. — Nul artiste n’a possédé plus souverainement la science du rhythme et du nombre, nul ne laissera plus de vers souples, nerveux, amples, hospitaliers à toutes les idées, à tous les sentiments, et capables d’exprimer tous les mouvements de l’âme humaine, de peindre toutes les couleurs, ou toutes les formes de la nature2. […] Car personne ici-bas ne termine et n’achève ; Les pires des humains sont comme les meilleurs ; Nous nous réveillons tous au même endroit du rêve.
« Ce n’est point, Romains, sur la faiblesse de mes lumières, sur toutes les ressources de la prudence humaine, que je fonde l’espoir du succès, mais sur les preuves fréquemment renouvelées de la protection des Dieux. […] S’il est un supplice proportionné à l’énormité du crime, j’approuve l’innovation que l’on vous propose ; si au contraire la noirceur de l’attentat surpasse tout ce que l’esprit humain pourrait inventer pour les punir, je suis d’avis qu’il faut s’en tenir aux lois existantes. […] Quant à la sévérité du châtiment, je puis le dire ici : la mort est pour le malheureux qui gémit le terme seulement de ses douleurs, et non pas un supplice ; elle met fin à tous les maux des humains, qui ne voient au-delà ni peines à craindre ni plaisirs à espérer.
Il a sa source dans certaines opérations de l’esprit humain, dans certaines affections ou actions de nos semblables.
L’homme d’Ithaque connaît merveilleusement le cœur humain ; il a étudié les passions et sait l’art de les remuer ; mais les passions auxquelles il s’adresse sont celles d’un demi-barbare, sensible seulement à la gloire militaire et au butin qui en est le fruit. […] Où les raisonnements humains échouent, il fait parler les oracles des dieux, les explique et quelquefois les achète. […] Certes, voilà bien des siècles que s’est éteinte cette grande voix, la plus forte peut-être qui ait jamais remué les entrailles humaines ; il ne reste plus des passions qui l’ont inspirée qu’un écho vague et lointain ; et cependant, tel est l’empire de la vraie éloquence, qu’aujourd’hui même où ces événements sont si loin de nous, nous ne pouvons lire sans une émotion profonde ce sublime plaidoyer. A mesure que nous suivons les développements de l’orateur, nous voyons le débat s’agrandir et prendre les proportions d’un drame qui intéresse les destinées du genre humain.
Mais telle est la nature des choses humaines : l’éloquence peut servir, et n’a que trop servi les passions ; mais il faut de l’éloquence pour les combattre : et l’on sait que le bien et le mal se confondent dans tout ce qui est de l’homme.
Quant à l’officier, il fut et sera le même dans tous les temps parmi nous, et partout on le reconnaîtra sans peine dans le portrait suivant : « Idolâtre de son honneur et de son pays, bravant de sang-froid la mort, avec toutes les raisons d’aimer la vie, quittant gaîment les délices de la société pour des fatigues qui font frémir la nature ; humain, généreux, compatissant, tandis que la barbarie étincelle de rage partout autour de lui ; né pour les douceurs de la société, comme pour les dangers de la guerre ; aussi poli que fier, orné souvent par la culture des lettres, et plus encore par les grâces de l’esprit.
Aigri par ses souffrances, il voit dans toutes les actions humaines l’amour-propre, le calcul, le déguisement : pas une vertu ne trouve grâce devant son humeur chagrine qui désenchante la vie, calomnie l’homme et Dieu.
L’esprit humain ne peut embrasser plusieurs objets à-la-fois. […] Achille est violent ; Ajax est dur ; Hector est humain. […] Pitthée(b) estimé sage entre tons les humains, Daigna m’instruire encore au sortir de ses mains. […] Mais quelque soit le genre qu’embrasse le poëte, il ne pourra jamais s’y distinguer, sans avoir une connoissance profonde de la nature et du cœur humain. […] S’il n’en eût inspiré le barbare dessein, Non, je n’aurois jamais promis de sang humain.
