L’auteur proportionne alors son style à son sujet et s’autorise quelquefois de son titre pour se dispenser de polir parfaitement son élocution. […] L’invention épistolaire n’exige aucune méditation, car les circonstances de la vie nous fournissent nos sujets.
Envoyé en Espagne, il chassa du trône de Castille Pierre le-Cruel, devenu par ses tyrannies le fléau de ses sujets, et assura cette couronne à Henri de Transtamare, son frère.
Réflexions à ce sujet. […] D’abord elle se plaint qu’elle est lasse et recrue1 de fatigue ; et le dieu prononce que cela lui arrive par la longueur du chemin qu’elle vient de faire : elle dit qu’elle est le soir sans appétit ; l’oracle lui ordonne de dîner peu : elle ajoute qu’elle est sujette à des insomnies, et il lui prescrit de n’être au lit que pendant la nuit : elle lui demande pourquoi elle devient pesante, et quel remède ?
Rois, sujets, tout se plaint, et nos fleurs les plus belles Renferment dans leur sein des épines cruelles2 ; L’amertume secrète empoisonne toujours L’onde qui nous paraît si claire dans son cours. […] Voy. à ce sujet Pline le naturaliste, XVIII, 21 : « Tritico nihil est fertilius, …, ut pote quum e medio, si sit aptum solum, centeni quinquageni modii reddantur. » 3.
Bernays dans sa dissertation sur ce sujet (voy. plus bas, page 88).
Quand le sujet a été trouvé et médité, ce qui a rapport à l’invention : quand les parties ont été disposées dans un ordre convenable, ce qui concerne la disposition ; il ne reste plus à l’écrivain ou à l’orateur qu’à s’occuper du travail de l’Élocution ou du Style.
Continuation du même sujet. […] Voici ses propres réflexions sur un sujet dont il était bien capable de parler avec l’éloquence et la dignité convenables. […] « En supposant même ma mort naturelle, j’aurais encore sujet de me plaindre des Dieux, dont la sentence prématurée m’enlèverait, dans la force de l’âge, à mes parents, à mes enfants, à ma patrie.
Son règne, qui ne fut malheureusement que de deux ans et près de trois mois, fut marqué par trois événemens funestes, où Titus montra à l’égard de ses sujets toute la sollicitude d’un prince, et toute la tendresse d’un père.
Les alliances avec plus grand que soi sont sujettes toujours à de fâcheux inconvénients. […] Louis. — Vous deviez parler de moi comme un sujet comblé des grâces de son maître. […] Ils avaient besoin l’un de l’autre pour approfondir et pour s’assurer que tout était vu dans un sujet. […] pauvre Gil Blas, meurs de honte d’avoir donné à ces fripons un juste sujet de te tourner en ridicule. […] J’eus sujet de me plaindre de mon tailleur, qui m’avait fait perdre en un instant l’attention et l’estime publiques ; car j’entrai tout à coup dans un néant affreux.
(On peut voir sur ce sujet l’Abrégé de l’Histoire de France par l’auteur cité, année 1659.)
Mais s’étant brouillé avec Agamemnon, au sujet d’une jeune esclave nommée Briséis, il cessa de combattre ; et pendant tout le temps de son inaction, les Grecs n’éprouvèrent que des revers. […] Mais dès le moment qu’il fut rentré dans le devoir, il devint, comme il l’avait été auparavant, un des sujets les plus fidèles ; et le roi ne balança pas à lui rendre ses bonnes grâces et toute sa confiance. […] Ses propres sujets se révoltèrent contre lui ; et des débris de son empire, qui finit l’an 770 avant Jésus-Christ, se formèrent les royaumes des Mèdes, de Ninive et de Babylone. […] Il se brouilla dans la suite avec le roi Henri II, au sujet des privilèges, des franchises et des droits de l’église anglicane.
D’où vient donc que tant de rhéteurs blâment l’antithèse, et que plusieurs vont presque jusqu’à la bannir des sujets sérieux ? […] C’est ensuite, dans les sujets graves, d’ennoblir l’ironie par la hauteur avec laquelle on ressaisit le ton sérieux.
Les plus tristes spectacles sont assez souvent sujets aux contrastes les plus ridicules. […] On peut lire sur le même sujet une lettre de madame de Maintenon, adressée au duc de Noailles, le 27 avril.
