Écoutons ce qu’en dit Boileau : Telle qu’une bergère, au plus beau jour de fête, De superbes rubis ne charge point sa tête, !
Les grandes divisions d’une poétique complète, qui nous seront fournies, ainsi que les divisions secondaires, par la définition qui est en tête de cet ouvrage, peuvent se réduire à deux : la première comprendra ce qui concerne la poésie considérée d’une manière générale, c’est-à-dire, sa nature, sa forme, et les qualités qu’elle exige du poète ; et la seconde renfermera ce qui regarde la poésie considérée en particulier ou les différents genres qu’elle renferme, genres principaux ou grands genres, et genres secondaires.
J’ai tué, moi (car il oserait le dire, après avoir délivré la patrie au péril de ses jours) ; j’ai tué celui que des femmes de la première distinction ont surpris voulant souiller, par un adultère infâme, les plus saints des mystères ;celui que le sénat a plus d’une fois résolu de punir de mort, pour expier, par son supplice, la profanation de nos cérémonies religieuses ; celui qui, à la tête de vils esclaves, a chassé de Rome un citoyen que le sénat, que le peuple, que toutes les nations regardaient comme le conservateur de Rome, et le sauveur de toutes les nations ; celui qui donnait et ôtait les royaumes, qui distribuait à son gré toute la terre ; celui, etc. ». […] « Si donc, Milon, tenant son épée sanglante, s’écriait : Venez, citoyens, écoutez-moi : j’ai donné la mort à Clodius ; les fureurs de ce pervers que la crainte des lois et des jugements ne pouvaient plus réprimer, ce bras et ce fer les ont repoussées de vos têtes ; si les lois, si la justice, si les tribunaux, si la liberté, la pudeur et la chasteté ne sont point bannis de Rome, c’est à moi, citoyens, à moi seul qu’on en est redevable ».
……………………………… 148Tel qu’on voit la tête chenue D’un chêne, autrefois arbrisseau, Égaler le plus haut rameau Du cèdre caché dans la nue : Tel croissant toujours en grandeur, Il égalera la splendeur Du potentat le plus superbe ; Et ses redoutables sujets Se multiplieront comme l’herbe Autour des humides marais. […] Je vis en même temps comme une main qui me vint prendre par les cheveux de ma tête : l’esprit m’enleva entre la terre et le ciel, et me transporta à Jérusalem, à l’entrée de la porte septentrionale du parvis intérieur, où était placée l’idole de Jalousie, etc. » Le Seigneur fait voir à Ézéchiel, dans l’intérieur de chaque maison, les divers attentats qui s’y commettent, et lui dit, à chaque nouvelle scène d’horreur : Tourne les yeux, et tu verras des abominations plus grandes encore.
« On dit (c’est l’Académie qui parle) : Il n’avait point de souliers dans ses pieds, au lieu de : il n’avait point ses pieds dans des souliers ; et : enfoncer son chapeau dans sa tête, au lieu de : enfoncer sa tête dans son chapeau. » Je ne sais si l’on dit cela, et si l’un vaut mieux que l’autre ; mais ce que je puis affirmer, c’est que les honnêtes gens ne disent ni l’un ni l’autre.
Nous n’en connaissons qu’une tout entière d’Horace, celle qu’il écrivit à Tibère, pour le prier de placer auprès de-lui Septimius, dans un voyage que ce jeune Prince allait faire en Orient, à la tête d’une armée. […] On sait que les lettres à des têtes couronnées n’ont d’autre adresse que celle-ci : Au Roi, à la Reine.
Marguerite de Provence, apprenant que saint Louis venait de tomber entre les mains des Sarrazins et craignant qu’elle-même ne fût prise aussi par eux, ordonna à son vieil écuyer de se tenir constamment auprès d’elle, dans sa tente, et au moment où les Sarrazins pénétreraient jusqu’à elle, de lui trancher sur-le-champ la tête. […] Le vers suivant est parfait et inspire la pitié : Sa tête qui bondit ensanglante la terre.
