Pour commander aux autres, il faut s’élever au-dessus d’eux ; et, après avoir entendu ce qui vient de tous les endroits, on se doit déterminer par le jugement, qu’on doit faire sans préoccupation, et pensant toujours à ne rien ordonner ni exécuter qui soit indigne de soi, du caractère qu’on porte, ni de la grandeur de l’État.
C’est l’Aurore, fille du matin, qui ouvre les portes de l’Orient avec ses doigts de roses ; ce sont les Zéphyrs qui folâtrent dans les prairies émaillées de fleurs. […] Les vers de six syllabes étaient autrefois employée à des odes ; mais aujourd’hui, on s’en sert volontiers dans les petites pièces de poésie et dans les chansons : Cher ami, ta fureur Contre ton procureur Injustement s’allume ; Cesse d’en mal parler ; Tout ce qui porte plume Fut créé pour voler. […] Le repos final, qui, comme l’hémistiche, porte encore le nom de repos prosodique, consiste dans la suspension des sons et de la voix à la fin du vers.
Mais comme il faut que tout ce qui n’est que de l’homme porte inévitablement le caractère de l’insuffisance ; comme il faut bien qu’il y ait une distance sensible à tous les yeux, entre les leçons de la sagesse divine, et celles de la sagesse humaine, ce même Horace, si admirable quelquefois dans ses réflexions morales, tombe le moment d’après dans tous les excès de la dépravation la plus complète, et ce philosophe si sage n’est plus qu’un cynique effronté, sans frein, comme sans pudeur, et dont Quintilien lui-même disait qu’il serait bien fâché de le faire voir tout entier à ses élèves : Horatium in quibusdam nolim interpretari . […] De là, cette exclamation qui porte bien tous les caractères de la vérité du sentiment, parce qu’elle est le vœu bien sincère du poète à qui elle échappe : O rus !
Cette unité de dessein fait qu’on voit d’un seul coup d’œil l’ouvrage entier, comme on voit de la place publique d’une ville toutes les rues et toutes les portes, quand les rues sont droites, égales et en symétrie. […] Démosthène porte au plus haut degré le mérite de l’enchainement des idées, et je doute qu’aucun écrivain l’égale sous ce rapport.
L’Aurore est une jeune déesse, qui ouvre avec ses doigts de roses les portes de l’Orient : ses pleurs sont la rosée qui humecte la terre, et qui redonne la vie aux fleurs. […] Les chiens à qui son bras a livré Jésabel150, Attendant que sur toi la fureur se déploie, Déjà sont à ta porte et demandent leur proie.
En disant cela, le moine me poussa dehors, ferma la porte, et, comme s’il eût volé, disparut à mes yeux1. […] Quand Philippe osa dominer dans la Grèce, quand il parut aux portes d’Athènes, elle n’avait encore perdu que le temps.
Tout le monde, en effet, porte le germe des mêmes passions : la seule différence, c’est que l’homme vertueux les domine, tandis que l’homme vicieux se laisse dominer par elles. […] Gaichiès, porte avec elle une bénédiction apostolique. […] C’est une grande erreur d’attacher la sainteté à des œuvres extraordinaires, et de n’estimer que les saints dont la vie porte le cachet du merveilleux. […] Cependant, dans le voyage si agité de l’âme vers son terme, on porte toujours avec soi le sentiment impérissable de la vertu et du péché. Le mal moral porte toujours le mal, et la conscience qu’il trouble de sa présence a beau s’étourdir, le pécheur n’est pas heureux, c’est la loi.
La comédie, au contraire, nous faisant laisser notre mélancolie à la porte, nous la rend lorsque nous sortons.
Après avoir bien payé un souper dont j’avais fait si désagréablement la digestion, je me rendis chez le muletier avec ma valise, en maudissant de bon cœur le parasite, l’hôte et l’hôtellerie Un poète qui a fait son chemin Un jour, je passai devant la porte d’un hôpital.
