, II, 77) par des moyens puissants pour se rendre maître aussitôt des esprits, qu’il réserve pour la fin ce qu’il y a de plus frappant, de plus décisif et qu’il plan ; dans le milieu les preuves les moins fortes ; c’est le plan dit homérique. […] Enfin, dans ceux qui appartiennent à l’imagination, l’écrivain veut plaire : son style sera fin, gracieux, élégant, varié. […] L’harmonie doit surtout répandre sa grâce sur la fin. […] Exsangues mis à la fin, n’est pas moins beau. […] Or, ces repos sont de deux sortes, les uns plus longs et qui, dans notre versification, se trouvent à la fin du vers, hormis dans les rejets, les autres plus courts ; ce sont ceux de la césure.
Tourmenté par une imagination ombrageuse, il finit par tomber dans une noire misanthropie qui devint son supplice, et hâta la fin d’une existence solitaire et farouche que consumaient des craintes sans cause, et un orgueil sans bornes. […] La gaieté, les travaux rustiques, les folâtres jeux, sont les premiers cuisiniers du monde5, et les ragoûts fins sont bien ridicules à des gens en haleine depuis le lever du soleil.
C’était vers la fin de décembre, lorsque, pendant trois semaines, le soleil échauffe l’Ile-de-France de ses feux verticaux. […] Un acacia qui croissait dans ce lieu me servit d’abri ; derrière ce frêle rempart j’attendis la fin de la tempête.
Comme la logique est ici destinée à diriger les élèves dans l’étude des belles-lettres, à former leur discernement et leur goût, je n’ai eu en vue que cette fin dans les applications que j’ai faites des principes du raisonnement. […] Il est important de s’en former une idée bien claire et bien précise ; car il est impossible de réussir dans quel art que ce soit, si l’on n’en connaît bien la fin et l’objet. […] L’orateur chrétien ne se borne pas, dans l’éloge des héros, à des fins purement humaines. […] C’est ici la principale partie et la véritable fin de la logique. […] L’orateur s’est bien donné de garde de placer ailleurs qu’à la fin cette dernière raison qui fait la plus forte des preuves morales.
Silius ne se soutient pas longtemps à la hauteur où nous venons de l’admirer ; et la fin de ce même discours, si nerveuse et si énergique dans Tite-Live, est faible et traînante dans son imitateur. […] Cyrus, dit Xénophon, sentant sa fin approcher, fit appeler ses deux fils, avec ses amis, et les principaux magistrats des Perses ; et les voyant tous rassemblés, il leur tint ce discours : « Mes enfants, et vous tous, mes amis, qui êtes ici présents, je reconnais à plusieurs signes que je touche au terme de ma vie. […] Ceux que mes espérances, que les liens du sang, ou la jalousie même, intéressaient à mon sort, donneront des pleurs à la fin malheureuse d’un prince jadis comblé de gloire, et tant de fois échappé à la fureur des combats, pour succomber sous les intrigues d’une femme !
Les rhéteurs recommandent d’en donner d’abord de fortes, de placer les plus faibles au milieu, et de réserver les plus solides pour la fin. […] Donnez une idée sommaire de l’éloquence politique à la fin du dernier siècle et appréciez brièvement le génie de Mirabeau. […] Pourquoi cette querelle a-t-elle pris fin ? […] Dès qu’il parait, il accable, pour ainsi dire, tout ce qui l’entoure de sa supériorité, et elle ne fait que grandir jusqu’à la fin. […] Vers la fin du xviiie siècle, cet enthousiasme s’était refroidi.
Pour plus d’ordre, je traiterai d’abord de la grandeur et du sublime dans les objets extérieurs, et j’y consacrerai la fin de cette séance. […] Toute chose, qui est une, doit avoir un commencement, un milieu et une fin. […] Mais sera-ce au commencement de la phrase, au milieu ou à la fin, qu’il faudra les placer ? […] La fin de la phrase est, dans tous les cas, la place qui leur convient le moins. […] Dans une phrase, il en est de la mélodie comme du sens ; lorsqu’elle s’affaiblit vers la fin, elle produit le plus mauvais effet.