De là, l’ingénieuse flexibilité avec laquelle elle se plie à tous les tons, embrasse tous les genres, et parle tous les langages qui peuvent se faire entendre du cœur humain.
Une nature déserte, muette, où l’homme n’a jamais passé, pourra inspirer le poète en lui parlant de la puissance du Créateur et de l’immensité de l’univers ; mais, à coup sûr, les pays illustrés par les grands événements antiques, qui ont vu passer le flot des générations humaines, prêteront davantage à la poésie.
Triste sort des choses humaines !
Aussi son cours de littérature dramatique est-il une histoire de nos travers, de nos idées, de nos mœurs, en un mot de la société française, et du cœur humain.
Voilà ce que ne me paraissent pas avoir senti ceux qui, en touchant à ces grandes plaies de l’humanité, n’ont pas connu quel baume ils devaient y verser ; et combien la présence consolante d’un Dieu contribuait efficacement à adoucir le tableau des misères humaines. […] Que l’on mette ici, à la place de l’écrivain sensible, un de nos enjoliveurs modernes, ou l’un de ces graves et lourds prédicateurs de perfection morale, qui se croient bonnement appelés à convertir le genre humain, dont ils ont, et à qui ils inspirent une égale pitié, et l’on aura des mots harmonieusement cadencés, des vers étincelants d’antithèses et d’esprit, ou des phrases prodiguées sans mesure, et des sentences, des maximes étalées avec prétention.
Auguste Barbier : Il est, il est sur terre une infernale cuve, On la nomme Paris ; c’est une large étuve, Une fosse de pierre aux immenses contours, Qu’une eau jaune et terreuse enferme à triples tours ; C’est un volcan fumeux et toujours en haleine Qui remue à longs flots de la matière humaine… etc. […] Ainsi, dans les Méditations sur l’Évangile de Bossuet, le cheval dompté par le cavalier, qui représente si bien le chrétien sous la main de Dieu, et dans les Sermons, cette magnifique image de la vie humaine, dont on peut rapprocher, le style de Bossuet à part, un passage ingénieux des Inductions morales et physiologiques de M. de Kératry, où le monde est un palais dont le maître invisible accueille des voyageurs qu’y conduit un pouvoir inconnu.
1 » Respect de la vie humaine 2 L’esprit de l’Église est entièrement éloigné des maximes séditieuses qui ouvrent la porte aux soulèvements auxquels les peuples sont si naturellement portés. […] Chateaubriand a dit de Pascal : « Il y avait un homme qui, à douze ans, avec des barres et des ronds, avait créé les mathématiques : qui, à seize, avait fait le plus savant traité des coniques qu’on eût vu depuis l’antiquité ; qui, à dix-neuf, réduisit en machine une science qui existe tout entière dans l’entendement ; qui, à vingt-trois, démontra les phénomènes de la pesanteur de l’air, et détruisit une des grandes erreurs de l’ancienne physique ; qui, à cet âge où les autres hommes commencent à peine de naître, ayant achevé de parcourir le cercle des sciences humaines, s’aperçut de leur néant, et tourna toutes ses pensées vers la religion ; qui, depuis ce moment jusqu’à sa mort, arrivée dans sa trente-neuvième année, toujours infirme et souffrant, fixa la langue qu’ont parlée Bossuet et Racine, donna le modèle de la plus parfaite plaisanterie, comme du raisonnement le plus fort ; enfin qui, dans le court intervalle de ses maux, résolut, en se privant de tous les secours, un des plus hauts problèmes de géométrie, et jeta au hasard sur le papier des pensées qui tiennent autant de Dieu que de l’homme.
J’en atteste un des plus nobles attributs de la nature humaine, l’empire de la vérité éloquente sur les hommes rassemblés. […] Il en est de même de : Voilà donc les trésors qu’envient tous les humains. […] Dans le vers : Voilà donc les trésors qu’envient tous les humains ! […] Dans l’autre vers : Voilà donc les trésors qu’envient les humains.
