Or, le moyen le plus simple, le plus naturel, nous disons même le moyen unique pour atteindre ce but, est de se familiariser avec les auteurs qui ont le mieux écrit en cette langue, de bien saisir le caractère propre et les formes diverses de leur style, de concevoir une idée exacte de la propriété des mots, de leur élégance, de leur disposition dans la phrase, de l’harmonie des périodes… Nous conseillons aux jeunes élèves de porter principalement leur attention sur les passages les plus saillants des modèles qu’ils auront sous les yeux, et d’en faire l’objet d’une étude toute spéciale.
On dit : un homme obligeant, une femme obligeante ; ce ne sont pas des participes, parce qu’ils n’ont pas de régime : mais quand je dis, cette femme est d’un bon caractère, obligeant tout le monde quand elle peut ; obligeant est ici participe, puisqu’il a le régime tout le monde.
Familiarité hardie, pathétique ingénu, poésie de l’expression, brusques saillies d’imagination, élans impétueux, je ne sais quoi de vif, d’étrange, de soudain ; tel est le caractère de ses premiers sermons : ils ont le feu de la jeunesse, et une grâce de nouveauté qui ravit. […] Édifier, éclairer, diriger les âmes fut son unique ambition, et c’est de lui qu’on peut dire : « Il ne se sert de la parole que pour la pensée, et de la pensée que pour la vérité et la vertu. » Dans cette éloquence si saine, si substantielle et si forte, on voit rayonner la beauté morale d’un caractère. […] Que vous servira d’avoir tant écrit dans ce livre, d’en avoir rempli toutes les pages de beaux caractères, puisque, enfin, une seule rature5 doit tout effacer ? […] Cette péroraison résume tous les traits du caractère, toutes les grandes idées du discours.
) Ce peu de mots, qui renferment le caractère de toute espèce d’éloquence, prescrivent surtout le ton et indiquent les limites de l’éloquence académique.
Son ton habituel est la : mélancolie : pourtant chez les Grecs, elle eut d’abord un caractère guerrier, comme dans les chants de Tyrtée ; ce fut Mimnerme qui la rendit plaintive et touchante.
Les finesses ou les délicatesses d’une langue sont ses nuances les plus délicates et les plus déliées, ses élégances les plus exquises, les tours, les ellipses qui lui sont propres, les tons variés dont elle est susceptible, les caractères qu’elle donne à la pensée par le choix, le mélange, l’assortiment des mots. […] Il tire son principal mérite des richesses de l’art, c’est-à-dire que les pensées brillantes, les images pittoresques, les expressions choisies, les images gracieuses, les figures éclatantes, les digressions agréables, les tours nombreux et variés, la cadence soutenue des périodes, et l’harmonie du style forment son caractère. […] Ainsi, tout ce qui est vaste et imposant, comme la voûte des cieux, l’Océan, une haute montagne ; tout ce qui indique un grand pouvoir et une grande force, comme le trouble des éléments, le bruit du tonnerre ou celui du canon, les inondations, le retentissement d’une abondante chute d’eau, les volcans, les tremblements de terre ; tout ce qui imprime l’effroi, comme les ténèbres, la solitude, le silence ; tout ce qui présente le caractère de la magnanimité, de l’héroïsme, de la haute vertu ; en un mot, tout ce qui nous plonge dans l’immensité, et éveille en nous l’idée de l’infini, doit être regardé comme le fondement et la source du sublime.
Mais à cette aveugle brusquerie opposez l’insinuant artifice d’Ulysse, et vous admirerez, dans l’un et l’autre plaidoyer, le poëte attentif à donner à ses héros le langage de leur caractère et de leurs passions47. […] Sans être aussi déplacé, le début ne serait-il que disparate, il serait déjà blâmable, car il abuse le lecteur sur le caractère général, sur l’allure réelle de l’écrit qu’il va lire.