Doué d’une sensibilité irritable qui prenait feu sur toute question ; d’une intelligence vive, rapide et capricieuse qui effleurait les sujets les plus divers ; d’un bon sens prompt à l’ironie fine et légère, il eut le génie de la malice, mais manqua trop souvent de cette délicatesse dont le tact avertit des occasions qui comportent la plaisanterie ou le sérieux. […] Une nombreuse famille vous aura l’obligation de la fin de ses peines. […] Songez qu’une bouteille qui a été fêtée quand elle était pleine d’eau des Barbades, est jetée dans un coin dès qu’elle est cassée, et qu’elle reste en morceaux dans la poussière ; que voilà ce qui arrive à tous ceux qui n’ont songé qu’à être admis à quelques soupers ; que la fin d’une vieillesse inutile, infirme, est une chose bien pitoyable. […] Je lui conseillerais, s’il veut mettre fin à cette étrange aventure, de prendre à peu près son modèle sur la petite figure en porcelaine de Sèvres.
Qu’enfin il ne manque jamais d’assaisonner ses railleries de ce sel fin et délicat, qui est une des propriétés de l’atticisme. » On voit, par tout ce qui précède, que la confirmation et la réfutation forment le corps réel du discours dans presque toutes les subdivisions de l’éloquence. […] Il est évident, en effet, que les lois de la narration ou de la description ne sont pas celles de l’argumentation ; que les règles qui gouvernent le commencement ne gouvernent pas la fin ; mais qu’on loue, qu’on défende, qu’on propose, qu’on exhorte, ou que, dans un sens opposé, on blâme, on accuse, on réfute, on détourne, les préceptes d’invention, de disposition, d’élocution même, seront à peu près semblables.
C’est là où l’intérêt commence, où il est nécessaire, pour le faire croître jusqu’à la fin, de bien rassembler en un seul faisceau les faits partiels qui concourent au but du récit. […] Après la réfutation, il n’y a plus qu’à conclure, Or, la fin d’un discours est un moment critique, et l’orateur doit ici achever son triomphe, soit en résumant ses moyens pour convaincre l’esprit, soit en recourant au pathétique pour toucher le cœur.
C’est ce que fait Oreste à la fin de son discours à Pyrrhus. […] Agréez ces derniers efforts d’une voix qui vous fut connue, vous mettrez fin à tous ces discours.
Les plus fins d’entre eux, ou les plus considérables, s’inquiétaient déjà de la santé du roi ; ils se savaient bon gré de conserver tant de jugement parmi ce trouble, et n’en laissaient pas douter par la fréquence de leurs répétitions. […] À la fin, M. le duc de Beauvilliers s’avisa qu’il était temps de délivrer les deux princes d’un si fâcheux public.
Il veut connaître son origine, sa fin, les lois cachées du monde extérieur, et ce n’est plus aux poëtes, mais aux savants et aux sages qu’il demande l’explication de ces mystères. […] Il n’est lame si fine qui ne se rouille à la longue dans le fourreau.
., v. 1223 jusqu’à la fin.
Sur la question que soulève cette assertion d’Aristote, voy. la note D, § 1, à la fin de l’Histoire de la Critique.
Pour former le pluriel, ajoutez s à la fin du nom : le père, les pères ; la mère, les mères ; le livre, les livres ; la table, les tables.
… Sa main désespérée M’a fait boire la mort dans la coupe sacrée ; un grand pinceau, une plume exercée, un bon violon, une fine lame, pour le peintre, l’écrivain, le violoniste, le spadassin. […] Ainsi l’Homère d’André Chénier : Quand bientôt à Lemnos sur l’enclume divine, Il forgeait cette trame irrésistible et fine Autant que d’Arachné les piéges inconnus, Et dans ce fer mobile emprisonnait Vénus !
Lisez avec attention, avec réflexion, et non à la hâte, pour arriver à la fin du volume : relisez plusieurs fois les livres ou les passages qui vous auront frappé ; vous en comprendrez mieux les beautés ; votre goût se formera rapidement. […] Le talent imite, rassemble ; il peut être vif, brillant, étendu, fin, spirituel, élevé même ; mais il ne dépasse jamais certaines bornes Me la condition humaine.
FIN
) On trouvera pourtant des exemples de la même locution : Rhétorique, I, 2 fin, 4, 10 Politique, III, 9 IV, 12, 16 V, 2.
Non, sans doute ; il y a un choix à faire, et ce choix dépend d’un esprit sage et judicieux, d’un discernement aussi fin que juste. […] Selon le goût de chaque historien, les faits font naître des réflexions morales ou politiques ; alors, il faut prendre garde d’ennuyer le lecteur par des réflexions ou leçons trop fréquentes, des sentences, des maximes sans fin. […] Ainsi, il faut que l’historien nous mette d’abord au fait des temps, des lieux, des caractères, des mœurs, des intérêts ; qu’il présente ensuite, au milieu de toutes ces circonstances, le germe de l’événement à raconter ; qu’il ensuive les développements, les progrès, et qu’il les conduise jusqu’à la fin.