Il serait sage, il serait habile de leur en ouvrir les portes ; on effacerait ainsi de vieilles haines. […] Ce n’est pas à lui qu’on porte envie, c’est au savetier. […] Il y porte, quand il veut, l’enjouement d’Horace. […] D’Argenson. – Je vous porte envie et je veux essayer de vous imiter. […] Le prix des objets les plus utiles est augmenté sans mesure, par des péages multipliés sur les rivières, aux portes des villes, à la limite des provinces.
Quelle Jérusalem nouvelle Sort du fond des déserts brillante de clartés, Et porte sur son front une marque immortelle ?
La charade est une énigme où l’on donne à deviner un mot dont on divise les syllabes, quand chacune de ces syllabes forme un mot : Quoique je porte un nom vulgaire, Chacun m’estime et me chérit.
Ne haïssez pas plus longtemps un homme qui est si heureux à se venger de ses ennemis ; et cessez de vouloir du mal à celui qui sait tourner le sien à sa gloire et qui le porte si courageusement.
Worms22, Spire23 Mayence24, Landau25, vingt autres places de nom ouvrent leurs portes. […] Notre volonté se porte vers ces objets, les poursuit, les aime, et s’y attache : de là l’amour. […] Il n’est pas possible, dit Cicéron34, que celui qui écoute, se porte à la douleur, à la haine, à l’envie, à la crainte, aux pleurs, à la pitié, si l’orateur ne se montre touché des sentiments qu’il veut inspirer aux autres. […] Venez, Peuples, venez maintenant ; mais venez plutôt, Princes et Seigneurs, et vous qui jugez la terre, et vous qui ouvrez aux hommes les portes du ciel, et vous, plus que tous les autres, Princes et Princesses, nobles rejetons de tant de Rois, lumières de la France, mais aujourd’hui obscurcies, et couvertes de votre douleur comme d’un nuage ; venez voir le peu qui nous reste d’une si auguste naissance, de tant de grandeur, de tant de gloire.
Dans la nôtre, par exemple, le mot tourterelle exprime l’espèce de gémissement que fait entendre l’oiseau qui porte ce nom. […] On couvre le corps d’un manteau, on le porte dans une haie, on le garde à petit bruit. […] Los objets qui se présentent à elle lui paraissent-ils agréables ou utiles, elle s’y porte, les poursuit et les aime : de là le désir, l’espérance, l’amour. […] Votre Majesté ne souffrirait jamais qu’on dise qu’un cadet de la maison de Lorraine lui aurait fait perdre terre, encore moins qu’on la vit mendier à la porte d’un prince étranger. […] Aussitôt qu’il a pris place à la tête de l’armée, il porte la terreur dans les rangs ennemis.
De là ces contrastes nombreux, ces contradictions perpétuelles qui défigurent plus ou moins tout ce qui est de l’homme, et dont Homère et Virgile ne sont pas exempts eux-mêmes, parce que tout ce qui ne porte pas l’empreinte de la vérité première, tout ce qui n’émane pas directement de la source unique du beau, ne saurait l’être ni longtemps, ni constamment.
Elle y porte la dent, fait la grimace… — Ah !
Des vers latins adressés à Mazarin sur la paix des Pyrénées, des sermons qui eurent un succès mondain, et l’oraison funèbre de la duchesse de Montausier lui firent une réputation qui lui ouvrit les portes de l’Académie en 1675.
Oui, messieurs, à la porte, On ne prend point d’argent : je fais tout pour l’honneur. » A ces mots, chaque spectateur Va se placer, et l’on apporte La lanterne magique : on ferme les volets, Et, par un discours fait exprès.
. — Voyez comme tout s’ébranle : Philipsbourg est aux abois en dix jours, malgré l’hiver qui approche : Philipsbourg qui tint si longtemps le Rhin captif sous nos lois, et dont le plus grand des rois a si glorieusement réparé la perte ; Worms, Spire, Mayence, Landau, vingt autres places de nom ouvrent leurs portes ; Merci ne peut les défendre, et ne paraît plus devant son vainqueur : ce n’est pas assez, il faut qu’il tombe à ses pieds, digne victime de sa valeur ; Nordlingue en verra la chute : il y sera décidé qu’on ne tient non plus devant les Français en Allemagne qu’en Flandre ».
