Ses fabriques3, ses édifices, les vêtements, les actions, les hommes, les animaux, tout est vrai. […] Voilà le vrai Polichinelle.
Malgré cette frénésie, les hommes sensés, et dignes appréciateurs du vrai mérite, pensèrent, comme l’on pense encore aujourd’hui, que la mémoire de ce grand ministre ne périra jamais.
Le vrai moyen de mal écrire, c’est de ne faire qu’une phrase où il en faut plusieurs, ou d’en faire plusieurs où il n’en faut qu’une. […] Cette nation grave et sérieuse connut d’abord la vraie fin de la politique, qui est de rendre la vie commode et les peuples heureux. […] Chaque homme prête aux pensées qu’il exprime quelque chose de la nature qui lui est propre ; c’est en ce sens qu’il est vrai de dire avec Buffon : le style est l’homme même. […] Le meilleur conseil que l’on puisse alors vous donner, c’est d’éviter l’emphase dans le débit aussi bien que dans le style, d’être varié, et surtout d’être vrai. […] Elle sera vraisemblable, si l’on n’omet aucune circonstance réelle, et si l’on ne se permet d’en ajouter aucune qui ne soit vraie ou du moins probable.
et répandit ensuite ce billet : Tu n’es pas le vrai Brutus, puisque tu dors. […] On a fort bien remarqué que la morale de ces psaumes est qu’ il faut être toujours vrai dans ses paroles ; n’user jamais de fraude ; rendre à chacun ce qui lui appartient ; exercer la justice, sans avoir égard à la condition des personnes ; protéger la veuve et l’orphelin ; s’acquitter des vœux que l’on a faits ; ne point donner d’argent à usure ; ne calomnier personne ; ne faire jamais de mal à qui que ce soit, pas même à ses ennemis . […] Rien n’était cependant moins vrai que ce rapport ; de manière que l’armée fut obligée de traverser une grande partie du Rhin à la nage. […] Ce qui rehausse la gloire de Turenne, c’est qu’à ses grands talents militaires, il joignait toutes les qualités de l’homme social, toutes les vertus de l’honnête homme, et celles du vrai chrétien.
Jourdain, fleuve très célèbre d’Asie, dans l’ancienne Palestine (aujourd’hui Sourie) et dont la vraie source est Phiala, auprès du mont Liban. […] macchabée (Judas), pontife des juifs, un des plus zélés qu’ils aient eus pour le culte du vrai Dieu, et tout à la fois un de leurs plus grands généraux. […] On prétend aussi que c’est à Mayence qu’un moine, cordelier, originaire, de Fribourg, et nommé Bertod Schwarts, mais dont le vrai nom était Constantin Ancklitzen, inventa en 1280 la poudre à canon et les armes à feu. […] -C., ce prince impie et blasphémateur du saint nom du vrai Dieu, étant entré, avec une armée formidable, dans la Judée, s’empara de plusieurs villes, dont il fit passer les habitants au fil de l’épée, et fut ensuite camper à quelques lieues de Jérusalem, qu’il avait dessein d’assiéger et de réduire en cendres.
1º Une loi défend de couronner aucun citoyen chargé d’une administration quelconque, avant qu’il ait rendu ses comptes, et Démosthène se trouve dans le cas de la loi ; Ctésiphon a donc évidemment violé la loi ; 2º Une autre loi ordonne que le décret de couronnement soit proclamé dans le sénat, et jamais ailleurs ; et le décret de Ctésiphon devait l’être au théâtre, seconde infraction ; 3º Enfin, et c’est ici le vrai but d’Eschine, et le fond de toute la cause : le décret porte que la couronne est décernée à Démosthène, pour prix des services qu’il a rendus à l’état, et Eschine s’engage à prouver qu’il n’a jamais fait que du mal à la république. […] Ces moyens, qui ne sont ceux ni de la raison ni de la justice, devaient être ceux d’Eschine ; et l’on ne peut que le plaindre d’avoir déployé tant de vrai talent dans une si mauvaise cause.
« Les pierres bien taillées, dit Cicéron, s’unissent d’elles-mêmes sans le secours du ciment. » Et il dit vrai ; seulement, elles ne s’unissent ainsi que dans les constructions romaines, c’est-à-dire dans ces écrits profondément et énergiquement médités, où le sujet se développe franchement, où les idées s’attirent et se balancent comme les corps dans l’univers de Newton. […] S’il est vrai que l’on ait fait cette fameuse allée de Moscou à Pétersbourg, le voyageur doit périr d’ennui, renfermé entre les deux rangs de cette allee….
