Pour arriver à parler en orateur, il faut avoir appris à penser en philosophe. […] Ils pensent, en un mot, qu’un roi ne peut impunément professer le mépris de ces maximes salutaires qui garantissent l’autorité des rois. […] Ce que tu as fait la nuit dernière, la nuit précédente, le lieu où tu t’es trouvé, ceux que tu y as convoqués, la résolution que tu y as prise, penses-tu qu’un seul de nous l’ignore ? […] À Dieu ne plaise qu’un ministre du ciel pense jamais avoir besoin d’excuse auprès de vous ! […] qu’eût pensé votre grande âme si, pour votre malheur, rappelé à la vie, vous eussiez vu la face pompeuse de cette Rome sauvée par votre bras et que votre nom respectable avait plus illustrée que toutes ses conquêtes !
César arriva en Gaule plus tôt qu’on ne pensait. — 7.
Hermann lit περί, et il pense qu’il s’agit de la danse et de la musique.
C’est ce qui fait que nous rencontrons souvent dans la décomposition des choses fort belles auxquelles les auteurs ne pensaient peut-être guères, et que leur talent a produites, pour ainsi dire, d’instinct.
qu’ai-je pensé faire !
A 5 heures du matin, tout s’est éclairci, tout a été sauvé, et je me suis couché avec la sensation d’un rêve romanesque ou épique, situation qui aurait pu me faire penser que j’étais tout seul, si la fatigue et le corps trempé m’avaient laissé d’autres besoins que dormir.
On pense qu’il était Lacédémonien. […] Ils pensent que leurs insultes leur procurent une supériorité. […] On se fâche plutôt contre des amis que contre des indifférents ; car on pense qu’il y a plutôt lieu d’en recevoir du bien que de n’en pas recevoir. […] De même, si l’on pense être coupable soi-même et mériter le traitement infligé ; car la colère ne s’attaque pas à ce qui est juste. […] On pense être des amis quand on suppose avoir ces dispositions les uns pour les autres.
Le difficile n’était donc pas de réunir en un seul et même corps ce que ces grands rhéteurs avaient pensé de plus sage et dit de mieux, sur un art qu’ils connaissaient si bien ; mais l’essentiel consistait à donner l’âme et la vie à ce corps de préceptes, naturellement secs et arides ; et c’était le seul moyen de faire un ouvrage neuf sur une matière en apparence épuisée depuis si longtemps.
Gardez bien vos rangs, je vous prie : si la chaleur du combat vous les fait quitter, pensez aussitôt au ralliement, c’est le gain de la bataille : et si vous perdez vos enseignes, cornettes ou guidons, ne perdez point de vue mon panache blanc ; vous le trouverez toujours au chemin de l’honneur et de la victoire ».
Comme pensait Xénophane.]
Ne pensez pas qu’il y ait nul oiseau qui se prenne mieux à la pipee3, ni poisson aulcun qui, pour la friandise4, s’accroche plus tost dans le haim5, que tous les peuples s’alleichent6 vistement à la servitude, pour la moindre plume qu’on leur passe, comme on dict, devant la bouche : et est chose merveilleuse qu’ils se laissent aller ainsi tost7, mais8 seulement qu’on les chatouille.
Quoique je ne parle pas toujours de cette triste séparation, j’y pense toujours.
) — Que pensez-vous de l’hyperbole qui commence la lettre ? […] Qu’en pensez-vous ? […] — Mais les hommes sont égaux. — Les chrétiens pensent avec raison autrement que vous — et leur conduite est conforme à leurs principes. — Avis. […] Sers-toi de ta puissance et satisfais toutes les volontés de ton cœur. » Le nouveau roi trouva tout cela fort étonnant et il ne savait qu’en penser. […] Que pensez-vous des raisons du loup et de la logique de l’agneau ?
Nous avons pensé avec Vahlen qu’une lacune est ici plus probable qu’une transposition.
On a dit que ce poète eut des pensions du cardinal de Richelieu, et de Gaston frère de Louis XIII, et qu’il ne voulut point quitter le séjour de Nevers, pour celui de Versailles. […] Mais qu’à Paris193 mainte et mainte personne Qui vient vous demander lundi Un plaisir qu’on lui fait mardi, N’y pense plus le mercredi ; C’est là ce qui m’étonne.