Et observez, avec Condillac, que si, en conservant les idées principales, vous substituez l’une des périphrases à l’autre, toutes deux vous paraîtront froides et déplacées, parce que le caractère donné à Dieu n’aura plus assez de rapport avec son action dans l’une et l’autre circonstance. […] Sans doute, vous vous rappelez bien des périphrases pour rendre ces mots : il fait nuit ; comparez-les ensemble, et, si elles appartiennent à de vrais écrivains, vous remarquerez comment elles se modifient d’après l’analogie des idées, d’après la nature des sentiments, et enfin d’après le caractère des ouvrages ; car ce sont là les trois influences auxquelles doit obéir la périphrase.
Les cinq accusés furent amenés, divers d’attitude et de langage comme de condition et de caractère. […] Ce tableau, d’un noble et grave caractère, représentait saint Paul imposant les mains aux malades. […] Le caractère d’Alcibiade n’est pas rare en France. […] Personne ne s’y trompe, et il ne prend aucun soin de dérober aux yeux du public le misérable penchant dont il est possédé, car tel est le caractère de cette honteuse passion, de se manifester de tous les côtés, de ne faire au dehors aucune démarche qui ne soit marquée de ce maudit caractère, et de n’être un mystère que pour celui seul qui en est possédé. […] Un dévot de ce caractère, permettez-moi cette expression, un dévot intéressé est capable de tout.
L’éloge qu’il nous a laissé de ce grand orateur est surtout remarquable par l’originalité piquante, qui fait le caractère spécial des ouvrages du sage de Samosate.
Il faut que rien ne languisse dans le récit de ces événements ; que l’action marche avec rapidité ; que le style vif et plein de chaleur échauffe toujours de plus en plus l’imagination et l’âme du lecteur ; que les situations des personnages n’aient rien de forcé ; que leurs caractères particuliers soient bien marqués, parfaitement soutenus jusqu’à la fin ; et que le dénouement amené naturellement et par degrés, soit tiré du seul fond des événements.
quelles perfections ne réunissait-elle point pour être à mon égard, par différents caractères, plus chère et plus précieuse ! […] Je vous dirai aussi que vous me feriez plaisir de vous attacher à votre écriture : je veux croire que vous avez écrit votre lettre fort vite ; le caractère en paraît beaucoup négligé. […] Tout ce qui contribuera à rendre un homme vain, formera le caractère d’un fat. […] Ce caractère, vigoureusement dessiné, est bien fait pour inspirer aux jeunes gens une légitime aversion de la fatuité. […] Je vais chanter la plus tendre et la plus courageuse des mères : tout l’empire l’admire, et la postérité inscrira son nom en caractères d’or dans ses fastes glorieux.....
Il en est d’autres mille fois plus précieux sans doute ; tels que l’élévation, la noblesse et la sensibilité de l’âme, l’énergie et l’aménité du caractère, des mœurs douces et polies, des inclinations bienfaisantes et généreuses, l’amour de la justice et de l’humanité.
On donne ce nom à la collection des règles, à l’ensemble des préceptes relatifs à la poésie, à sa nature, aux qualités qu’elle exige du poète, à sa forme, ainsi qu’aux caractères, aux tons distincts des différents genres qu’elle renferme.
Ce style pathétique, et ce style fleuri doivent toujours porter un caractère de simplicité. […] Tout cela dépend du caractère de celui à qui l’on demande.
Cette différence est fondée à la fois, et sur celle des langues, et sur celle du caractère des peuples à qui les deux orateurs avaient affaire. […] L’insinuation et l’ornement sont, au contraire, les deux caractères dominants de l’éloquence de Cicéron. […] Mais quelle variété, quelle mobilité de caractère dans une grande ville !