Connaissez-vous rien de plus grand que l’antithèse de Socrate s’adressant à ses juges : « Maintenant retirons-nous, moi pour mourir, et vous pour vivre ; » rien de plus touchant que celle d’Hérodote : « Préférez toujours la paix à la guerre ; car pendant la paix, les enfants ensevelissent leurs pères, et pendant la guerre, ce sont les pères qui ensevelissent leurs enfants ; » rien de plus gracieux que celle de Quinault : Vous juriez autrefois que cette onde rebelle Se ferait vers sa source une roule nouvelle, Plus tôt qu’on ne verrait votre cœur dégagé : Voyez couler ces flots dans cette vaste plaine, C’est le même penchant qui toujours les entraîne ; Leur cours ne change point, et vous avez changé… L’antithèse est la vraie expression du sentiment, toutes les fois que l’esprit est tellement frappé d’un contraste qu’il ne peut le rendre d’une autre manière. […] Son monologue est peut-être un peu long, mais il est vrai et naturel, Puisque son père est l’offensé, Et l’offenseur le père de Chimène.
Dieu seul nous connaît, et nous ne nous connaissons pas nous-mêmes : nos penchants nous séduisent ; nos préjugés nous entraînent ; le tumulte des sens fait que nous nous perdons de vue : tout ce qui nous environne nous renvoie notre image ou adoucie ou changée ; et il est vrai que nous ne pouvons nous choisir à nous-mêmes un état sans nous méprendre, parce que nous ne nous connaissons pas assez pour décider sur ce qui nous convient : nous sortons même des mains de la souveraineté et de la sagesse divine ; nous devenons à nous-mêmes nos guides et nos soutiens ; semblables au prodigue de l’Évangile, en forçant le père de famille de laisser à notre disposition et à notre caprice les dons et les talents dont il voulait lui-même régler l’usage, nous rompons tous les liens de dépendance qui nous liaient encore à lui, et au lieu de vivre sous la protection de son bras, il nous laisse errer loin de sa présence au gré de nos passions, dans des contrées étrangères1. […] Elle seule est la lumière de notre esprit, la règle de notre cœur, la source des vrais plaisirs, le fondement de nos espérances, la consolation de nos craintes, l’adoucissement de nos maux, le remède de toutes nos peines ; elle seule est la source de la bonne conscience, la terreur de la mauvaise, la peine secrète du vice, la récompense intérieure de la vertu ; elle seule immortalise ceux qui l’ont aimée, illustre les chaînes de ceux qui souffrent pour elle, attire des honneurs publics aux cendres de ses martyrs et de ses défenseurs, et rend respectables l’abjection ou la pauvreté de ceux qui ont tout quitté pour la suivre ; enfin, elle seule inspire des pensées magnanimes, forme des âmes héroïques, des âmes dont le monde n’est pas digne, des sages seuls dignes de ce nom.
Je ne sais pas trop si je réussis bien ; mais au moins est-il vrai que ni joie ni douleur n’émoussèrent ma curiosité, et qu’en prenant bien garde à conserver toute bienséance, je ne me crus pas engagé par rien au personnage douloureux. […] Ramsay, élève de ce célèbre archevêque, m’a écrit ces mots : « S’il était né en Angleterre, il aurait développé son génie, et donné l’essor sans crainte à ses principes, que personne n’a connus. » Citons encore M. de Sacy : « Le Télémaque est le livre d’un grand poëte, d’un sage, d’un homme de génie, auquel a manqué pourtant l’une des plus précieuses qualités : la candeur, la vraie simplicité d’âme, une certaine naïveté de bon sens, qui fera le charme éternel d’Homère et de Bossuet.
un vrai charnier. […] On fait une enquête et, sur quelques indices révélateurs, le vrai coupable est arrêté.
Ils doivent toujours être vrais, naïfs, sincères, ingénus, éloignée de toute espèce de dissimulation, d’imposture et de trahison. […] Gessner, il est vrai, sortant de la voie tracée par les anciens, est allé chercher dans le sentiment de la famille et de la religion des ressources nouvelles ; mais, disciple d’une religion qui dessèche le cœur, il n’a pu puiser aux sources vives et abondantes, aux trésors de piété que nous offre l’Église catholique.