Nous avons tâché de vous prouver, dans le cours de cet ouvrage, que les progrès du goût et de l’éloquence étaient nécessairement attachés à ceux de la morale, et que la ruine de l’une entraînait la décadence inévitable de l’autre : nous vous avons montré que les plus beaux morceaux, que l’on pût offrir à votre admiration, étaient ceux où respire le sentiment de la vertu, la haine du vice ou l’amour éclairé de la patrie ; que tout ce qui ne porte pas ces grands caractères du vrai beau, ne peut qu’être froid, languissant, inanimé ; et qu’enfin, en tout genre comme en tout sens, dans la conduite, comme dans les ouvrages, L’esprit se sent toujours des bassesses du cœur.
Allusion à ce début de l’épître de Voltaire à Boileau : Boileau, correct auteur de quelques bons écrits… Mais on sait qu’un autre jour Voltaire, mieux inspiré, a prononcé un mot dont eût dû profiter Marmontel : « Ne disons pas de mal de Nicolas (c’était le prénom de l’illustre satirique) : cela porte malheur. » 2.
Dans son église, dont les portes furent trop étroites, il était défendu aux nouveaux mariés de danser ou de chanter le jour de leurs noces.
Une cohue de voix discordantes et d’amendements insensés clôt la séance ; mais ce tapage n’empêche pas le gros bon sens populaire d’avoir le dernier mot par la bouche de Trepelu, le vigneron de Suresnes, soutenant avec la logique de Sganarelie que « le roi est le vrai soleil de France, et que le soleil est une belle invention, quoiqu’il gèle parfois sur les vignes. » Éditée pour la première fois en août 1594, trois mois après l’entrée d’Henri IV à Paris, la Ménippée avait circulé sous main avant l’ouverture des portes.
Il y a des amis dont on se pare, comme on porte une décoration.
À partir de Rodogune qui, en 1642, ouvrit à Corneille les portes de l’Académie, son astre ne fit plus que pâlir, tandis que se levait à l’horizon la gloire de Racine, dont l’ombrageuse rivalité attrista sa vieillesse pauvre, fière et indépendante.
Mirabeau, accusé de trahison par ses ennemis, se défend en ces termes : « — Celui qui a la conscience d’avoir bien mérité de son pays, et surtout de lui être encore utile ; celui que ne rassasie pas une vaine popularité, et qui dédaigne les succès d’un jour pour la véritable gloire ; celui qui veut dire la vérité, qui veut faire le bien public, indépendamment des mobiles mouvements de l’opinion populaire ; cet homme porte avec lui la récompense de ses services, le charme de ses peines et le prix de ses dangers ; il ne doit attendre sa moisson, sa destinée, la seule qui l’intéresse, la destinée de son nom, que du temps, ce juge incorruptible, qui fait justice à tous. » — (Du droit de paix et de guerre. 2e Discours.)
Soumis, agenouillés, ils priaient ; leur prière Franchissant d’un plein vol les champs de la lumière, Malgré les vents jaloux, sur des ailes de feu, Part, vole, monte, arrive aux portes du saint lieu ; Là, du temple divin le pontife suprême, Heureux médiateur, fils de Dieu, Dieu lui-même, Sur l’autel d’or où fume un encens éternel, La bénit et la porte aux pieds de l’Éternel.
L’ouvrage étonne, mais c’est l’empreinte divine dont il porte les traits, qui doit nous frapper. […] Cette unité de dessein fait qu’on voit, d’un seul coup d’œil, l’ouvrage entier, comme on voit de la place publique d’une ville toutes les rues et toutes les portes, quand toutes les rues sont droites, égales et en symétrie.
Il porte, il est vrai, la richesse, en ce genre, jusqu’à la prodigalité ; mais qui pourrait lui faire un crime, ou même un reproche, d’un défaut qui devient à chaque instant pour nous la source d’un nouveau plaisir !
