échappe pour le relever, badiner autour, y trouver un mystère1 que les autres n’y voient pas, y chercher de la finesse et de la subtilité, seulement pour avoir occasion d’y placer la sienne. […] Les hommes n’aiment point à vous admirer ; ils veulent plaire : ils cherchent moins à être instruits, et même réjouis, qu’à être goûtés et applaudis ; et le plaisir le plus délicat est de faire celui d’autrui4. […] Vous me trouverez sur les livres de Platon qui traitent de la spiritualité de l’âme et de sa distinction avec les corps, ou la plume à la main pour calculer les distances de Saturne et de Jupiter ; j’admire Dieu dans ses ouvrages, et je cherche, par la connaissance de la vérité, à régler mon esprit et à devenir meilleur.
Moins on cherchera votre dessein, moins on attendra la lumière, plus on s’intéressera vite à vos inventions. […] plus ils cherchent à le digérer et à l’éclaircir, plus ils m’embrouillent. — Je vous crois sans peine, et c’est l’effet le plus naturel de tont cet amas d’idées qui reviennent à la même, dont ils chargent sans pitié la mémoire de leurs auditeurs. » « Quand on divise, dit Fénelon, il faut diviser simplement, naturellement, il faut que ce soit une division qui so trouve toute faite dans le sujet même ; une division qui éclaircisse, qui range les matières, qui se retienne aisément et qui aide à retenir tout le reste ; enfin une division qui fasse voir le grandeur du sujet et de ses parties. » Enfin Condillac, venant à l’appui de tout ce qui précède : « Commencer, dit-il, par des divisions sans nombre pour afficher beaucoup de méthode, c’est s’égarer dans un labyrinthe obscur pour arriver à la lumière.
Dans Massillon : « Ce monde ennemi de Jésus-Christ, ce monde qui ne connaît pas Dieu, ce monde qui appelle le bien un mal et le mal un bien, ce monde, tout monde qu’il est, respecte encore la vertu, envie quelquefois le bonheur de la vertu, cherche souvent un asile et une consolation auprès des sectateurs de la vertu, rend même des honneurs publics à la vertu. » Inutile de s’arrêter à la répétition, ni d’en énumérer toutes les variétés indiquées par les rhéteurs. […] Cherchez à substituer un autre terme.
Il n’y a point d’endroit, point de lieu, ni dans la maison, ni dans l’église, ni dans le pays, ni dans le jardin, où je ne vous ai vue ; il n’y en a point qui ne me fasse souvenir de quelque chose ; de quelque manière que ce soit, cela me perce le cœur : je vous vois, vous m’êtes présente ; je pense et repense à tout ; ma tête et mon esprit se creusent ; mais j’ai beau tourner, j’ai beau chercher, cette chère enfant que j’aime avec tant de passion est à deux cents lieues de moi, je ne l’ai plus. […] Vous me parlez de vous avancer de l’argent sur les dix mille écus que vous aurez à toucher dans la succession de M. de Châlons6 : vous dites que je vous l’ai refusé, et moi je dis que je vous l’ai prêté ; car vous savez fort bien, et notre ami Corbinelli7 en est témoin, que mon cœur le voulut d’abord, et que, lorsque nous cherchions quelques formalités pour avoir le consentement de Neuchèse8, afin d’entrer en votre place pour être payé9, l’impatience vous prit.
Le poète qui décrit cherche à briller par l’imitation de la nature, par la symétrie des vers, par la cadence habilement calculée, par la pompe des mots et l’harmonie des sons ; mais cette poésie, qui lutte d’expression avec la nature, parle plus à l’oreille qu’à l’âme, et est trop souvent vague et creuse ; elle s’avilit en devenant un ingénieux mais puéril mécanisme.