Je ne crains pas de dire que c’est la seule philosophique et, par conséquent, la seule vraie que l’antiquité nous ait transmise. […] Il est vrai que les auteurs qui exposent en vers quelque point de médecine ou de physique reçoivent d’ordinaire cette qualification ; mais, entre Homère et Empédocle, il n’y a de commun que l’emploi du mètre. […] Cela est bien un signe, mais un signe réfutable, lors même que l’énoncé serait vrai, car l’on ne peut en tirer un syllogisme. […] Si l’on disait, par exemple : « Un tel a la fièvre, car sa respiration est précipitée », ce serait réfutable, lors même que le fait énoncé serait vrai, car il peut arriver que l’on soit oppressé sans avoir la fièvre. […] Ainsi, telle loi écrite n’est pas une loi, car elle ne remplit pas la fonction de la loi ; le juge est comme le vérificateur des monnaies, et a pour mission de discerner le faux droit du vrai.
Il est vrai, s’il m’eût cru, qu’il n’eût point fait de vers : Il se tue à rimer ; que n’écrit-il en prose ? […] « La fausse grandeur est farouche et inaccessible : comme elle sent son faible, elle se cache, ou du moins ne se montre pas de front, et ne se fait voir qu’autant qu’il faut pour imposer, et ne paraître point ce qu’elle est, je veux dire, une vraie petitesse. […] Il prodigua les récompenses à de lâches courtisans et à de vils adulateurs ; et dans une si grande supériorité de vrai mérite, il fut susceptible de petites jalousies et de vanité pour les talents les plus médiocres.
La vraie satire attaque les vices généraux de la-société, frappe le ridicule sans avilir les personnes, flétrit le mal, le préjugé, l’erreur, sans sortir des bornes des convenances, sans blesser le goût ni la pudeur.
» Ainsi donc, César, vos exploits seront, il est vrai, célébrés non seulement dans notre langue et dans nos annales, mais dans les langues et dans les annales de tous les peuples ; et vos louanges seront à jamais répétées par les âges futurs. […] » Or, prenez garde que si toutes vos grandes actions doivent aboutir à laisser la république dans l’état où elle est, vous n’ayez plutôt excité l’admiration, que mérité la véritable gloire, s’il est vrai que celle-ci consiste à laisser après soi le souvenir du bien qu’on a fait aux siens, à la patrie et au genre humain.
Parce qu’on sait que depuis peu j’aime les vers, on m’en apporte de toutes les façons. » Le maréchal, après avoir lu, dit au Roi : « Sire, Votre Majesté juge divinement de toutes choses5 ; il est vrai que voilà le plus sot et le plus ridicule madrigal que j’aie jamais lu. » Le roi se mit à rire, et lui dit : « N’est-il pas vrai que celui qui l’a fait est bien fat ?
Il fixe donc les bornes, au delà desquelles la voix, pour toute oreille anglaise, n’est plus que du bruit ; mais, dit-il encore : « Un orateur français se ferait entendre de plus loin, sa prononciation étant plus distincte et plus ferme. » Ce que Wren a dit de la parole orale me semble encore bien plus vrai de cette parole bien autrement pénétrante qui retentit dans les livres. […] Victor Hugo sur le rôle de la France dans le monde ; « Nous pouvons le dire avec calme, et nous n’avons pas besoin de hausser la voix pour une chose si simple et si vraie, la France est aussi grande aujourd’hui qu’elle l’a jamais été.
Quel parti sublime le même orateur a tiré, dans un autre discours, de ces mots si simples, si vrais et si profonds en même temps : vanitas vanitatum, et omnia vanitas .
Ce n’est pas assez que le langage soit vrai et qu’il exprime d’une manière précise nos pensées et nos sentiments ; ce n’est pas même assez qu’il soit correct et suive en tous points les règles de la grammaire.
Les alchimistes, malgré leurs chimères, ont été les vrais ancêtres des chimistes.
Oui, ma fille, il est vrai qu’un père est toujours père7 : Rien n’en peut effacer le sacré caractère ; Je porte un cœur sensible, et vous l’avez percé. […] Don Diègue, il est vrai, n’a pas le temps d’éprouver les alarmes qui troublent le cœur du vieil Horace, et qui trahissent malgré lui sa tendresse paternelle ; car dans le Cid, la vengeance suit de près l’outrage : don Diègue ne peut pas rester déshonoré, même pendant une heure ; l’orgneil espagnol ne supporterait pas cette attente, et Corneille se reprocherait de laisser reparaître les cheveux blancs de ce vieillard avant qu’ils soient vengés. […] Sa langue est la vraie langue du grand Corneille.