Cette étude fait bientôt juger qu’il y a des règles pour leur composition, règles qui, émanées de la saine raison et fondées sur la nature du cœur humain, sont peu variables, presque indépendantes du caprice des hommes, et, par conséquent, ont été et seront à peu près les mêmes dans tous les temps et chez toutes les nations.
Cousin regarde plus volontiers le firmament intérieur qui s’appelle la conscience et la raison humaine.
Tels sont : Humains, mortels, pour Hommes. […] Il en est de même lorsque le mot suivant commence par une consonne : On peut être héros sans cesser d’être humain. […] Dieux mortels, c’est vous qu’il appelle Il tient la balance éternelle Qui doit peser tons les humains.
On dirait qu’avant de se raviver aux sources antiques, l’esprit humain hésite, et se tient en suspens. […] Nous la trouverons enfin dans le génie heureux de Villon (1431-1484), cet initiateur d’une inspiration cordiale, humaine, sincère et toute moderne.
Nul n’a représenté par de plus touchantes et de plus pathétiques analyses les faiblesses et les orages du cœur humain : il excite la pitié, la sympathie, l’attendrissement. […] Plus j’ai cherché, madame, et plus je cherche encor En quelles mains je dois confier ce trésor3 ; Plus je vois que César, digne seul de vous plaire, En doit4 être lui seul l’heureux dépositaire, Et ne peut dignement vous confier qu’aux mains A qui Rome a commis l’empire des humains.
L’occupation la plus honorable, comme la plus utile pour les nations, c’est de contribuer à l’extension des idées humaines. […] Conciliez avec tant de puissance ces catastrophes soudaines ; avec tant de génie, sa chute immense ; avec tant de gloire, l’abandon du genre humain, et, avec cet abandon, les terreurs des rois, l’Europe liguée pour se défendre d’un homme, l’Océan même préposé à sa garde, parce qu’un de ses pas pouvait encore ébranler le monde !
Ce qui manque à l’organisation de ces hommes, c’est la fibre humaine ; ce qui manque à leurs discours, c’est le souffle généreux qui enflamme la parole de Démosthène. […] Ces tribuns, ces consuls, qui n’ont à la bouche que les droits du peuple ou les priviléges du sénat, ne sont que les orateurs de Rome ; Démosthène, le défenseur de la justice, est l’orateur du genre humain.
Dans les déserts même de l’Amérique, où la nature humaine s’offre dans toute sa nudité, les sauvages ont leurs parures, leurs ornements, leurs chants guerriers, leurs hymnes funèbres, leurs harangues enfin, et leurs orateurs.
Aussi, comme, dans la peinture, le coloris fait plus que le dessin, par sa ressemblance avec la figure humaine et par l’illusion qu’il produit, de même, en poésie, une fiction probable nous frappe et nous plaît beaucoup plus qu’un arrangement pompeux de vers et de mots sans action et sans fable.
Certes, j’avoue qu’il est vrai ce que vous dites3, qu’on ne peut mieux connaître par aucun autre exemple l’incertitude des choses humaines.
Ce n’est pas que la justesse en soit inattaquable ; bien au contraire : on a dit avec raison que cet auteur calomniait souvent la nature humaine.
A peine fut réclamée Sa douceur accoutumée, Que d’un sentiment humain Frappé non moins que de charmes4, Il fit la paix ; et les armes Lui tombèrent de la main.
Chez nos plus mortels ennemis, seuls, égarés, si loin de tout secours humain !
Nul n’a représenté par de plus touchantes et de plus pathétiques analyses les faiblesses et les orages du cœur humain ; il excite la pitié, la sympathie, l’attendrissement.
Un anatomiste pourra ne voir que des os, des muscles, des nerfs et du sang dans un visage humain, où nous apercevons des sentiments, des passions, une intelligence, une âme.