Spengel a cherché à démontrer que, pour le livre IIe, il y avait désaccord entre celui qu’Aristote annonce dans le premier et la disposition que présente actuellement ce second livre. […] Ce savant a cherché à démontrer que Cicéron avait directement peu pratiqué les ouvrages oratoires d’Aristote. […] C’est en considérant indistinctement le cas du gouvernement et celui des particuliers, comme les deux sexes masculin et féminin, qu’il faut chercher à réaliser chacune de ces qualités. […] L’une de ces passions peut guérir avec le temps, mais l’autre est incurable ; l’une cherche plutôt à causer du chagrin, et l’autre à faire du tort. […] En effet, tout le monde a pour habitude, un bien obtenu, de chercher à l’augmenter ; et la noblesse, c’est l’honneur des ancêtres.
Malgré la pureté de langage qui caractérise ses plaidoyers et ses lettres, on a cessé depuis longtemps de les lire, parce qu’on y chercherait en vain cette chaleur de style et cette force de raison qui donnent seules la vie aux écrits, de quelque nature qu’ils soient.
Au contraire, un jeune homme né pour la vertu, que la tendresse d’une mère retient dans les murailles d’une ville forte, pendant que ses camarades dorment sous la toile et bravent les hasards, celui-ci qui ne risque rien, qui ne fait rien, à qui rien ne manque, ne jouit ni de l’abondance, ni du calme de ce séjour : au sein du repos, il est inquiet et agité ; il cherche les lieux solitaires ; les fêtes, les jeux, les spectacles ne l’attirent point, la pensée de ce qui se passe en Moravie2 occupe ses jours, et pendant la nuit il rêve des combats qu’on donne sans lui3 1.
il m’en souvient : le jour que son courage Lui fit chercher Achille, ou plutôt le trépas, Il demanda son fils et le prit dans ses bras : « Chère épouse, dit-il en essuyant mes larmes, J’ignore quel succès le sort garde à mes armes ; Je te laisse mon fils pour gage de ma foi : S’il me perd, je prétends qu’il me retrouve en toi. […] toujours l’instrument et l’objet de sa rage, Cherchez-vous chez les morts quelque nouvel outrage ?
Tout le monde cherche à lui plaire. […] Il cherche à contredire, à se plaindre, à piquer les autres ; il s’irrite de voir qu’ils ne veulent point se fâcher.
» Les hommes doivent s’aider Lorsqu’un arbre est seul, il est battu des vents et dépouillé de ses feuilles ; et ses branches, au lieu de s’élever, s’abaissent comme si elles cherchaient la terre. […] Mais, entre les hommes, quelques-uns ont plus de force ou de corps, ou d’esprit, ou de volonté, et ce sont ceux-là qui cherchent à assujettir les autres, lorsque l’orgueil ou la convoitise étouffe en eux l’amour de leurs frères.
Souvent néanmoins des plaideurs, qui cherchent bien plus à se venger qu’à se défendre, exigent impérieusement de l’orateur que sa plume soit trempée dans le fiel le plus amer.
Mais comme nous ne cherchons ici que des vérités toujours utiles à présenter à toutes les classes de lecteurs, et des modèles à offrir à nos jeunes rhétoriciens, passons sur l’ordre des temps, et hâtons-nous d’arriver au règne de la véritable éloquence chrétienne chez les Français.
Il y a un ton, un accent pour la colère, et cet accent doit être vif, prompt et coupé ; il y en a un autre pour la douleur et la plainte : il est touchant, égal, mêlé de quelques interruptions, accompagné de gémissements ; un autre encore pour la crainte, humble, hésitant, bas et faible le ton de la violence est pressant, véhément, menaçant, impétueux ; l’accent du plaisir est doux, tendre, plein d’abandon ; le chagrin qui ne cherche point à inspirer la pitié, prend un ton grave, sombre, uniforme. » Telles sont les recommandations générales de Cicéron qui nous semblent fort utiles aux lecteurs ou aux orateurs qui ne veulent point affecter désagréablement leur auditoire par une prononciation froide ou monotone.
Aussi ne cherchez plus dans les œuvres de l’aimable prélat les aspérités de la controverse.