Mais mettez la vérité sous le patronage d’un grand nom, d’une autorité imposante, elle ne sera pas plus vraie, sans doute, mais elle sera plus vraisemblable, et n’aura pas à vaincre, avec l’erreur, la vanité et l’envie. […] La rhétorique, comme la logique, peut comparer le sujet ou l’idée à traiter à cette campagne dont parle Condillae, que l’on embrasse, il est vrai, d’un coup d’œil, mais que l’on ne peut ni bien connaître soi-même, ni expliquer aux autres, si, semblable à des hommes en extase, on continue de voir à la fois cette multitude d’objets différents, sans étudier chaque partie l’une après l’autre.
Il n’en est pas moins vrai pourtant que si le maître de philosophie est un personnage burlesque, ce qu’il dit n’a rien de ridicule73. […] Si ce principe est vrai, l’a serait la plus euphonique, comme elle est la plus sonore des voyelles ; et, dans le fait, n’en est-il pas ainsi ?
La narration oratoire diffère de la narration historique ; celle-ci ne recherche que le vrai ; l’autre doit être faite en vue de la cause que l’on défend : sens détruire la vérité, elle appuie sur les circonstances favorables, et glisse légèrement sur celles qui pourraient nuire. […] C’est ici qu’il faut appeler à son aide la dialectique, savoir démêler le faux du vrai, découvrir les sophismes déguisés sous les fleurs de l’éloquence.
Sans doute, il est vrai que Montaigne risque parfois de nous conduire à l’indifférence, qu’il étourdit la raison, qu’il l’humilie et la décourage. […] Ils ont la jeunesse4 et les forces en la main, et par consequent le vent et la faveur du monde ; et receoivent avec mocquerie ces mines fieres et tyranniques d’un homme qui n’a plus de sang ny au cœur ny aux veines ; vrais espovantails de cheneviere5.
Si votre pensée est vraie, si elle est sage, on la recevra avec respect, comme tout ce qui est beau et bon, même lorsque vous l’exprimerez sans art ; c’est déjà quelque chose ; mais elle instruira, elle plaira, elle touchera, si vous avez suivi, en l’exposant, les préceptes de la Rhétorique, et votre triomphe sera plus complet.
Où sont les vrais savants, les savants un peu célèbres, qui, avant de le devenir, n’aient eu l’esprit suffisamment orné des connaissances littéraires ?
C’est pourtant vrai, mais oubliez bien vite que je vous l’ai dit ; ne vous souvenez que d’une chose : Amour, tu perdis Troie, — et passons à l’apostrophe. […] « Notre langue, dit-il, est trop sévère sur ce point ; elle ne permet que des inversions douces ; au contraire, les anciens facilitaient par des inversions fréquentes les belles cadences, la variété et les expressions passionnées ; les inversions se tournaient en grandes figures, et tenaient l’esprit suspendu dans l’attente du merveilleux. » Tout cela est vrai, mais c’est une nécessité des langues analytiques, qu’il est difficile et hasardeux de faire fléchir ; j’ai dit pourquoi.
La plus grande hauteur de pensée et de style constitue le sublime, qui est en dehors des préceptes de l’art, et qu’on peut définir, en littérature, l’expression vraie de tout sentiment et de toute idée qui élève l’homme au-dessus de lui-même. […] La métaphore, pour être bonne, doit être vraie, lumineuse, noble, naturelle, préparée, soutenue.
Cela a été vrai de tous les temps ; et il serait bon que l’on se rappelât généralement que cela n’a pas cessé de l’être aujourd’hui.
Ces deux qualités découlent du naturel et du vrai, c’est-à-dire de l’espèce de bonne foi ingénue et crédule avec laquelle l’auteur expose son récit.
A certaines vérités rudes, mais tempérées par la bonhomie et la belle humeur, on reconnaît le roi qui fait fi de la rhétorique, porte l’épée au côté, sait mener son monde et le ranger à l’obéissance, est passé maître dans l’art de gagner les esprits et de séduire les plus récalcitrants, possède l’expérience des hommes, ne dédaigne pas la ruse quand la loyauté serait peine perdue, et mêle l’adresse aux bons propos, à l’indulgence, à une bonté vraie quoique toujours très clairvoyante.
