Du sein du plus furieux fanatisme3, la plus haute sagesse se fit entendre, et la simplicité des plus héroïques vertus honora le plus vil 4de tous les peuples. La mort de Socrate philosophant tranquillement avec ses amis est la plus douce5 qu’on puisse désirer ; celle de Jésus expirant dans les tourments, injurié, raillé, maudit de tout un peuple, est la plus horrible qu’on puise craindre.
Il est bon de savoir quelque chose des mœurs de divers peuples, afin de juger des nôtres plus sainement, et que nous ne pensions pas que tout ce qui est contre nos modes soit ridicule et contre raison, ainsi qu’ont coutume de faire ceux qui n’ont rien vu3. […] En sorte que le plus grand profit que j’en retirais était que, voyant plusieurs choses qui, bien qu’elles nous semblent fort extravagantes et ridicules, ne laissent pas d’être communément reçues et approuvées par d’autres grands peuples, j’apprenais à ne rien croire trop fermement de ce qui ne m’avait été persuadé que par l’exemple et par la coutume ; et ainsi je me délivrais peu à peu de beaucoup d’erreurs qui peuvent offusquer notre lumière naturelle et nous rendre moins capables d’entendre raison.
On dirait de celui-ci qu’il commence par créer le pays, et qu’il a des hommes, des femmes, des enfants en réserve, dont il peuple sa toile comme on peuple une colonie ; puis il leur fait le temps, le ciel, la saison, le bonheur, le malheur qu’il lui plaît.
Et, si ce n’est assez de toute l’Italie, Que l’orient contr’elle à l’occident s’allie ; Que cent peuples, unis des bouts de l’univers, Passent, pour la détruire, et les monts et les mers : Qu’elle-même sur soi renverse ses murailles, Et de ses propres mains déchire ses entrailles ; Que le courroux du ciel, allumé par mes vœux, Fasse pleuvoir sur elle un déluge de feux ! […] Depuis que quelques particuliers se sont asservi la république, c’est pour eux seuls que les rois et les tétrarques paient le tribut ; c’est pour eux que les nations et les peuples versent leurs contributions dans le trésor public. […] Montrez au peuple romain la petite-fille d’Auguste, la veuve de Germanicus ; présentez-lui nos six enfants : le cri de la pitié publique s’élèvera avec la voix des accusateurs ; et ceux qui supposeront des ordres coupables ne trouveront ni croyance ni pardon ».
L’invention de la poésie dramatique n’appartient pas à un seul peuple ; on la rencontre à différents degrés chez toutes les nations. […] L’homme, dans ses plaisirs, ne recherche pas toujours le rire et la joie ; il se plait encore, et plus vivement peut-être, au spectacle de la douleur ; il aime les émotions de la terreur et de l’effroi, qui lui font verser des larmes : c’est ainsi que les enfants aiment le merveilleux, le terrible, les contes à faire peur ; que certains peuples ont recherché les combats de gladiateurs et d’animaux. […] La tragédie romantique est née spontanément chez les peuples _modernes, à l’époque de la renaissance du théâtre.
Le peuple fut aussitôt convoqué ; le sénat s’assembla ; la royauté fut abolie ; les Tarquins furent chassés de Rome ; le gouvernement républicain fut établi, et Brutus fut nommé consul avec Lucius Tarquinius Collatinus, mari de Lucrèce.
Ils ne gagnent pas même les bonnes grâces du peuple, comme ils en avaient l’espoir19. […] Ainsi, les Pélasges, les Argiens, les Doriens, peuples particuliers de la Grèce, se prennent pour tous les Grecs chez les poètes anciens. […] Cic. — Concilium, réunion, assemblée d’un peuple pour délibérer. […] Concilium primorum civium. — Concio (de ciere cum), assemblée du peuple ou des soldats. […] Sponsio n’exigeait le consentement ni du sénat, ni du peuple ; le consentement des généraux suffisait.
Tels sont les mots, forêt, peuple, armée, qui font concevoir plusieurs arbres, plusieurs hommes, plusieurs soldats réunis. […] Les peuples sont heureux, quand un seul les gouverne. Y, en, et les sont pronoms, parce qu’ils sont mis, les deux premiers pour île, et le troisième pour peuples. […] Mais si je dis : le soleil brille sur nos contrées ; les arts fleurissent chez les peuples policés ; votre frère est parti pour la campagne ; j’exprimerai, par ces mots, sur, chez, pour, les rapports qu’il y a entre le soleil et nos contrées, les arts et les peuples policés, votre frère et la campagne.