Les grands hommes Lorsqu’une déplorable faiblesse et une versatilité sans fin se manifestent dans les conseils du pouvoir ; lorsque, cédant tour à tour à l’influence des partis contraires, et vivant au jour le jour, sans plan fixe, sans marche assurée, il a donné la mesure de son insuffisance, et que les plus modérés sont forcés de convenir que l’État n’est plus gouverné ; lorsqu’enfin à sa nullité au dedans l’administration joint le tort le plus grave qu’elle puisse avoir aux yeux d’un peuple fier, je veux dire l’avilissement au dehors, une inquiétude vague se répand dans la société, le besoin de la conservation l’agite, et, promenant sur elle-même ses regards, elle semble chercher un homme qui puisse la sauver.
Que si notre délicatesse, si notre dégoût les contraint à chercher des ornements étrangers, pour nous attirer par quelque moyen à l’Evangile du Sauveur Jésus, distinguons l’assaisonnement de la nourriture solide. […] Va, tu es un homme rempli de vanité, et tu cherches dans ton action, que tu crois pieuse et utile, une pâture à ton amour-propre.
Tantôt, l’orateur ne cherche pas uniquement à plaire, il s’efforce d’instruire et de convaincre ; il emploie tout son art, il rassemble toutes ses forces pour détruire les préventions qui peuvent s’élever contre lui ou contre sa cause, pour réunir ses preuves et les disposer de la manière la plus favorable à sa défense.
Ce morceau, d’ailleurs, était trop célèbre, pour chercher seulement à l’altérer : aussi l’a-t-il fait passer dans les vers suivants aussi littéralement que le pouvait permetre la différence des deux styles.
Ce qui rend admirable les œuvres du Créateur, c’est l’unité harmonieuse qui y brille : cherchons à reproduire cette harmonie dans nos ouvrages, et nous parviendrons à la beauté.
Molé, comme j’ai eu l’honneur de vous le dire, dans un billet que vous avez comblé de gloire, et qui ne mérite pas d’être compté ; le second a été de vous écrire à vous-même ; le troisième, de chercher sur ma table une demi-douzaine de lettres éparses que j’avais commencées pour vous dans les intervalles de mes angoisses, et que j’avais toujours été forcé d’interrompre en me disant : Je souffre trop, je recommencerai demain ; le quatrième a été de les lire ; le cinquième enfin est de vous en envoyer la copie.
. — Ramentevoir (remettre en mémoire) désignait je ne sais quelle réminiscence de souvenir éloigné, dont le vague rappel chercherait aujourd’hui vainement son verbe définitif. — Enfin souloir (solere) a droit au moins à une oraison funèbre, ne fût-ce qu’en mémoire de La Fontaine qui, dans son épitaphe, disait nonchalamment de sa vie écoulée : Deux parts en fit, dont il soulait passer L’une à dormir, et l’autre à ne rien faire Je ne dirai rien de marri, d’accort, de discourtois, d’assagir, d’amusoir, de charlataner, de coquiner, de dévaller, d’embesogner, d’encager, de routiner, de pluviner et de tant d’autres vocables qui, tout morts qu’ils sont, pourraient bien être plus vivants que leurs héritiers ; car, après l’ostracisme qui sévit entre 1600 et 1620, nous avons été réduits à leur substituer des termes abstraits qui sentent l’officine des savants, au lieu d’avoir jailli de source vive, je veux dire de l’imagination populaire, si prompte à peindre et animer tout ce qu’elle voit, tout ce qu’elle touche. […] Par sa pleine possession de l’antiquité classique, par sa vigueur et sa souplesse, par la liberté de sa fantaisie créatrice, et l’ingénieuse sûreté de son bon sens, par sa science délicate des analogies qui permettent de franciser le latin, ou de latirriser le français, par l’originalité d’un style indépendant et personnel, mais logique et raisonnable jusque dans les saillies les plus aventureuses, n’offre-t-il pas une mine inépuisable à qui saurait y chercher l’or pur dont nous avons besoin pour la refonte d’une monnaie trop usée ? […] Mais ce sera surtout parmi les prosateurs que nous chercherons des guides.