Ceux qui nous pensent envelopper sont ou ceux même que nous avons tenus enfermés si lâchement dans Paris, ou gens qui ne valent pas mieux, et qui auront plus d’affaires entre eux-mêmes que contre nous.
Le désespoir m’allait saisir : on pense à moi pour une place ; mais, par malheur, j’y étais propre : il fallait un calculateur, ce fut un danseur qui l’obtint.
« Il vivait, comme il pensait, abrité.
Ce n’est pas ce qu’il dit, mais ce qu’il pense qui est sublime.
Ce n’est que par là, ce me semble, que l’agresseur peut balancer l’avantage du défendeur ; et si le feu est également bien ménagé de part et d’autre, et si aucun des deux ne s’épuise en efforts perdus ; s’ils s’attendent, s’ils ne déploient et ne font agir qu’à propos leurs réserves et leurs ressources, je pense qu’après le même nombre de répliques de part et d’autre, le combat se trouvant égal, le seul avantage marqué sera celui de la bonne cause. […] lorsque le peuple français plaça sur ma tête la couronne impériale, je me confiai à vous pour la maintenir toujours dans ce haut état de gloire qui seul pouvait lui donner du prix à mes yeux : mais dans le même moment nos ennemis pensaient à la détruire et à l’avilir ; et cette couronne de fer conquise par le sang de tant de français, ils voulaient m’obliger à la placer sur la tête de nos plus cruels ennemis : projets téméraires et insensés, que, le jour même de l’anniversaire du couronnement de votre empereur, vous avez anéantis et confondus. […] vous pensez telle chose ! […] Mais si loin que tu sois, / pense au foyer absent. — Avant de le quitter, / viens / qu’il nous réunisse.
Il est facile d’analyser un portrait ; au fond l’élève dira à quel genre il appartient et ce qu’il en pense comme juge. […] Votre œuvre ne se verra pas sur une simple toile ; ce sera un diorama (ouvrage à double vue), mais un diorama vivant, où vos acteurs devront tour à tour penser, parler et agir. […] La narration mixte me semble plus étendue que ne le pense l’estimable auteur cité plus haut.
Pique l’un, pique l’autre et pense à tout moment Qu’elle fait aller la machine. […] Je ne me sens point encore cette façon de penser à votre égard, etc. » Lecture. — Rousseau à M. […] Je n’ai osé lui demander si vous pensiez au bon Dieu.
L’homme vit cette fois ; il pense, il aime, il nomme ceux qu’il aime, il leur rend en une parole tout l’amour qu’il en a reçu. […] Les uns pensent que leur renommée va au moins jusqu’aux barrières de Paris : elle ne passe pas la Seine et s’arrête sur la rive gauche.
Il y a une sorte de politesse qui est nécessaire dans le commerce des honnêtes gens2 : elle leur fait entendre raillerie, et elle les empêche d’être choqués et de choquer les autres par de certaines façons de parler trop sèches et trop dures, qui échappent souvent sans y penser quand on soutient son opinion avec chaleur.
. — Qu’appelez-vous trop friand, dit alors mon flatteur d’un ton de voix élevé : vous n’y pensez pas, mon ami ; apprenez que vous n’avez rien de trop bon pour le seigneur Gil Blas de Santillane, qui mérite d’être traité comme un prince. » Je fus bien aise qu’il eût relevé les dernières paroles de l’hôte, et il ne fit en cela que me prévenir.
quand j’y pense encore !
Loin de penser à une sortie de l’ennemi, il s’imaginait que le bruit provenait d’une querelle entre ses propres soldats.
Ce principe consiste dans les émotions mystérieuses qui s’emparent de l’âme du poète, et qui lui donnent une manière de voir, de penser et de sentir, qui n’est pas celle du commun des hommes.
Il pensa, parla et vécut toujours pour la liberté de son pays, et travailla quarante ans à ranimer la fierté d’un peuple devenu, par sa mollesse, le complice de ses tyrans.
Penser à… 3.