La fin des maux consiste en celle de la vie, Et l’on trouve à gémir tant qu’on peut respirer4. […] J’ai de l’ambition, mais plus noble et plus belle : Cette grandeur périt, j’en veux une immortelle, Un bonheur assuré, sans mesure et sans fin, Au-dessus de l’envie, au-dessus du destin. […] — A quelle fin es-tu de ces ailes pourveue ?
A Chantilly, qu’on appelait l’écueil des mauvais ouvrages, protégé par le crédit d’un prince qui avait le goût de la fine raillerie, il put faire provision d’expérience, tracer impunément de malins portraits, et se vouer à un genre périlleux, sans craindre les orages. […] L’autre2 fait revivre Virgile parmi nous, transmet dans notre langue les grâces et les richesses de la latine, compose des romans qui ont une fin, en bannit le prolixe et l’incroyable, pour y substituer le vraisemblable et le naturel. […] Quelques-uns ne souffrent pas que Corneille, le grand Corneille, lui soit préféré, quelques autres qu’il lui soit égalé : ils en appellent à l’autre siècle, ils attendent la fin de quelques vieillards qui, touchés indifféremment de tout ce qui rappelle leurs premières années, n’aiment peut-être dans Œdipe que le souvenir de leur jeunesse3.
La grandeur de l’horizon romain se mariant aux grandes lignes de l’architecture romaine ; ces aqueducs qui, comme des rayons aboutissant à un même centre, amènent les eaux au peuple-roi sur des arcs de triomphe ; le bruit sans fin des fontaines, ces innombrables statues qui ressemblent à un peuple immobile au milieu d’un peuple agité ; ces monuments de tous les âges et de tous les pays ; ces travaux des rois, des consuls, des Césars ; ces obélisques ravis à l’Egypte, ces tombeaux enlevés à la Grèce ; je ne sais quelle beauté dans la lumière, les vapeurs et le dessin des montagnes ; la rudesse même du cours du Tibre ; les troupeaux de cavales demi-sauvages qui viennent s’abreuver dans ses eaux ; cette campagne que le citoyen de Rome dédaigne maintenant de cultiver, se réservant de déclarer chaque année aux nations esclaves quelle partie de la terre aura l’honneur de le nourrir ; — Synthèse : que vous dirai-je enfin ? […] C’est le défaut mortel de presque tous les écrivains de la fin du seixième siècle et du commencement du dix-septième, des avocats surtout et des prédicateurs.
Pour plaire aux habiles, la période doit se dérouler avec aisance, abondance et harmonie ; qu’elle ne se prolonge pas indéfiniment comme ces phrases allemandes dont on ne trouve la fin qu’en sautant au moins un feuillet ; que les suspensions et les repos y soient ménagés avec assez d’art pour permettre au lecteur de respirer librement et à propos81 ; qu’elle se termine, autant que possible, par des sons pleins et soutenus, qui, tout en évitant le ridicule de l’esse videatur 82, empêchent la voix de tomber trop brusquement ; que pour flatter l’oreille et faciliter la prononciation, les membres en soient savamment balancés et proportionnés. […] Lisez tous les ouvrages du réverend père Maimbourg, ci-devant jésuite, prenez garde de ne vous arrêter qu’à la fin de chaque période, et vous sentirez la faculté de respirer vous revenir peu à peu, sans qu’il soit besoin de réitérer le remède. » Montesquieu, Lettres persanes, 148.
Ces cas exceptés, les monosyllabes doivent être proscrits à la fin du vers30, à moins que l’on ne veuille produire un effet d’harmonie, comme dans ce vers de Virgile : Stērnĭtŭr, ēϰănĭmīsqυĕ trĕmēns prōcūmbĭt hŭmī bōs .
Après avoir prédit aux Juifs la fin de leur captivité et leur retour dans leur patrie, le poète les introduit eux-mêmes, célébrant par des chants de victoire la ruine du barbare qui les avait opprimés si longtemps160. […] Quando præparabat cœlos, aderam ; quando certâ lege et gyro vallabat abyssos ; quando æthera firmabat sursum, et librabat fontes aquarum ; quando circumdabat mari terminum suum, et legem ponebat aquis, ne transirent fines suos ; quando appendebat fundamenta terræ.
Enfin la suspension consiste à disposer la phrase sans l’interrompre, de telle sorte que le lecteur, en la commençant, n’en prévoi pas la fin, et à reculer assez le dernier mot pour que l’attention soit soutenue ou la curiosité piquée. […] Enfin, dont le vol hardi avait d’abord effrayé nos provinces, est une action encore plus éloignée ; aussi l’orateur la rejette-t-il à la fin, comme dans la partie fuyante ; elle n’est là que pour contraster, pour faire ressortir davantage l’action principale. » Condillac, Art d’écrire, c. 14.