Le style des peuples varie, comme les climats, les productions du sol, le gouvernement, les religions, les mœurs : ainsi les chants sauvages du barde Ossian ne ressemblent pas aux chants naïfs et sublimes du chantre de Troie ; le style d’un habitant du Nord est empreint d’une autre teinte que le style d’un habitant du Midi ; le Français du moyen fige ne parle pas comme le Français d’aujourd’hui. La couleur locale consiste donc à emprunter les descriptions et les formes des discours qui entrent dans le récit, de la nature du climat et des habitudes du peuple chez lequel s’est passé le fait que l’on raconte. » Comme la couleur locale est un des cachets les plus précieux d’une bonne narration, nous présentons les deux sujets suivants aux jeunes gens ou aux jeunes personnes pour qu’ils s’exercent on ce genre ; et lorsque leur travail sera terminé, ils pourront lire avec fruit et comparer avec leurs compositions ces deux narrations qu’ils trouveront développées dans le deuxième volume. […] Dans tous les temps et chez tous les peuples, la piété filiale a été en vénération. […] Il est tout ouvert dehors par de grandes arcades, et en dedans ne sont autour que de grands sièges, où tout le peuple s’asseye pour voir les combats des bêtes et des gladiateurs.
Dépendante du génie de chaque langue, de sa constitution logique et prosodique, de son accent propre, la versification offre des différences notables chez les différents peuples. […] En effet, la rime est tout simplement une harmonie, que le sentiment musical, inné chez tous les peuples, a inventée parmi les nations modernes, pour remplacer la merveilleuse variété et la mélodieuse cadence que le mélange des syllabes longues et brèves donnait aux rhythmes poétiques des anciens. […] Donnez-nous, dit le peuple, un roi qui se remue. […] : Venez, nations arrogantes, Peuples vains, et voisins jaloux, Voir les merveilles éclatantes Que sa main opère pour nous.
Dans tous les cas, il est rare que les écrivains suffisent pour pénétrer bien avant dans l’intimité, en quelque sorte, d’un peuple. […] Un exemple seulement pour montrer que d’idées et quelle variété d’idées et par là même d’expressions fait naître l’observation approfondie du caractère d’un peuple, modifié par l’opinion dominante, religieuse ou politique, de l’époque.
Ces flambeaux, ce bûcher, cette nuit enflammée, Ces aigles, ces faisceaux, ce peuple, cette armée, Cette foule de rois, ces consuls, ce sénat, Qui tous de mon amant empruntaient leur éclat ; Cette pourpre, cet or, que rehaussait sa gloire, Et ces lauriers encor témoins de sa victoire : Tous ces yeux qu’on voyait venir de toutes parts Confondre sur lui seul leurs avides regards… Dans le sac de Troie, Andromaque ne voit que Pyrrhus, le suit partout des yeux, et à mesure qu’elle le suit, les objets se lèvent en quelque sorte, mais vagues et confus, autour du meurtrier d’Hector, dont les traits seuls sont fermes et bien accusés : Songe, songe, Céphise, à cette nuit cruelle Qui fut pour tout un peuple une nuit éternelle ; Figure-toi Pyrrhus, les yeux étincelants, Entrant à la lueur de nos palais brûlants, Sur tous mes frères morts se faisant un passage, Et de sang tout couvert, échauffant le carnage.
Vous apercevez cà et là quelques bouts de voies romaines, dans des lieux où il ne passe plus personne ; quelques traces desséchées des torrents de l’hiver : ces traces, vues de loin, ont elles-mêmes l’air de grands chemins battus et fréquentés, et elles ne sont que le lit désert d’une onde orageuse qui s’est écoulée comme le peuple romain. […] Le rossignol, à mon sens, n’est pas le premier, mais le seul, dans le peuple ailé, à qui l’on doive ce nom.
Les peuples, comme les individus, changent de traits et de caractère aux différents âges de leur vie. […] Un homme du peuple a été témoin d’une scène qui a profondément remué les rudes fibres de son être, d’une lutte par exemple, d’un meurtre, d’un suicide.