Compter les astres dans le ciel, chercher dans les entrailles de la terre l’histoire de notre globe et de ses antiques révolutions, dompter les puissances de la nature et les soumettre à notre usage ou à l’utilité de nos arts, c’est une grande chose, assurément, et notre âme même y trouve un témoignage authentique de sa supériorité, puisque c’est par elle que la science connaît l’univers et s’en empare.
Qu’il faut être sobre de comparaisons, parce que l’excellent dans le difficile est chose rare ; qu’il faut, d’une part, dédaigner presque toujours ces similitudes tellement à portée qu’il suffit, dirait-on, de se baisser pour les prendre, de l’autre, ne jamais courir après celles qui se dérobent ou qu’on doit chercher trop loin101. […] Voici une comparaison : comme en creusant la pierre ou le métal on y grave des caractères qui deviennent ineffaçables, ainsi j’ai cherché à retenir vos paroles de manière à ne plus les oublier. — J’ai gravé vos paroles dans mon esprit : voilà le trope.
On chercha donc à s’éviter la peine de créer sans cesse de nouveaux mots ; et, pour alléger en même temps le travail de la mémoire, on se servit d’un mot déjà adapté à une chose connue, pour en exprimer une qui ne l’était pas encore, mais qui avait avec la première une analogie sensible. […] Les passions cherchent naturellement à s’épancher au-dehors ; et, au défaut d’autres objets, elles s’adressent aux bois, aux rochers, etc., lors surtout que ces objets ont un rapport marqué avec ce qui les affecte. […] En vain y chercherait-on le pallida mors, et cette belle image qui nous représente la mort renversant également la cabane du pauvre et le palais des rois, œquo pulsat pede !
Ce que voyant, il s’assit plein de tristesse et dit : Que sera-ce de moi lorsque la nuit viendra et me surprendra dans cette solitude, sans nourriture, sans abri, sans aucune défense, à l’heure où les bêtes féroces sortent pour chercher leur proie ? […] On peut puiser une description à quatre sources différentes : 1° dans la nature, en représentant quelque scène solennelle ou quelque objet touchant, qui se présente journellement à nos yeux, depuis la fleur qui cache ses parfums sur les bords du ruisseau, jusqu’à la foudre qui brise les chênes séculaires et à la tempête qui bouleverse les mers ; 2° dans la société, en peignant les événements qui se passent soit au sein de la famille soit sur ce théâtre mobile où les hommes déploient, tantôt en public, tantôt dans les réunions et soirées, leurs talents, leurs mœurs, et l’infatigable activité de l’esprit ; 3° dans le cœur humain ; l’écrivain y découvre les ressorts secrets qui font mouvoir les sociétés, il étudie les mouvements les passions, il y sonde les mystères de la conscience ; pour cela il s’étudie lui-même ; son cœur est comme un écho où viennent se répercuter tous les bruits de ceux qui 1’environnent ; 4° dans l’idée d’une puissance suprême : la pensée prend son essor par de là les limites du monde périssable ; elle va dans une région supérieure chercher de plus nobles images, s’empare de ces mystérieux rapports qui unissent le ciel et la terre, et nous fait respirer d’avance un parfum d’immortalité. […] En vain, dans nos nos champs cultivés, l’imagination cherche à s’étendre ; elle rencontre de toutes parts les habitations des hommes, mais dans ce pays désert, lame se plaît à s’enfoncer dans un océan de forêts, à errer aux bords de lacs immenses, à planer sur le gouffre des cataractes, et, pour ainsi dire, à se trouver seule devant Dieu.
De ce qui précède, nous concluerons qu’il faut chercher ailleurs le fonds même de notre langage. […] Mais, si nous aimons sa grâce, nous chercherons ailleurs la verve, l’originalité, la puissance et la vie.