Non, je ne ferai point une proposition qui répugne à mon caractère ; mais, je vais te mettre en état de te rendre compte des sentiments du sénat. […] Tous ces actes ont un tel caractère, qu’ils impliquent de votre part la condamnation manifeste de tous ceux que vous avez expressément désignés comme devant être détenus. […] Je ne risquais rien à tenter ce moyen ; car, quand bien même Héjus se serait démenti et aurait renoncé au caractère d’honnête homme, qu’aurait-il pu répondre ? […] Elle était sur un piédestal élevé, qui portait le nom du grand Scipion écrit en gros caractères. […] La fortune vous offrait à la vérité dans ces circonstances la plus belle occasion, si vous aviez eu le moindre courage et quelques talents ; mais votre caractère ne s’est point alors démenti.
Tout ce qui appartient aux fonctions austères de la justice ; tout ce qui a pour objet l’interprétation ou l’application de la loi, porte nécessairement un caractère de gravité, dont on ne s’écarte jamais qu’aux dépens de la bienséance qui est de rigueur ici.
Dans sa correspondance à la fois militaire, politique, diplomatique et intime, nous voyons tour à tour le chef de parti, le roi reconnu par une moitié de la France, combattu par l’autre, le vainqueur, le souverain populaire, mais surtout l’homme lui-même nous offrant toujours le parfait modèle d’un caractère habile et chevaleresque, d’un naturel ouvert et généreux, d’une imagination preste et originale.
Il y a autant d’alliage dans son talent que dans son caractère ; on chercherait vainement en lui ces accents sincères et passionnés qui attestent une généreuse nature de poëte.
Nous citerons les caractères essentiels de la poésie, les qualités nécessaires au poète, la versification, le merveilleux chrétien dans l’épopée, la question des trois unités, les effets des spectacles dramatiques.
Enfin il n’est pas un seul fragment qui, à sa valeur littéraire ne joigne un autre intérêt, celui d’exposer un phénomène de la nature, un caractère ou un événement historique, une vérité morale, philosophique ou religieuse. […] En effet, outre son vocabulaire et ses licences, la poésie a aussi son rhythme et sa mélodie ; c’est par là qu’elle charme et remplit doucement l’oreille ; briser ce rhythme, c’est dépouiller la poésie de son agrément musical, c’est méconnaître un de ses caractères essentiels. […] Vous qui passez mon seuil, laissez là l’espérance. » Voilà ce que je vis, en caractère noir, Sur le haut d’une porte, et sans le concevoir : « Maître, dis-je en tremblant, ces paroles sont dures ! […] Horace s’y maintient par une habileté qui n’est pas à la portée des plus habiles, car elle tient à son caractère, par sa discrétion, son désintéressement, par une attention suivie à ne jamais se prévaloir insolemment d’une illustre amitié, à ne point l’exploiter dans des intérêts de vanité, de cupidité. […] Pour ne point méconnaître le caractère de ces hommes de fer, il faut avoir présents à l’esprit les périls auxquels ils viennent arracher la civilisation, il faut toujours se rappeler que le débordement n’a point épuisé encore sa furie, lorsqu’ils se mettent en travers et entreprennent de le faire reculer.
Malgré le séjour des camps, il conserva toujours une extrême douceur de mœurs et une grande facilité de caractère.
Ses Harangues et Mercuriales honorent le talent comme le caractère du magistrat. — S’il ne réussit pas à faire tout le bien qu’il voulut, ce sévère gardien de la justice fut du moins le modèle de toutes les vertus qui sauvent un pays dans les troubles civils.
Né avec des instincts chevaleresques, auxquels les événements infligèrent de cruelles déceptions, galant homme, modèle de politesse, de bravoure et de probité, La Rochefoucauld réfuta lui-même ses Maximes par son caractère ; et au lieu de juger l’homme d’après le philosophe, il est plus sûr de s’en rapporter au témoignage de madame de Sévigné qui lui prouva son estime par son amitié.
C’est là son triomphe, et c’en est assez pour faire sentir aux jeunes gens que le caractère distinctif de l’éloquence est une action pleine de chaleur, plus ou moins véhémente, selon la nature et la force des obstacles que son sujet lui donne à renverser.
Cicéron, en adoptant la distinction que nous venons d’établir, assigne à chacun des trois genres son caractère et son objet, et fait de l’utilité la base du genre purement délibératif : in deliberationibus utilitas .