La brûlante canicule1 desséchait la terre : toutes les plantes altérées languissaient ; les fleurs ternies penchaient leurs têtes, et leurs tiges malades ne pouvaient plus les soutenir ; les zéphyrs mêmes retenaient leurs douces haleines, l’air que les animaux respiraient était semblable à de l’eau tiède2. […] Poussez-le ; vous lui ferez dire en plein jour qu’il est nuit, car il n’y a plus ni jour ni nuit pour une tête démontée par son caprice.
Et quand je vois ce soldat déterminé mettre des armées sur pied de son cabinet ; aller au sénat dans un silence qui marque de la résolution pour affronter le consul ; essuyer tête levée ses invectives ; jeter l’alarme dans Rome ; faire trembler l’Italie ; oser enfin ce qu’un particulier n’avait jamais osé, je ne suis pas surpris après la description que l’historien m’en a faite. Je vois un homme de tête, qui remue tout sans se montrer, parce qu’il a bien pris son parti. […] On trouve à la tête du recueil des Mémoires que l’Académie des belles-lettres a publiés, un Précis historique de son établissement, par Boze.
Sans ces précautions, l’ouvrage serait comme ces monstres dont la tête est plus grosse que le reste du corps. […] Les années paraissent longues quand elles sont encore loin de nous ; arrivées, elles disparaissent, elles nous échappent en un instant, et nous n’aurons pas tourné la tête que nous nous trouverons, comme par un enchantement, au terme fatal qui nous paraît encore si loin et ne devoir jamais arriver. […] Ce prophète, qui d’abord, sous les yeux du grand prêtre Héli, invoqua le Seigneur dans le calme et dans la retraite du sanctuaire ; qui depuis, consulté de tout Israël à Silo, où il avait choisi sa solitude, parut à la tête du peuple de Dieu, fut connu depuis Dan jusqu’à Bersabée, régla les différends des tribus, rétablit le culte du Seigneur, et fut le censeur des rois et des princes du peuple ; et qui enfin, dépositaire des vérités de la loi, fut reconnu fidèle dans ses paroles, parce qu’il avait vu le Dieu de lumière, confondit Amalec, et brisa l’insolence des princes de Tyr et de tous les chefs des Philistins. […] Mais pour le petit nombre de ceux dont la tête est ferme, le goût délicat et le sens exquis, et qui, comme vous, messieurs, comptent pour peu le ton, les gestes et le vain son des mots il faut des choses, des pensées, des raisons.
Laver la tête est resté une expression toute faite, pour signifier faire une réprimande.
Oui, le vin pur monte à la tête. […] Molière dit ailleurs d’un faux bel esprit : Il est guindé sans cesse, et dans tous ses propos On voit qu’il se travaille à dire de bons mots, Depuis que dans la tête il s’est mis d’être habile, Rien ne touche son goût tant il est difficile.
Ne perdez point de vue, au fort de la tempête, Ce panache éclatant qui flotte sur ma tête ; Vous le verrez toujours au chemin de l’honneur.
Il arrive souvent qu’avant d’aborder le sujet on se lance dans de longs détours, on s’enfonce dans les antécédents, on développe outre mesure le préambule, et puis le temps ou les idées manquent pour traiter le sujet lui-même : c’est comme si l’on faisait une statue qui aurait une tête monstrueuse et un corps maigre et fluet.
Il la détache ; il la porte sur une roue : les membres fracassés s’enlacent dans les rayons ; la tête pend ; les cheveux se hérissent, et la bouche, ouverte comme une fournaise, n’envoie plus par intervalles qu’un petit nombre de paroles sanglantes qui appellent la mort.
Un tel sort n’est sans doute pas à craindre pour le pays qui conserve l’amour des nobles études ; qui, après s’être mis à la tête de la civilisation intellectuelle, de l’Europe, sait toujours s’y maintenir ; qui a vu depuis cinquante années les grands talents au service des grandes affaires, et qui promet à l’esprit la gloire comme autrefois, et plus qu’autrefois le gouvernement de l’État.