Ne perdez pas de vue cette considération toute chrétienne. 2º Les accidents de la vie sont les maladies, la faiblesse du tempérament, la fragilité des organes, etc. 3º Employez à la fin le contraste et l’antithèse, en faisant ressortir l’orgueil de l’esprit humain d’une part de l’autre l’humilité de la foi chrétienne. […] L’un, par de vifs et continuels efforts, emporte l’admiration du genre humain et fait taire l’envie ; l’autre jette d’abord une si vive lumière, qu’elle n’osait l’attaquer. […] Les bourreaux sont émus, ils décident qu’on fera grâce au vieillard, si la jeune fille consent à boire un verre de sang humain ! […] Une assemblée immense composée des quatre ordres de l’état, présentait une multitude de visages humains, qu’on distinguait très visiblement mais qu’on ne pouvait reconnaître. […] Là des femmes, qu’on nomme sœurs, prodiguent les douceurs d’un zèle. — Plus d’une apprit longtemps, dans un couvent, à protéger la terre, en invoquant le ciel, et s’élançant des autels vers les malheureux, devint l’épouse d’un Dieu, pour servir Les humains.
La beauté de la physionomie humaine est plus variée, plus compliquée que toutes celles qui ont été jusqu’ici l’objet de notre examen.
Tant qu’il y eut peu de relations entre les humains, tant que la force et la violence décidèrent seules dans les discussions, il est tout simple que l’art qui concilie les esprits par le raisonnement et la persuasion, fût un art à peu près inconnu.
Les bornes qui, dans ces deux routes contraires, ont pu arrêter deux hommes de cette espèce, ce ne sont pas les bornes de leur esprit, mais celles de l’esprit humain ».
La chanson est l’expression de ce qu’il y a de plus vif, de plus léger, de plus gai dans l’esprit humain.
Ce qui donne du prix à l’humaine existence, Ah !
La grandeur humaine Est une ombre vaine Qui fuit : Une âme mondaine À perte d’haleine La suit ; Et pour cette reine, Trop souvent se gêne, Sans fruit.
Soit que tu racontes les renversements des États3, et que tu pénètres dans les causes profondes des révolutions ; soit que tu verses des pleurs sur une jeune femme mourante au milieu des pompes et des dangers de la cour ; soit que ton âme s’élance avec celle de Condé, et partage les ardeurs qu’elle décrit4 ; soit que, dans l’impétueuse richesse de tes sermons5 à demi préparés, tu saisisses, tu entraînes toutes les vérités de la morale et de la religion, partout tu agrandis la parole humaine, tu surpasses l’orateur antique ; tu ne lui ressembles pas.
Nous admirons en lui un accent convaincu, la beauté des plans, une exposition sévère, le tissu serré des développements, une logique inflexible qui va droit au but, l’ardente ferveur d’un apôtre qui veut produire un effet moral, édifier et convertir, une austérité chrétienne qui n’a rien d’excessif et tempère par sa douceur la science intime du cœur humain.
Une campagne aride, hérissée de ronces et d’épines, et un coteau riant, couvert des fruits et de moissons, un reptile qui se traîne dans la fange des marécages, et un aigle qui plane au sommet des airs ; le caractère d’un Néron, l’opprobre du genre humain, et celui d’un Titus, les délices de son peuple ; le caractère du menteur, lâche et impudent, et celui de l’ami ferme et courageux de la vérité, tiennent également à la belle nature, lorsqu’ils sont bien imités, c’est-à-dire, représentés avec tous les traits qui les rendent parfaits chacun dans son espèce.
Manilius avait dit la même chose, au début du livre IV de ses Astronomiques, en peignant les chimériques illusions qui dévorent la vie humaine : Victuros agimus semper, nec vivimus unquam ; Et Voltaire a traduit ainsi ce vers : Nous ne vivons jamais, nous attendons la vie.