— Que n’en usiez-vous donc, répond le dieu, sans venir me chercher de si loin, et abréger vos jours par un long voyage 3 ! […] Vous me trouverez sur les livres de Platon qui traitent de la spiritualité de l’âme et de sa distinction avec les corps, ou la plume à la main pour calculer les distances de Saturne et de Jupiter ; j’admire Dieu dans ses ouvrages, et je cherche, par la connaissance de la vérité, à régler mon esprit et à devenir meilleur.
III Les prédécesseurs de Cicéron Vous voyez maintenant pourquoi je n’ai pas cherché à Rome l’idéal de l’éloquence politique. […] Dans cet exercice journalier de la parole, on trouvait bien parfois de grands traits d’éloquence, mais sans les chercher.
Il s’attache donc essentiellement à tout ce qui peut devenir dans l’homme le mobile d’une action ; il parle aux passions ; il cherche à toucher le cœur, autant qu’à convaincre le jugement.
Elles lui apprennent à aimer par-dessus tout la franchise, et à chercher ses ressources dans l’accent sincère d’un sentiment ou d’une conviction, plus que dans ces procédés artificiels dont l’emploi indiscret finit par gâter des mains novices.
Elles lui apprennent à aimer par-dessus tout la franchise, et à chercher ses ressources dans l’accent sincère d’un sentiment ou d’une conviction, plus que dans ces procédés artificiels dont l’emploi indiscret finit par gâter des mains novices.
Pour trouver cet objet, il revient sur ses pas, il s’élance dans l’avenir, il le cherche en lui-même, il le demande à la société, à la nature, aux choses invisibles ; et, si quelquefois il croit apercevoir quelque reflet de ce bien suprême, de cette beauté inaltérable qu’il a rêvée, c’est un de ses plaisirs les plus doux, une de ses plus vives jouissances que de le contempler.
Il ne s’agit point, pour trouver le berceau de l’éloquence, de remonter à celui des premiers temps, ou de le chercher parmi les monuments antiques de l’orient ou de l’Égypte.
Ton œil noir, de bonne heure attaché sur le ciel, Y chercha du vrai beau la divine substance.
Les Grecs et les Latins n’ont rien en ce genre de si parfait : car il comprend ensemble tout ce qu’il y a de beau dans l’ode pour la magnificence du style, et tout ce que l’épigramme a de grâce pour sa brièveté. » Ce qui est dit ici de la magnificence de l’ode et de la brièveté de l’épigramme manque assurément d’exactitude ; mais il est vrai qu’on cherche à mettre à la fin du sonnet, et même dans ses différentes sections, quelque pensée vive et ingénieuse, comme dans les épigrammes et les madrigaux dont nous parlerons tout à l’heure.
Démosthène paraît sortir de soi et ne voir que la patrie ; il ne cherche point le beau, il le fait sans y penser ; il est au-dessus de l’admiration ; il se sert de la parole, comme un homme modeste de son habit, pour se couvrir.
Son goût pour l’intrigue était excessif, et l’on ne doit en chercher la cause que dans ses besoins pécuniaires ; de sorte que ces éclairs brillants de génie, ces expressions de sentiment qui auraient honoré l’homme le plus vertueux, n’étaient pour ce profond machiavéliste qu’une simple spéculation.
On a pu relever, sans doute, quelques défauts dans ce bel ouvrage : pour nous, qui l’avons lu comme il a été composé, avec l’âme seulement,et qui n’avons pas le malheur de chercher à raisonner ce qui ne doit être que senti, nous y avons trouvé une imagination brillante, et plutôt au-delà qu’au-dessous de son sujet, une intarissable fécondité de sentiments tendres ou sublimes, de réflexions pieuses ou touchantes ; et quelques taches nous ont facilement échappé, perdues au milieu de tant de beautés d’un ordre si nouveau et d’un rang si supérieur.
L’objet spécial de l’historien, c’est la vérité ; il peut chercher à la rendre intéressante, mais s’il l’altère ou la néglige, il manque au premier de ses devoirs.