J’ai souvent admiré un cheval arabe ainsi enchaîné dans le sable brûlant, les crins descendant épars, la tête baissée entre ses jambes pour trouver un peu d’ombre, et laissant tomber de son œil sauvage un regard oblique sur son maître. […] Un soldat de l’île de Chypre lui coupa la tête, et la prenant par les cheveux, il la montra comme en triomphe à toute l’armée victorieuse. Je me souviendrai toute ma vie d’avoir vu cette tête qui nageait dans le sang, ces yeux fermés et éteints, ce visage pâle et défiguré, cette bouche entrouverte qui semblait vouloir encore achever des paroles commencées, cet air superbe et menaçant que la mort même n’avait pu effacer.
Pour nous, il nous semble que ces enfants de la vision feraient d’assez beaux groupes sur les nuées : nous les peindrions avec une tête flamboyante, une barbe argentée descendrait sur leur poitrine immortelle, et l’esprit divin éclaterait dans leurs regards. […] Le chœur des saints Rois, David à leur tête, le glorieux collége des Apôtres, présidé par Pierre, et s’élançant à la conquête du monde, la blanche assemblée des Vierges, l’héroïque armée des Confesseurs et des Martyrs vêtus de robes éclatantes, nous offriraient aussi leur merveilleux. […] Ce n’est qu’en passant qu’Homère trace la Discorde en horrible déesse, dont les pieds sont sur la terre et dont la tête est dans les cieux ; c’est par un jet de sa force créatrice qu’il fait marcher la superbe Injure et les Prières humbles et chancelantes, implorant Jupiter dont elles sont les filles ; mais il ne retient pas longtemps sous les yeux ces rapides simulacres de ses pensées ; il les laisse aussitôt se perdre dans le nombre des divins moteurs de son merveilleux.
On ne met pas la tête d’un géant sur les épaules d’un pygmée, comme on ne place pas un vaste portique à l’entrée d’un petit bâtiment. […] Il n’y a de mouvement et d’expression ni dans les mains, ni dans la tête, ni dans les yeux d’un homme qui lit un discours. […] Il a pour principaux instruments la tête, les bras et les mains. […] La tête doit être tenue droite et dans une position naturelle. […] Les divers mouvements de la tête, pourvu qu’ils ne soient pas trop multipliés, expriment merveilleusement les passions.
Il ne prend pas assurément cette peine il se laisse attendrir quand la pièce est touchante, et il ne s’avise pas de dire en voyant Polyeucte : « Je n’ai jamais entendu parler de Sévère et de Pauline ces gens-là ne doivent pas me toucher. » (Voltaire, Dissertation sur la tragédie, en tête de sa Sémiramis.
Sainte-Beuve a dit de lui : « On s’élève, on se purifie, dans les heures qu’on passe en tête à tête avec cet athlète, ce héros, ce martyr du monde moral et invisible.
Je suppose que c’est ici votre dernière heure et la fin de l’univers ; que les cieux vont s’ouvrir sur vos têtes, J. […] Quand la narration vous paraîtra peu favorable à la cause, vous mettrez en tête une des meilleures preuves. […] ou faire entendre les serpents sur la tête des Euménides, en multipliant la consonne qui imite le sifflement : Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? […] On lit dans un poète : Dieu lava bien la tête à son image . […] Cent voiles pour cent vaisseaux, une tête si chère pour une personne si précieuse ; c’est la partie pour le tout.
XXI) : et, au contraire, le moyen de simplifier l’art, de le faciliter, aurait été de l’enseigner en masses : un petit nombre de grands principes, appuyés sur de grands exemples, aurait suffi, et n’aurait ni troublé ni fatigué de jeunes têtes. […] On n’a que faire de tourner la tête, ni de se faire violence. […] Il ne reste presque rien de tout ce qu’il a dit dans la tête de ceux qui l’ont écouté : c’est un torrent qui a passé tout d’un coup, et qui laisse son lit à sec. […] Nous avons même dans le Bréviaire romain un discours de lui sur la tête de saint Jean, qu’Hérode respecte et craint encore après sa mort : prenez-y garde, vous en trouverez la fin sublime. […] A ces paroles judicieuses mon homme répondit en secouant la tête : Venez, venez, dit-il, on va vous donner du neuf.
Je lui parle tête à tête, pour qu’il s’explique avec plus de liberté.