Pénétrez-vous bien de votre sujet ; à mesure que vous vous échaufferez en le développant, les images naîtront d’elles-mêmes. […] L’apostrophe. — Vous semblez tout à coup abandonner votre sujet pour interpeller une personne ou une chose dont votre imagination est pleine.
L’on a vu jusqu’à présent comment les mots se joignent ensemble pour former un sens : les mots ainsi réunis font une phrase ou proposition 1 : la plus petite proposition doit avoir au moins deux mots, le sujet et le verbe, comme je chante, vous lisez, l’homme meurt : souvent le verbe a un régime, comme je chante un air, vous lisez une lettre, etc.
D’Aubignac, Pratique du théâtre, III, 2, commente et discute les préceptes d’Aristote sur ce sujet.
Ce qui est certain, c’est qu’il existait un drame de l’Ancienne Comédie intitulé ІІέρσαɩ, et que l’on attribuait vulgairement à Phérécrate (voyez Meineke, livre cité, p. 70) d’où l’on peut conclure que ce sujet avait été traité dans le genre comique.
Ce style d’autant plus difficile à saisir avec tous ses agréments, qu’il est plus près de la nature, s’emploie dans les entretiens familiers, dans les récits, dans les fables, dans les lettres, dans les sujets où l’on se propose d’instruire, et généralement dans tous ceux, où l’on parle de choses simples et communes. […] Cette figure n’est réellement belle, que lorsque les pensées opposées sont naturelles, tirées du fond du sujet, et qu’elles servent à se donner réciproquement de la justesse et de la clarté. […] Sa modération sera le plus sûr rempart de son empire : il n’aura pas besoin de garde qui veille à la porte de son Palais ; les cœurs de ses sujets entoureront son trône, et brilleront autour à la place des glaives qui le défendent.
Même sujet, selon Welcker, que l’Eurysacès de Sophocle : retour de Teucer à Salamine après la mort de son père Télamon, qui l’en avait exilé on suppose que rentrant, sous un costume étranger, dans le palais de ses pères, il se trahit par ses larmes devant un tableau qui représentait Télamon.
Et puis les grands sujets ne sont pas innombrables, les types s’épuisent ; l’art même, qui les saisit et qui les fixe sous la forme la plus parfaite, les retranche du fonds commun ; ils n’appartiennent plus qu’à l’artiste dont le ciseau, la plume ou le pinceau les a réalisés2. […] Dans sa correspondance avec Atticus, on le voit sans doute quelquefois abattu, découragé, ne sachant quel parti prendre entre César entouré de tous les mauvais sujets de Rome, et Pompée affectant des airs de Sylla.
Son bon sens fin et malicieux va d’un sûr instinct chercher en tout sujet l’essence de la fleur pour en exprimer le suc et le parfum. […] Ce n’est là rien de plus qu’un juste tribut payé à leur renommée ; en d’autres termes, c’est la modestie convenable à tout individu, de penser que son jugement inexpérimenté est sujet à se méprendre plutôt que la voix unanime du public.
D’Aubignac, plus poli que La Mesnardière, avoue qu’il écrit « pour faire connaître au peuple l’excellence de l’art des poëtes et pour lui donner sujet de les admirer, en lui montrant combien il faut d’adresse, de suffisance et de précautions pour achever des ouvrages qui ne donnent à nos comédiens que la peine de les réciter et qui ravissent de joie ceux qui les écoutent. » (Pratique du théâtre, I, 2.
Le scazon convient à l’épigramme ; le vers trochaïque, à la poésie dramatique ; l’asclépiade, à l’ode ; le phalécien, aux sujets légers et à l’épigramme.
De tels sujets pouvaient ne pas ouvrir une carrière très vaste au génie du poète ou de l’orateur ; mais ils n’offraient pas du moins à leur imagination les écarts dangereux qui devaient bientôt outrager l’éloquence, la langue et la raison.
Mais elle n’a qu’aigreur, sans cette charité, Et c’est un long sujet de murmure et de plainte, Quand son joug n’est souffert que par nécessité2. […] Allez, honneurs, plaisirs, qui me livrez, la guerre : Toute votre félicité, Sujette à l’instabilité, En moins de rien tombe par terre ; Et comme elle a l’éclat du verre5, Elle en a la fragilité. […] Le langage si simple de cette méditation convient à l’austérité du sujet.
