Ce grand orateur joignait à beaucoup d’élévation d’esprit, à un grand discernement, à un amour sincère du vrai, le talent de la parole, la beauté de l’organe, et les grâces de la représentation.
Les Juifs reprennent la parole, et insultent, par cette ironie amère, à l’auteur de leurs maux : Comment es-tu tombé de ton char radieux, Brillant fils du matin ! […] « Puisse ma parole féconder vos cœurs comme une pluie bienfaisante, mon discours les pénétrer, comme la douce rosée qui humecte et rafraîchit le tendre gazon ».
La rhétorique est l’art de communiquer et de faire partager aux autres nos idées et nos sentiments à l’aide de la parole et de l’écriture. […] Ces dernières figures sont : L’exclamation, espèce d’élan du cœur, qui substitue l’expression d’un sentiment à celle d’une opinion ; L’épiphonème, qui donne à l’idée une forme sentencieuse ; L’apostrophe, qui détourne la parole de ceux à qui s’adresse le reste du discours pour la reporter à d’autres ; La parenthèse, l’interruption, la réticence, la suspension, qui arrêtent l’expression d’une idée et passent à une autre, soit pour abandonner tout à fait la première, soit pour y revenir plus tard ; Et en dernier lieu, tout ce qu’on nomme figures de construction ou de syntaxe.
vos paroles eussent étouffé dès les premiers sons ces accents infernaux, et nous ne gémirions pas aujourd’hui sur une époque à jamais déplorable dans l’histoire de notre littérature dramatique. […] L’auditeur, s’il n’a cette persuasion intime, se méfiera des paroles de l’orateur, même dans les plus justes causes.
Prêtez, je vous en conjure, une oreille attentive à mes paroles, et gravez-les profondément dans votre cœur, dans votre mémoire. […] Lorsque Catilina vint à paraître, quel sénateur lui adressa la parole ? […] Il savait concevoir le crime, et, le crime conçu, ni la parole ni le bras ne lui faisaient défaut. […] Diodore Timarchide, qui, par son autorité, son âge, et, autant que j’en pus juger, par son expérience, était à la tête du corps, porta la parole. […] C’étaient des cris violents et confus ; quelquefois même des paroles on en venait aux mains et aux coups.
Quintilien, que nous nous plaisons à citer, parce qu’il serait difficile de trouver une autorité plus respectable sous tous les rapports ; Quintilien établit partout comme un principe incontestable, que le talent de bien parler exige celui de bien vivre ; et Caton définissait l’orateur un homme vertueux, doué du talent de la parole : orator vir bonus, dicendi peritus .
On peut considérer les apôtres comme les premiers orateurs chrétiens ; saint Jean Chrysostôme avance, et prouve que saint Paul fit plus de conversions par le talent de la parole, que par le don des miracles, et il en donne pour preuves l’étonnement de l’aréopage, et l’admiration des prêtres de Lystres en Lycaonie, qui voulurent lui offrir des victimes, comme au Dieu de l’éloquence.
Car à qui appliquerait-on plus à propos ces paroles que disait autrefois à Dieu même le modèle de la patience et de la misère, qu’à celui qui, par le courroux du ciel et de votre majesté, s’est vu enlever en un seul jour, et comme d’un coup de foudre, biens, honneur, réputation, serviteurs, famille, amis, santé, sans consolation et sans commerce, qu’avec ceux qui viennent pour l’interroger et pour l’accuser ?
L’homme de bien qui a la parole habile.
Un air de joie et de divine allégresse anime sa parole.
Napoléon 1696-1821 [Notice] Toute âme supérieure, au moment où elle s’anime, peut se dire maîtresse de la parole : car une pensée forte et vive emporte nécessairement avec elle son expression.
Une puissance surnaturelle, qui se plaît à relever ce que les superbes méprisent, s’est répandue et mêlée dans l’auguste simplicité de ses paroles. […] Pendant qu’avec un air assuré il s’avance pour recevoir la parole de ces braves gens, ceux-ci, toujours en garde, craignent la surprise de quelque nouvelle attaque ; leur effroyable décharge met les nôtres en furie : on ne voit plus que carnage ; le sang enivre le soldat, jusqu’à ce que ce grand prince, qui ne put voir égorger ces lions comme de timides brebis, calma les courages émus et joignit au plaisir de vaincre celui de pardonner.