La complaisance lui était naturelle, coulait de3 source ; elle en avait jusque pour sa cour4 Régulièrement laide, les joues pendantes, le front trop avancé, un nez qui ne disait rien, de grosses lèvres mordantes, des cheveux et des sourcils châtain-brun fort bien plantés, des yeux les plus parlants et les plus beaux du monde, peu de dents, et toutes gâtées, dont elle parlait et se moquait5 la première, le plus beau teint du monde, le cou long avec un soupçon de goître6 qui ne lui seyait point mal, un port de tête galant, gracieux, majestueux, et le regard de même, le sourire le plus expressif, une taille longue, ronde, menue, aisée, parfaitement coupée, une marche de déesse sur les nues7 ; elle plaisait au dernier point.
On a beau savoir leurs intrigues, et les connaître pour ce qu’ils sont, ils ne laissent pas pour cela d’être en crédit parmi les gens, et quelque baissement de tête, un soupir mortifié, des roulements d’yeux, rajustent dans le monde tout ce qu’ils peuvent faire. » 1.
Cette insatiable avidité de parler s’exerce indifféremment sur tout, dévore tout comme un vaste incendie, et fait contracter à un jeune homme la déplorable habitude de parler de tout avec une légèreté dont on ne sent ni ne veut sentir les conséquences ; de sacrifier les ridicules des personnes présentes, la réputation et l’honneur des absents, avec une précipitation dont on serait soi-même effrayé, si une réflexion solide pouvait trouver sa place dans une tête vide d’idées, et étourdie du bruit qu’elle-même excite autour d’elle.
» Ceux qui étaient les plus faits pour éclairer leurs contemporains, se sont mis à la tête des incrédules ; ils ont déployé l’étendard de la révolte ; et, par cet esprit d’indépendance, ils ont cru ajouter à leur célébrité.
Il semble au lecteur qu’il l’avait dans la tête, avant de la lire, et que par conséquent elle n’a exigé aucun effort de la part de l’écrivain. […] Mais aujourd’hui qu’enfin la vieillesse venue, Sous mes faux cheveux blonds déjà toute chenue, A jeté sur ma tête avec ses doigts pesants, Onze lustres complets surchargés de trois ans. […] La partie pour le tout, ou le tout pour la partie ; comme lorsqu’on dit les foyers rustiques, pour les maisons rustiques ; dix hivers, pour dix années ; une tête chère, pour une personne chérie et précieuse lorsque l’on emploie le nom d’un fleuve pour celui du peuple dont il arrose le pays ; comme le Tibre, pour les Romains ; la Seine, pour les Français ; le Tage, pour les Espagnols, etc.
Regardez cette tête, où la Divinité Semble imprimer ses traits.
À la tête de cette foule de grands hommes qui ont illustré la tribune ou le barreau d’Athènes, se présente d’abord ce fameux Périclès, qui fut tout à la fois capitaine et orateur, élève d’Anaxagore et amant d’Aspasie, redoutable à la Grèce et corrupteur d’Athènes, et que son éloquence rendit quarante ans monarque d’une république.
Les partisans un peu sévères du bon goût l’ont constamment rejeté parmi ces modèles qu’il faut soigneusement écarter d’un livre classique, parce que le brillant en impose ici sur la solidité, et qu’il est à craindre qu’il ne reste de tout ce fracas d’antithèses plus d’apparence que de réalité, et plus de bruit dans la tête des jeunes gens, que d’idée de la véritable harmonie oratoire.
En voici deux exemples : Quand je suis sous les pieds, je marche sur la tête.
Oui, le vin pur monte à la tête.
» Je mis la tête hors de la portière, et comme j’ai toujours eu la vue fort basse6, je ne vis rien.
Des funérailles dans une ville assiégée Un officier français raconte que, traversant une rue de Candie, sillonnée de bombes et de boulets, il vit beaucoup d’habitants assemblés dans une maison ; étonné, il s’avance : le corps d’une femme était placé dans un cercueil, paré de beaux vêtements, le visage découvert, la tête ornée de perles, les doigts chargés de bagues précieuses, les bras enveloppés de dentelles, la chaussure parsemée de pierreries.
Dans une autre tragédie, Racine a encore fort heureusement imité les sifflements des serpents qu’Oreste aperçoit sur la tête des Euménides : Eh bien ! […] Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ?