Lors même que nous jouissons, nous cherchons à augmenter, à doubler, pour ainsi dire, nos jouissances.
Car comment eussent-ils pu trouver la vérité qu’ils cherchaient, puisqu’elle n’était pas encore née : il fallait que la vérité se fit chair3, afin de se rendre sensible et de devenir familière aux hommes, afin de se faire voir et toucher.
Des tempêtes théologiques suscitées par un docteur protestant le réduisirent à chercher un refuge à Stockholm (1649), où l’appelait l’amitié de la reine Christine.
Vous maltraitez les huguenots ; vous en cherchez les moyens, vous en faites naître les occasions ; cela n’est pas d’un homme de qualité1.
Partir avant le jour, à tâtons, sans voir goutte, Sans songer seulement à demander sa route, Aller de chute en chute, et, se traînant ainsi, Faire un tiers du chemin jusqu’à près de midi ; Voir sur sa tête alors s’amasser les nuages, Dans un sable mouvant précipiter ses pas, Courir en essuyant orages sur orages, Vers un but incertain où l’on n’arrive pas ; Détrompé, vers le soir, chercher une retraite ; Arriver haletant, se coucher, s’endormir : On appelle cela naître, vivre et mourir.
Des bêtes très-dissemblables s’associent pour chercher leur nourriture. — 9. […] Le sage cherche la récompense d’une bonne action, non dans les discours des hommes, mais dans cette action elle-même. — 12. […] A partir de ce moment on commença à naviguer pour aller chercher des richesses. En outre la terre, auparavant commune à tous les hommes, fut séparée par des bornes et des limites, et l’on chercha dans ses entrailles, non-seulement le blé, mais encore les métaux.
Au sortir de l’adolescence, il vint de son pays, à pied, chercher à Paris la fortune : il ne devait y trouver que les déceptions, les dégoûts et la misère.
On ne doit ni les rechercher ni les fuir ; mais c’est dans la catégorie des rimes riches et des rimes suffisantes que les poètes doivent constamment chercher leurs fins de vers.
Les yeux cherchent ; voici, travailleurs aux abois, Que vous voyez venir, par le sentier du bois, Les rouges tabliers, les corbeilles couvertes D’un linge blanc qui luit entre les feuilles vertes.
Aimer… vertu… sont les deux termes dont vous cherchez le rapport : heureux est le troisième terme au moyen duquel vous l’affirmez.
Ce que Jésus-Christ est venu chercher du ciel en terre, ce qu’il a cru pouvoir, sans se ravilir, acheter de tout son sang, n’est-ce qu’un rien ? […] Sous un vieux chêne, il sait attendre Le déclin du brûlant soleil : Puis sur un gazon frais et tendre, Il va chercher un doux sommeil.
Le premier organe que l’écrivain doit chercher à captiver, c’est l’oreille.
Nous pouvons dire du sujet ce que la Bruyère dit de l’ouvrage : « Quand une lecture vous élève l’esprit et qu’elle vous inspire des sentiments nobles et courageux, ne cherchez pas une autre règle pour juger de l’ouvrage : il est bon et fait de main d’ouvrier. » Le mot de la Bruyère explique ce que j’entends par moralité.
Voyant le public blasé sur les jouissances pures et délicates, ils cherchent à réveiller cette sensibilité émoussée en recourant au laid et en forçant la nature ; ils jettent en pâture au public des sentiments raffinés, des situations fausses, extravagantes, invraisemblables, des passions exagérées.
La marée cependant arrive de tous côtés : on cherche Vatel pour la distribuer, on va à sa chambre, on heurte, on enfonce la porte, on le trouve noyé dans son sang ; on court à M. le prince, qui fut au désespoir.