Le peuple de Dieu, dont la poésie a toujours été religieuse, grave et sérieuse, n’a jamais eu de poésie dramatique, ni par conséquent de théâtre. […] Ce sentiment, le plus tragique et le plus agissant sur les fortes âmes des peuples de l’antiquité, a ses germes profonds dans le cœur de l’homme. […] Cette opinion peut être celle d’un peuple sans délicatesse, qui ne demande qu’à être ému. […] Le comique noble peint les mœurs des grands, qui diffèrent des mœurs du peuple et de la bourgeoisie moins par le fond que par la forme. […] Le bas comique peint les mœurs du peuple.
— Cependant cette idée si extraordinaire est devenue l’idée de tous les hommes : ce sentiment, qui n’aurait pas dû même trouver un inventeur dans l’univers, a trouvé une docilité universelle parmi tous les peuples. — Ce n’est pas ici une collusion ; car comment ferez-vous convenir ensemble les hommes de tous les pays et de tous les siècles ? Ce n’est pas un préjugé de l’éducation ; car les mœurs, les usages, le culte, qui d’ordinaire sont la suite des préjugés, ne sont pas les mêmes parmi tous les peuples : le sentiment de l’immortalité leur est commun à tous.
Je l’aurais demandé ainsi, parce que j’aurais cru n’être point exposé à voir sortir de ce tribunal un jugement équivoque, sous les yeux d’un peuple éclairé, plein de sagacité, d’esprit et de feu, et qui, toujours plus prompt à blâmer qu’à prodiguer la louange, rendrait chaque magistrat attentif et sévère sur sa façon de prononcer. […] Un homme se croit-il placé au-dessous de son mérite, un peuple a-t-il ou croit-il avoir plus d’esprit que ses ministres, il aime et applaudi, Figaro.
Ce ne sont plus des salons, une cour, un public de cordons bleus, de financiers et de grandes dames, des coteries littéraires ou philosophiques qu’il faut contenter ; c’est la foule, un peuple de quarante millions d’hommes ; encore n’est-ce pas assez dire. […] Une nouvelle littérature commence, qui déjà remplace à peu près et bientôt remplacera entièrement l’âge classique, littérature appropriée à notre temps et à nos mœurs, expression de la démocratie, mobile comme elle, violente dans ses tableaux, hardie ou négligée dans les mots, plus soucieuse du succès actuel que de la renommée à venir, et se résignant de bonne grâce à vivre moins longtemps pourvu qu’elle vive davantage dans l’heure qui passe ; féconde et inépuisable dans ses œuvres, capable de fournir à la consommation de tout un peuple, renouvelant sans cesse ses formes et essayant de toutes, voyant naître et mourir en un jour ses réputations les plus brillantes ; mais aussi riche, plus riche peut-être en talents divers que tous les siècles qui l’ont précédée !
Homère, comme toujours et partout, y serait le premier, le plus semblable à un dieu ; mais derrière lui, et tels que le cortége des trois mages d’Orient, se verraient ces trois poëtes magnifiques, ces trois Homère longtemps ignorés de nous, et qui ont fait, eux aussi, à l’usage des vieux peuples d’Asie, des épopées immenses et vénérées, les poëtes des Indiens et des Persans2. […] accueilleraient les plus ingénieux modernes, les La Rochefoucauld et les La Bruyère, lesquels se diraient en les écoutant : « Ils savaient tout ce que nous savons, et, en rajeunissant l’expérience, nous n’avons rien trouvé. » Sur la colline la plus en vue, et de la pente la plus accessible, Virgile entouré de Ménandre, de Tibulle, de Térence, de Fénelon, se livrerait avec eux à des entretiens d’un grand charme et d’un enchantement sacré : son doux visage serait éclairé de rayons et coloré de pudeur, comme ce jour où, entrant au théâtre de Rome dans le moment qu’on venait d’y réciter ses vers, il vit le peuple se lever tout entier devant lui par un mouvement unanime, et lui rendre les mêmes hommages qu’à Auguste lui-même.
Les langues, en vieillissant, tendent de plus en plus vers l’abstraction et la généralisation, parce que les peuples qui les parlent prennent de plus en plus une tendance philosophique.