Et, faible, sur la terre il reposait sa tête : Et la neige, en tombant, le couvrait à demi, Lorsqu’une douce voix, à travers la tempête, Vint réveiller l’enfant par le froid endormi.
Auguste3 confia pour quelque temps le commandement de son armée au comte de Schullembourg, général très-habile, et qui avait besoin de toute son expérience à la tête d’une armée découragée.
Ce fut Gresset qui dans cette circonstance, en qualité de directeur de l’Académie française, harangua le jeune roi à la tête de ce corps, dont il était membre depuis 1748.
Descartes aimait les climats froids qui laissent la tête plus libre et favorisent la méditation.
Vous immolez à votre souveraine grandeur de grandes victimes, et vous frappez quand il vous plaît ces têtes illustres que vous avez tant de fois couronnées.
Le vers suivant de Racine : Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? […] Il n’en est pas de même de celui-ci : Le glaive qui a tranché les jours de la reine est encore levé sur nos têtes ; nos péchés en ont affilé le tranchant fatal. […] Et fait si bien qu’il déracine Celui de qui la tête au ciel était voisine. […] J’aime ton piédestal d’armures, et ta tête Dont le panache est un drapeau ! […] Voltaire a dit que les Français n’ont pas la tête épique.
Vous marcherez toujours dans votre liberté, et jamais votre tête ne se courbera sous le joug de l’étranger.
Née d’une famille ancienne mais pauvre du Berry, et chanoinesse de Poussay en Lorraine, cette personne, d’un rare mérite, avait été attachée à la maison de Saint-Cyr par l’amitié de Mme de Maintenon, qui même un moment jeta les yeux sur elle pour la placer à la tête de l’établissement qu’elle avait fondé.
Car déjà, de très-haut, dans leur savante fuite, Nos chasseurs dominaient cette vaine poursuite, Du seuil de ces grands bois dont les troncs vénérés, Comme des combattants étroitement serrés, Autour des longs rochers, donjons à tête grise, Font une palissade où tout assaut se brise.
Juvénal, pour exprimer ces parures à différents étages dont les dames romaines ornaient leurs têtes, s’exprime ainsi : Tot premit ordinibus, tot adhuc compagibus altum Ædificat caput… Boileau a rendu ainsi la pensée et les expressions de Juvénal : « Et qu’une main savante, avec tant d’artifice, Bâtit de ses cheveux l’élégant édifice. » Uti, se servir. […] Je le jure par cette tête par laquelle mon père avait coutume de jurer. […] De là l’usage fréquent de cette conjonction en tête d’une proposition pour servir de transition et faire mieux ressortir l’idée qui va suivre. […] XI Nec, en tête d’une proposition et réuni surtout aux conjonctions verò, enim, tamen, autem, s’emploie élégamment pour servir de transition et indiquer le rapprochement de deux idées.
Sa tête regarde le ciel, et présente une face auguste sur laquelle est imprimé le caractère de sa dignité : l’image de l’âme y est peinte par la physionomie ; l’excellence de sa nature perce à travers les organes matériels, et anime d’un feu divin les traits de son visage.
Vous immolez à votre souveraine grandeur de grandes victimes, et vous frappez quand il vous plaît ces têtes illustres que vous avez tant de fois couronnées.
: Tout annonce le Dieu [qu’ont vengé leurs ancêtres] ; Ma plume t’apprendra [quel homme je puis être] ; Le rossignol ne chante plus [quand il a des petits] ; ou la subordonnée placée en tête de la principale, ex.
D’Aubigné 1550-1630 [Notice] Fils d’un gentilhomme calviniste, né à Saint-Maurice, près de Pons, en Saintonge, Théodore Agrippa d’Aubigné avait huit ans, lorsque, passant par Amboise, il vit des têtes de huguenots attachées à une potence.
Sa chaleur est douce et innocente, supportable aux têtes les plus malades.
Ôde à Louis XIII sur la révolte de la Rochelle Donc un nouveau labeur à tes armes s’apprête : Prends ta foudre2, Louis, et va, comme un lion, Donner le dernier coup à la dernière tête De la rébellion.