Et nous pouvons répéter aujourd’hui ce qu’a dit Boileau, il y a plus d’un siècle et demi : Mais en vain mille auteurs y pensent arriver, Et cet heureux phénix est encore à trouver. » Sans nous arrêter à cette opinion bizarre qui ne veut pas qu’une petite pièce de poésie soit jamais parfaite qui a fait ses règles exprès pour qu’elle ne le fût pas, et qui, le fût-elle, trouverait encore facilement à y reprendre ; citons ici deux sonnets de caractère moyen, où l’on verra comment on a pu tirer parti de cette coupe difficile, et dire pourtant de très jolies choses.
Nous rapporterons ici plusieurs fragments pris au hasard qui nous engageront, je pense, à faire complètement la lecture des ouvrages d’où ils sont tirés.
Il est certain que si l’intérêt est vif, si l’action conserve son unité et est bien conduite, le spectateur ne pense pas à reprocher à l’auteur de le promener dans le temps et dans l’espace. […] Dans le monologue, l’individu se parle à lui-même ; il pense tout haut : les monologues trop longs manquent de naturel.
Tout contrefacteur ou débitant de contrefaçons de cet Ouvrage sera poursuivi conformément aux lois. Toutes mes Editions sont revêtues de ma griffe. Avant-propos. Le succès toujours croissant de la nouvelle Méthode, à laquelle ce Cours est adapté, nous dispense d’en faire l’éloge, et d’ajouter un tardif et obscur hommage aux suffrages éminents qui l’ont accueillie dès son apparition. En offrant au public ce recueil, nous n’avons point la prétention chimérique de suivre pas à pas la théorie de l’auteur, de présenter chacun des exercices qui composent notre ouvrage, comme le développement spécial d’une règle de la Méthode.
Que penseront nos neveux de cet homme qui soutint presque seul les assauts multipliés d’un si puissant adversaire ; et qui, vaincu même, et accablé malgré lui de toutes les forces réunies de l’éloquence et de la raison, trouvait encore, dans son inépuisable génie, les ressources nécessaires pour pallier sa défaite, ou la tourner au profit de la cause qu’il défendait ?
Quand la prose paraît, on pense à transmettre à la postérité les évènements d’une manière plus positive, et l’on voit paraître les annales, les légendes et les chroniques, qui sont plutôt des matériaux pour l’histoire que l’histoire même.
Du bruit, du vide, amis, voilà, je pense, Le portrait de beaucoup de gens.
Il pensait exercer ses passions : il exécutait les arrêtés du ciel.
Le roi donna tranquillement ses ordres pour éteindre le feu : trouvant un petit baril plein de liqueur, il prend le baril lui-même, et, aidé de deux Suédois, il le jette à l’endroit où le feu était le plus violent ; il se trouva que ce baril était rempli d’eau-de-vie ; mais la précipitation inséparable d’un tel embarras empêcha d’y penser.
Exemples : Que penseront de vous les honnêtes gens, si vous n’êtes pas sage ?
Voilà, mon cher neveu, puisque votre amitié pour moi vous fait aimer nom, ce que je pense dans ce que saint François de Sales appelle la fine pointe de l’esprit, tandis que tout le reste qui est en moi est dans la tristesse, dans l’abattement, et dans un serrement de cœur qui devrait bien terminer cette misérable et trop longue vie.
Un homme qui montrait la lanterne magique Avait un singe dont les tours Attiraient chez lui grand concours ; Jacqueau, c’était son nom, sur la corde élastique Dansait et voltigeait au mieux, Puis faisait le saut périlleux ; Et puis, sur un cordon, sans que rien le soutienne, Le corps droit, fixe, d’aplomb, Notre Jacqueau fait tout au long L’exercice à la prussienne1 Un jour qu’au cabaret son maître était resté, (C’était, je pense, un jour de fête)2, Notre singe en liberté Veut faire un coup de sa tête.
» Mais gardez-vous de penser, et tremblez de dire après la victoire : C’est pour prix de nos vertus que le Seigneur nous a livré la terre promise.
Le célèbre peintre Zeuxis d’Héraclée ayant été invité par les Crotoniates à représenter dans un tableau une beauté parfaite, pensa bien qu’il ne pourrait pas en trouver un modèle existant dans la nature.