Mais ces sortes de périphrases sont comme les hiéroglyphes qui reçoivent divers sens, selon les divers sujets traités. […] Il faut donc dire, je l’ai vu de mes yeux, je l’ai oui de mes oreilles, pour ne laisser aucun sujet de douter que cela ne soit ainsi.
Il est le premier, il est le seul qui ait consacré à l’histoire de notre littérature un monument qu’on peut appeler national ; car nul sujet n’intéresse plus vivement notre gloire. […] Combien de termes qui n’appartiennent pas à la langue du sujet, et qui s’y introduisent par le relâchement de l’attention, par la mémoire, par l’imitation !
On pourra consulter sur ce sujet notre Apollonius Dyscole, Essai sur l’Histoire des Théories grammaticales dans l’antiquité, et les ouvrages cités dans les notes sur le chap.
Partout le naturel, la force, l’érudition, la solidité s’adaptent et se fondent heureusement dans les sujets qu’il traite.
Naturel heureux, génie ardent, sagesse dans les conseils, vigueur dans l’exécution, désintéressement dans les circonstances les plus délicates, justice, humanité, prudence, il a tout réuni à un degré éminent ; et il n’est pas un de ces points où le panégyriste ne courre le danger de rester au-dessous de son sujet ».
Mais il faut que ces incidents soient vraisemblables ; qu’ils tiennent par quelque chose au sujet ; qu’ils piquent assez la curiosité, et offrent assez d’intérêt pour dédommager le lecteur de l’impatience qu’il a de voir la fin des aventures.
Par le mot dire, j’entends parler et écrire : par le mot bien, j’entends non-seulement la perfection du style, mais encore la moralité du sujet.
Cette variété nous fait voir que la pastorale s’est permis de traiter toutes sortes de sujets.
Mon cher frère, je me figurerais en votre place, qu’en tout état et en tout temps, je dois être modeste ; et quoique les bien faits du Roi honorent ses plus grands sujets, je m’en tiendrais dans ce sens fort glorieux ; mais j’irais aussi jusqu’à considérer dans ce bienfait ma patrie entière, et je ferais en sorte que ma conduite fût l’expression de ma reconnaissance. […] Que je vous trouve heureux d’avoir tant d’obligations à devenir un sujet distingué, et de devoir au Roi votre vie et vos services, au double titre de votre maître et de votre père !
La qualité de sujet et de citoyen, ainsi que l’humanité naturelle, jointe à notre propre intérêt, nous en font une loi inviolable. […] Il seroit plus inconcevable que plusieurs hommes d’accord eussent fabriqué ce livre, qu’il ne l’est qu’un seul en ait fourni le sujet.
« Vous avez des amis, parce que vous l’êtes vous-même ; car on commande tout aux sujets, excepté l’amour.
C’est qu’il a su tellement s’identifier avec tous les sujets, les revêtir d’un caractère et d’un style tellement inimitables, qu’il est arrivé à personnifier la fable en lui-même.
Les sujets ne s’emparaient point de lui : il n’y voyait qu’une matière à traiter, et s’il parut se vouer à l’ode religieuse, ce ne fut pas par entraînement de cœur.
., et forment, en un mot, un sujet complet, résumé par un titre spécial. […] Accord du verbe avec le sujet. […] Accord de l’attribut avec le sujet. […] Infinitif servant de sujet. […] On doit proportionner son style à la dignité du sujet. — 4.
C’est un corps animé d’une infinité de passions différentes, qu’un homme habile fait mouvoir pour la défense de la patrie : c’est une troupe d’hommes armés qui suivent aveuglément les ordres d’un chef, dont ils ne savent pas les intentions : c’est une multitude d’âmes, pour la plupart viles et mercenaires, qui, sans songer à leur propre réputation, travaillent à celle des rois et des conquérants : c’est un assemblage confus de libertins, qu’il faut assujétir à l’obéissance ; de lâches qu’il faut mener au combat ; de téméraires, qu’il faut retenir ; d’impatients, qu’il faut accoutumer à la confiance, etc. » Malgré le respect dû au nom de Fléchier, et surtout à l’oraison funèbre de Turenne, son plus bel ouvrage, qui ne voit, dans le premier de ces deux morceaux, le véritable orateur, l’écrivain plein de son sujet ; et, dans le second, le rhéteur presque uniquement occupé du soin d’assembler et de faire contraster des mots ?