. — Le mot princeps est composé de l’adjectif prim-us, a, um, et du mot caput, première tête, ou le premier, le chef, le prince. — Le verbe fero, je porte, a formé plusieurs composés en se joignant à divers substantifs.
Il nous apprend lui-même, dans l’avis qu’il a placé en tête de la magnifique édition de Bodoni, ce qui le détermina à se livrer à ce travail. […] Minerve, dans le cinquième livre, s’armant pour le combat, et Apollon, dans le quinzième livre, à la tête des Troyens, jetant avec son égide la terreur parmi les Grecs, sont aussi des exemples de sublime. […] Aussi la plupart des critiques placent l’éloquence à la tête des arts imitatifs ou mimiques ; ils la comparent à la peinture et à la sculpture, et même lui accordent, en maintes occasions, une juste préférence. […] Quelquefois on réunissait deux ou plusieurs de ces caractères hiéroglyphiques : un serpent, par exemple, avec une tête d’épervier, désignait la nature et Dieu qui veille sur elle. […] Voilà pourquoi l’on trouve à la tête de quelques éditions des pièces de Térence, modos fecit, et tibiis dextris et sinistris .
Là l’image peut être tracée à loisir ou à tête reposée, ici elle doit être vive et rapide. […] Partout le chardon élevait sa tête solitaire, et la mousse épaisse frémissait au souffle des vents. Les animaux sauvages habitaient la demeure de l’homme, leurs têtes se montraient au milieu des ruines et de l’herbe épaisse dont elles étaient couvertes. […] « Nymphes, où étiez-vous lorsque l’impitoyable abime se referma sur la tête de Lycidas ? […] Ce prince attacha quatre mille lévites au service du tabernacle, les divisa en vingt-quatre légions, et mit à la tête de chacune un chef uniquement occupé à chanter des hymnes et à jouer de divers instruments pendant les cérémonies.
Nous ne pouvons pas seulement voir un avocat en soutane et le bonnet en tête, sans une opinion avantageuse de sa suffisance1.
Toutes ces grandes fortunes par lesquelles les ambitieux s’élèvent, comme par différents degrés, sur la tête des peuples et des grands, ne sont soutenues que par des appuis aussi délicats et aussi fragiles en leur genre que l’étaient ceux de cet ouvrage d’ivoire.
Non, tu ne m’as pas autrement rompu la tête.
Pour vous écrire, depuis six mois que je roule ce projet dans ma tête, je n’ai pas faute de matière, mais de temps et de repos ; car nous triomphons en courant, et ne nous sommes encore arrêtés qu’ici, où terre nous a manqué.
Mon Christ, ma sainte Thérèse, les autres dessins que j’ai dans ma chambre lui plaisaient beaucoup ; il voulait les avoir et les voir tous à la fois, et sa petite tête tournait comme un moulinet.
Il insistera principalement sur les vertus civiques du grand homme américain et sur les beaux exemples que sa vie peut fournir à tous ceux qui, dans un Etat démocratique, sont à la tête du gouvernement. […] Comment faut-il entendre cette moralité que La Fontaine a mise en tête de sa fable « le Loup et l’Agneau » ? […] L’enthousiasme qui engendre les grandes œuvres et la patience qui les achève manquaient à Voltaire ; il avait moins que personne « la tête épique ». […] Avant lui, la scène française n’existait pas : la tragédie française sortit tout armée de sa tête comme une nouvelle Pallas d’un nouveau Jupiter.
Les héros d’Homère sont des types imposants et majestueux ; ils dominent les armées et dépassent les autres guerriers de toute la tête ; leurs passions sont impétueuses, leurs actions surhumaines ; ils combattent même contre les dieux et balancent le destin.
Ponsard) de beaux vers que nous devons rappeler : Cependant Jupiter voit d’un œil indigné Qu’on refuse une obole au vieillard dédaigné, Et que sous les affronts soit courbée et flétrie L’auguste majesté d’une tête blanchie !