Outre ces observations qui s’appliquent à l’ensemble de l’ouvrage, il y en a de spéciales pour les diverses parties, pour le commencement, le milieu et la fin d’un écrit. […] fin.
L’avenir sans fin s’ouvre à l’être illimité. […] elle est vieille, elle est maigre et point belle ; Les bouchers n’ont ici que du dédain pour elle ; Sa corne lisse et courbe, et son cuir souple et fin Ne les séduisent pas ; — elle mange à sa faim, Cependant ; — mais ses os meurtrissent sa litière.
S’il y a des astronomes à la fin des temps, je ne crois pas qu’il fût sage à eux de se tuer de chagrin parce que les planètes iront de travers, c’est-à-dire autrement qu’elles n’étaient allées jusque-là ; ceci dérangera, j’en conviens, la régularité de la science, mais ne dérangera point l’univers, que ne cessera pas de conduire une Intelligence pourvue d’autres règles de gouvernement que celles que nous nous faisons avec tant de travail et un travail si vain. […] Si vous saviez comme je demande à Dieu, pour vous, un peu de repos et de paix vers la fin de votre carrière si laborieuse et si agitée !
Ces réflexions montrent, je pense, comment la fin de ce chapitre se rattache au commencement.
Fille du ciel, la poésie comme tous les beaux-arts, n’atteint sa fin dernière, a dit M. de Bonald, qu’en visant au bon et à l’utile.
Tableau de la fin de l’automne. […] Ce fait a eu lieu vers la fin du règne de Louis XV. […] Pour donner plus d’intérêt à la narration, nous avons légèrement altéré, à la fin, le fait historique. […] Vers la fin de son règne, il n’avait plus de confiance que dans Artabane, son premier ministre et son favori, qui avait seul accès auprès de sa personne. […] Fin.
Tout ouvrage doit avoir, s’il est entier, un commencement, un milieu et une fin. […] Que de vaines disputes, que de questions sans fin, que d’opinions différentes ont partagé autrefois les écoles de la philosophie païenne ! […] Et ce qu’il y a ici de plus déplorable, c’est que l’existence de Dieu, sa nature, l’immortalité de l’âme, la fin et la félicité de l’homme, tous points si essentiels à sa destinée, si décisifs pour son malheur ou pour son bonheur éternel, étaient pourtant devenus des problèmes qui, de part et d’autre, n’étaient destinés qu’à amuser le loisir des écoles et la vanité des sophistes ; des questions oiseuses où l’on ne s’intéressait pas pour le fond de la vérité, mais seulement pour la gloire de l’avoir emporté. […] Ainsi, suivant saint Augustin, la prédication a trois fins : que la vérité soit connue, qu’elle soit écoutée avec plaisir, et qu’elle touche les cœurs.
On connaît le vrai bien comme le vrai baume : on fait l’essai du baume en le distillant dedans l’eau ; car s’il va au fond et qu’il prenne le dessous, il est jugé pour être du plus fin et précieux : ainsi, pour connaître si un homme est vraiment sage, savant, généreux, noble, il faut voir si ses biens tendent à l’humilité, modestie et soumission ; car alors ce seront de vrais biens ; mais s’ils surnagent, et qu’ils veuillent paraître, ce seront des biens d’autant moins véritables qu’ils seront plus apparents2.
Comparez la Rhétorique, II, 23 fin.
Je ne sais cependant si je m’exprime bien exactement ; car au lieu d’extrême plaisir, je devrais dire2 3 douloureux plaisir ; j’ai été attendri jusqu’aux larmes par la fin de ta lettre, qui a touché la fibre la plus sensible de mon cœur.
En la fin, vous direz la guare, Place Maubart, et frère Piarre. […] Fin subsiste, sans conséquence pour finer qui vient de lui, pendant que cesse et cesser règnent également. […] Tâtonnements incertains, analogies arbitraires et artificielles, combinaisons hardies, conjectures chimériques, divination préconçue, telle fut l’histoire de leurs fantaisies jusqu’à la fin du xviii e siècle, où la sagacité de Turgot soupçonna pour la première fois les lois d’une science fondée sur l’observation, la logique et l’histoire. — Ménage rattachait jeûne à jeune, sous prétexte que la jeunesse est le matin de la vie, et qu’on est à jeun quand on se lève. — Il tirait le mot rat du latin mus.