D’Aubignac, plus poli que La Mesnardière, avoue qu’il écrit « pour faire connaître au peuple l’excellence de l’art des poëtes et pour lui donner sujet de les admirer, en lui montrant combien il faut d’adresse, de suffisance et de précautions pour achever des ouvrages qui ne donnent à nos comédiens que la peine de les réciter et qui ravissent de joie ceux qui les écoutent. » (Pratique du théâtre, I, 2.
Plutarque dit que les Grecs, ce peuple si sensible, frémissaient de crainte que le vieillard qui devait arrêter le bras de Mérope n’arrivât pas assez tôt.
La Fontaine conclut qu’il ne faut rien attendre de bon du peuple imitateur, et que la pire espèce des imitateurs est celle des auteurs. […] À Rome, Ménénius Agrippa ramenait une partie du peuple mutiné par la fable des Membres et de l’Estomac. […] La forme de l’ode est différente suivant le goût des peuples où elle est en usage. […] Il peuple leurs déserts d’astres étincelants ; Les eaux autour de lui demeurent suspendues ; Il foule aux pieds les nues Et marche sur les vents.
Les sophistes du peuple rhéteur par excellence le conduisent devant l’aréopage, pour qu’il eût à s’expliquer sur sa doctrine. « Athéniens, dit saint Paul, je vois en vous le plus religieux de tous les peuples.
Irai-je, dans une ode en phrases de Malherbe, Troubler dans ses roseaux le Danube superbe, Délivrer de Sion le peuple gémissant, Faire trembler Memphis ou pâlir le croissant, Et, passant du Jourdain les ondes alarmées, Cueillir mal à propos les palmes Idumées ? […] La Mollesse à ce bruit se réveille, se trouble : Quand la Nuit, qui déjà va tout envelopper, D’un funeste récit vient encor la frapper ; Lui conte du prélat1 l’entreprise nouvelle : Au pied des murs sacrés d’une sainte chapelle, Elle a vu trois guerriers, ennemis de la paix, Marcher à la faveur de ses voiles épais : La Discorde en ces lieux menace de s’accroître2 ; Demain avant l’aurore un lutrin va paraître, Qui doit y soulever un peuple de mutins : Ainsi le ciel l’écrit au livre des destins.
Ce mot, qui se prend maintenant en mauvaise part, signifiait homme du peuple, domestique, soldat. […] Og, roi de Basan ou Batanée, à l’est du Jourdain, était d’une taille gigantesque et il fut exterminé avec tout son peuple par Moïse.
2° dans les noms de peuples : Quir-is, ītis ; Samn-is, ītis ; et d’autres noms en is ou en in, dérivés du grec : Delph-is ou in, génitif Delph-īnis ; Salam-in, īnis, etc. […] 3° dans la plupart des noms de peuples anciens, comme Sax-o, ŏnis ; Æthi-ops, ŏpis.
L’éloquence sacrée s’occupe des destinées éternelles des hommes, l’éloquence politique traite des destinées temporelles des peuples. […] Le peuple prosterné sous ces voûtes antiques, Avait du roi-prophète entonné les cantiques. […] Les députés du peuple r — at Vinrent chercher secours contre le peuple ch — at. […] [Racine]) Donnez-nous, dit le peuple, un roi qui se remue. […] Le peuple saint en foule inondait les portiques Du temple orné partout de festons magnifiques.
Le français en admet un très-grand nombre en poésie : … Sitôt que de ce jour La trompette sacrée annonçait le retour, Du temple, orné partout de festons magnifiques, Le peuple saint en foule inoudait les portiques… Mais lui-même étonné d’une fuite si prompte, Par combien de serments, dont je n’ai pu douter, Vient-il de me convaincre et de nous arrêter ! […] Et dans Bossuet : « Quand le peuple hébreu entra dans la terre promise, tout y célébrait leurs ancêtres. » Enfin, Fénelon réunit la syllepse de genre et celle de nombre, quand il fait dire à Mentor : « Il faut envoyer dans les guerres étrangères la jeune noblesse.
À Rome, Ménénius-Agrippa avait ramené le peuple mutine du Mont-Sacré dans la ville, en lui racontant la fable des Membres et de l’Estomac.
Tels ont été les progrès des lumières, depuis que Voltaire écrivait ce morceau, et leur influence sur l’art militaire en particulier, qu’il n’est plus guère de peuple en Europe que l’on puisse retrouver dans cette description.