Mais quoique cette conviction et cette espèce de foi humaine qu’on acquiert par l’étude des preuves de la religion chrétienne soient d’un ordre inférieur à la foi divine, qui est le principe de notre sanctification1/, et quoique la simplicité d’un paysan, qui croit fermement tous les mystères de la religion parce que Dieu les lui fait croire, soit infiniment préférable à toute doctrine d’un savant, qui n’est convaincu de la vérité de la religion que comme il l’est de la certitude d’une proposition de géométrie ou d’un fait dont il a des preuves incontestables, il est néanmoins très-utile d’envisager avec attention et de réunir avec soin toutes les marques visibles et éclatantes dont il a plu à Dieu de revêtir de ce caractériser, pour ainsi dire, la véritable religion.
Il suffisait pourtant à sa gloire d’être le talent le plus universel, le plus brillant et le plus fécond écrivain du dix-huitième siècle : son ardente ambition voulut encore renouveler les opinions humaines ; il déclara la guerre aux plus saintes, aux plus inébranlables vérités.
Il n’était point de ces fiers perroquets Que l’air du siècle a rendus trop coquets, Et qui, sifflés par des bouches mondaines, N’ignorent rien des vanités humaines.
Si elle n’eut pas, comme madame de Sévigné, l’intimité, l’enjouement, le caprice, l’éloquence expansive et primesautière, elle a l’aisance, le naturel, la délicatesse et l’autorité que donne l’expérience du cœur humain, j’allais dire la science de la direction.
L’auteur y fait connaître toutes les qualités douces et humaines du vertueux Fénelon. […] C’est alors que Fénelon fit voir que les cœurs sensibles, à qui l’on reproche d’étendre leurs affections sur le genre humain, n’en aiment pas moins leur patrie. […] Il n’est effrayé ni de la contagion, ni du spectacle de toutes les infirmités humaines rassemblées sous ses yeux.
L’un, par de vifs et continuels efforts, emporte l’admiration du genre humain, et fait taire l’envie : l’autre jette d’abord une si vive lumière qu’elle n’ose l’attaquer. — Et afin que l’on vît toujours dans ces deux hommes de grands caractères, mais divers, l’un emporté d’un coup soudain, meurt pour son pays comme un Judas Machabée ; l’autre, élevé par les armes au comble de la gloire, comme un David, comme lui meurt dans son lit, en publiant les louanges de Dieu et instruisant sa famille, et laisse tous les cœurs remplis tant de l’éclat de sa vie que de la douleur de sa mort ».
Les grands traits de sagesse et de politique qui brillent dans la conduite de Moïse avec les Hébreux ; le code le plus heureusement adapté aux circonstances locales, au caractère et aux mœurs du peuple auquel il était destiné, ont fait constamment regarder cet homme prodigieux comme le législateur le plus habile et le moraliste le plus profond qui ait jamais donné des lois ou des leçons au genre humain.
Mais Dieu t’entend gémir, Dieu vers qui te ramène Un vrai remords né des douleurs ; Dieu qui pardonne enfin à la nature humaine D’être faible dans les malheurs.
Tels sont humains pour hommes ; forfaits pour crimes ; coursier pour cheval ; glaive pour épée ; ondes pour eaux ; antiques pour ancien ; jadis pour autrefois ; soudain pour aussitôt, etc.
travaillez tous dans votre domaine La matière divine, et la matière humaine !
Aux peintures généreuses du cœur humain, il sut allier le sens historique, l’intuition qui devine le génie des temps et des lieux.
Aigri par ses souffrances, il voit dans toutes les actions humaines l’amour-propre, le calcul, le déguisement ; pas une vertu ne trouve grâce devant son humeur chagrine qui désenchante la vie, calomnie l’homme et Dieu.
Tremblez, humains, faites des vœux ; Voilà le maître de la terre. […] L’usage, le devoir, l’austère bienséance, Tout exige de nous des droits dont je me plains ; Et tout enfin du cœur des perfides humains Ne laisse voir que l’apparence. […] Dans une éclatante voûte, Il a placé de ses mains Ce soleil, qui dans sa route Éclaire tous les humains. […] dans ces climats odieux, Arbitre des humains, peut-on chanter ta gloire !