Dacier : « chacun ajoutant quelque chose à leur beauté, à mesure qu’on découvrait ce qui convenait à leur caractère. » Batteux donne à peu près le même sens.
Quant au caractère général des problèmes qui y sont discutés, voy. l’Essai sur l’Histoire de la Critique, p. 123, où je crois avoir montré combien de subtilités puériles se mêlaient à l’érudition d’Aristote et à sa philosophie.
Elle environne d’un réseau transparent et inaperçu cette alcôve2 aimante et vivante où plongé dans un demi-sommeil, le caractère en son germe reçoit tous ses accroissements.
Il donne un sens aux faits, il en cherche les lois, il les explique par leurs causes ; il en surprend le secret dans les intentions des acteurs, dans les passions, les intérêts et les caractères.
Double allusion 1° au caractère des gascons, qui passent pour vaniteux et hâbleurs, 2° au goût prononcé des normands pour la chicane. […] Elle va du moins au plus et du plus au moins, en d’autres termes, elle est ascendante ou descendante, selon le caractère de l’idée qu’on a dans l’esprit ou la manière dont on veut l‘exprimer. […] Le sublime prend sa source dans les grandes images, dans les grandes passions, dans les grands sentiments, dans les grands caractères, en un mot dans tout ce qui est grand et au-dessus des actions ordinaires. […] Impitoyable ajoute peu au caractère bien connu du tigre ; insatiable ajoute encore moins à L'idée de la rage. […] —Le sublime de sentiment, — Le sublime de passion. — Le sublime des idées. — Le sublime de caractère, etc., etc.
Un ancien biographe de Sophocle dit que ce poëte composa souvent des caractères tragiques pour la convenance de ses acteurs, et Aristophane nous est représenté comme vivant en grande intimité avec les deux acteurs Callistrate et Philonide.
Un esprit original se montre partout, et le vieil ouvrage qu’on retouche, en s’imposant même la loi de ne rien ajouter aux doctrines, devient, soit par les retranchements, soit par une disposition meilleure, soit par la forme et le caractère du langage, tout autre chose que ce qu’il était d’abord.
que la théorie de Pélisson s’applique bien à ces grands hommes, et qu’il est vrai que la solidité est, avant tout, le caractère de leur éloquence !
La passion au théâtre Les passions, quand elles sont exagérées, se ressemblent toutes entre elles, et n’ont plus de noms et de caractères distincts.
Elle l’accompagnait de toute la discrétion que lui donnait la connaissance de leur caractère, que l’étude et l’expérience lui avaient acquise, pour les degrés d’enjouement ou de mesure qui étaient à propos8 Son plaisir, ses agréments, je le répète, sa santé même, tout leur fut immolé.
Chez lui on estime, on aime la douce chaleur d’une âme sympathique, honnête, indépendante et fière, qui honora les lettres par son talent, son caractère, le respect de l’art, et l’essor des nobles ambitions ; c’est une de nos plus pures renommées.
Moins entreprenant que laborieux, moins courageux que résigné, pieux, soumis, indulgent, modeste, soucieux avant tout du repos et de la paix, aussi pressé de fuir la gloire que d’autres le sont de la rechercher, il se vit emporté malgré lui dans l’orageuse destinée de ses amis, et la fortune prit comme un malin plaisir à le jeter dans les controverses d’une polémique qui répugnait à son caractère.