Des amis qui nous font honorer nous sont toujours chers3, il semble qu’en les aimant nous entrons en part4 avec eux de la distinction qu’ils ont dans le monde ; nous cherchons à nous parer, pour ainsi dire, de leur réputation ; et, ne pouvant atteindre à leur mérite, nous nous honorons de leur société, pour faire penser du moins qu’il n’y a pas loin d’eux à nous5 L’emploi du temps 6 Nous regarderions comme un insensé dans le monde un homme, lequel héritier d’un trésor immense, le laisserait dissiper faute de soins et d’attentions, et n’en ferait aucun usage, ou pour s’élever à des places et à des dignités qui le tireraient de l’obscurité, ou pour s’assurer une fortune solide, et qui le mît pour l’avenir dans une situation à ne plus craindre aucun revers.
Aussi je vous avoue, après cela, que je pense avoir quelque droit de traiter de ridicules ces vains trophées qu’on établit sur les débris imaginaires des miens, et de regarder avec pitié ces opiniâtres entêtements qu’on avoit pour les anciens héros refondus à notre mode3.
Pensez-vous par des pleurs prouver votre tendresse ? […] On dit : son bras est armé d'un fer vengeur ; l'homme pense et raisonne ; la brute suit l'instinct que le créateur lui a donné. […] « Ma chérie, On voit que la nature elle-même a placé dans votre cœur le goût de la vertu ; dans l'âge ou les femmes de votre rang ne sont occupées que du soin de leur parure, vous êtes assez indifférente sur la vôtre pour la soumettre à nos conseils ; c'est nous faire connaître, dès l'aurore de votre vie, que vous penserez toujours mûrement. « Une femme bien née et qui pense mûrement ne consulte, dans sa parure, que la décence et la modestie ; loin d'afficher un luxe propre à fixer l'attention, elle rejette tous les ornements coûteux ou ridicules.
Je ne sais que penser des choses que vous avez écrites plus haut. […] Je pense qu’il n’y a rien de plus rare ni de plus difficile à trouver que des orateurs parfaits. […] Démocrite, qui est un homme savant, pense que le soleil est un grand corps. […] A moins que vous ne pensiez que Scipion l’Africain fut un insensé.
J’ai pensé que des hommes tels que MM. de La Harpe, Delille et Chateaubriand méritaient, dans un ouvrage de la nature du mien, une distinction particulière. […] Mais plus je relis moi-même l’auteur des Martyrs, plus je me croirais fondé à penser que ces lectures ont été faites dans un âge où l’on sent trop vivement pour méditer beaucoup ; où le désir de réparer des années perdues fait courir rapidement, et par toutes les routes à la fois, vers le but qu’on se propose d’atteindre, ce qui n’est pas toujours le plus court moyen d’y arriver ; étonné, ébloui de tant de richesses littéraires, que de nouvelles lectures, augmentent encore tous les jours, l’imagination échauffée tour à tour, quelquefois en même temps, par les beautés sublimes des Prophètes, d’Homère, de Virgile, de Milton, du Dante, etc., etc., comment se faire un emploi sage et judicieux de ces nombreux trésors qui se pressent et s’accumulent sous vos mains ?
Sur la vie de Paris 2 À l’abbé Le Blanc Je suis charmé quand je pense que vous vous levez tous les jours avant l’aurore ; je voudrais bien vous imiter ; mais la malheureuse vie de Paris est bien contraire à ces plaisirs. […] D’une société de trois ou quatre intimes amis, il faut voler à l’opéra, à la comédie, voir des curiosités comme un étranger, embrasser cent personnes en un jour, faire et recevoir cent protestations ; pas un instant à soi, pas le temps d’écrire, de penser, ni de dormir.
« Turenne meurt ; tout se confond ; la fortune chancelle ; la victoire se lasse ; la paix s’éloigne : les bonnes intentions des alliés se ralentissent ; le courage des troupes est abattu par la douleur, et ranimé par la vengeance : tout le camp demeure immobile ; les blessés pensent à la perte qu’ils ont faite, et non aux blessures qu’ils ont reçues, etc. ».
Grand justicier, exécuteur des hautes-œuvres, d’Aubigné ferait penser à Milton, s’il avait le génie plus soutenu.
Chapelain n’avait pas encore publié la Pucelle ; mais il distribuait déjà les pensions du roi ou de son ministre.
