En vous y appliquant, vous remarquerez que, comme presque toutes les qualités du style, l’enjouement prend différents caractères suivant les temps et les lieux. […] Ses préceptes, sous ce rapport, sont de tous les temps et de tous les lieux.
J’ai donc lieu d’espérer que les professeurs studieux ne manqueront pas de secours pour interpréter mieux qu’on ne le pouvait autrefois ce précieux opuscule, qui, ayant exercé une si grande influence sur la littérature dramatique de l’Occident, et en particulier sur la nôtre, méritait bien d’être replacé, dans le cadre de notre enseignement classique, auprès des deux poëmes didactiques d’Horace et de Boileau.
Les Pontiques, ainsi nommées à cause du lieu d’exil d’Ovide, sont des épîtres qu’il adresse à ses amis, pour qu’ils interviennent auprès d’Auguste. […] En se privant du temps nécessaire pour faire un choix parmi les matières de développement, on néglige de bonnes choses, et l’on prend ce qu’il fallait laisser en son lieu. […] L’unité de lieu n’a pas moins donné de gêne à M. Corneille ; tout se passe dans Séville ; mais le lieu particulier change de scène en scène ; tantôt c’est le palais du Roi, tantôt l’appartement de l’Infante, tantôt la maison de Chimène, tantôt une rue ou place publique. […] Guillem de Castro change à tout instant le lieu de la scène ; notre poète le place à Séville.
Le sénat silencieux fut désolé de ce contretemps : il venait de recevoir un froid bel esprit, dont le verbiage amphigourique ennuyait extrêmement sans instruire en nulle façon, au lieu qu’Alamir, le fléau des babillards, n’énonçait pas une parole qu’elle ne portât sentence. […] Le voyageur s’éloigne : et voilà qu’un nuage L’oblige de chercher retraite en quelque lieu. […] Cependant il est un mérite qu’il faut reconnaître aux auteurs qui ont aimé à parcourir cette route folle et légère : c’est qu’au milieu de leurs excentricités, sous l’enveloppe transparente du burlesque, il n’est pas impossible de découvrir un fonds réel d’esprit, et une sorte de philosophie souvent raisonnable, et, en dernier lieu, de faire voir que tous les objets ont deux faces, que nous pouvons les envisager premièrement sous un côté sérieux et noble ; deuxièmement sous un côté ridicule et comique. […] Maint avocat porte-bonnet Qui trahit son client tout net, En procès ou en arbitrage, Reçoit en ces lieux maint outrage : On le fait ronger par les rats, Ou l’on l’assomme à coups de sacs… Tout auprès de pauvres poêles, Qui rarement ont des manchettes, Y récitent de pauvres vers : On les regarde de travers, Et personne ne les écoute ; Ce qui les fiche fort sans doute, Etc.
quelle satisfaction de retourner, après un si long temps, aux lieux de son enfance ! […] Il entre une autre fois dans un lieu saint, perce la ; foule, choisit un endroit pour se recueillir, et où tout le monde voit qu’il s’humilie. […] Au sortir de leurs mains je suis passé par des lieux où il y avait une garnison espagnole, et là, sans doute, j’ai couru plus de dangers, on m’a interrogé : j’ai dit que jetais Savoyard ; et, pour passer pour cela ; j’ai parlé, le plus qu’il m’a été possible, comme M. de Vaugelas : sur mon mauvais accent, ils m’ont laissé passer. […] » Au sujet du Sublime des images, on peut lire la Mort de saint Louis, par l’abbé Poulle : on y remarque plusieurs grandes et sublimes images, si fréquentes dans les lieux saints.
Solitude où je trouve une douceur secrète, Lieux que j’aimai toujours, ne pourrai-je jamais, Loin du monde et du bruit, goûter l’ombre et le frais ! […] Le voyageur s’éloigne ; et voilà qu’un nuage8 L’oblige de chercher retraite en quelque lieu. […] Un avorton de mouche en cent lieux le harcelle, Tantôt pique l’échine, et tantôt le museau, Tantôt entre au fond du naseau. […] Il y a lieu de craindre pour son éloquence et sa vertu.
Toutefois, dans le sein d’une terre inconnue Ne va point vainement enfoncer la charrue ; Observe le climat, connais l’aspect des cieux, L’influence des vents, la nature des lieux, Des anciens laboureurs l’usage héréditaire, Et les biens que prodigue ou refuse une terre121. […] Il faut donc beaucoup d’art pour employer ces personnages, et on loue avec raison la manière dont Voltaire les a placés dans ces beaux vers de la Henriade : Cependant sur Paris s’élevait un nuage Qui semblait apporter le tonnerre et l’orage ; Ses flancs noirs et brûlants, tout à coup entrouverts, Vomissent dans ces lieux les monstres des enfers : Le Fanatisme affreux, la Discorde farouche, La sombre Politique, au cœur faux, à l’œil louche, Le Démon des combats respirant la fureur, Dieux enivrés de sang, dieux dignes des ligueurs. […] Le récit épique parcourt alors les temps, les lieux, comme il lui plaît ; il peint, à son gré, les objets de toute espèce, qu’ils soient horribles, hideux, dégoûtants même.