Je ne veux que ces seules paroles-là dans le billet, mais tournées à la mode, bien arrangées, comme il faut. […] Non, insolent, je ne veux point m’asseoir, ni parler davantage, et je vois bien que toutes mes paroles ne font rien sur ton âme ; mais sache, fils indigne, que la tendresse paternelle est poussée à bout par tes actions ; que je saurai, plus tôt que tu ne penses, mettre un terme à tes déréglements, prévenir sur toi le courroux du ciel, et laver, par ta punition, la honte de t’avoir fait naître.
Il y a cette différence, dit Cicéron, entre les figures de pensées et les figures de mots, que les premières dépendent uniquement du tour de l’imagination, en sorte qu’elles demeurent toujours les mêmes, quoiqu’on change les mots qui les expriment, tandis que les autres sont telles que si l’on change les paroles, la figure s’évanouit. […] Le défaut voisin de cette figure est la battologie ou redondance de mots, répétition de paroles inutiles Nous citerons comme exemple frappant de battologie cette phrase vide et sonore de l’avocat Target, celui qui eut le malheur et la honte de refuser la défense de Louis XVI : L’assemblée ne veut que la concorde et la paix suivies du calme et de la tranquillité. […] Quintilien fait une loi d’éviter non seulement les paroles obscènes, mais encore tout ce qui peut réveiller des idées d’obscénité. […] Il convient d’observer cette règle, même pour les degrés inférieurs de cette figure ; mais elle est surtout indispensable lorsqu’on adresse la parole à l’objet qu’on personnifie. […] Nous terminerons nos observations sur l’harmonie mécanique par ces paroles si justes de Le Batteux : il faut non seulement que les sons se lient entre eux avec facilité et douceur, dans le même mot ; mais que les mots se lient de même entre eux dans une même phrase, les phrases dans une même période, les périodes dans tout le discours.
L’élocution, en général, est l’énonciation de la pensée par la parole. […] L’écrivain, tout en évitant de laisser languir le récit, suivant ces paroles : Semper ad eventum festinat , s’efforcera donc de le suspendre, en intéressant vivement le lecteur, et en le tenant continuellement comme partagé entre la crainte et l’espérance, jusqu’à ce qu’une surprise agréable, une impression profonde ou une catastrophe inattendue vienne graver dans son esprit le fait ou la leçon morale qu’il faut retenir. […] L’auteur, après avoir décrit scrupuleusement le lieu de la scène, ainsi que la situation des personnages secondaires relativement à son héros, rappelle les paroles échappées à Turenne, et nous le montre prenant des précautions inaccoutumées, comme pour nous donner le change sur le sort qui l’attend, et frapper un coup plus terrible, lorsque la catastrophe arrivera. […] Dans certains cas, on peut être autorisé à faire entendre des paroles sévères. […] On peut appuyer alors sur cette parole de Cicéron : Faites qu’il s’aperçoive, à la manière dont il sera traité de vous en toutes choses, que ma recommandation n’a rien de vulgaire.
3° L’élocution, qu’on appelle aussi style, consiste à exprimer ses idées par la parole ou par l’écriture.
Il la détache ; il la porte sur une roue : les membres fracassés s’enlacent dans les rayons ; la tête pend ; les cheveux se hérissent, et la bouche, ouverte comme une fournaise, n’envoie plus par intervalles qu’un petit nombre de paroles sanglantes qui appellent la mort.
Leur forte culture est devenue plus nécessaire aujourd’hui qu’autrefois, aux hommes publics obligés de faire prévaloir leurs pensées par la parole, et de donner les raisons de leurs actes.
D’après ces paroles, et ce que nous avons dit dans le chapitre précédent, il est facile de découvrir les qualités indispensables pour réussir dans la poésie, et dont la réunion constitue le génie poétique.
C’est de lui que date l’ère de la science proprement dite. » — La profondeur et la gravité des maximes, l’éloquence des vues supérieures, l’art magistral de classer les idées, de les faire manœuvrer avec puissance et précision, l’autorité qui domine un sujet, et juge de haut toutes les questions : tels sont les mérites éminents de ce grand esprit qui aborda l’histoire en homme d’État, prédestiné aux luttes et aux triomphes de la parole.