Ne croirait-on pas, dans le reste de ce beau morceau, entendre Cicéron lui-même plaidant devant le peuple romain la cause de Milon ?
Tous les jours elle ramenait quelqu’un des rebelles ;… presque tous ceux qui lui parlaient se rendaient à elle ; et si Dieu n’eût point été inflexible, si l’aveuglement des peuples n’eût pas été incurable, elle aurait guéri les esprits, et le parti le plus juste aurait été le plus fort. […] Certains arbres, comme les ormeaux et une infinité d’autres, renferment leurs semences dans des matières légères que le vent emporte ; la race s’étend bien loin par ce moyen, et peuple les montagnes voisines.
D’autres peuples, ou, pour mieux dire, leurs chefs, ont voulu profiter, contre toutes les règles de la morale, d’une fièvre chaude qui était venue assaillir les Français, pour se jeter sur leur pays et le partager entre eux.
Influence exercée par l’Italie On ne saurait refuser à un peuple le droit d’emprunter à ses voisins les termes qui lui manquent ; c’est un exemple que nous donnent les anciens eux-mêmes ; et si Montaigne conseillait à ses contemporains de puiser à toutes les sources, aux patois provinciaux comme « au jargon de nos chasses et de nos guerres », le néologisme qui procède d’origine étrangère est légitime, lorsqu’il répond à des besoins nouveaux qui n’ont pas encore leur expression. […] Ils se donnèrent un air de bravoure en bégayant la langue du peuple vaincu par des équipées chevaleresques. […] Elle reflétera toujours les vicissitudes des instincts, des sentiments, des idées ou des besoins qui, chez les peuples, se modifient sans cesse avec les temps.
« On peut se tromper dans l’admiration ; on peut trop se hâter d élever des monuments de gloire ; on peut prendre de la fortune pour du mérite : mais quand un peuple entier aime éperdument, peut-il errer ?
Or, s’il est vrai que la satisfaction des spectateurs soit la fin que se proposent les spectacles, et que les maîtres mêmes du métier aient quelquefois appelé de César au peuple, le Cid du poëte français ayant plu aussi bien que la Fleur du poëte grec, ne seroit-il point vrai qu’il a obtenu la fin de la représentation, et qu’il est arrivé à son but, encore que ce ne soit pas par le chemin, ni par les adresses de la Poétique ?
De plus, les morceaux cités comme modèles sont presque toujours choisis parmi ce qu’il y a de plus parfait et de plus généralement admiré chez les écrivains que le témoignage des peuples a placés au premier rang.
Un homme se croit-il placé au-dessous de son mérite, un peuple a-t-il ou croit-il avoir plus d’esprit que ses ministres, il aime et applaudit Figaro.
Ambitieux d’être un apôtre et un prophète, nul n’a été plus éloquent pour ou contre l’Église, la révolution et le peuple.
Tribu, n. f. peuplade, division d’un peuple.
Le prince, en tant que prince, n’est pas regardé comme un homme particulier ; c’est un personnage public, tout l’État est en lui, la volonté de tout le peuple est renfermée dans la sienne.
Dieu susciterait de la race de David le prince de la paix et le libérateur de son peuple, tout ce qui annonce la grandeur de Jésus-Christ arme la malice du tentateur contre son Innocence. […] La distance qu’il y a d’eux au peuple le leur montre dans un point de vue si éloigné, qu’ils le regardent comme s’il n’était pas : Ils méprisent des traits partis de si loin et qui ne sauraient venir jusqu’à eux ; et, presque toujours devenus les seuls objets de la censure publique, ils sont les seuls qui l’ignorent.
Les stances de huit vers ne sont, à proprement parler, que deux quatrains unis ; soit que les vers aient tous la même mesure, soit qu’ils en aient une différente, comme on peut le voir dans ces deux exemples : Venez, nations arrogantes, Peuples vains, et voisins jaloux, Voir les merveilles éclatantes, Que sa main opère pour nous. […] Quand verrai-je de toutes parts Tes peuples, en chantant, accourir à tes fêtes ?
Mais tout ce peuple enfermé dans ce lieu, A quoi s’occupe-t-il ? […] Les gens du peuple aiment les proverbes.
Chez nous les particuliers ne sont point accusateurs, il n’y a point d’affaires contentieuses portées au tribunal du peuple.