Nous avons donc toujours recherché avec soin le but moral de la poésie en général et de chaque genre en particulier, persuadé que l’éducation, comme le dit si justement le savant Évêque d’Orléans, doit former l’esprit à l’intelligence du vrai, le cœur à l’amour du beau, et la vie entière à la pratique du bien.
Mais la vraie éloquence, l’éloquence politique, celle qui, dans les tribunes d’Athènes et de Rome, avait exercé la censure de l’administration publique, cette éloquence, gardienne et protectrice du bien public, était destinée à ne reparaître jamais, ou à faire payer bien cher sa résurrection momentanée.
Le discours éloquent que nous parcourons est terminé par un morceau de la sensibilité la plus vraie sur la mort de M. de Vauvenargues, jeune homme qui annonçait une âme forte, et qui, bien dirigé, eût donné peut-être aux lettres et à la philosophie un second Pascal.
Les modèles, il est vrai, se sont multipliés, et nous sommes assez riches aujourd’hui pour nous dispenser de recourir aux anciens.
Mais il y a six jours que je ne cours plus, et je ne suis pas moins fatigué ; cela me fait voir que mon mal est d’être éloigné de vous, et que ma plus grande lassitude est que je suis las de ne vous point voir1 ; et cela est si vrai, que si je n’avais point d’autres affaires que celles de Florence, je crois que je m’en retournerais d’ici ; oui, je n’aurais pas le courage de passer outre, si je n’avais à solliciter votre procès de Rome.
Cela fut vrai, surtout de l’ancien régime, celui du privilège.
Vous, Monsieur le Général en chef, qui, par votre naissance, approchez si près du trône, et êtes au-dessus de toutes les petites passions qui animent souvent les ministres et les gouvernements, êtes-vous décidé à mériter le titre de bienfaiteur de l’humanité entière3, et de vrai sauveur de l’Allemagne ?
L’autre anime nos cœurs, enflamme nos désirs, Et même en nous trompant, donne de vrais plaisirs : Mais aux mortels chéris à qui le ciel l’envoie, Elle n’inspire point une infidèle joie ; Elle apporte de Dieu la promesse et l’appui ; Elle est inébranlable et pure comme lui. […] « On dirait que la versification n’est pour lui qu’une liberté de plus, et qu’il a trouvé dans ce genre la vraie forme de sa pensée.
La nature, il est vrai, est la source principale du style figuré ; elle enseigne l’usage des figures. […] En voici quelques-unes : Je suis jeune, il est vrai ; mais aux âmes bien nées La valeur n’attend point le nombre des années. […] L’hypothèse ou supposition est une figure par laquelle on imagine, on suppose comme vraies ou comme possibles des circonstances, des situations dont on tire des inductions favorables. […] L’hypotypose peint les objets dont on parle avec des couleurs si vives et des images si vraies, qu’elle les met pour ainsi dire sous les yeux. […] Il offre une image très naturelle et très vraie : d’abord, nous voyons un rocher qui domine la plaine ou la montagne ; portant plus haut les regards, nous rencontrons la cime du rocher ; en les élevant plus haut encore, nous voyons le berger sur cette cime.
Oui, si les gens sensés, les seuls dont l’opinion puisse être de quelque poids à mes yeux, ont jugé cet ouvrage avec quelque indulgence ; s’ils l’ont distingué des autres compilations du même genre, c’est que mon plan ne leur a point échappé ; c’est qu’ils ont retrouvé, sans doute, à chaque page, à chaque ligne de ce Cours, l’intention bien prononcée de ramener les jeunes gens à la vertu, en les rappelant à l’étude et a l’admiration du beau et du vrai, et de leur prouver qu’il ne peut y avoir ni génie, ni sensibilité sans vertus, comme il ne peut y avoir rien de solide dans le talent, sans les mœurs et la conduite.
Chez eux, un philosophe était un ami vrai de la sagesse, un partisan naturel de l’ordre et des lois, et non point un empesé déclamateur de vérités triviales, et bien moins encore un frondeur cynique de tout ce qui était l’objet de la croyance ou du respect public.
) Boileau, il est vrai, ne parle pas tout à fait aussi nettement que le laisserait croire cette habile citation.