La nature des causes et des circonstances, le sujet, l’occasion, la nécessité, changent et modifient tout.
Toutefois, si l’on veut avoir de bons conseils sur ce sujet, nous renvoyons à la lecture d’un poème sur le Geste, que nous devons au P.
Les autres se pavanent sur la considération de leur beauté, et croient que tout le monde les muguette1 : tout cela est extrêmement vain, sot et impertinent : et la gloire qu’on prend de si faibles sujets s’appelle vaine, sotte et frivole.
C’est là son triomphe, et c’en est assez pour faire sentir aux jeunes gens que le caractère distinctif de l’éloquence est une action pleine de chaleur, plus ou moins véhémente, selon la nature et la force des obstacles que son sujet lui donne à renverser.
Le sujet de cette pièce est exposé dans : Apollodore, Bibliothèque, I, 9, 28 Pausanias, II, 3, 7 le scholiaste de l’Iliade, XI, 741 cf.
Rien n’avait été préparé ni prémédité de la part du petit garçon, qui est réellement un bon sujet, pieux et studieux, à ce que l’on dit, et très-hardi, comme vous voyez, mais très-décidé, en même temps, à n’être ni soldat ni prêtre.
Dans l’Histoire de la Révolution française (1824), comme dans celle de Marie-Stuart (1851), et de Charles Quint (1854), nous admirons l’austérité d’un récit simple et pourtant dramatique, une belle ordonnance, la hauteur des aperçus, des portraits hardis, et la sûreté d’un juge qui domine son sujet.
Verrès traiterait ainsi, sans aucun sujet, un honnête homme, ami et allié du peuple romain ? […] L’importance du sujet ne me permet pas de resserrer en si peu de mots une action si détestable. […] Le sénat et le peuple romain n’ont entendu parler d’aucun trouble ; Verrès lui-même n’a rien écrit au sénat à ce sujet. […] Il a inventé, il a allégué je ne sais quoi (dirent ceux qui étaient présents) : ce n’est point sans sujet qu’un homme si riche est tout à coup mandé par Verrès. […] quel en fut donc le sujet ?
C’est de lui que date l’ère de la science proprement dite. » — La profondeur et la gravité des maximes, l’éloquence des vues supérieures, l’art magistral de classer les idées, de les faire manœuvrer avec puissance et précision, l’autorité qui domine un sujet, et juge de haut toutes les questions : tels sont les mérites éminents de ce grand esprit qui aborda l’histoire en homme d’État, prédestiné aux luttes et aux triomphes de la parole.
C’est au contraire la difficulté de l’œuvre qui m’a arrêté1… Voilà pourquoi, ayant fait beaucoup de projets sur ce sujet, je n’en publie aujourd’hui que des esquisses.
Les comparaisons des écrivains latins sont déjà plus étroitement liées à leur sujet ; et les prosateurs, comme les poëtes des deux derniers siècles de notre littérature, en présentent un grand nombre à la fois riches et exactes, brillantes et correctes. […] Je passerai donc de loin en loin une allusion verbale finement touchée, comme j’applaudis à la parodie spirituelle de quelque grand écrivain ; mais quant aux centons, aux paronomases 104, aux pointes, aux quolibets, aux calembours, on ne trouvera pas mauvais que la rhétorique s’abstienne de les ranger parmi les sujets dont elle s’occupe.
Quoique le mérite de l’orateur et de l’écrivain, dit M. de La Harpe, en traitant ce même sujet, soit particulièrement ce qui doit nous occuper ici, on ne peut se dissimuler, cependant, que le degré d’attention et d’intérêt pour le talent lui-même dépend surtout du degré de respect pour les choses, et, pour tout dire en un mot, du degré de croyance ou d’incrédulité.
Poëte lyrique, il solennisa les événements mémorables de son siècle dans des odes où il sut accommoder des sujets nationaux aux formes de la tradition classique.
Voltaire s’est prononcé formellement à ce sujet, sur lequel il revient en plusieurs endroits de ses ouvrages.