N’est-il pas clairement démontré pour nous, que le seul moyen d’avoir quelque faible notion du vrai, est de le considérer avec les yeux de l’esprit, et en fermant les yeux du corps et les portes des sens ?
Trop souvent il peint les passions sous des couleurs vives et attrayantes ; trop souvent, dans les caprices ou le délire de l’imagination, il porte atteinte au bon goût, à la vérité, à la vertu.
Grattez du peigne à la porte De la chambre du roi ; Ou si, comme je prévoi, La presse s’y trouve forte, Montrez de loin votre chapeau, Ou montez sur quelque chose Pour faire voir votre museau ; Et criez, sans aucune pause, D’un ton rien moins que naturel : « Monsieur l’huissier, pour le marquis un tel. » Jetez-vous dans la foule, et tranchez du notable ; Coudoyez un chacun, point du tout de quartier ; Pressez, poussez, faites le diable Pour vous mettre le premier.
Il ne paraît rien ici de l’Homme, rien qui porte sa marque et qui soit de sa façon3.
Un soir, tout comme aujourd’hui, J’entends frapper à la porte.
Par son intelligence, les animaux ont été apprivoisés, subjugués, domptés, réduits à lui obéir à jamais ; par ses travaux, les marais ont été desséchés, les fleuves contenus, leurs cataractes effacées, les forêts éclaircies, les landes cultivées ; par sa réflexion, les temps ont été comptés, les espaces mesurés, les mouvements célestes reconnus, combinés, représentés, le ciel et la terre comparés, l’univers agrandi et le Créateur dignement adoré ; par son sort émané de la science, les mers ont été traversées, les montagnes franchies, les peuples rapprochés, un nouveau monde découvert, mille autres terres isolées sont devenues son domaine ; enfin la face entière de la terre porte aujourd’hui l’empreinte de la puissance de l’homme, laquelle, quoique subordonnée à celle de la nature, souvent a fait plus qu’elle1, ou du moins l’a si merveilleusement secondée, que c’est à l’aide de nos mains qu’elle s’est développée dans toute son étendue, et qu’elle est arrivée par degrés au point de perfection et de magnificence où nous la voyons aujourd’hui.
A peine nous sortions des portes de Trézènes ; Il était sur son char ; ses gardes affligés Imitaient son silence, autour de lui rangés. […] Les chiens à qui son bras a livré Jézabel, Attendant que sur toi sa fureur se déploie, Déjà sont à ta porte et demandent leur proie.
Il s’agissait de ce même Dédale qui avait gravé ses aventures sur la porte du temple d’Apollon, mais qui n’avait pu, à cause de sa douleur, y graver la chute de son fils. […] Dès qu’il voit la ville prise et saccagée, les portes de son palais forcées, et l’ennemi au milieu de ses appartements, le vieux monarque revêt en vain ses épaules tremblantes d’une armure depuis longtemps oubliée, et se ceint d’un fer inutile ; puis, victime dévouée à la mort, il va se précipiter à travers les rangs serrés des ennemis.
Son objet est de faire connaître les beautés et les défauts d’un ou de plusieurs ouvrages, et de rendre raison du jugement qu’il en porte.
Je fis ouvrir ma porte ; j’envoyai mes gens- au secours.
Si Capoue en eût fait de même, nous serions encore à la porte, sans pain ni canons.
Un mendiant a trouvé à midi ses délices dans une assiette de soupe chaude qu’on lui a servie sur la porte ; il se passait fort bien de soleil.
Mais l’effet de cette belle figure est peut-être plus sûr et plus frappant encore, quand l’orateur, se chargeant lui-même de la réponse, met en fait ce qu’il n’avait posé d’abord qu’en question, et porte ainsi la conviction dans les esprits altérés par la force victorieuse d’une logique qui ne laisse pas même le temps de la réflexion.
C’est par le même sophisme qu’on dit qu’une chose porte malheur, et que la lune produit des changements de temps, etc.
« Un peuple, une civilisation ne porte en soi, peut-être, qu’un sujet d’épopée.