Le propriétaire était un ancien marin dont le caractère était brusque et qui était alors de fort mauvaise humeur. […] Or, cette leçon morale sera d’autant plus frappante, que vous aurez donné plus de développement aux deux caractères et que vous aurez peint d’une manière plus vive et plus animée la conduite des deux jeunes gens. […] L’intérêt de cette narration consiste surtout dans le détail des deux entrevues du calife avec l’homme qu’on lui propose pour ministre : elles devront être développées de manière à faire parfaitement ressortir le caractère d’Abdallah. […] Deux frères, propriétaires dans le même village, avaient un caractère bien différent. […] On dit à Roscius qu’un jeune homme d’un caractère doux et aimable, d’une santé délicate, d’une famille obscure et sans crédit, annonce de grands talents pour l’éloquence.
mais aussi que de forces et de moyens pour le patriote, le vrai philosophe, l’homme éloquent, car tous ces caractères, qui faisaient l’ ancien orateur, doivent alors être ceux du nôtre. […] Alors le talent même, dans ceux qui parleraient, serait le plus souvent asservi et dépravé par ceux qui écouteraient, ou n’en serait pas écouté ; alors les caractères dominants des orateurs de cette multitude insensée, seraient ou la complaisance servile qui flatte les passions et les vices, ou la grossière effronterie de l’ignorance, ivre du plaisir d’avoir tant d’auditeurs dignes d’elle ; ou l’horrible imprudence du crime déchaîné, parlant en maître devant des complices et des esclaves. […] C’est lorsqu’un fait important est douteux, ou sa qualité contestée ; c’est lorsque la loi est obscure ou vague, ou que la relation du fait avec le droit n’est pas directe ou assez marquée ; c’est lorsque les preuves sont équivoques, les titres ambigus, les indices douteux, les conjectures, les probabilités, les vraisemblances balancées par des apparences contraires ; c’est lorsque l’aspect de la cause est favorable, et le caractère de la personne odieux ou suspect ; lorsque le procès paraît juste et le procédé malhonnête, que la forme est nuisible au fond, que l’esprit et la lettre de la loi se contrarient ou semblent se contrarier : c’est alors que le genre judiciaire est susceptible d’éloquence. […] De là cette étude profonde que recommandaient les anciens de l’intérieur d’une cause et de ses différentes faces ; de là leur attention à choisir leurs moyens, à s’attacher aux forts, à passer sur les faibles, à rejeter tous les mauvais ; de là l’importance qu’ils attachaient à ne jamais laisser échapper un mot qui donnât prise à l’adversaire, et non-seulement à dire ce qu’il fallait, mais sur toute chose, à ne jamais dire ce qu’il ne fallait pas ; de là le soin qu’ils prenaient de connaître le caractère, le génie, le tour d’esprit, et pour ainsi dire, le jeu de l’adversaire, et de cacher le leur, en variant leur marche et en déduisant leur dessein...
Théophraste marqua les divers caractères des hommes, avec autant de précision que de vérité.
Nous entendons par là ce respect pour la vertu que l’auteur de la nature a gravé dans notre âme en caractères ineffaçables.
Admirons l’homme autant que l’orateur, le caractère comme le talent.
Pour commander aux autres, il faut s’élever au-dessus d’eux ; et, après avoir entendu ce qui vient de tous les endroits, on se doit déterminer par le jugement, qu’on doit faire sans préoccupation, et pensant toujours à ne rien ordonner ni exécuter qui soit indigne de soi, du caractère qu’on porte, ni de la grandeur de l’État.
Malheureusement, son caractère fier et impétueux lui fit prendre, dans des temps de crise, les armes contre son roi. […] Il répara par sa sagesse, son économie et son caractère pacifique les grandes pertes de l’État, que la guerre de la succession et les opérations de la régence avaient extrêmement appauvri ; mais on lui reproche avec raison d’avoir négligé la marine et le commerce extérieur. […] Un caractère violent et fougueux, un amour ardent pour les nouveautés, un orgueil excessif, et des mœurs corrompues le précipitèrent dans ces erreurs, qui inondèrent de sang l’Allemagne et la France.
Il joignit à une haute naissance et à de grandes richesses, tous les agréments du corps et tous les talents de l’esprit, avec un caractère qui se pliait à tout. […] Son caractère était aussi bon et facile, que son courage était ferme et élevé. […] Sa beauté, son esprit, son caractère lui gagnèrent tous les cœurs.