Sa parole ne se gonfle pas ; elle est simple, naturelle et vive comme sa pensée même.
Combien d’écrivains, combien de poètes surtout, ont aimé à s’inspirer de ces paroles de l’illustre orateur pour louer l’étude, et pour rendre hommage aux lettres et aux beaux-arts !
Je rencontre encore cette pensée : « Certain style a l’inconvénient de ces opéras dont la musique empêche d’entendre les paroles : ici les paroles empêchent de voir les pensées.
Peut-être que, familiarisés davantage avec le style de ceux de tous les hommes qui ont parlé de la religion et de la morale de la manière la plus digne d’elles, ils concevront mieux qu’un grand prédicateur, qu’un véritable apôtre de l’Évangile, peut devenir un homme utile à la société ; et que celui qui, du haut de la tribune sacrée, annonce au peuple les paroles de la sagesse, contribue plus efficacement qu’ils ne le pensent à la félicité commune.
Bourdaloue 1632-1704 [Notice] Durant trente-quatre ans, et jusqu’à la veille de sa mort, Bourdaloue ne cesa pas de distribuer aux humbles comme aux grands le pain quotidien de la parole évangélique.
Mais je n’ai plus la force de faire passer dans mes paroles l’énergie de mes sentiments.
Ses paroles précises sont l’image de la justesse qui règne dans ses pensées.
Le discours mesuré, que je considère ici dans sa forme seulement, par opposition à la prose, consiste dans un certain arrangement des paroles, suivant des règles déterminées. Les paroles ainsi arrangées, forment les vers, qui sont composés d’un certain nombre de syllabes ou pieds.
Sans craindre aucune chose, Je prends donc la parole, et je viens à ma cause. […] Il suffit d’être bon et pur pour entendre son infaillible parole.
Nous ne saurions donc recommander trop scrupuleusement aux jeunes gens qui se destinent à la carrière du barreau, de se mettre de bonne heure en garde contre un défaut que rien ne rachète auprès d’un auditeur fatigué par un torrent de paroles inutiles, qui ne lui apprennent rien, qui lassent sa patience, lui font perdre de vue l’objet intéressant de la cause, et détruisent nécessairement tout l’effet que l’on se proposerait de produire.
Fuyons les expressions trop recherchées, les termes durs ou forcés, et ne nous servons point de paroles plus grandes que les choses.
Cette narration est vivement menée ; mais, en général, il ne faut pas croire tous les pamphlets sur parole.
Les dernières paroles de sa sœur retentissaient sans cesse à ses oreilles, et il lui semblait entendre un oracle fatal, inévitable, qui lui demandait du sang, et du sang innocent.
On croira même ajouter quelque chose à la gloire de notre auguste monarque, lorsqu’on dira qu’il a estimé, qu’il a honoré de ses bienfaits cet excellent génie ; que même, deux jours avant sa mort, et lorsqu’il ne lui restait plus qu’un rayon de connaissance, il lui envoya encore des marques de sa libéralité ; et qu’enfin les dernières paroles de Corneille ont été des remercîments pour Louis le Grand.
C’est là que les orateurs se formaient ; c’est là qu’ils apprenaient à émouvoir, à diriger à leur gré les passions ; c’est là que l’orateur le plus habile tremblait, lorsqu’il adressait la parole au peuple assemblé, parce qu’il était responsable du conseil qu’il allait donner.
Chez les peuples primitifs, le poète était musicien i il préludait sur sa lyre, il s’animait au bruit de l’harmonie, il se donnait le ton et la mesure, il chantait, il composait d’inspiration ; les paroles naissaient en même temps que la musique ; de là une concordance parfaite entre le rythme musical et le rythme poétique.
M. de Turenne, qui avait une petite épée à son côté, l’avait aussi tirée, et après avoir regardé un peu, comme je vous ai déjà dit, il se tourna vers moi de l’air dont il eût demandé son dîner, ou de l’air dont il eût donné une bataille, et me dit ces paroles : « Allons voir ces gens-là3 !