Sa conversation n’est pas moins curieuse que ses démonstrations extérieures ; il commence des phrases, pour que le ministre les finisse ; il finit celles que le ministre a commencées ; sur quelque sujet que le ministre parle, le duc de Mendoce l’accompagne d’un sourire gracieux, de petits mots approbateurs qui ressemblent à une basse continue, très-monotone pour ceux qui écoutent, mais probablement agréable à celui qui en est l’objet.
Cousin juge ses modèles avec trop d’indulgence, on ne peut qu’admirer en lui le don d’animer tous les sujets qu’il traite.
Mais quand je considère cette infinie multitude de peuples qui attend de leur protection son salut et sa liberté ; quand je vois que, dans un état policé, si la terre est bien cultivée, si les mers sont libres, si le commerce est riche et fidèle, si chacun vit dans sa maison doucement et avec assurance2, c’est un effet des conseils3 et de la vigilance du prince ; quand je vois que, comme un soleil, sa munificence porte sa vertu jusque dans les provinces les plus reculées, que ses sujets lui doivent, les uns leur honneur et leurs charges, les autres leur fortune et leur vie, tous la sûreté publique et la paix, de sorte qu’il n’y en a pas un seul qui ne doive le chérir comme un père : c’est ce qui me ravit, chrétiens ; c’est en quoi la majesté des rois me semble entièrement admirable ; c’est en cela que je les reconnais pour les vivantes images de Dieu, qui se plaît de remplir le ciel et la terre des marques de sa bonté, ne laissant aucun endroit de ce monde vide de ses bienfaits et de ses largesses4. […] La matière, autrement dit, le sujet.
Sont-ce là d’assez hauts sujets de méditation, et croyez-vous qu’une ville où de pareils effets se reproduisent à chaque pas soit digne d’être vue1 ? […] C’est ainsi, mon très-cher ami, que nous sommes avertis à chaque pas de notre néant ; l’homme cherche au dehors des raisons pour s’en convaincre, il va sur les ruines des empires, il oublie qu’il est lui-même une ruine encore plus chancelante, et qu’il sera tombé avant ces débris1 Ce qui achève de rendre notre vie le songe d’une ombre 2, c’est que nous ne pouvons pas même espérer de vivre longtemps dans le souvenir de nos amis, puisque leur cœur, où s’est gravée notre image, est comme l’objet dont il retient les traits, une argile sujette à se dissoudre.
quelle préoccupation constante de son sujet ! […] On peut dire que les pages qu’il nous a laissées sur ce sujet sont les mémoires de l’éloquence.
Ses réflexions, à ce sujet, ne sont peut-être pas très profondes, mais elles sont ingénieuses et intéressantes, et l’on ne peut lui refuser le mérite d’avoir ouvert un sentier inconnu avant lui.
Mais ce n’est ni le cas, ni la place de tout dire à ce sujet ; et nous nous bornerons à conclure, avec le poète Martial, que c’est quelque chose que de savoir se taire ; res est magna tacere, Matho .
C’est une partie de l’ode adressée à ce prince au sujet « de l’heureux succès du voyage de Sedan », entrepris contre le duc de Bouillon, en 1606.
Prenez des sujets qui aillent à votre air : Psyché, par exemple.
Ses études historiques ont une haute valeur, et restent définitives en plus d’un sujet.
Il est le premier, il est le seul qui ait consacré à l’histoire de notre littérature un monument qu’on peut appeler national ; car nul sujet n’intéresse plus vivement notre gloire.
Suidas avait-il sous les yeux quelque autre témoignage d’Aristote sur le même sujet, quand il écrivait la notice suivante ?
« Il fit la guerre au roi ; mais le personnage de rebelle était ce qui le flattait le plus dans la rébellion : magnifique, bel esprit, turbulent, ayant plus de saillies que de suite, plus de chimères que de vues, déplacé dans une monarchie, et n’ayant pas ce qu’il fallait pour être républicain, parce qu’il n’était ni sujet fidèle ni bon citoyen ; aussi vain, plus hardi et moins honnête homme que Cicéron ; enfin plus d’esprit, moins grand et moins méchant que Catilina.
Il anime et vivifie tous les sujets qu’il touche, et dont il cueille la fleur.
Il voit qu’il n’y a pas tant de sujet de louange à étendre de cent lieues les bornes d’un royaume qu’à diminuer un sou de la taille1, et qu’il y a moins de grandeur et de véritable gloire à défaire cent mille hommes qu’à en mettre vingt millions à leur aise et en sûreté.