C’est ce qui nous explique pourquoi l’école érudite eut gain de cause, en dépit des bons esprits qui réclamaient en faveur de la tradition populaire, malgré Ramus, entre autres, qui disait : « La vraie doctrine n’est point es-auditoires des professeurs hébraïques, grecs ou latins de l’Université de Paris ; elle est au Louvre, au Palais, aux halles, en grève, à la place Maubert. » Au siècle suivant, en pleine Académie, Bossuet devait aussi proclamer l’usage « le grand-maître des langues » ; et Malherbe renvoyer les Pindarisans et les Latinisans « à l’école des crocheteurs du port à foin ». […] Aussi, les vraies fautes de français sont-elles les maladresses qui rendent le discours pénible ou obscur. […] Aussi, la prose seule représente-t-elle à cette époque la vraie mesure de l’esprit français.
Conseils à la jeunesse 1 Jeunes élèves, Au milieu des agitations publiques, vous avez vécu tranquilles et studieux, renfermant dans l’enceinte de nos écoles vos pensées comme vos travaux, uniquement occupés de vous former à l’intelligence et au goût du beau et du vrai.
Saint-Marc Girardin est d’être un enseignement sérieux et vrai ; le professeur ne se compose pas pour son auditoire ; il se donne à lui tel qu’il est.
Cette description de l’impalpable et de l’invisible est un vrai tour de force.
combien de vraies vertus contestées !
car c’est toujours là qu’il en faut revenir, pour avoir en tout genre l’exemple et le modèle du vrai beau ; et quoique de nos jours même on ait prostitué un talent enchanteur, et justement célèbre jusqu’alors, pour essayer d’avilir jusqu’au mérite poétique et littéraire des livres saints,40 il n’en reste pas moins vrai que c’est là, et là seulement que la poésie est constamment un langage céleste, quelque sujet qu’elle traite, et qu’Homère et Pindare sont les seuls qui puissent rivaliser Moïse et les prophètes, par l’élévation de leur génie et la majesté de l’expression. […] L’antithèse n’est donc pas toujours une vaine affectation, un jeu de mots aussi froid que puéril ; et quelles dissertations, quels raisonnements nous auraient donné de la nature et de l’état de l’homme une idée aussi juste, que ce rapprochement sublime des idées les plus grandes opposées aux idées du néant et de l’abjection la plus complète ; et tout cela est vrai, parce que l’homme est tel, en effet, qu’Young vient de le peindre.
« Son dessein ne peut se faire sentir que par la continuité du fil, par la dépendance harmonique des idées, par un développement successif, une gradation soutenue, un mouvement uniforme, que toute interruption détruit ou fait languir. » Ce discours de Buffon est, ce me semble, un admirable commentaire des quarante-cinq premiers vers si vrais et si féconds de la Poétique d’Horace. […] Rousseau au comte du Luc comme le vrai modèle de la marche de l’ode ; pour l’ensemble et le style il ne connaît rien de supérieur dans notre langue.
Nous voulons parler de Philippe de Comines (1445-1509), esprit robuste qui devance les temps, politique sage comme l’expérience, moraliste trop accommodant, mais d’autant plus vrai dans le récit et l’appréciation des faits qu’il est moins sévère sur les principes, et confond trop volontiers le juste avec l’utile. […] Il est plus vrai de dire que la nature ne procède jamais par coups de théâtre, et brusques surprises.
Et quand il serait vrai que Citron3, ma partie, Aurait mangé, messieurs, le tout ou bien partie Dudit chapon : qu’on mette en compensation Ce que nous avons fait avant cette action4. […] Demander, c’est recevoir, quand on demande les vrais biens.
Les vraies conquêtes, les seules qui ne donnent aucun regret, sont celles que l’on fait sur l’ignorance. […] La vraie puissance de la République française doit consister désormais à ne pas permettre qu’il existe une seule idée nouvelle qu’elle ne lui appartienne2.
« C’était dans le Liban, il est vrai, mais vous, c’est partout. […] S’il m’était permis de raconter vos efforts, vos veilles, votre dévouement de toutes les heures aux intérêts sacrés dont vous êtes les dépositaires, j’étonnerais certainement les esprits superficiels qui considèrent le noble métier des lettres comme une distraction élégante, mais en même temps j’enflammerais d’une sainte ardeur tous les jeunes courages impatients de lutte dédaigneux de la fortune sans la gloire, chastes amants des beautés idéales, serviteurs désintéressés du vrai !