Au contraire, les Perses, avec leurs bonnets de feutre et leurs boucliers d’osier, ne savaient que courir pêle-mêle en avant, comme des moutons qui se pressent à la porte d’un abattoir.
L’imagination est une faculté de l’âme par laquelle on se représente, avec les circonstances les plus frappantes et les couleurs les plus vives, les objets vers lesquels se porte la pensée.
« Plus de sévérité, dit Voltaire, rendrait souvent impraticables de très beaux sujets, et plus d’indulgence ouvrirait la porte à de trop grands abus. » De nos jours, on a voulu fouler aux pieds les règles des unités ; mais ce qui est certain, c’est qu’il n’y a pas une seule des pièces faites en dépit de ces règles qui ait eu un succès durable ; ce qui prouve qu’elles sont dans l’intérêt des auteurs comme dans celui de la beauté de l’œuvre. […] La péripétie finale, ou celle du dénouement, porte le nom de catastrophe (d’un mot grec qui signifie renversement), surtout quand elle est malheureuse.
Cette unité de dessein fait qu’on voit d’un seul coup d’œil l’ouvrage entier, comme on voit de la place publique d’une ville toutes les rues et toutes les portes, quand toutes les rues sont droites, égales et en symétrie2. […] Ainsi tout porte en nous la marque d’une raison subalterne, bornée, participée, empruntée, et qui a besoin qu’une autre la redresse à chaque moment.
Mais, bien qu’on ait abusé de la comparaison, il n’en est pas moins vrai que, quand le géant a pris l’enfant sur ses épaules, celui-ci, malgré son imbécillité, voit plus loin que l’Hercule qui le porte, et peut indiquer à ceux qui suivent et le but, et les détours, et les écueils du chemin.
Quintilien l’a dit lui-même : « N’allez pas croire qu’il faille, sur chaque sujet, sur chaque pensée, interroger tous les lieux communs, les uns après les autres, et frapper, pour ainsi dire, à leur porte, pour voir s’ils ne répondraient pas aux besoins de la question ; ce ne serait prouver ni expérience ni facilité. » A l’exemple de Quintilien, Vico compare ingénieusement les lieux à l’alphabet.
C’est ainsi que l’éloquence sacrée touche et enseigne, et qu’elle porte à la fois la conviction dans les cœurs et dans les esprits.
La reine, qui ne craignait rien parce qu’elle connaissait peu, s’emporta, et elle lui répondit avec un ton de fureur plutôt que de colère : « Je sais bien qu’il y a du bruit dans la ville ; mais vous m’en répondrez, messieurs du parlement, vous, vos femmes et vos enfants. » En prononçant cette dernière syllabe, elle rentra dans sa petite chambre grise et elle en ferma la porte avec force.
Au contraire, après avoir paru en maître, et pour ainsi dire régné sur la scène, il venait, disciple docile, chercher à s’instruire dans nos assemblées, laissait, pour me servir de ses propres termes, laissait ses lauriers à la porte de l’Académie, toujours prêt à soumettre son opinion à l’avis d’autrui, et, de tous tant que nous sommes, le plus modeste à parler, à prononcer, je dis même sur des matières de poésie1… Extrait du discours prononcé à l’Académie française, le 2 janvier 1685, pour la réception de Thomas Corneille2.
Comparez l’enclos de Jocelyn : Une cour le précède, enclose d’une haie Que ferme sans serrure une porte de claie, Des poules, des pigeons, des chèvres et mon chien, Portier d’un seuil ouvert et qui n’y garde rien, Qui jamais ne repousse et qui jamais n’aboie, Mais qui flaire le pauvre et l’accueille avec joie ; Des passereaux montant et descendant du toit ; L’hirondelle rasant l’auge où le cygne boit.
Vif, net, ferme, sobre et léger, son vers porte, avec une aisance supérieure, un bon sens spirituel, dont l’ironie et la finesse rappellent Marot, Régnier et La Fontaine.