. — Le pluriel, dans les adjectifs, se forme comme dans les noms, en ajoutant s à la fin : bon, bonne ; au pluriel, bons, bonnes, etc.
Un bon sens aiguisé, fin et souriant, une modération courageuse et indépendante, une ironie très-malicieuse, mais que tempère la bienveillance et la gaieté, une franchise qui a du tact, l’art du badinage sérieux, la nouveauté des aperçus, le secret d’instruire en amusant, et d’élever une causerie jusqu’au ton de l’éloquence : tels sont les traits principaux de sa physionomie.
Nous croyons même que l’on pourrait utilement commencer l’étude de la littérature vers la fin de la quatrième.
ce peuple prosterné, Ce temple dont la mousse a couvert les portiques, Ses vieux murs, son jour sombre et ses vitraux gothiques ; Cette lampe d’airain, qui, dans l’antiquité, Symbole du soleil et de l’éternité, Luit devant le Très-Haut, jour et nuit suspendue ; La majesté d’un Dieu parmi nous descendue, Les pleurs, les vœux, l’encens qui montent vers l’autel, Et de jeunes beautés, qui, sous l’œil maternel, Adoucissent encore par leur voix innocente De la religion la pompe attendrissante ; Cet orgue qui se tait, ce silence pieux, L’invisible union de la terre et des cieux, Tout enflamme, agrandit, émeut l’homme sensible : Il croit avoir franchi ce monde inaccessible, Où sur des harpes d’or l’immortel séraphin Au pied de Jehovah chante l’hymne sans fin. […] Delille la Note C, à la fin du volume.
Je sens que mon corps s’affaiblit et tend vers sa fin.
Oui, il y a un Dieu, un Dieu qui est une véritable intelligence, qui, par conséquent, a conscience de lui-même, qui a tout fait et tout ordonné avec poids et mesure, et dont les œuvres sont excellentes, dont les fins sont adorables, alors même qu’elles sont voilées à nos faibles yeux.
J’ai souvent aussi remonté le Tibre à Ponte-Mole, pour jouir de cette grande scène de la fin du jour. […] Une Danse au soleil couchant exprime la fin d’une belle journée.
À quelle fin ? […] Cette lettre n’étant à autre fin, je prie Dieu qu’il vous ait, ma cousine, en sa sainte et digne garde.
Tous les hommes distingués qui vinrent dans cette ville, depuis le consulat de Scévola jusqu’à la fin de la dictature de Sylla, furent ses maîtres : Phédrus, dont il fait tant d’éloges dans sa correspondance, Philon l’académicien, Molon le rhéteur, Diodote le géomètre, qui lui enseigna la dialectique. […] Tableaux satiriques, portraits chargés, saillies imprévues, réparties piquantes, cruelles invectives, insinuations meurtrières, allusions fines sortent en foule de cet esprit charmant, comme les flèches de l’inépuisable carquois d’Apollon.
Quoiqu’il n’y ait personne d’entièrement privé de cette heureuse faculté, tous ne la possèdent cependant pas au même degré ; dans les uns, le goût ne laisse échapper que de légères étincelles : les beautés les plus communes sont celles qui les affectent le plus agréablement ; encore n’en conservent-ils qu’une impression légère, une idée confuse : dans les autres, au contraire, le goût s’élève au discernement le plus fin, et sa délicatesse n’est pleinement satisfaite, que de ce genre de beauté qui ne laisse rien à désirer.
Ménage, qui a commenté Malherbe, disait du mot ire, vers la fin du dix-septième siècle : « Il est beau, et on ne doit point faire difficulté de s’en servir en poèsie. » J.
Son style serré, savant et fin unit la correction à l’agrément, l’art des nuances à la solidité, l’ingénieux au judicieux.
Ce soleil qui ramène le jour et féconde la terre, ces astres dont la douce clarté illumine les nuits, cette mer qui s’agite en bouillonnant dans son lit immense, cette nature qui se pare et se dépouille tour à tour, ce mouvement régulier de l’univers, cette succession d’êtres qui brillent et s’effacent, qui naissent et meurent, les mystères qu’il rencontre en lui-même touchant son origine, sa conservation, sa fin, voilà ce qui le porte invinciblement à croire à des êtres invisibles, à un monde dont celui-ci n’est que l’apparence et le relief, et à faire tous ses efforts pour soulever le voile qui le dérobe à ses yeux.