Qu’y a-t-il dans le théâtre antique de comparable à cette magnifique scène d’Auguste qui faisait pleurer d’admiration le grand Condé, quand il entendait le chef de l’empire romain prononcer ces magnifiques paroles : Je suis maître de moi, comme de l’univers, etc. […] Le seul défaut qu’on puisse lui reprocher, c’est de prêter des paroles pompeuses ou fleuries à ses personnages les plus subalternes, comme à ses héros les plus illustres. […] Il vous tient sa parole. […] Aussi la grandeur de Rousseau n’était-elle qu’une grandeur tendue, sa pompe que de l’emphase, et son luxe qu’une futilité de paroles vides de tout sentiment. […] Et cela, bien qu’il ait été de son temps le plus habile ouvrier de sons et de paroles, et l’artisan de rimes par excellence, qu’il harmonisait, en décorateur plutôt qu’en poète, sur une sorte d’échiquier de convention, J.
« Ces écrivains, dit-il, n’ont point de style, ou, si l’on veut, ils n’en ont que l’ombre : le style doit graver des pensées ; ils ne savent que tracer des paroles ».
Des besoins réciproques forcèrent les premiers hommes à se communiquer, par la parole, leurs pensées et leurs sentiments.
Villemain dans l’éloquent morceau sur Pascal que contiennent ses Mélanges, le passage où cet écrivain décrit avec une admirable énergie la longue et étrange guerre de la violence et de la vérité… Démosthène, Chrysostome ou Bossuet, inspirés par la tribune, ont-ils rien de plus fort et de plus sublime que ces paroles jetées à la fin d’une lettre polémique ?
Aussi quand Louis XVI, en 1792, le nomma, à la place de Buffon, intendant du Jardin des Plantes, il lui adressa ces paroles simples et vraies : « J’ai lu vos ouvrages ; ils sont d’un honnête homme » L’intendance fut supprimée l’année suivante, et Bernardin de Saint-Pierre, retiré à Essonnes, put s’y soustraire aux persécutions de cette sanglante époque.
On juge bien qu’étant à telle école, Point ne manquait du don de la parole L’oiseau disert : hormis dans les repas ; Tel qu’une nonne, il ne déparlait pas ; Bien est-il vrai qu’il parlait comme un livre, Toujours d’un ton confit en savoir-vivre.
. — Le sujet se met encore après le verbe, 1° quand on rapporte les paroles de quelqu’un.
Il a de la droiture dans le sens, de l’ordre dans le discours et dans les choses, de l’arrangement dans les paroles, et une heureuse facilité, qui est le fruit d’une longue étude.
Il était homme de parole où un grand intérêt ne l’obligeait pas au contraire, et en ce cas il n’oubliait rien pour sauver les apparences de la bonne foi.
» La phrase complète serait : « J’ai parlé (à mes ennemis dans ma colère ; ma seule parole les a fait disparaître. […] Fait-il entendre sa parole ? […] Le récitatif, en effet, ne diffère que par la justesse des intonations de la parole ordinaire : c’est un chant qui n’est pas mesuré.
Ces écrivains n’ont point de style, ou, si l’on veut, ils n’en ont que l’ombre : le style doit graver des pensées ; ils ne savent que tracer des paroles. […] Le style suppose la réunion et l’exercice de toutes les facultés intellectuelles ; les idées seules forment le fond du style, l’harmonie des paroles n’en est que l’accessoire, et ne dépend que de la sensibilité des organes : il suffit d’avoir un peu d’oreille pour éviter les dissonances, et de l’avoir exercée, perfectionnée par la lecture des poètes et des orateurs, pour que mécaniquement on soit porté à l’imitation de la cadence poétique et des tours oratoires. […] Ces paroles ne sont pas du style sublime, mais elles renferment une pensée sublime, qui nous fait concevoir rapidement la toute-puissance de Dieu.
Le bon sens élevé qui caractérise cette lettre se montrait dans toutes les paroles de Mme de Maintenon.
Un aventurier parvenu Harangue du sieur de Rieux, sieur de Pierrefont1, pour la noblesse de l’union Messieurs, je ne sçay pourquoi on m’a deputé pour porter la parole en si bonne Compagnie, pour toute la noblesse de nostre party.
Dans nos rudes hameaux faits pour la liberté, Où jamais magister ne s’était implanté, Son foyer souriant fut la première école ; Elle y prenait l’enfance au miel de sa parole ; Et4 par elle, aujourd’hui, du maître à l’ouvrier, Tous, en ces champs heureux, savent lire et prier.