Elle est au moins plus délicate que forte ; et, ayant sa puissance bornée, et ses coups d’ordinaire mesurés, ou elle ne porte pas plus loin que les sens, ou, pour le plus4, elle ne touche que légèrement le dehors de l’âme.
Des vers latins adressés à Mazarin sur la paix des Pyrénées, des sermons qui eurent un succès mondain, et l’oraison funèbre de la duchesse de Montausier lui firent une réputation et lui ouvrirent les portes de l’Académie en 1675.
Nous étions postés sur une pointe qui porte une hutte de douanier, et nous nous tenions adossés à la hutte.
Il s’agit d’un hôpital, et voici comme il le décrit : « Voyons-la (la reine) dans ces hôpitaux où elle pratique ses miséricordes publiques ; dans ces lieux où se ramassent toutes les infirmités et tous les accidents de la vie humaine ; où les gémissements et les plaintes de ceux qui souffrent, remplissent l’âme d’une tristesse importune ; où l’odeur qui s’exhale de tant de corps languissants, porte dans le cœur de ceux qui les servent le dégoût et la défaillance ; où l’on voit la douleur et la pauvreté exercer à l’envi leur funeste empire ; et où l’image de la misère et de la mort entre presque par tous les sens ».
Le concours de tous ces objets porte aux ses une impression de fraîcheur qui semble pénétrer jusqu’à l’âme.
L’accent porte tantôt sur la voyelle et tantôt sur la consonne ; et, quelque long que soit un mot, il est bien rare qu’il ait plus d’une syllabe ainsi accentuée. […] — Non, j’irai demain. » Il en est de même dans le discours le plus solennel ; la force et la beauté de l’expression dépendent du mot sur lequel porte l’accent, ou sur lequel la voix appuie davantage, et l’on peut donner deux significations diverses à la même pensée, en appuyant sur un mot ou sur un autre mot. […] Observez comment elle vous porte à exprimer le sentiment qui remplit votre cœur. […] On suppose que son esprit est tout entier à un sujet intéressant, qui enflamme son imagination, exalte ses passions, porte son style à la hauteur de ses idées, et lui donne une expression toute différente de celle que prend l’esprit dans son calme habituel. […] Aussi, ce qui nous reste des poésies des anciens Goths, porte une empreinte remarquable de férocité, et ne respire que le carnage et le sang ; tandis que les premières chansons des Chinois et des Péruviens roulent toutes sur des sujets agréables.
Mais si tu veux mettre le siège devant nos murs et briser nos portes, nous sommes prêts à recevoir sur nos toits et la flamme et les traits, et nous ne craindrons pas d’endurer pour la liberté ce que souffrit Sagonte assiégée par le cruel Carthaginois. » Traduit de Lucain (Pharsale). […] C’est pourquoi, si vous n’approuvez ni les travaux accomplis jusqu’à ce jour, ni moi qui vous ai dirigés, je n’ai pas besoin de vous parler plus longtemps ; mais, si l’Ionie, l’Hellespont, les deux Phrygies, la Cappadoce et tant d’autres provinces Asiatiques ; si l’Égypte et une partie de l’Arabie ont été le fruit de nos efforts ; si nous avons soumis les pays situés au-delà des portes Caspiennes, du Caucase et du Tanaïs, la Bactriane et l’Hyrcanie ; si nous avons refoulé les Scythes dans leurs solitudes, et forcé l’Indus, l’Hydaspe, l’Acesinès et l’Hydraotès à couler sous nos lois, pourquoi hésiter à ajouter encore à notre empire l’Hyphase et les nations placées au-delà de ce fleuve ? […] L’incendie des métairies, le pillage des forteresses et des villes qui tenteraient de résister, le siège de Carthage même, prouveront à ce peuple qu’on peut apporter chez lui la guerre qu’il porte chez les autres. […] Romulus n’a-t-il pas ouvert aux Sabins les portes de notre ville ? […] Hector est arrivé aux portes Scées ; c’est là que son épouse Andromaque vient à sa rencontre, accompagné de la nourrice qui portait sur son sein leur jeune fils, Astyanax.