Per adversa2 omnia, quæ cadere in principen possunt, probatus fuit, evectusque ad solium suis ærumni atque laboribus ; ut merito dicatur fortitudine, prudentiā et patientiā redemisse avitam hæreditatem ; et, quun ceteri victores imperii sui fines propagarint, eduxiss certā ex pernicie imperium, ac veluti peperisse. […] Dii istos deæque perdant4, quorum luxuria tam invidiosi imperii fines transcendit ! […] Ceterum ipsa hilarem fortunæ vultum semper experta, ne aviditate lucis tristem intueri cogar, reliquias spiritus mei prospero fine, duas filias et septem nepotum gregem superstitem relictura, permuto. » Cohortata deinde ad concordiam suos, distributo eis patrimonio, et cultu suo sacrisque domesticis majori filiæ traditis, poculum in quo venenum temperatum erat, constanti dextrā arripuit. […] Diu de fallaciā æmulorum questi, postremo acerbitate conditionis injuriam discutere conati sunt : scilicet optionem Carthaginiensium1 fecerunt, uti vel illi, quos fines populo suo peterent, ibi vivi obruerentur2, vel eādem conditione sese quem in locum vellent processuros. […] Per ego vos deos patrios deprecor, æternumque ignem qui præfertur altaribus, fulgoremque solis intra fines regni mei orientis ; per æternam memoriam Cyri, qui ademptum Medis Lydisque imperium primus in Persas intulit : vindicate ab ultimo dedecore nomen gentemque Persarum.
Une fin glorieuse, en effaçant les taches de leur vie, n’a-t-elle pas plus servi la république que leurs défauts particuliers n’auraient pu lui être nuisibles ?
FIN Typographie Lahure, rue de Fleurus, 9, à Paris.
S’il a des négligences ou des longueurs, ces accidents proviennent du souci de ne rien omettre ; mais il serait injuste de lui refuser des touches fines, une vivacité brillante, un tour spirituel, l’animation d’un causeur prompt à toutes les impressions, et les instincts d’un artiste délicat.
Nous avons ouvert le cercueil avec Fontaine12 ; nous avons revu son visage non altéré ; une centaine de religieuses, plus brillantes de charité que les cierges qu’elles portaient dans leurs mains1, l’ont regardé, ce visage d’un père, à travers leurs pleurs ; les principales, en le descendant à la fosse, lui ont donné de saints baisers, et toutes ont chanté jusqu’à la fin la prière qui crie grâce pour les plus irrépréhensibles ; et puis, les jours suivants, dans le mois, dans l’année, les voilà qui se mettent à mourir, et les messieurs aussi2 ; ils meurent coup sur coup, frappés au cœur par cette mort de M. de Sacy, joyeux de le suivre, certains de le rejoindre, oui certains, grâce à l’humble et tremblant espoir du chrétien, et redisant volontiers, comme lui, d’une foi brûlante et soupirante : « O bienheureux purgatoire3 !
Voyez la Note B, à la fin du volume.
Nous disons que l’âme de l’homme est un feu inextinguible et perpétuel ; qu’elle est originaire du ciel ; que c’est une partie de Dieu même1 : et par conséquent qu’il y a bien plus d’apparence qu’elle se ressente de la noblesse de sa race que de la contagion de sa demeure ; qu’il est bien plus à croire qu’elle dure, pour se réunir à son principe, pour acquérir la perfection de son être, pour devenir raison toute pure, qu’il n’est à croire qu’elle finisse, pour tenir compagnie à la matière, pour s’éloigner de sa véritable fin, pour courir la fortune de ce qui est son contraire plutôt que son associé.
Ma seconde maxime était d’être le plus ferme et le plus résolu en mes actions que je pourrais, imitant les voyageurs qui, se trouvant égarés en quelque forêt3, ne doivent pas errer en tournoyant tantôt d’un côté, tantôt d’un autre, ni encore moins s’arrêter en une place, mais marcher toujours le plus droit qu’ils peuvent vers un même côté, et ne le changer point pour de faibles raisons, encore que4 le hasard seul les ait déterminés à le choisir ; car, par ce moyen, s’ils ne vont justement où ils désirent, ils arriveront au moins à la fin quelque part, où vraisemblablement ils seront mieux que dans le milieu d’une forêt.
Voilà, mon cher neveu, puisque votre amitié pour moi vous fait aimer nom, ce que je pense dans ce que saint François de Sales appelle la fine pointe de l’esprit, tandis que tout le reste qui est en moi est dans la tristesse, dans l’abattement, et dans un serrement de cœur qui devrait bien terminer cette misérable et trop longue vie.