Pensez si, avec des juges si délicats, les orateurs devaient s’observer ! […] Je suppose que, les actionnaires d’une société industrielle étant réunis en assemblée générale pour entendre l’exposé de la situation de leur entreprise, le gérant responsable, au lieu de leur parler doit et avoir, recettes et dépenses, leur fasse de grandes phrases sur le progrès, sur les chemins de fer, sur le développement toujours croissant des transactions commerciales entre les peuples de l’Europe, que penseraient-ils de sa harangue ? […] — Et vous pensez que celui-là, étant le plus apte à comprendre vos intérêts, serait aussi le plus apte à les défendre ?
Périclès, à la tribune, ne songeait guère aux subtilités de Protagoras ; Démosthène se rappelait avec dépit le rhéteur Isée, son maître, qui, disait-il, avait pensé le gâter, et Lysias, après avoir enseigné la rhétorique jusqu’à l’âge de cinquante ans, renonçait tout à coup à son art et déclarait hautement que l’éloquence est affaire d’expérience et non de théorie. […] L’un nous fait penser, l’autre nous émeut. […] tantôt pressantes et impétueuses : Dis, Valère, dis-nous, si tu veux qu’il périsse, Où tu penses choisir le lieu de son supplice.
Leurs tours naturels et hardis deviennent familiers ; les hommes, qui sont tous nés imitateurs, prennent insensiblement la manière de s’exprimer et même de penser des premiers dont l’imagination a subjugué celle des autres ».
Les enfants qui suivaient ses ébats dans la plaine, Les vierges aux belles couleurs Qui le baisaient en foule, et sur sa blanche laine Entrelaçaient rubans et fleurs, Sans plus penser à lui, le mangent, s’il est tendre.
En effet, un écrivain ne pense, ne parle que pour les autres. […] Voici le sage conseil que Maynard donnait à un jeune homme qui affectait d’écrire d’une manière inintelligible : Mon ami, chasse bien loin Cette noire rhétorique : Tes écrits auraient besoin D’un devin qui les explique : Si ton esprit veut cacher Les belles choses qu’il pense, Dis-moi qui peut t’empêcher De te servir du silence ?
Je trouvai ce sentiment fort juste ; mais je pensai en même temps qu’on le pouvait appliquer à bien des choses de plus grande conséquence.
Au reste, comme on devait bien le penser, ce genre n’a été nulle part aussi fécond, aussi varié, aussi parfait que chez nous.
Pensa.
Il s’est mis en cause commune avec Socrate, Pascal, Cicéron, Franklin, Démosthène, saint Paul, saint Basile ; il s’est environné de ces grands hommes, comme d’une glorieuse milice d’apôtres de la liberté de penser, de publier, d’imprimer ; il les montre pamphlétaires comme lui, faisant, chacun de son temps, contre une tyrannie ou contre l’autre, ce qu’il a fait du sien, lançant de petits écrits, attirant, prêchant, enseignant le peuple, malgré les plaisanteries de la cour, le blâme des honnêtes gens, la fureur des hypocrites et les réquisitoires du parquet ; les uns allant en prison comme lui, les autres forcés d’avaler la ciguë ou mourant sous le fer de quelque ignoble soldat.
Défiez-vous des rapports qu’on vous a faits de votre frère… J’en appelle ici à vous-même : ne vous est-il jamais arrivé qu’on ait envenimé vos discours les plus innocents, et ajouté à vos récits des circonstances auxquelles vous n’aviez point pensé ?
Le style vrai est cette façon de dire tellement d’accord avec la nature de la personne qui parle, la position où elle se trouve, le milieu où elle agit, les circonstances qui l’affectent, que le lecteur ne se figure pas la possibilité de penser ou de s’exprimer autrement, que rien n’indique la recherche, l’embarras, le parti pris d’adopter telle forme, de produire tel effet, de faire un sort, selon l’expression de Rivarol, il chaque mot et à chaque phrase.
Toutefois, qu’on ne pense pas que Clazomène eût voulu changer sa misère pour la prospérité des hommes faibles.
Il pense fortement, et s’exprime toujours de même. […] On y admire un style noble, élégant et orné avec goût, une narration nette, rapide et pleine de chaleur : c’est le tableau le plus brillant et le plus vrai de ces funestes divisions, qui pensèrent tant de fois entraîner l’anéantissement de la république.
Les uns sont essentiels et généraux ; ils tiennent à la nature même de l’art, viennent à propos en toute matière, et se retrouvent dans tous les siècles et sous toutes les latitudes : Avant donc que d’écrire, apprenez à penser… Tout ce qu’on dit de trop est fade et rebutant… etc.