Par le mot bien, on entend tout ce qui est moral, instructif, et qui nous porte à la perfection. […] On est encore obscur quand on emploie des termes impropres, des mots vieillis, quand on porte trop loin la concision, quand on fait des phrases trop longues, quand on embarrasse ses constructions par l’emploi de certains pronoms souvent répétés. […] Par lettre on entend l’écrit par lequel une personne transmet à une autre ses impressions, ses sentiments, ses projets, etc., etc., sous une forme aimable et familière ; C’est le genre de composition dont l’étude porte ses fruits pendant toute la vie, et que, pour cette raison, on doit apprendre dans un cours spécial22. […] Lorsqu’une seule des syllabes porte les signes du pluriel (s, x), les deux mots, quoique au singulier, ne forment pas une rime. — Exploit ne rime pas avec bois, courroux avec goût, trépas avec état, etc.
Point d’argent, point de suisse ; et ma porte était close. […] 5° Le lieu où une chose se fait, pour la chose elle-même : l’Académie pour la doctrine de Platon ; le Portique, pour celle de Zénon, chef des stoïciens ; la Porte, pour l’empire ottoman.
Vous portez en tremblant votre livre à une dame de la cour ; elle le donne à une femme de chambre qui en fait des papillotes ; et le laquais galonné qui porte la livrée du luxe insulte à votre habit, qui est la livrée de l’indigence. […] « On nous fourra tous dans une espèce d’hôtellerie, à la porte de laquelle furent postés douze soldats ; on en mit quatre autres dans ma chambre, quatre dans un grenier où l’on avait conduit ma nièce, quatre dans un galetas ouvert à tous les vents, où l’on fit coucher mon secrétaire sur de la paille.
1º Une loi défend de couronner aucun citoyen chargé d’une administration quelconque, avant qu’il ait rendu ses comptes, et Démosthène se trouve dans le cas de la loi ; Ctésiphon a donc évidemment violé la loi ; 2º Une autre loi ordonne que le décret de couronnement soit proclamé dans le sénat, et jamais ailleurs ; et le décret de Ctésiphon devait l’être au théâtre, seconde infraction ; 3º Enfin, et c’est ici le vrai but d’Eschine, et le fond de toute la cause : le décret porte que la couronne est décernée à Démosthène, pour prix des services qu’il a rendus à l’état, et Eschine s’engage à prouver qu’il n’a jamais fait que du mal à la république.
En appuyant sur la nécessité de l’érudition, je demande que vous mettiez assez de choix et d’ordre dans vos matériaux pour que votre intelligence ne soit pas perdue dans ses propres richesses et écrasée sous le faix ; qu’au contraire, elle le porte avec aisance, et maintienne son caractère individuel au milieu de toutes ces acquisitions étrangères.
Nous supposons bien, en effet, sans qu’il soit besoin de le dire, que la chaise de Milon ne stationnait pas, avec sa femme, à la porte du sénat ; qu’il dut rentrer chez lui, quitter son costume de sénateur pour prendre la calige et le manteau de voyage ; et la petite épigramme contre les dames qui se font attendre nous semble assez mal séante devant un tribunal où siégeait Caton.
La rime est riche quand la consonance porte sur deux articulations toutes semblables.
Le fait est accompli ; nous pouvons ajouter sans le secours du poète que la fourmi ferme sa porte et que la cigale s’éloigne, accablée du cruel refus qu’elle a mérité par sa folle conduite.
Je n’examine pas après cela si vous ne vous flattez pas vous-même là-dessus ; si un corps ruiné par les désordres de vos premiers ans ne vous annonce pas au dedans de vous une réponse de mort ; si des infirmités habituelles ne vous ouvrent pas de loin les portes du tombeau ; si des indices fâcheux ne vous menacent pas d’un accident soudain.
Il le conçoit, il le sent, il le porte pour ainsi dire en lui-même : comment sa fin serait-elle ailleurs ?