Son devoir n’est pas de persuader aux juges que ce qu’il dit est bon et utile ; mais de les convaincre que ce qu’il avance est juste et vrai.
Cette correction dans la représentation de l’objet inanimé, est l’esprit des arts de notre temps : elle annonce la décadence de la haute poésie et du vrai drame, etc. » (Chateaubriand, Mémoires d’Outre-Tombe, IVe vol., 1802.)
À dire le vrai, où trouvera-t-on un poëte qui ait possédé à la fois tant de grands talents, tant d’excellentes parties : l’art, la force, le jugement, l’esprit ?
Inutile de faire remarquer que la raison n’est pas non plus le vrai principe de la poésie ; car cette faculté, qui veut tout peser, tout analyser, ne s’élève pas assez au-dessus des idées positives et du monde matériel pour fournir l’expression du beau idéal.
Je vous ai montré par des expériences sensibles les vraies et les fausses maximes par lesquelles on peut régner. […] « Craignez les Dieux, ô Télémaque ; cette crainte est le plus grand trésor du cœur de l’homme ; avec elle, vous viendront la justice, la sagesse, la paix, la joie, les plaisirs purs, la vraie liberté, la douce abondance, la gloire sans tache. […] Quant à moi, je voudrais, si cela est vrai, mourir plusieurs fois, pour jouir de cette félicité. […] Aujourd’hui, ce sont des esclaves, il est vrai, et non des nations vaincues, qu’on veut incorporer ! mais en vérité, nous ne connaissons plus le vrai sens des mots.
Tant il est vrai que tout meurt en lui, jusqu’à ces termes funèbres par lesquels on exprimait ses malheureux restes ».
. — Il est vrai que du nombre de ces sortes d’infidélités, on en pourrait excepter son goût pour les pierres, etc ».
Cette poésie antique était la plus vraie et la plus complète ; c’était un cri d’amour et de reconnaissance envers Dieu, un transport d’admiration pour des vertus héroïques ou des actions sublimes ; elle fut le plus ancien de tous les arts, le produit de l’imagination et de l’inspiration réunies.
Ton œil noir, de bonne heure attaché sur le ciel, Y chercha du vrai beau la divine substance.
À ce morceau si grave, si majestueux, nous en ferons succéder un non moins grave, il est vrai, dans son genre, mais dont le sujet est tout à fait différent.
Comparer Molière distinguant la vraie et la fausse dévotion (Même Recueil.)
L’honneur de contredire a pour lui tant de charmes, Qu’il prend contre lui-même assez souvent les armes ; Et ses vrais sentiments sont combattus par lui Aussitôt qu’il les voit dans la bouche d’autrui2. […] En un lieu, l’autre jour, où je faisais visite, Je trouvai quelques gens d’un très-rare mérite3, Qui, parlant des vrais soins d’une âme qui vit bien, Firent tomber sur vous, madame, l’entretien.
Il en conclut donc que, pour ramener les esprits aux vrais principes et pour faire renaître les beaux jours de l’éloquence, il faut en revenir à la simplicité des mœurs antiques, à l’étude des grands maîtres, et faire enfin ce qu’ils avaient fait eux-mêmes, si l’on veut parvenir à s’illustrer comme eux.
Il est vrai qu’il ne s’est guère arrêté que sur celui de Marc-Aurèle, la plus passable des productions de Thomas, et la moins infectée de tous les défauts que nous venons de relever, mais bien au-dessous cependant des louanges qu’on lui prodigua dans le temps.
Boullée, qu’il sera bon, il est vrai, de contrôler par ce que le duc de Saint-Simon nous apprend de l’illustre chancelier.
« Voilà un étrange homme, dit le roi, qui s’imagine qu’il n’est pas plus beau d’être brûlé que d’être prisonnier. » Un autre garde, nommé Rosen, s’avisa de dire que la maison de la chancellerie, qui n’était qu’à cinquante pas, avait un toit de pierres, et était à l’épreuve du feu, qu’il fallait faire une sortie, gagner cette maison et s’y défendre. « Voilà un vrai Suédois !
On juge bien qu’étant à telle école, Point ne manquait du don de la parole L’oiseau disert : hormis dans les repas ; Tel qu’une nonne, il ne déparlait pas ; Bien est-il vrai qu’il parlait comme un livre, Toujours d’un ton confit en savoir-vivre.