Ce qui est étonnant, c’est que ce même homme, sur la fin de sa vie, n’était plus rien de tout cela, et qu’il devint doux, paisible, sans intrigue, et l’amour de tous les honnêtes gens de son temps ; comme si toute son ambition d’autrefois n’avait été qu’une débauche d’esprit, et des tours de jeunesse dont on se corrige avec l’âge ; ce qui prouve bien qu’en effet il n’y avait en lui aucune passion réelle.
Mais je les crains peu, et je saurai sacrifier ma vie pour arriver au but glorieux qui m’est proposé, pour remplir jusqu’à la fin le ministère sacré de la parole divine.
Chénier, et le poëte mourant, en fin la Chute des feuilles, dans les Elégies de Millevoye.
Le cœur peut mourir en tuant le corps ; mais je ne connais pour lui que cette fin : c’est celle du combat par la victoire1.
J’ai reconnu cet air si vif des bois, Qu’avec tant de plaisir j’aspirais autrefois ; Le long frémissement qui court sous les ombrages, Semblable au bruit sans fin qui montait des rivages, Et cette odeur de mousse et de feuilles dans l’air, Et les pommiers penchés par le vent de la mer.
Rousseau nous en donne un exemple brillant dans son discours sur l’influence des lettres et des arts : — « Aujourd’hui que des recherches plus subtiles et un goût plus fin ont réduit l’art de plaire en principes, il règne dans nos mœurs une vile et trompeuse uniformité, et tous les esprits semblent avoir été jetés dans un même moule. » — Voilà l’idée générale.
Il ne suffit pas que, dans un discours, les pensées soient justes et clairement rendues, Il faut que chaque chose y soit mise en son lieu : Que le début, la fin, répondent au milieu ; Que d'un art délicat les pièces assorties N'y fassent qu'un seul tout de diverses parties. […] Les pensées délicates cachent, sous une gaze fine, le sens qu'elles renferment, pour que nous puissions facilement le découvrir. […] Le dialogue renferme une idée grande, noble ou singulière, contredite ordinairement par l'un des interlocuteurs : à la fin, l'opinion vraie ou morale doit demeurer victorieuse ; et celui qui l'a combattue, doit être amené graduellement à l'adopter. […] Vous avez jusqu'ici Contre leurs coups épouvantables, Résisté sans courber le dos ; Mais attendons la fin.
Puisque la mort est la fin de toutes choses. […] En combattant l’un après l’autre, tous à la fin sont vaincus. […] Le centurion demande d’abord le congé au bout de seize ans et des récompenses à la fin du service. […] 4° Il faut remarquer aussi les locutions suivantes : ad tempus, pour un temps ; ad extremum, vers la fin ; ad prima signa veris, aux premiers signes du printemps ; ad similitudinem, à la ressemblance ; ad nutum, au moindre signe de tête ; nihil ad rem, cela n’a aucun rapport avec la chose ; nihil ad vos, cela ne vous regarde pas.
Et pourtant ce même homme eût maudit de grand cœur quiconque, à la première lecture, lui eût ôté le livre des mains avant la fin du quatrième tome.
Ce roman est une vraie création originale, que nous trouvons chez tous les peuples d’origine germanique ; il remonte, sans nom d’auteur, au onzième siècle, et circule partout, dans toutes les classes de la société, tant il est profondément national : c’est l’œuvre de tout le monde, c’est la peinture de la vie humaine, analyse fine et narquoise, tableau grossier, naïf, plein de naturel et de vérité.
Nous étions une troupe assez bien assortie, Qui pour courir un cerf avions hier fait partie ; Et nous fûmes coucher sur le pays exprès, C’est-à-dire, mon cher, en fin fond de forêts.
Quand vous aurez vu le Tibre, au bord duquel les Romains ont fait l’apprentissage de leurs victoires, et commencé ce long dessein qu’ils n’achevèrent qu’aux extrémités de la terre ; quand vous serez monté au Capitole, où ils croient que Dieu était aussi présent que dans le ciel, et qu’il avait enfermé le destin de la monarchie universelle ; après que vous aurez passé au travers de ce grand espace qui était dédié aux plaisirs du peuple2, et où le sang des martyrs a été souvent mêlé avec celui des criminels et des bêtes, je ne doute point qu’après avoir encore regardé beaucoup d’autres choses, vous ne vous lassiez à la fin du repos et de la tranquillité de Rome, qui sont deux choses beaucoup plus propres à la nuit et aux cimetières qu’à la cour et à la lumière du monde3.
L’ambre est une substance résineuse, d’un parfum fin et pénétrant.