Tel est, outre le tableau déjà cité : Fortunate senex, le passage suivant de Segrais : Qu’en ses plus beaux habits, l’aurore au teint vermeil Annonce à l’univers le retour du soleil, Et que, devant son char, ses légères suivantes Ouvrent de l’Orient les portes éclatantes ; Depuis que ma bergère a quitté ces beaux lieux, Le ciel n’a plus ni jour ni clarté pour mes yeux.
C’est avec un pareil langage que l’on touche, que l’on pénètre les cœurs les plus indifférents, et que l’on porte la persuasion dans les moins disposés à se laisser persuader ; parce qu’avec un léger retour sur soi-même, il est impossible qu’on ne trouve passa conscience d’accord avec l’orateur, et que l’on ne se rende pas à sa voix.
d’où lui vient cet instinct qui le porte à se sacrifier ?
Vous vous portez bien, votre sœur et vous ; moi aussi je me porte bien. — 4. […] La témérité porte rarement bonheur ; souvent elle cause notre perte. — 17. […] Aucun espoir ne porte l’honnête homme à faire des choses honteuses. — 2. […] Les Gaulois vainqueurs entrèrent dans Rome par la porte Colline ; de là ils se rendirent au Forum. — 6. […] Il y a en Égypte plusieurs merveilles : dans un certain lac, l’île flottante de Chemmis, qui porte des bois sacrés, des forêts, et un vaste temple d’Apollon, et qui va çà et là, selon qu’elle est poussée par les vents ; les Pyramides, construites en pierres de trente pieds ; la plus grande occupe un emplacement de près de quatre arpents, et s’élève à une hauteur de quatre cent seize pieds ; l’ancienne plaine de Mœris, transformée aujourd’hui en un lac de vingt mille pas de tour et assez profond pour porter de gros vaisseaux ; le Labyrinthe, ouvrage de Psammétichus, renfermant trois mille maisons et douze palais dans une muraille qui forme une enceinte continue ; il est bâti et couvert en marbre ; il a une seule entrée ; mais il renferme dans l’intérieur des routes presque innombrables dont les mille détours vont et reviennent en tous sens.
Quel plaisir quant le soir, assis devant ma porte, J’entendrai le retour de mes moutons bêtauts, Que je verrai de loin revenir, à pas lents, Mes chevaux vigoureux, et mes belles génisses ! […] Dans ce vers, chaque mot porte, et ajoute à l’effet.
De là vient que nous admirons dans ses admirables Épîtres une certaine vertu plus qu’humaine, qui persuade contre les règles, ou plutôt qui ne persuade pas tant qu’elle captive les entendements ; qui ne flatte pas les oreilles, mais qui porte ses coups droit au cœur. […] Dieu exerce par ce moyen ses redoutables jugements, selon les règles de sa justice, toujours infaillible ; c’est lui qui prépare les effets dans les causes les plus éloignées, et qui frappe ces grands coups dont le contre-coup porte si loin : quand il veut lâcher6 le dernier et renverser les empires, tout est faible et irrégulier dans les conseils.
On sait qu’il faut tout de voyelles pour telle consommation de consonnes ; à quel chiffre, par exemple, de p ou d’s porte ordinairement la livraison de telle ou telle autre lettre dans un assortiment d’imprimeur ; tout avait été dans la fonte pondéré et ordonné comme l’indiquent les règles infaillibles de l’expérience.
Car la première idée que porte à l’esprit la construction grammaticale de la phrase, c’est que le crime ne fait pas l’échafaud, comme on dit : le peintre fait le tableau et non pas la statue, tandis que l’auteur a voulu dire que l’échafaud ne fait pas la honte.
Au mousquet réuni, le sanglant coutelas3 Déjà de tous côtés porte un double trépas… On se mêle, on combat ; l’adresse, le courage, Le tumulte, les cris, la peur, l’aveugle rage, La honte de céder, l’ardente soif du sang, Le désespoir, la mort, passent de rang en rang.
Son objet est de faire connaître les beautés et les défauts d’un ou de plusieurs ouvrages, et de rendre raison du jugement qu’il en porte.