Un tel sort n’est sans doute pas à craindre pour le pays qui conserve l’amour des nobles études ; qui, après s’être mis à la tête de la civilisation intellectuelle de l’Europe, sait toujours s’y maintenir ; qui a vu depuis cinquante années les grands talents au service des grandes affaires, et qui promet à l’esprit la gloire comme autrefois, et de plus qu’autrefois le gouvernement de l’État.
La nuit suivante, Catilina sortit de Rome et alla se mettre à la tête des troupes de Manlius. […] Des citoyens distingués par leur naissance ont conspiré l’incendie de Rome ; ils appellent à leur secours les Gaulois, ennemis déclarés du nom romain ; le chef des conjurés s’avance à la tête d’une armée, il est à nos portes… Et vous balancez encore !
Sans cesse il vient accuser de témérité, et lier par de timides conseils la noble hardiesse du pinceau créateur : naturellement scrupuleux, il pèse et mesure toutes ses pensées, et les attache les unes aux autres par un fil grossier qu’il veut toujours avoir à la main ; il voudrait ne vivre que de réflexions, ne se nourrir que d’évidence ; il abattrait, comme ce tyran de Rome, la tête des fleurs qui s’élèvent au-dessus des autres : observateur éternel, il vous montrera tout autour de lui des vérités, mais des vérités sans corps, pour ainsi dire, qui sont uniquement pour la raison, et qui n’intéresseraient ni les sens ni le cœur humain.
Mais le prêtre n’est pas un homme ordinaire, ni un orateur parlant en son propre nom ; du haut de la chaire, une auréole mystérieuse enveloppe sa tête ; il est placé entre le ciel et la terre ; il s’adresse au sentiment le plus vif et le plus profond de la conscience, au sentiment religieux ; il n’agite pas un intérêt d’un moment, mais un intérêt éternel.
Un Précis historique devait être placé au début de ce livre : Racine, qui avait reçu avec Boileau, l’année précédente, la charge d’historiographe du roi, fut naturellement chargé, à ce titre, de rédiger ce travail, sur l’origine et les destinées singulières duquel on peut voir l’avertissement mis en tête du t.
Vous avez vu tomber les plus illustres têtes ; Et vous pourriez encore, insensés que vous êtes, Ignorer le tribut que l’on doit à la mort ?
À leur tête est Mme de Sévigné, qui, sans le vouloir, nous a donné un recueil charmant et jusqu’à présent inimitable ; les lettres de Mme de Grignan, sa fille, et de Mme de Simiane, sa petite-fille, sont moins estimées.
Vous immolez à votre souveraine grandeur de grandes victimes, et vous frappez quand il vous plaît ces têtes illustres que vous avez tant de fois couronnées.
D’autres prenaient un air dégagé, distrait, pour n’avoir pas l’air de penser à ce qui les occupait tout entiers ; ils tournaient la tête du côté opposé ; mais malgré eux leurs yeux suivaient une direction contraire et les attachaient à tous les pas de la reine.
Pour dire qu’il a cinquante-huit ans, Boileau emploie ce tour noble et harmonieux : Mais aujourd’hui qu’enfin la vieillesse venue, Sous mes faux cheveux blonds déjà toute chenue, A jeté sur ma tête avec ses doigts pesants Onze lustres complets surchargés de trois ans.
Tandis que l’Italie faisait tourner les têtes, et que toute la cour s’habillait, se coiffait, dansait et saluait à l’italienne, notre langue s’italianisait, elle aussi. […] Aussi la troisième édition du Dictionnaire, en 1740, prit-elle le parti de remplacer enfin par un accent l’s étymologique dans tous les mots qu’il embarrassait (tête, honnête, apôtre).
« Dans toutes les langues, dit Voltaire, le cœur brûle, le courage s’allume, les yeux étincellent ; l’esprit est accablé, il se partage, il s’épuise ; le sang se glace, la tête se renverse ; on est enflé d’orgueil, enivré de vengeance, etc. » A ce penchant à l’imitation et à l’association, première source du style figuré, ajoutez la puissante influence qu’une imagination encore vierge et des passions libres et naïves exerçaient sur l’homme primitif.
Je me couchai voluptueusement sur la tablette d’une espèce de niche ou d’arcade enfoncée dans un mur de terrasse ; le ciel de mon lit était formé par les têtes des arbres ; un rossignol était précisément au-dessus de moi ; je m’endormis à son chant.