Tout ce que je vous puis dire, c’est que je ne doute ni de votre noblesse ni de votre vaillance4, et qu’aux choses de cette nature, où je n’ai point d’intérêt, je crois le monde sur sa parole : ne mêlons point de pareilles difficultés parmi nos différends.
Mettre un adversaire en contradiction avec lui-même, en retournant contre lui ses propres actes et ses propres paroles, est un moyen très-habile et très-employé, qu’on appelle argument personnel, ou argument ad hominem.
« L’homme digne d’être écouté, dit Fénelon, est celui qui ne se sert de la parole que pour la pensée, et de la pensée que pour la vérité et la vertu. » Le sujet doit donc être moral, ou du moins n’avoir rien de contraire à la moralité.
— Madame, je n’ai point de paroles pour vous répondre. — Ah !
Villemain, le génie français eût voulu marquer sans intervalle son ambition de tout soumettre à l’analyse, de tout embellir par la parole ».
Quelquefois, on cite les paroles des personnages, soit textuellement, soit en les résumant, et alors, loin d’être un vice dans une histoire, c’est, au contraire, un vrai mérite, puisqu’on a ainsi les pensées mêmes des hommes influents ; mais, pour les insérer de la sorte, il faut qu’elles le méritent par leur importance. […] Ma résolution est prise : j’irai attaquer le premier qui se déclarera, et quand je l’aurai vaincu, j’espère faire quelque peur aux autres. » Ces paroles étonnèrent tous ces vieux conseillers.
Tels étaient ces grands artisans de la parole, ces premiers maîtres de l’éloquence française ; tels vous êtes, messieurs, qui ne cédez ni en savoir ni en mérite à nul de ceux qui vous ont précédés. […] Du même fonds… Ces obligeants diseurs d’inutiles paroles Qui de civilités avec tous font combat, Et traitent du même air l’honnête homme et le fat.
Que le journaliste pourrait bien ajouter, à la honte d’être tombé, par sa faute, dans l’erreur, l’injustice d’y jeter ceux de ses lecteurs, que le défaut de lumières oblige de l’en croire sur sa parole.
Nous ne disposons ni de l’esprit ni de la langue des hommes ; nous ne rendrons compte de leurs actions qu’autant que nous y aurons donné occasion : mais nous rendrons compte de nos actions, de nos paroles et de nos pensées.
« Cherchez et vous trouverez ; heurtez à la porte, et on vous l’ouvrira. » Ce sont ses paroles, mais il faut chercher avec humilité et simplicité.
Que j’éprouve cruellement la vérité de ces paroles de l’Imitation !
En parcourant ce Cours de littérature, je me disais qu’on pouvait lui appliquer les paroles de Quintilien relatives à l’éloquence.
C’est alors que, fort de leur propre conscience qu’il a dévoilée, et dont il connaît tous les secrets, il prend hautement la parole pour eux, et multiplie ses réponses, qui les laissent sans réplique.
Vous souvenez-vous que César prétendant faire passer une loi trop avantageuse au peuple, le même Caton voulut l’empêcher de la proposer, et lui mit la main sur la bouche, pour étouffer sa parole ?
Leur forte culture est devenue plus nécessaire encore aujourd’hui qu’autrefois, aux hommes publics obligés de faire prévaloir leurs pensées par la parole et de donner les raisons de leurs actes.
Ne vous figurez point que de cette contrée, Par d’éternels remparts Rome soit séparée : Je sais tous les chemins par où je dois passer ; Et si la mort bientôt ne me vient traverser, Sans reculer plus loin l’effet de ma parole, Je vous rends dans trois mois au pied du Capitole. […] ce ne sont pas de tels hommes qui seront jamais exposés à produire mille ouvrages frivoles, pour avoir Trafiqué du discours et vendu des paroles ; mais ce sont eux qui auront le droit de dire à tous les écrivains de leur temps et des temps à venir : Travaillez pour la gloire, et qu’un sordide gain Ne soit jamais l’objet d’un illustre écrivain.
Tout est peint dans un détail de circonstances affreuses : l’image du danger est exprimée dans chaque parole de l’historien ; et jamais tableau n’a paru plus fini dans l’histoire, ni touché de plus fortes couleurs et avec de plus grands traits. […] Douze misérables pécheurs sans crédit, sans puissance, sans appui, sans aucune ressource de la part des hommes, soutenus seulement par leur confiance en la parole de celui qui les a envoyés, et qui a subi le supplice ignominieux de la croix, entreprennent de détruire et d’anéantir cette religion.