L’imagination religieuse y fait défaut ; mais des portraits, des caractères, des sentences politiques, des vers heureux nous y dissimulent les faiblesses d’une invention trop assujettie à la routine des procédés classiques. […] Il avait conservé dans l’inflexibilité de son caractère cette timidité qu’on nomme mauvaise honte ; il eût été embarrassé dans une conversation, parce que, s’étant donné tout entier aux travaux et à la guerre, il n’avait jamais connu la société2. […] Il est vrai que les défauts de son caractère percent parfois dans ce qu’il prise, dans ce qu’il admire et rejette.
Mais comme il faut que tout ce qui n’est que de l’homme porte inévitablement le caractère de l’insuffisance ; comme il faut bien qu’il y ait une distance sensible à tous les yeux, entre les leçons de la sagesse divine, et celles de la sagesse humaine, ce même Horace, si admirable quelquefois dans ses réflexions morales, tombe le moment d’après dans tous les excès de la dépravation la plus complète, et ce philosophe si sage n’est plus qu’un cynique effronté, sans frein, comme sans pudeur, et dont Quintilien lui-même disait qu’il serait bien fâché de le faire voir tout entier à ses élèves : Horatium in quibusdam nolim interpretari . […] De là, cette exclamation qui porte bien tous les caractères de la vérité du sentiment, parce qu’elle est le vœu bien sincère du poète à qui elle échappe : O rus !
Je ne lui réponds que pour protester que jamais je n’attribuerai à elle les choses qui y sont contenues ; toutes sont contraires à son caractère et à l’honneur de tous deux3. […] Cette lettre avait un caractère privé.
Ici l’orateur a affaire à un petit nombre de juges, qui sont en général des hommes vénérables et par la gravité de l’âge, et par la dignité du caractère et des fonctions.
Chose nécessaire aux réformateurs, il joignait à la vigueur du talent celle du caractère.
Ce roman d’intrigue et de caractère est déjà une revue animée des travers ou des vices que la ville et la cour offraient aux regards d’un observateur clairvoyant.
Nul ne sait plus adroitement conduire une action, soutenir le rôle d’un personnage imaginaire, faire parler un caractère, peindre une physionomie, préméditer ses effets, les préparer dans leurs causes, émouvoir par la logique de ses combinaisons, créer d’emblée l’ensemble et les détails d’une fable, en un mot, construire un mécanisme si savant que le dénoûment se déduit comme une conséquence de ses prémisses.
Et que vous servira d’avoir tant écrit dans ce livre, d’en avoir rempli toutes les pages de beaux caractères, puisqu’enfin une seule rature doit tout effacer ?
Un magnifique éloge d’Athènes, de sa constitution, de ses lois, de ses avantages physiques et politiques, du caractère, des mœurs et de la conduite des Athéniens remplit la première partie de ce beau discours ; et ce qui ne nous semblerait qu’un brillant hors-d’œuvre, entre parfaitement ici dans les vues de l’orateur politique, qui, en remettant sous les yeux du peuple qui l’entend le tableau de la gloire et de la prospérité passées d’Athènes, se propose à la fois et de les attacher fortement à la défense d’un pays si digne de leur amour, et de les engager à honorer, à imiter le dévouement de ceux qui n’ont pas craint de mourir pour une si belle cause.
Voilà deux morceaux d’un caractère de style bien différent ; et tous deux cependant sont également vicieux, parce que l’emphase pédantesque du premier est aussi ridicule que l’afféterie déplacée du second.
L’intrépidité est l’un des moindres traits de son caractère.
Il est des innovations malheureuses, qui ne sont que le désespoir de l’impuissance ; il en est qui, dans leur singularité même, portent un caractère de grandeur.
Un dévot de ce caractère, permettez-moi cette expression, un dévot intéressé est capable de tout.