Exercez-vous à bien débiter ces vers, en vrai charlatan.
Du troupeau qu’il gouverne il est le vrai berger. […] On l’appelait l’académie silencieuse, et il n’était point en Perse de vrai savant qui n’eût l’ambition d’y être admis. […] Il parut avec cet air simple et modeste, qui annonce presque toujours le vrai mérite. […] Est-il vrai nue j’ai vaincu, que je l’ai forcé à se cacher dans les places fortes, que je vous ai enrichis ? […] Callidore, il est vrai, allie la force de la jeunesse à la maturité de l’âge ; il peut encore être utile à la patrie.
L’harmonie en est toujours moins belle que celle des vraies stances.
Elle seule est la lumière de notre esprit, la règle de notre cœur, la source des vrais plaisirs, le fondement de nos espérances, la consolation de nos craintes, l’adoucissement de nos maux, le remède de toutes nos peines ; elle seule est la source de la bonne conscience, la terreur de la mauvaise, la peine secrète du vice, la récompense intérieure de la vertu ; elle seule immortalise ceux qui l’ont aimée, illustre les chaînes de ceux qui souffrent pour elle, attire des honneurs publics aux cendres de ses martyrs et de ses défenseurs, et rend respectables l’abjection ou la pauvreté de ceux qui ont tout quitté pour la suivre ; enfin, elle seule inspire des pensées magnanimes, forme des âmes héroïques, des âmes dont le monde n’est pas digne, des sages seuls dignes de ce nom.
Le roi Louis est un vrai sage, Et du trône qu’il a quitté J’aime qu’il vienne faire hommage A l’humble et pauvre liberté.
Par un art aussi simple qu’ingénieux, vous nous montrez comment toute la Bible, déployant le pathétique du sensible, et faisant briller à nos yeux la splendeur du vrai, est un élan poétique du cœur tout ensemble et de la raison ; bien mieux, vous nous montrez comment tous les genres de poésie trouvent leurs modèles dans les Livres saints : l’Ode, dans les chants de Moïse et de Débora ; l’Épithalame, dans le Cantique des cantiques et dans le Psaume Eructavit cor meum verbum bonum ; l’Élégie, dans les plaintes sublimes de Job et dans les Lamentations de Jérémie ; le Poème didactique, dans les Proverbes et dans l’Ecclésiaste ; la Pastorale, dans Ruth et dans Tobie, etc.
Je suis jeune, il est vrai ; mais aux âmes bien nées La valeur n’attend point le nombre des années3. […] Dis vrai : je la connais, et ceux qui l’on fait naître ; Son père est mon ami.
Son cou élevé et sa poitrine relevée et arrondie semblent en effet figurer la proue du navire fendant l’onde ; son large estomac en représente la carène1 ; son corps, penché en avant pour cingler, se redresse à l’arrière et se relève en poupe ; la queue est un vrai gouvernail ; les pieds sont de larges rames, et ses grandes ailes demi-ou-vertes au vent et doucement enflées sont les voiles qui poussent le vaisseau vivant, navire et pilote à la fois. […] Mais à dire le vrai, il en est des orateurs comme des poëtes qui font des élégies ou d’autres vers passionnés.
Il porte, il est vrai, la richesse, en ce genre, jusqu’à la prodigalité ; mais qui pourrait lui faire un crime, ou même un reproche, d’un défaut qui devient à chaque instant pour nous la source d’un nouveau plaisir !
Les vrais artistes demandent au moins le second, à défaut du dernier, le plus énergique de tous.
J’admire et je loue de plus en plus votre sagesse ; quoiqu’à vous dire le vrai, je sois fortement touchée de cette impossibilité, j’espère qu’en ce temps-là nous verrons les choses d’une autre manière ; il faut bien l’espérer, car, sans cette consolation, il n’y aurait qu’à mourir.
Ne me rends pas un honneur que je n’ai pas mérité, à moi qui n’en voulus jamais rendre qu’au vrai mérite.
A te dire le vrai, cher marquis, il m’assomme : Notre cerf relancé va passer à notre homme, Qui, croyant faire un coup de chasseur fort vanté, D’un pistolet d’arçon qu’il avait apporté Lui donne justement au milieu de la tête, Et de fort loin me crie : « Ah !