Le P. de Colonia, dans sa Rhétorique latine, reproche avec raison à Tertullien d’avoir appelé le déluge la lessive du genre humain : Diluvium naturæ generale lixivium fuit . […] Nous citerons comme exemples d’allégories plus étendues, le passage du psaume 79 où le peuple d’Israël est représenté sous l’emblème d’une vigne : Vineam de Ægypto… ; l’ode O Navis, d’Horace ; le portrait de l’Envie, par Ovide ; la pièce si connue de Mme Deshoulières : Dans ces prés fleuris… ; l’image de la vie humaine, par Gresset : En promenant vos rêveries… ; le portrait de l’Espérance, dans les Martyrs ; l’alliance qui doit exister entre l’Église et l’état, par M. de Bonald ; la touchante allégorie sur la Providence, par Lamennais, etc. […] Un exécrable Juif, l’opprobre des humains, S’est donc vu de la pourpre habillé par mes mains ! […] Ces repos doivent être distribués de manière à ne point gêner le cours ordinaire de la respiration, mais avoir une proportion raisonnable avec la portée de la voix humaine, et être placés à des distances qui aient entre elles une sorte de proportion musicale.
Sans doute ce triste spectacle des vanités humaines nous imposait ; et l’espérance publique frustrée, tout à coup, par la mort de cette princesse, nous poussait trop loin. […] Momusm,Terpsichoren,Thalieo, Egypansp, Centauresq, Sylvainsr, Viennent annoncer aux humains L’heureux retour de la Folie.
Nulle bonne action ne te ferait de peine Si tu te dégageais de tous déréglements : Le désordre insolent des propres sentiments1 Forme tout l’embarras de la faiblesse humaine. […] Et toi, de mes exploits glorieux instrument, Mais d’un corps tout de glace inutile ornement, Fer, jadis tant à craindre, et qui, dans cette offense M’as servi de parade et non pas de défense, Va, quitte désormais le dernier des humains : Passe, pour me venger, en de meilleures mains.
Et la meilleure preuve de l’indispensable nécessité de cette révélation, c’est que le héros et le martyr de la sagesse qui n’était qu’humaine, laisse encore quelque chose à désirer à celle qui est divine.
Il étudiera donc le cœur humain, non-seulement en lui, mais dans les autres ; il cherchera à s’expliquer, à s’assimiler tout ce qu’il y rencontrera, même de plus excentrique, de plus antipathique à sa propre nature17.
La vue de mon pays, de ce pays si chéri, où des torrents de plaisirs avaient inondé mon cœur, l’air des Alpes, si salutaire et si pur : le doux air de la patrie, plus suave que les parfums de l’Orient ; cette terre riche et fertile, ce paysage unique, le plus beau dont l’œil humain fût jamais frappé ; ce séjour charmant auquel je n’avais rien trouvé d’égal dans le tour du monde ; l’aspect d’un peuple heureux et libre ; la douceur de la saison, la sérénité du climat ; mille souvenirs délicieux qui réveillaient tous les sentiments que j’avais goûtés ; tout cela me jetait dans des transports que je ne puis décrire, et semblait me rendre à la fois la jouissance de ma vie entière. »
Ces vers cornéliens me rappellent aussi Scarron disant sur un autre ton : Superbes monuments de l’orgueil des humains, Pyramides, tombeaux, dont la riche structure A témoigné que l’art, par l’adresse des mains Et l’assidu travail, peut vaincre la nature, Par l’injure des ans vous êtes abolis, Ou du moins la plupart vous êtes démolis : Il n’est point de ciment que le temps ne dissoude : Si vos marbres si durs ont senti son pouvoir, Dois je trouver mauvais qu’on méchant pourpoint noir, Qui m’a duré deux ans, soit percé par le coude ?
L’esprit humain ne peut rien créer ; il ne produira qu’après avoir été fécondé par l’expérience et la méditation ; ses connaissances sont les germes de ses productions.