Pourquoi y a-t-il une voix dans le sang, une parole dans la pierre ? […] Je me hâte de balbutier quelques paroles sans idées, trop heureux quand elles ne signifient rien du tout. »
., tous figurés par les différentes impressions qu’ils recevaient de l’air diversement modifié par les organes de la parole.
Il avait pris pour son texte ces paroles de J.
Les hommes, éblouis de leurs honneurs frivoles, Et de leurs vains flatteurs écoutant les paroles, Ont de ces vérités perdu le souvenir : Pareils aux animaux farouches et stupides, Les lois de leur instinct sont leurs uniques guides, Et pour eux le présent paraît sans avenir3.
Le meilleur parti à prendre est d’être sobre de paroles, d’être concis dans ses idées, et de comprendre quand on le peut en une seule phrase les souhaits que l’on forme.
Ce n’étaient pas seulement les actions qui tombaient dans le cas2 de cette loi, mais des paroles, des signes et des pensées même ; car ce qui se dit dans ces épanchements de cœur que la conversation produit entre deux amis, ne peut être regardé que comme des pensées.
Ces écrivains n’ont point de style, ou, si l’on veut, ils n’en ont que l’ombre : le style doit graver des pensées ; ils ne savent que tracer des paroles.
Ce sera, dans les pensées, un degré de vérité si frappant et si sensible, que nous demeurions presque persuadés que le fabuliste a vu de ses propres yeux et qu’il croit voir encore l’action qui nous est racontée, et qu’il a entendu de ses propres oreilles et croit entendre les discours et les paroles qu’il rapporte. […] Le sage est ménager du temps et des paroles.
Fait-il entendre sa parole ?
La précision a deux écueils à craindre : la prolixité, qui dégénère en une abondance stérile de paroles vagues et insignifiantes ; et l’extrême concision, qui conduit souvent dans l’obscurité : J’évite d’être long, et je deviens obscur.
Pour nous, nous en avons eu trois ou quatre à la fois, et si celui de cette jeunesse excentrique, dont les paroles étaient aussi burlesques que le costume et les danses, ne relevait que du feuilleton et du vaudeville, le rhéteur ne pouvait passer sous silence, il y a quelques années, les intempérances de langage de l’anglomanie aristocratique et de la tribune politique, car leurs aberrations auraient fini par être plus fatales au français que toutes les folies des précieuses et des marquis.
La poésie proprement dite, celle du langage, est bien plus importante, plus complète et plus variée que celle des arts : c’est l’âme elle-même, avec tous ses sentiments, toutes ses passions, qui se traduit, dans les compositions du poète, en paroles musicales et harmonieuses.
Un honnête homme, qui dit oui et non, mérite d’être cru : son caractère jure pour lui, donne créance à ses paroles, et lui attire toute sorte de confiance.
Mais nous jurons, par ce qu’il y a de plus sacré, que, si vous entrez dans nos terres comme ennemis, nous vous regarderons comme un peuple injuste, et que nous vous traiterons comme des bêtes farouches. » Ces paroles furent renvoyées avec mépris ; ces peuples sauvages entrèrent armés dans la terre des Troglodites, qu’ils ne croyaient défendue que par leur innocence.
À cette parole toutes les écoles se troublèrent ; une vieille maxime régnait encore : ipse dixit, le maître l’a dit.
On dirait qu’il n’est pas responsable de ses actes et de ses paroles.
Le vent était si violent qu’on ne pouvait entendre les paroles même qu’on se disait en criant à l’oreille à tue-tête.
Il fit mettre d’abord au bas de la statue de l’ancien Brutus, ces paroles : Plût aux Dieux que tu vécusses encore ! […] On a fort bien remarqué que la morale de ces psaumes est qu’ il faut être toujours vrai dans ses paroles ; n’user jamais de fraude ; rendre à chacun ce qui lui appartient ; exercer la justice, sans avoir égard à la condition des personnes ; protéger la veuve et l’orphelin ; s’acquitter des vœux que l’on a faits ; ne point donner d’argent à usure ; ne calomnier personne ; ne faire jamais de mal à qui que ce soit, pas même à ses ennemis .