Ce parti (celui des Importants3), formé dans la cour par M. de Beaufort, n’était composé que de quatre ou cinq mélancoliques, qui avaient la mine de penser creux ; et cette mine, ou fit peur à M.
Ce passage a été dignement apprécié par ce vers de Voltaire (IIIe de ses Discours sur l’homme) : C’est ainsi qu’un grand cœur sait penser d’un grand homme.
Environné et accablé dans ses audiences d’une foule de gens, du menu peuple pour la plus grande partie, peu instruits même de ce qui les amenait, vivement agités d’intérêts très-légers et souvent très-mal entendus, accoutumés à mettre à la place du discours un bruit insensé, il n’avait ni l’inattention ni le dédain qu’auraient pu s’attirer les personnes ou les matières ; il se donnait tout entier aux détails les plus vils, ennoblis à ses yeux par leur liaison nécessaire avec le bien public ; il se conformait aux façons de penser les plus basses et les plus grossières ; il parlait à chacun sa langue, quelque étrangère qu’elle lui fût ; il accommodait la raison à l’usage de ceux qui la connaissaient le moins ; il conciliait avec bonté des esprits farouches, et n’employait la décision d’autorité qu’au défaut de la conciliation.
Il écrit comme il pense, et vise à l’expression directe de son idée.
Cette méthode, qu’il faut enseigner aux commençants, puisque, avant d’écrire, ils doivent apprendre à penser, consiste à réfléchir profondément sur les qualités qui constituent la nature du sujet, sur les parties qui le composent, sur les circonstances qui le font ressortir.
Pensons que, comme nous soupirons présentement pour la florissante jeunesse qui n’est plus et ne reviendra point, la caducité suivra, qui nous fera regretter l’âge viril où nous sommes encore, et que nous n’estimons pas assez.
Je penserai uniquement à moi.
Au XVIIe siècle, on n’y eut pas pensé.
Que pensez-vous d’un style lâche et diffus ? […] Ex. : Le savant pense et lit, et médite, et copie. […] La logique est la science qui enseigne à penser juste, à raisonner avec méthode ; elle a trois formes principales, qui sont : le Syllogisme, l’Enthymème et le Dilemme. […] Que pensez-vous d’une allégorie trop prolongée ?
Dans la Phèdre de Pradon, Hyppolyte dit à Aricie : Depuis que je vous vois, j’abandonne la chasse ; Elle fit autrefois mes plaisirs les plus doux ; Et quand j’y vais, ce n’est que pour penser à vous. […] qu’eût pensé votre grande âme, si, pour votre malheur, vous eussiez vu la face pompeuse de Rome sauvée par votre bras, et que votre nom respectable avait plus illustrée que toutes ses conquêtes ?
Elles frappent l’esprit du lecteur, elles le font penser et se fixent dans la mémoire par leur brièveté même.
Quant à la classification des rhéteurs, je pense qu’on peut réduire toutes leurs espèces de description à deux, celle des choses, qui vient d’être traitée, et celle des personnes, que j’appelle simplement caractère ou portrait, et dont nous allons nous occuper.
Exemple : cité pour ville, courroux pour colère, labeur pour travail, coursier pour cheval, glaive pour épée, hymen pour mariage, onde pour eau, nautonier pour matelot, penser pour pensée, etc.
Quintilien pense qu’un élève doit toujours commencer par lire les meilleurs auteurs, continuer par eux et finir par eux ; ce n’est que lorsque son goût sera formé qu’il pourra lire les auteurs moins parfaits.
Il s’exprime ainsi : Les temps sont mauvais ; chacun souffre ; et n’est-il pas alors de la prudence de penser à l’avenir et de garder son revenu ?
Tout ce morceau est bien pensé, bien écrit, plein de réflexions profondes naturellement amenées, et qui font aimer à la fois le héros et le panégyriste, en inspirant une estime réelle pour l’un et pour l’autre.
L’antiquité vivait en plein air ; aux rayons étincelants du soleil, on sous les frais ombrages des jardins publies et privés, le Grec, à la fois ingénieux et loquace, pensait tout haut.
Pensez-vous ce que vous dites ?