Je sais bien qu’il manque encore beaucoup à ce livre, qu’il répond mal au travail que j’y ai dépensé, qu’en un mot, comme bien d’autres choses humaines, institutions, révolutions et plaisirs, il ne vaut pas ce qu’il a coûté.
Malgré sa chute, il se conserva, chez les premières générations humaines, des lumières qui, effacées peu à peu, aboutirent enfin à la nuit des temps barbares.
Il y a dans toute cette page une tristesse éloquente, celle d’un penseur qui connaît à fond la misère humaine, et en souffre, parce qu’il aime les hommes.
Il y avait si longtemps que les muses tenaient à leurs mains des bouquets artificiels plus secs et plus inodores que les plantes des herbiers, où jamais ne tremblait ni une larme humaine, ni une perle de rosée !
Ce fut l’événement décisif de sa vie ; car son entrée dans une maison princière lui permit d’assister de près au spectacle de la comédie humaine, où figuraient les originaux de la cour et de la ville. […] Massillon s’exprime presque dans les mêmes termes : « Les grands, placés si haut par la nature, ne sauraient plus trouver de gloire qu’en s’abaissant ; ils n’ont plus de distinction à se donner du côté du rang et de la naissance ; ils ne peuvent s’en donner que par l’affabilité ; et s’il est encore un orgueil qui puisse leur être permis, c’est celui de se rendre humains et accessibles, etc. »(Petit Carême, 5e sermon).
De même, il est contraire à la noblesse de parler, comme l’a fait un auteur moderne, d’ équarrisseurs de chair humaine, de manufacturiers de cadavres , de fabrique de pourriture et de sang , etc. […] Partout où la nature présente un objet grand et majestueux, partout où le cœur humain laisse voir une affection noble et magnanime, si vous en saisissez fortement l’image, dit Blair, si vous la montrez dans toute sa chaleur et dans tout son éclat, vous rencontrerez le sublime.
Les règles de l’éloquence, de la poésie et des autres arts ayant été prises dans la nature du cœur humain, ont toujours été et seront toujours aussi invariables que la raison même.
Si elle n’eut pas, comme Mme de Sévigné, l’intimité, l’enjouement, le caprice, l’éloquence expansive et prime-sautière, elle a l’aisance, le naturel, la délicatesse, et l’autorité que donne l’expérience du cœur humain, ou la science de la direction.
Or, malheur à toi, s’écriait autrefois saint Augustin, torrent fatal des coutumes humaines !
Son cours de littérature dramatique est une histoire de nos travers, de nos idées, de nos mœurs, en un mot de la société française et du cœur humain.
Ainsi la vie humaine n’est qu’une illusion perpétuelle ; on ne fait que s’entre-tromper et s’entre-flatter. […] Ainsi chacun ne compte que soi ; et tenant tout le reste dans l’indifférence, on tâche de vivre à son aise, dans une souveraine tranquillité des fléaux746 qui affligent le genre humain. […] Les cœurs sont à ce prix ; et les grands dont la bonté n’est pas le partage, par une juste punition de leur dédaigneuse insensibilité, demeureront privés éternellement du plus grand bien de la vie humaine, c’est-à-dire des douceurs de la société. […] Il a composé cet univers des natures et des qualités les plus discordantes : il fait concourir ensemble la nuit et le jour, l’hiver et l’été, le froid et le chaud, et ainsi du reste pour la bonne constitution de l’univers et pour la conservation du genre humain. […] (Pensées sur divers sujets de religion et de morale : Sur la Charité du prochain et les Amitiés humaines.)