Rarement la vraisemblance est blessée dans la partie oratoire de leurs ouvrages, et les discours qu’ils mettent dans la bouche de leurs personnages s’accordent si bien avec le caractère, la situation et l’objet de celui qui parle, que l’on se persuade sans effort que ces harangues ont été prononcées en effet telles que l’historien les rapporte. […] Mais qui ne voit que tout le reste appartient exclusivement à l’écrivain, et que cette énergique concision, ces rapprochements éloquents, ces tours hardis et vigoureux, qui sont le caractère particulier du style de Salluste, ne peuvent l’avoir été précisément de celui de Catilina ?
Ainsi, sécheresse et emphase, bouffissure et aridité, voilà le caractère dominant de cette éloquence prétendue philosophique.
Diseur de bons mots, mauvais caractère.
[Notice] Né au Havre le 19 janvier 1737, Bernardin de Saint-Pierre, d’un caractère tendre et rêveur, laissa bientôt percer sa prédilection exclusive pour le spectacle des beautés de la nature.
Exemple : Les deux philosophes Héraclite et Démocrite étaient d’un caractère bien différent : celui-ci riait toujours, celui-là pleurait sans cesse.
Cela nous éclaire sur le caractère de Descartes.
Beaucoup de personnes pourtant, cherchant à se faire illusion, ou ne pouvant pas croire au mal, par je ne sais quelle mollesse de caractère qui croit anéantir le danger qu’elle se dissimule, beaucoup de personnes s’obstinaient à dire : « Ce n’est rien. » 2.
N’y aurait-il pas une secrète affinité entre le caractère de La Fontaine et celui du pigeon voyageur ? […] On dit encore aujourd’hui un paysan du Danube pour signifier un caractère franc jusqu’à la rudesse. […] Tout le caractère est dans ce mot.
Caractère. […] Vous réserverez pour la fin le nom de l’usurier, afin de clore dignement ce caractère. […] Vit-on jamais en deux hommes les mêmes vertus, avec des caractères si divers, pour ne pas dire si contraires ? […] Où et au moyen de quelles figures l’orateur esquisse-t-il, à grands traits, les caractères de ses héros ? […] La pensée dominante de l’orateur, qui a été de prouver que Turenne et Condé, avec deux caractères opposés ont eu les mêmes vertus, n’est-elle pas suivie jusqu’à sa plus grande élévation ?
Voltaire a été plus juste pour Mme de Maintenon que beaucoup de ses contemporains, en disant « qu’elle rejetait bien loin ce qui avait la plus légère apparence d’intrigue et de cabale », et en trouvant dans son style « un caractère de naturel et de vérité qu’il est presque impossible de contrefaire ». — Parmi tant de publications dont Mme de Maintenon a été le sujet, nous citerons avant tout celle de M. le duc de Noailles, qui résume et efface toutes les précédentes : Histoire de Mme de Maintenon et des principaux événements du règne de Louis XIV, 1848.
Les petits poèmes modernes, c’est-à-dire cultivés par les poètes modernes, savoir, les apologues, idylles, épîtres, satires, contes en vers et odes, qui, bien que de genre ou de caractère différents, se ressemblent en ce point qu’ils ne sont pas divisés en plusieurs parties.
Né avec des instincts chevaleresques, auxquels les événements infligèrent de cruelles déceptions, galant homme, modèle de politesse, de bravoure et de probité, La Rochefoucauld réfuta lui-même ses Maximes par son caractère ; et au lieu de juger l’homme d’après le philosophe, il est plus sûr de s’en rapporter au témoignage de Madame de Sévigné qui lui prouva son estime par son amitié.