L’envie est une passion désordonnée qui ne peut souffrir ni grâce ni vertu dans les âmes : il n’y a point d’autorité, point de réputation, point de bonheur qu’elle n’étouffât, si elle pouvait, dès leur naissance Comme elle n’a pas toujours la force en main, elle s’aide de tous les artifices de la langue : soit qu’elle cherche à détruire un crédit qui lui fait ombrage, à ternir une gloire qui brille un peu trop à son gré, à ruiner une fortune dont les débris peuvent servir à grossir la sienne, à décrier une probité qui lui fait obstacle dans ses prétentions, quoique injustes ; le moyen ordinaire et le ressort presque universel dont elle se sert, c’est la médisance et la calomnie : ce sont les préventions qu’elle donne, ce sont les piéges qu’elle tend, ce sont les coups qu’elle frappe contre l’honneur et le repos de ses rivaux.
Si du costé des dieux je cherche l’avantage, Ronsard est leur mignon, et je suis leur image.
La plus noble conquête que l’homme ait jamais faite est celle de ce fier et fougueux animal qui partage avec lui les fatigues de la guerre et la gloire des combats : aussi intrépide que son maître, le cheval voit le péril et l’affronte ; il se fait au bruit des armes, il l’aime, il le cherche, et s’anime de la même ardeur.
Mais comme il ne pouvait oublier sa condition naturelle, il songeait, en même temps qu’il recevait ces respects, qu’il n’était pas le roi que ce peuple cherchait, et que le royaume ne lui appartenait pas.
Dans les sujets qui appartiennent à l’imagination, l’écrivain cherche à plaire : il faut que son style soit fin, gracieux, élégant, varié. […] La sève emprisonnée en ses étroits canaux, S’élève, se déploie, et s’allonge en rameaux ; La colline a repris sa robe de verdure ; J’y cherche le ruisseau dont j’entends le murmure… 159.
Trop parler nuit Les autres passions et maladies de l’ame, comme l’avarice, l’ambition ont à tout le moins aucunefois1 jouissance de ce qu’elles desirent, mais c’est ce qui plus tourmente ces grands babillards, qu’ils cherchent par tout qui les veuille ouir, et n’en2 peuvent trouver : car soit ou que lon devise assis3, ou que lon se promene en compagnie, chascun s’enfuit grand’erre4 si tost que lon voit approcher quelqu’un de ces grands causeurs : vous diriez proprement que lon a sonné la retraite, si viste chascun se retire5… de maniere que les pieds font la bien besoing, comme disoit Archilochus6, ou plus tost7 le sage Aristote8, lequel respondit à un tel9 importun causeur qui le faschoit10 et luy rompoit la teste, en luy faisant des plus estranges11 contes du monde, et luy repetoit souvent. « Mais n’est-ce pas une merveilleuse chose, Aristote ?
Maintenant il n’y reste que ceux qui n’ont pu fuir, ou qui, le poignard à la main, cherchent encore dans les haillons d’un peuple mourant de faim quelque pièce échappée à tant d’extorsions et de rapines.
Mais ce que nous applaudirons surtout, c’est que M. l’abbé Piron, qui a fait preuve d’un goût parfait dans le choix de ses exemples, cherche constamment à former le cœur en même temps que l’esprit, faisant ressortir avec soin le côté moral et religieux des belles-lettres, ainsi que les beautés littéraires renfermées dans les Écritures et dans les ouvrages inspirés par le Christianisme.
Il cherche vos besoins au fond de votre cœur ; Il vous épargne la pudeur De les lui découvrir vous-même : Un songe, un rien, tout lui fait peur, Quand il s’agit de ce qu’il aime.
Le sujet de la Henriade manque d’antiquité, de grandeur et de prestige : on y cherche en vain la véritable inspiration.
Mais venez, que mes mains cherchent à vous connaître ; Je crois avoir des yeux.
Mais les bois sont trop grands pour ses ailes naissantes, Et les fleurs du berceau de ces lieux sont absentes ; Sur la verte savane il descend les chercher ; Les serpents-oiseleurs qu’elles pourraient cacher L’effarouchent bien moins que les forêts arides.
Si l’on cherche quelque raison d’une destinée si cruelle, on aura, je crois, de la peine à en trouver.