« Rien n’est, dit-il, plus opposé à la véritable éloquence, que l’emploi de ces pensées fines et la recherche de ces idées légères, défiées, sans consistance, et qui, comme la feuille du métal battu, ne prennent de l’éclat qu’en perdant de la solidité.
Leur bec est une aiguille fine ; leurs petits yeux noirs ne paraissent que deux points brillants ; les plumes de leurs ailes sont si délicates, qu’elles en paraissent transparentes.
Mon beau voyage encore est si loin de sa fin !
A la fin les medecins cogneurent que c’estoit les mauves qu’on mangeoit, pource que c’est une herbe qui lasche l’estomac et garde de fere digestion.
Car ainsi comme les citez qui par guerres ordinaires avec leurs proches voisins, et continuelles expeditions d’armes, ont appris à estre sages, aiment les justes ordonnances, et le bon gouvernement : aussi ceux qui par quelques inimitiez ont esté contraints de vivre sobrement et se garder de mesprendre15 par negligence, et par paresse, et faire toutes choses utilement et à bonne fin, ceux la ne se donnent de garde, que16 la longue accoustumance, petit à petit, sans qu’ils s’en apperçoyvent, leur apporte une habitude de ne pouvoir plus pecher, et embellir leurs meurs d’innocence, pour peu que la raison y mette la main : car ceux qui ont tousjours devant les yeux ceste sentence, Le Roy Priam et ses enfants à Troye Certainement en meneroient grand joye1, cela les divertit et destourne bien des choses dont les ennemis ont accoustumé de se resjouïr et de se mocquer.
Tant y a que nous sommes au fin fond de la botte, dans le plus beau pays du monde, et assez tranquilles, n’étaient la fièvre et les insurrections.
Vers la fin de la troisième veille, paraissent sur le pont Milvius, avec une suite nombreuse, les députés des Allobroges ; Vulturcius les accompagne. […] Arrivés dans cette province, vous les auriez pris pour les chiens de chasse les mieux dressés, tant ils avaient le nez fin, tant ils avaient de sagacité pour découvrir les choses les plus cachées. […] Il avait une couronne de fleurs sur la tête et une autre au cou ; il respirait souvent l’odeur d’un réseau de toile fine, à petites mailles, et plein de roses. […] Je crains, en effet, de vous voir, à la fin de votre plaidoyer, imiter ce trait si efficace de l’éloquence d’Antoine, faire lever Verrès, lui découvrir la poitrine, étaler aux yeux du peuple romain les cicatrices qu’ont laissées sur son corps les passions et la débauche. […] Dans la plainte que je dois intenter contre la cruauté de Verrès et pour l’injuste mort de tant de citoyens romains, je m’expliquerai si énergiquement, que, dussent les forces et la vie elle-même me manquer, une telle fin me paraîtrait encore douce et glorieuse.
Se servir de l’esprit de son temps pour connaître celui des autres siècles ; unir la fermeté des jugements à la fidélité des peintures ; dérouler la suite des événements en remontant à leurs causes ; montrer toute faute suivie d’un châtiment, toute exagération provoquant un retour ; assigner, dans l’accomplissement des faits, la part des volontés particulières qui attestent la liberté morale de l’homme, et l’action des lois générales de l’humanité vers des fins supérieures sous la direction cachée de la Providence : telle est aujourd’hui sa mission.
Un bon sens aiguisé, fin et souriant, une modération courageuse et indépendante, une ironie très-malicieuse, mais que tempèrent la bienveillance et la gaieté, une franchise qui a du tact, et un sans façon qui ne manque jamais de tenue, ou d’agrément, l’art du badinage sérieux, le don de l’épigramme ingénieuse, la nouveauté des aperçus qui rajeunissent les questions par des vues soudaines et inattendues, le secret d’instruire en amusant, et d’élever une causerie jusqu’au ton de l’éloquence : voilà les traits principaux de sa physionomie.
Que d’autres, saisis d’horreur, pensent, en la quittant, cesser d’être ; instruit de votre néant, vous croirez commencer : la mort est la fin de la vie du méchant, et le commencement de celle du juste1. […] Il exerça les fonctions de directeur de la librairie avec une tolérance éclairée ; exilé dans ses terres à la fin du règne de Louis XV, rappelé par Louis XVI, rétabli dans sa charge de premier président de la Cour des aides et bientôt nommé ministre de la maison du roi, il quitta son portefeuille avec Turgot.
Et quel est notre aveuglement, si toujours avançant vers notre fin, et plutôt mourants que vivants, nous attendons les derniers soupirs pour prendre les sentiments que la seule pensée de la mort nous devrait inspirer à tous les moments de notre vie ?