« C'est une chose merveilleuse, dit Rollin, comment des mots qui sont à la disposition de tout le monde, et qui par eux-mêmes n’ont aucune beauté particulière, étant choisis avec goût, maniés avec art et appliqués avec discernement, acquièrent tout d’un coup une beauté, un éclat qui les rend méconnaissables. » Il n’y a rien de remarquable dans les mots suivants : « C'est à Cadmus que la Grèce est redevable de l’invention des caractères ; c’est de lui qu’elle a appris l’art de l’écriture. » Mais on est charmé, lorsqu’on entend la même chose exprimée de cette manière si noble et si gracieuse : « C'est de lui que nous vient cet art ingénieux De peindre la parole et de parler aux yeux, Et, par des traits divers de figures tracées, Donner de la couleur et du corps aux pensées. » En latin, le mot ædificare, employé dans le sens propre, est un terme fort simple. […] VIII Les adjectifs similis, semblable, par, égal, se construisent mieux avec le génitif, quand ils marquent une ressemblance de mœurs, de caractère. […] Le caractère des enfants se dévoile plus simplement pendant le jeu. […] 2° Pour désigner, non pas simplement un temps, une époque mais pour en marquer le caractère, la physionomie, quelque circonstance accessoire.
Xénophon, son disciple ainsi que Platon, a fait aussi une apologie de Socrate, et de plus, quatre livres, sur l’esprit, le caractère et les principes de son maître : c’est un véritable éloge, éloge d’autant plus éloquent, qu’il n’a rien qui semble prétendre à l’éloquence : c’est un exposé pur et simple de la doctrine de son maître, quelques détails toujours précieux, quand il s’agit d’un homme tel que Socrate, et qu’ils sont présentés sans affectation, et sans autres ornements que ceux naturellement inséparables d’une diction enchanteresse.
Wey, et en résumant ce qu’il a développé sur cette matière : 1° Les sujets qui n’ont pas un caractère bien tranché.
Il est facile de juger, d’après ces exemples, que les mots synonymes, outre les idées qui leur sont communes, présentent aussi à l’esprit des idées particulières qui les distinguent et donnent à chacun d’eux le caractère qui lui est propre.
Caractère des rois de Rome. […] Suite du caractère des rois de Rome. […] Chacun a son caractère. — 13. […] Le caractère de l’affranchi Narcisse était merveilleusement approprié aux vices de Néron. — 7. […] Caton fut sans aucun doute d’un caractère âpre, et d’une langue mordante. — 13.
D’abord elle sent ce besoin de hâtiveté, pour ainsi dire, dont je viens de parler, et qui est un des caractères universels et dominants du siècle.
Ce roman d’intrigue et de caractères est déjà une revue animée des travers ou des vices que la ville et la cour offraient aux regards d’un observateur dont la malice devance les Lettres Persanes de Montesquieu.
Ils sont écrits d’un style pur et naturel, assaisonnés du sel d’une plaisanterie délicate, pleins de peintures vives, de caractères bien dessinés et bien soutenus.
Toutefois le caractère de ces deux écrivains illustres était bien différent : l’un, opiniâtre et fougueux, semblait appelé par sa nature aux luttes de la controverse ; l’autre n’aspirait qu’au repos, dont il ne lui fut jamais donné de jouir.
Jeune homme de mauvais caractère.
Quand une fille aura du bon sens avec une grande piété, elle sera bonne pour tout ; elle sera fidèle à tous ses devoirs, et elle mettra en œuvre tout ce qu’elle aura de talents naturels pour se façonner ; elle vaudra mieux qu’un bel esprit plein de ses pensées et de ses idées en l’air : ce bon sens simple, quand il serait grossier et mal poli, plaira plus aux gens même du monde qu’un caractère plus délicat, mais moins vrai et moins désabusé de soi-même.
Ce que j’en dis, c’est pour soutenir mon caractère de conquérant ; car, entre nous, je me soucie peu que la Sicile paye ses taxes à Joseph ou à Ferdinand.
On retrouve la même connaissance intime du métier jusque dans ces petits caractères que vous avez voulu employer pour l’impression de certains paragraphes moins essentiels.
La prolepse était la figure favorite de Massillon, et l’une de celles qui convenaient le mieux peut-être au caractère de son talent, et au genre de déclamation qu’il avait adopté.
Étudions le grand peintre dans un tableau d’un caractère tout opposé, et nous allons y trouver le même génie, malgré les différences essentielles du ton, des nuances et des détails.