Quand il s’agit du rang de la France dans les choses matérielles, l’émulation des peuples étrangers peut nous y servir, et nous faisons bien de la provoquer ; mais pour soutenir notre supériorité dans les choses de l’esprit, nous n’avons pas à compter sur le stimulant de la concurrence étrangère : il faut que toute l’émulation vienne de nous.
« Nous lisons dans l’histoire sainte que le roi de Samarie ayant voulu bâtir une place forte, qui tînt en crainte et en alarmes toutes les places du roi de Judée, ce prince assembla son peuple, et fit un tel effort, que non seulement il ruina cette forteresse, mais qu’il en fit servir les matériaux pour construire deux grands châteaux, par lesquels il fortifia sa frontière ».
Un magnifique éloge d’Athènes, de sa constitution, de ses lois, de ses avantages physiques et politiques, du caractère, des mœurs et de la conduite des Athéniens remplit la première partie de ce beau discours ; et ce qui ne nous semblerait qu’un brillant hors-d’œuvre, entre parfaitement ici dans les vues de l’orateur politique, qui, en remettant sous les yeux du peuple qui l’entend le tableau de la gloire et de la prospérité passées d’Athènes, se propose à la fois et de les attacher fortement à la défense d’un pays si digne de leur amour, et de les engager à honorer, à imiter le dévouement de ceux qui n’ont pas craint de mourir pour une si belle cause.
Il s’armait d’une patience plus héroïque que la valeur même, et sacrifiait l’intérêt de sa gloire à celui qu’avaient ses peuples de s’aguerrir ».
Il faut qu’il ait ensuite des connaissances exactes sur la force, les intérêts et le caractère des peuples, qu’il sache leur histoire politique, et particulièrement leur histoire militaire ; il faut surtout qu’il connaisse les hommes, car les hommes à la guerre ne sont pas des machines ; au contraire, ils y deviennent plus sensibles, plus irritables qu’ailleurs, et l’art de les manier, d’une main délicate et ferme, fut toujours une partie importante de l’art des grands capitaines.
Une campagne aride, hérissée de ronces et d’épines, et un coteau riant, couvert des fruits et de moissons, un reptile qui se traîne dans la fange des marécages, et un aigle qui plane au sommet des airs ; le caractère d’un Néron, l’opprobre du genre humain, et celui d’un Titus, les délices de son peuple ; le caractère du menteur, lâche et impudent, et celui de l’ami ferme et courageux de la vérité, tiennent également à la belle nature, lorsqu’ils sont bien imités, c’est-à-dire, représentés avec tous les traits qui les rendent parfaits chacun dans son espèce.
Avant lui et après lui, cette parfaite harmonie, qui dure si peu dans la vie littéraire d’un peuple, ou n’est pas encore ou bientôt n’est plus… » Le texte original des Pensées avait été fort altéré par ses premiers éditeurs : M.
Ce ne sont point des accents distincts ; ce sont des murmures confus comme ceux d’un peuple qui célèbre au loin une fête par des acclamations.
Je me vais promener tous les jours parmi la confusion d’un grand peuple, avec autant de liberté et de repos que vous sauriez faire dans vos allées ; et je n’y considère pas autrement les hommes que j’y vois, que je ferais les arbres qui se rencontrent en vos forêts, ou les animaux qui y passent7 ; le bruit même de leur tracas n’interrompt pas plus mes rêveries que ferait1 celui de quelque ruisseau.
Les peuples répondirent à la douleur de leur prince.
Confucius l’a dit ; suivons tous sa doctrine ; Pour la persuader aux peuples de la Chine, Il leur contait le trait suivant : Dans une ville de l’Asie Il existait deux malheureux, L’un perclus, l’autre aveugle, et pauvres tous les deux : Ils demandaient au ciel de terminer leur vie ; Mais leurs cris étaient superflus ; Ils ne pouvaient mourir.
En vain les peuples s’empressaient pour le voir ; en vain sa seule présence, sans train et sans suite, faisait sur les âmes cette impression presque divine qui attire tant de respect, et qui est le fruit le plus doux et le plus innocent de la vertu héroïque : toutes ces choses, si propres à faire rentrer un homme en lui-même par une vanité raffinée, ou à le faire répandre au dehors par l’agitation d’une vanité moins réglée, n’altéraient en aucune manière la situation tranquille de son âme ; et il ne tenait pas à lui qu’on n’oubliât ses victoires et ses triomphes ».