La cavalerie de l’empire ne tenait pas devant les Weimariens2 ; l’on voyait sur les degrés du trône, d’où l’âpre et redoutable Richelieu avait foudroyé plutôt que gouverné les humains, un successeur doux, bénin, qui ne voulait rien, qui était au désespoir que sa dignité de cardinal ne lui permettait pas3 de s’humilier autant qu’il l’eût souhaité devant tout le monde, qui marchait dans les rues avec deux petits laquais derrière son carrosse.
vous voulez parler comme vous, je veux que vous parliez comme moi. » Va-t-on prendre l’essor, ils vous arrêtent par la manche ; a-t-on de la force et de la vie, on vous l’ôte à coups d’épingle ; vous élevez-vous un peu, voilà des gens qui prennent leur pied ou leur toise, dressent la tête, et vous enjoignent de descendre pour vous mesurer ; courez-vous dans votre carrière, ils voudront que vous regardiez toutes les pierres que les fourmis ont mises sur votre chemin1 Les Romains sous l’empire C’est ici qu’il faut se donner le spectacle des choses humaines.
— Les substantifs et les adjectifs ne nous dépaysent pas moins, soit que les uns se forment du verbe, comme le plonge (de plonger), le réclame (de réclamer) ; soit que les autres aient force adverbiale, comme cher, haut, premier, pour chèrement, hautement, premièrement, et, dans ce cas, gardent les formes variables d’un adjectif, comme dans cette phrase : « Des choses pures humaines. » Mais finissons-en avec des remarques dont il est prudent de n’user qu’avec discrétion, si l’on ne veut pas impatienter des lecteurs aux-quels ne convient guère la sécheresse de ces études. […] Ce serait donc aller contre la nature que de rêver pour la parole humaine je ne sais quelle perfection stationnaire.
Il s’agit d’un hôpital, et voici comme il le décrit : « Voyons-la (la reine) dans ces hôpitaux où elle pratique ses miséricordes publiques ; dans ces lieux où se ramassent toutes les infirmités et tous les accidents de la vie humaine ; où les gémissements et les plaintes de ceux qui souffrent, remplissent l’âme d’une tristesse importune ; où l’odeur qui s’exhale de tant de corps languissants, porte dans le cœur de ceux qui les servent le dégoût et la défaillance ; où l’on voit la douleur et la pauvreté exercer à l’envi leur funeste empire ; et où l’image de la misère et de la mort entre presque par tous les sens ».
Il est naturel de croire que les langues ont d’abord été fondées sur des analogies avouées par la raison humaine ; mais une foule de circonstances, l’origine d’un peuple, son mélange plus ou moins durable, plus ou moins complet avec d’autres, l’infinie variété de relations des hommes entre eux ou avec les choses, les rapides et continuelles vicissitudes des idées et des intérêts, que sais-je ?
En général, comme je l’ai déjà dit, je fais assez bon marché des nomenclatures, persuadé que dans toutes les sciences de création humaine et qui n’ont point pour objet la nature réelle, le point essentiel est de bien saisir le fond des idées, et laissant d’ailleurs aux gens du métier liberté entière de ranger et de classer à leur goût.
Telle est en effet la disposition du cœur humain, que Lucrèce a signalée dans de beaux vers (II, 1-6), ainsi traduits par Voltaire : On voit avec plaisir, dans le sein du repos, Des mortels malheureux lutter contre les flots ; On aime à voir de loin deux terribles armées Dans les champs de la mort aux combats animées : Non que le mal d’autrui soit un plaisir si doux ; Mais son danger nous plaît, quand il est loin de nous.
Sur l’admirable artifice du corps humain, on peut revoir un beau chapitre de Bossuet dans le même volume.
Le ciel réserve aux humains, jusqu’à leurs derniers moments, le recours de son indulgence et de ses faveurs.
Le sublime dans le style est une élévation de pensée, de sentiment ou d’expression qui dépasse les limites ordinaires du beau humain, et nous donne comme une révélation du beau infini. […] Voici encore une allégorie sublime, tirée de Bossuet : « La vie humaine est un chemin dont l’issue est un précipice affreux.
En un mot, qu’il n’oublie pas que les natures et les institutions humaines sont choses flexibles et ondoyantes, ne comportant guère que les demi-vérités, et s’accommodant rarement de la rigueur de l’expression logique.
. — figures par rapprochement d’idées opposées Observez ici comme tout se lie dans l’esprit humain.