Si quelque chose pouvait ajouter au mérite de ce beau discours, c’est la pensée que l’orateur, entravé de toutes parts et de toutes manières, n’eut que quatre nuits pour rédiger une pareille défense ; mais il fallait un prodige, et son courage l’a fait : son courage l’a élevé à la dignité de son sujet ; et c’eût été quelque chose encore de ne pas rester infiniment au-dessous.
S’il ajoute que les actions de ce monarque ont produit le bonheur de ses sujets, il nous présentera le bon qui intéressera notre cœur.
On peut consulter, à ce sujet, le chap. 1er du XIXe livre de cet ouvrage ; Cf.
On peut voir à ce sujet l’Essai sur la vie de Bernardin de Saint-Pierre par Aimé Martin.
Ainsi je m’assure que vous me souffrirez mieux si je ne m’oppose point à vos larmes, que si j’entreprenais de vous détourner d’un ressentiment2 que je crois juste ; mais il doit néanmoins y avoir quelque mesure, et comme ce serait être barbare de ne se point affliger du tout lorsqu’on en a du sujet, aussi serait-ce être trop lâche de s’abandonner entièrement au déplaisir.
Si nous le considérons selon la nature, c’est un feu qu’une maladie et qu’un accident amortissent sensiblement ; c’est-un tempérament délicat qui se dérègle, une heureuse conformation d’organes qui s’usent, un assemblage et un certain mouvement d’esprits6 qui s’épuisent et qui se dissipent ; c’est la partie la plus vive et la plus subtile de l’âme qui s’appesantit, et qui semble vieillir avec le corps ; c’est une finesse de raison qui s’évapore, et qui est d’autant plus faible et plus sujette à s’évanouir, qu’elle est plus délicate et plus épurée.
Ses fables sont ingénieusement composées ; le sujet y est dans un parfait rapport avec la moralité ; le style a l’élégance et la pureté, mais pas d’expressions créées.
« Il fit la guerre au roi ; mais le personnage de rebelle était ce qui le flattait le plus dans la rébellion : magnifique, bel esprit, turbulent, ayant plus de saillies que de suite, plus de chimères que de vues, déplacé dans une monarchie, et n’ayant pas ce qu’il fallait pour être républicain, parce qu’il n’était ni sujet fidèle ni bon citoyen ; aussi vain, plus hardi et moins honnête homme que Cicéron ; enfin plus d’esprit, moins grand et moins méchant que Catilina.
Maître absolu des cieux et de la terre, il n’habite point les temples que la main de l’homme a élevés ; et celui qui dispense à tout ce qui respire la vie et la lumière, n’a pas besoin des sacrifices de l’homme, etc. » Dans le reste de ce discours, saint Paul expose en peu de mots, mais avec la force de la vérité, quelques-uns des dogmes de la religion ; et son éloquence est si entraînante, ses preuves paraissent si lumineuses, que tout l’Aréopage, à moitié convaincu déjà, lui rend sa liberté d’une voix unanime, en se proposant bien de l’entendre de nouveau sur ce sujet intéressant : audiemus te de hoc iterùm .
Traitez-moi dorénavant en inconnu, comme je vous veux laisser pour tel que vous êtes, maintenant que je vous connois ; mais vous n’aurez pas sujet de vous plaindre, quand je prendrai le même droit sur vos ouvrages que vous avez pris sur les miens.
Il dispose à son gré de sa matière, il n’est guère soumis qu’aux lois générales du bon sens et du goût ; pour le reste, il ne reçoit de règles que de lui-même et de son sujet.
. — Rappelons à ce sujet une pensée très-juste de Balzac : « La paresse n’a rien de commun avec l’oisiveté : celle-ci réveille, aiguise, purifie les sens ; celle-là les endort et les émousse. » 2.
De nos jours aussi, sa vie et ses œuvres ont été le sujet des travaux de nombreux critiques : on citera parmi eux Lemercier, tome II de son Cours analytique de la littérature générale ; M.
Par là il a mérité ce jugement de La Harpe, qui a placé ses ouvrages entre les titres de la gloire nationale : « Il est du petit nombre des écrivains originaux qui ont donné à l’idiome qu’ils maniaient le caractère de leur génie, en même temps qu’ils l’appropriaient à des sujets nouveaux. » 1.