Il y a eu de plus grandes esmotions contre Moyse et contre les prophetes, combien qu’ils5 eussent à governer le peuple de Dieu ; et ce sont exercices necessaires pour nous.
qu’on entende partout Le bruit saint du travail, et d’un peuple debout.
Voyez dans Rousseau (Discours sur l’influence des lettres et des arts) le passage qui commence par ces mots : — Opposons à ce tableau celui des mœurs du petit nombre de peuples, etc.
L'Asie est devenue la possession du peuple romain. […] Denys, n’osant pas monter à la tribune, avait coutume de haranguer le peuple du haut d’une tour. […] De là l’origine de mes malheurs ; depuis ce moment Ulysse n’a cessé de me poursuivre d’atroces calomnies et de semer parmi le peuple d’odieux soupçons. […] Ni la garde qui veille la nuit sur le mont Palatin, ni les postes répandus dans la ville, ni la frayeur du peuple, ni les regards et le visage de ceux qui t’entourent n’ont pu t’émouvoir.
Racine avait ouvert et fermé en même temps sa brillante école, en plaçant l’art des vers à une hauteur désespérante : le plus ingénieux, le plus redoutable de ses successeurs, le prodigieux Voltaire, après avoir infructueusement lutté contre une perfection qu’il ne pouvait atteindre, se fraya une route particulière, où il courut rapidement suivi d’un peuple d’imitateurs, tandis que Racine et Boileau avaient péniblement gravi le sommet du Parnasse par un sentier étroit, escarpé, hérissé d’obstacles, environné de précipices, où personne enfin n’avait pu les suivre. […] Voici le jugement que portait de ces deux traducteurs comparés le La Harpe de la littérature anglaise, le célèbre Johnson : « Si l’on compare, dit-il, ces deux versions, le résultat sera que Dryden subjugue, entraîne le lecteur par la vigueur et par la véhémence qui dominent en général dans son style, et que Pitt force quelquefois ce même lecteur de s’arrêter pour admirer tel ou tel vers en particulier ; que les fautes de Dryden se perdent, englouties dans un océan de beautés réelles, et que les beautés de Pitt sont à peine sensibles pour un lecteur glacé par le froid mortel d’une correction trop étudiée ; que Pitt pourra plaire à certains critiques, mais que Dryden a pour lui le peuple des lecteurs ; que Pitt enfin est cité, mais que Dryden est et sera lu ».
Un effort de douleur rompant enfin ce long et morne silence, d’une voix entrecoupée de sanglots, que formaient dans leurs cœurs la tristesse, la piété, la crainte, ils s’écrièrent : Comment est mort cet homme puissant, qui sauvait le peuple d’Israël !
Ce peuple choisi s’est accru par les pertes et par les défaites ; il a combattu, il a vaincu étant désarmé.
Par son intelligence, les animaux ont été apprivoisés, subjugués, domptés, réduits à lui obéir à jamais ; par ses travaux, les marais ont été desséchés, les fleuves contenus, leurs cataractes effacées, les forêts éclaircies, les landes cultivées ; par sa réflexion, les temps ont été comptés, les espaces mesurés, les mouvements célestes reconnus, combinés, représentés, le ciel et la terre comparés, l’univers agrandi et le Créateur dignement adoré ; par son sort émané de la science, les mers ont été traversées, les montagnes franchies, les peuples rapprochés, un nouveau monde découvert, mille autres terres isolées sont devenues son domaine ; enfin la face entière de la terre porte aujourd’hui l’empreinte de la puissance de l’homme, laquelle, quoique subordonnée à celle de la nature, souvent a fait plus qu’elle1, ou du moins l’a si merveilleusement secondée, que c’est à l’aide de nos mains qu’elle s’est développée dans toute son étendue, et qu’elle est arrivée par degrés au point de perfection et de magnificence où nous la voyons aujourd’hui.
Car La Fontaine a dit : N’attendez rien de bon du peuple imitateur, Qu’il soit singe ou qu’il fasse un livre : La pire espèce, c’est l’auteur.
J’ai conduit votre peuple où vous avez voulu. […] Lorsque mon peuple souffre ou qu’il lui faut des lois J’élève mes regards, votre esprit me visite ; La terre alors chancelle, et le soleil hésite.