Seuls et la tête levée, on les voit marcher sur les hauteurs ; tout le reste des philosophes suit comme un troupeau.
C’est ainsi que Boileau s’est servi d’un tour très noble et très harmonieux pour dire qu’il avait cinquante-huit ans accomplis : Mais aujourd’hui qu’enfin la vieillesse venue, A jeté sur ma tête avec ses doigts pesans Onze lustres complets surchargés de trois ans. […] Le repos de l’hémistiche est trop faible dans cet exemple : Mon père, quoiqu’il eût — la tête des meilleures, Ne m’a jamais rien fait — apprendre que mes heures.
Le passé n’est pas si loin de nous pour que je ne puisse répéter ce que je disais il y a quelques années : puissent les jeunes écrivains de l’un et l’autre sexe bien comprendre que l’outrecuidance des prétentions, le ton rogue et magistral s’excusent à peine par l’autorité d’une virilité puissante ou d’une tête blanchie ; que les réformateurs au maillot ou en cornette font sourire les personnes sensées ; que le laisser aller du feuilleton ou l’échevelé, l’excentrique, le décousu des romans à la mode, il y a peu de temps encore, contrastent péniblement avec la dignité de certains sujets ; qu’il est des choses que certaines personnes doivent feindre d’ignorer, d’ignobles et hideux spectacles qu’elles ne doivent jamais se flatter d’avoir vus ; en un mot, que, si les bienséances ne sont pas la vertu, elles font supposer qu’on y croit encore, et que, si l’on a la folie de mépriser les autres, il faut au moins paraître se respecter soi-même.
Maillet, à qui il ne manque que de la paresse, du relâche, de la détente de tête, pour travailler admirablement, et qui a travaillé avec autant d’éloquence que de courage, il y a vingt ans, contre la tyrannie de l’époque, comme l’attestent des opuscules, dont je vous ai remis, il y a dix ans, un exemplaire qui vous aurait fait connaître son mérite si vous l’aviez lu, mais que vous n’avez pas lu, parce que, occupé comme vous l’êtes, vous ne lisez rien, et je crois que vous faites bien, par une prérogative qui n’appartient qu’à vous ; M.
En habit de marquis, en robes de comtesses, Venaient pour diffamer son chef-d’œuvre nouveau, Et secouaient la tête à l’endroit le plus beau.
Bien que la situation semble rejeter le récit que fait Théramène de la mort d'Hippolyte, parce que ce récit est trop long et peut-être trop beau, nous avons cru devoir le mettre sous les yeux de la jeunesse : A peine nous sortions des portes de Trézène, Il était sur son char ; les gardes affligés Imitaient son silence autour de lui rangés ; Il suivait tout pensif le chemin de Mycènes ; Sa main sur les cheveux laissait flotter les rênes ; Ses superbes coursiers, qu'on voyait autrefois Pleins d'une ardeur si noble obéir à sa voix, L'œil morne maintenant, et la tête baissée, Semblaient se conformer à sa triste pensée. […] Le chêne un jour dit au roseau : Vous avez bien sujet d'accuser la nature ; Un roitelet pour vous est un pesant fardeau : Le moindre vent qui d'aventure Fait rider la face de l'eau Vous oblige à baisser la tête ; Cependant que mon front, au Caucase pareil, Non content d'arrêter les rayons du soleil, Brave l'effort de la tempête. […] Comme il disait ces mots, Du bout de l'horizon accourt avec furie Le plus terrible des enfants Que le Nord eût portés jusque-là dans ses flancs : L'arbre tient bon, le roseau plie ; Le vent redouble ses efforts, Et fait si bien qu'il déracine Celui de qui la tête au ciel était voisine 1, Et dont les pieds touchaient à l'empire des morts.
Toutes ces images sont sublimes, ainsi que celle où la Discorde est représentée ayant La tête dans les cieux, et les pieds sur la terre. Dans le même poète, Jupiter, après avoir parlé, fait un signe de ses noirs sourcils ; les cheveux sacrés du Roi des dieux s’agitent sur sa tête immortelle, et le vaste Olympe en est ébranlé .