C’est une âme pleine qui cherche à s’épancher : c’est un vrai citoyen qu’afflige l’état de son pays et l’insouciance de ses concitoyens ; il veut le bien et la gloire de tous, et il sent que pour faire l’un et l’autre, il faut exposer la vérité dans tout son jour, et sacrifier sans balancer tous les vains ménagements d’une fausse délicatesse. […] Voilà les résultats qu’il faut sérieusement examiner, et non les vains discours dont on cherche à vous repaître.
Ô vous donc, qui voulez présenter aux siècles futurs le tableau des siècles passés, cherchez la vérité dans sa première source, dans des mémoires bien sûrs et bien fidèles ; et quand vous l’aurez trouvée, armez-vous d’un courage inébranlable, pour la dire sans détour, sans équivoque, sans le moindre déguisement. […] On a dit que c’était pour avoir lu les détails des batailles de Créci, de Poitiers, d’Azincourt, de Gravelines, etc., que le célèbre maréchal de Saxe se déterminait à chercher, autant qu’il pouvait, ce qu’il appelait des affaires de poste.
Il n’appartient donc qu’aux génies inventeurs et toujours pensants d’ajouter à ce trésor public, et d’augmenter les anciennes richesses de la raison : tous les autres philosophes, peuple stérile et contentieux, ne feront jamais que secouer, pour ainsi dire, et tourmenter les vérités que les grands génies vont chercher au fond des abîmes : ils ont un art qui les fait parler éternellement, quand d’autres ont pensé pour eux, et qui les rend tout d’un coup muets, quand il s’agit de trouver une seule idée nouvelle.
Les véritables auteurs de l’art sont donc les orateurs ; mais nous devons pourtant quelque reconnaissance à ceux qui ont aplani les difficultés ; car toutes les vérités que, grâce à leur génie, les orateurs ont découvertes une à une, les rhéteurs nous ont épargné la peine de les chercher et les ont rassemblées sous nos yeux. » Tous ceux qui écrivent reconnaissent d’ailleurs qu’il est dans leur art, comme dans tous les autres, certains procédés de composition, certains secrets de métier, une sorte de mécanisme littéraire, que l’on ne devine point, que l’on n’apprend qu’à l’user, après bien des essais et des tâtonnements.
Ce qui lui est permis, s’il est convaincu de la culpabilité de son client, c’est de chercher à faire ressortir tout ce qui peut l’atténuer.
Massillon a développé la même idée dans son Petit Carême : « Tout est brillant au dehors, vous voyez le héros ; entrez plus avant, cherchez l’homme lui-même : c’est là que vous ne trouverez plus, dit le Sage, que de la cendre et de la boue. » Et plus loin : « L’homme désavouait le héros… » (Sermon pour le dimanche de la Passion.)
Fier de sa noblesse, jaloux de sa beauté, le cygne semble faire parade de tous ses avantages ; il a l’air de chercher à recueillir des suffrages, à captiver les regards, et il les captive, en effet, soit que, voguant en troupe, on voie de loin, au milieu des grandes eaux, cingler la flotte ailée ; soit que, s’en détachant, et s’approchant du rivage aux signaux qui l’appellent, il vienne se faire admirer de plus près en étalant ses beautés, et développant ses grâces par mille mouvements doux, ondulants et suaves.
Cette éloquence de montre et de vanité a eu cours dans la servitude de la Grèce, lorsque la paix et la guerre n’étaient plus en sa disposition, et que, n’ayant plus d’affaires à s’occuper, elle cherchait de quoi divertir son oisiveté… Ces discours étaient remplis de tout ce que l’orateur possédait et de tout ce qu’il avait emprunté.
Nous lisons dans Joubert : « La verve est une passion, une impulsion, un besoin ; elle cherche à se contenter.
La raison suffirait pour nous apprendre que ceux qui cherchent à s’initier à l’art d’écrire, doivent s’attacher dans leurs lectures aux meilleurs ouvrages des écrivains les plus illustres.