Toutes ces grandes fortunes par lesquelles les ambitieux s’élèvent, comme par différents degrés, sur la tête des peuples et des grands, ne sont soutenues que par des appuis aussi délicats et aussi fragiles en leur genre que l’étaient ceux de cet ouvrage d’ivoire.
Chez tous les peuples un peu avancés dans la littérature ou doués de quelque goût, l’art d’écrire les lettres a été poussé très loin.
Ayant donc accoustumé auparavant d’estre ainsi embeguiné10, et voyant le regret que le peuple avoit de me veoir malade, je me fis bailler des chausses11 de velours cramoeisin12 que j’avois appourtees d’Albe13, couvertes de passement d’or, et fort decoppées1 et bien faictes…….
J’appelle « mot propre » celui qu’emploie chaque peuple105, « glose » (ou mot étranger) celui qui est en usage chez les autres peuples. […] La question de savoir s’il n’est pas injuste d’asservir des peuples voisins et contre lesquels on n’a aucun grief reste souvent étrangère au débat. […] Il n’est pas moins nécessaire d’avoir considéré l’issue de la guerre, non seulement dans le pays, mais chez d’autres peuples, car les causes semblables amènent, naturellement, des résultats analogues. […] De sorte que, évidemment, les voyages sur divers points de la terre sont, à ce point de vue, d’une grande utilité, car c’est un moyen de connaître les lois des peuples. […] Les peuples chez lesquels il y a de mauvaises institutions relativement aux femmes, comme les Lacédémoniens, ne possèdent guère que la moitié du bonheur.
L’histoire, c’est le drame des peuples ; la poésie lyrique peint les émotions intimes de l’âme ; le roman, les passions de la vie commune.
« Un peuple, une civilisation ne porte en soi, peut-être, qu’un sujet d’épopée.
Ton peuple industrieux est né pour les combats.
L’esprit pur 2 Si l’orgueil prend ton cœur quand le peuple me nomme Que de mes livres seuls te vienne ta fierté.
Vous souvenez-vous que César prétendant faire passer une loi trop avantageuse au peuple, le même Caton voulut l’empêcher de la proposer, et lui mit la main sur la bouche, pour étouffer sa parole ?
On entend encore par littérature la connaissance des productions littéraires elles-mêmes, ainsi que l’ensemble des ouvrages d’un peuple, d’un siècle, ou d’un genre quelconque.
Voyez-vous tout un peuple s’apprêter à la guerre ?
Les autres sont spéciaux ou locaux, ne s’appliquent qu’à certains genres, ou ne sont vrais que chez certains peuples et à certaines conditions préalables : Soyez riche et pompeux dans vos descriptions… Gardez qu’une voyelle, à courir trop hâtée, Ne soit d’une voyelle en son chemin heurtée… etc.
Les soins du nom et de la postérité sont donc frivoles ; l’honneur qu’on rend à la mémoire des hommes illustres, une erreur puérile, puisqu’il est ridicule d’honorer ce qui n’est plus ; la religion des tombeaux, une illusion vulgaire ; les cendres de nos pères et de nos amis, une vile poussière qu’il faut jeter au vent et qui n’appartient à personne ; les dernières intentions des mourants, si sacrées parmi les peuples les plus barbares, le dernier son d’une machine qui se dissout,… etc. » Ce lieu se rapproche du conséquent comme le lieu cause de l’antécédent.
Sur son front ténébreux ou serein, Le peuple des enfants croit lire son destin3.
……………… N’était-ce pas hier qu’enivrée et bénie Tu traînais à ton char un peuple transporté, Et que Londre et Madrid, la France et l’Italie, Apportaient à tes pieds cet or tant convoité, Cet or deux fois sacré qui payait ton génie, Et qu’à tes pieds souvent laissa ta charité ?
Ce ne fut là qu’un moment ; mais il n’y a que des moments dans la vie des peuples, comme dans celle des individus1.
Cicéron, dans le discours pour Marcellus, établit un contraste entre la clémence de César et ses exploits ; Mascaron fait ressortir par les contraires la piété de Turenne au milieu des camps ; M. de Bonald met en regard la barbarie des sauvages et celle des peuples policés de notre époque.
Ainsi qu’un pavillon tissu d’or et de soie, Le vaste azur des cieux sous sa main se déploie : Il peuple leurs déserts d’astres étincelants.