Mais qu’au lieu du mot Dieu, Bossuet dise avec sa parole magnifique : « Celui qui règne dans les cieux et de qui relèvent tous les empires, à qui seul appartient la gloire, la majesté et l’indépendance, » il explique par cette périphrase comment et pourquoi Dieu « est aussi le seul qui se glorifie de faire la loi aux rois, et de leur donner, quand il lui plaît, de grandes et de terribles leçons. » Que Racine désigne Dieu par ces mots : Celui qui met un frein à la fureur des flots, nous concluons du plus au moins ou du même au même que celui-là Sait aussi des méchants arrêter les complots. […] Elle va descendre à ces sombres lieux, à ces demeures souterraines, pour y dormir dans la poussière, avec les grands de la terre, comme parle Job, avec ces rois et ces princes anéantis, parmi lesquels à peine peut-on la placer, tant les rangs y sont pressés, tant la mort est prompte à remplir ces places !
La Mollesse à ce bruit se réveille, se trouble : Quand la Nuit, qui déjà va tout envelopper, D’un funeste récit vient encor la frapper ; Lui conte du prélat1 l’entreprise nouvelle : Au pied des murs sacrés d’une sainte chapelle, Elle a vu trois guerriers, ennemis de la paix, Marcher à la faveur de ses voiles épais : La Discorde en ces lieux menace de s’accroître2 ; Demain avant l’aurore un lutrin va paraître, Qui doit y soulever un peuple de mutins : Ainsi le ciel l’écrit au livre des destins. […] Je croyais, loin des lieux d’où ce prince m’exile, Que l’Eglise du moins m’assurait un asile.
Les innocents sont quelquefois frappés au lieu des coupables. — 8. […] Noms de lieu. […] Observations sur les noms de lieu. […] Adverbes de lieu et de temps. […] En quel lieu du monde la fraude, l’audace, l’impiété sont-elles en honneur ?
Au contraire, un jeune homme né pour la vertu, que la tendresse d’une mère retient dans les murailles d’une ville forte, pendant que ses camarades dorment sous la toile et bravent les hasards, celui-ci qui ne risque rien, qui ne fait rien, à qui rien ne manque, ne jouit ni de l’abondance, ni du calme de ce séjour : au sein du repos, il est inquiet et agité ; il cherche les lieux solitaires ; les fêtes, les jeux, les spectacles ne l’attirent point, la pensée de ce qui se passe en Moravie2 occupe ses jours, et pendant la nuit il rêve des combats qu’on donne sans lui3 1.
Lorsqu’il y avait lieu à délibérer sur une affaire importante, le peuple s’assemblait dès le matin dans le Forum, ou sur une place nommée le Pnyx, mais le plus souvent dans le théâtre de Bacchus. […] que pourrais-je dire En des lieux où l’honneur ne tient plus son empire ; Où l’intérêt, l’orgueil commandent tour à tour ; Où la vertu n’a plus qu’un timide séjour ; Où de tant de héros je vois flétrir la gloire ? […] Comme s’il n’y avait en effet des pervers et des scélérats que dans Rome, et non dans l’Italie entière ; comme si leur audace n’aura pas plus d’avantage dans des lieux où elle trouvera moins d’obstacles à vaincre ?
On veut trop éblouir et surprendre, on veut avoir plus d’esprit que son lecteur, et le lui faire sentir, pour lui enlever son admiration ; au lieu qu’il faudrait n’en avoir jamais plus que lui, et lui en donner même, sans paraître en avoir. […] Ni les sables brûlants, ni les déserts, ni les montagnes, ni la distance des lieux, ni les tempêtes, ni les écueils de tant de mers, ni l’intempérie de l’air, ni le milieu fatal de la ligne où l’on découvre un ciel nouveau, ni les flottes ennemies, ni les côtes barbares ne peuvent arrêter ceux que Dieu envoie1. […] L’autre est commune à tous les hommes, supérieure à eux ; elle est parfaite, éternelle, immuable, toujours prête à se communiquer en tous lieux, et à redresser tous les esprits qui se trompent ; enfin incapable d’être jamais ni épuisée ni partagée, quoiqu’elle se donne à tous ceux qui la veulent.
Nous concevons enfin, difficilement, qu’une plaisanterie, quelle que soit sa nature, puisse trouver aisément sa place dans un lieu et dans des circonstances où l’on décide de l’honneur et de la fortune de nos concitoyens.
Mais il faut savoir, et Pline nous l’apprend lui-même, que le discours réellement prononcé en présence du prince, n’était qu’un simple remerciement très court, adapté au lieu et à la circonstance : ce ne fut qu’au bout de quelques années qu’il le publia tel qu’il nous est parvenu.
Noms mythologiques des lieux consacrés aux Muses.
Dans ces lieux ennemis, Un insecte aux longs bras, de qui les doigts agiles Tapissaient ces vieux murs de leurs toiles fragiles, Frappe ses yeux. […] 6° Le nom du lieu où une chose se fait pour la chose même. […] 4° Topographie La Topographie décrit les lieux, avec tous les objets qu’ils renferment. Les Déserts de l’Arabie Pétrée Qu’on se figure un pays sans verdure et sans eau, un soleil brûlant, un ciel toujours sec, des plaines sablonneuses, des montagnes encore plus arides, sur lesquelles l’œil s’étend et le regard se perd, sans pouvoir s’arrêter sur aucun objet vivant ; une terre morte, et pour ainsi dire, écorchée par les vents, laquelle ne présente que îles ossements, des cailloux jonchés, des rochers debout ou renversés ; un désert entièrement découvert où le voyageur n’a jamais respiré sous l’ombrage, où rien ne l’accompagne, rien ne lui rappelle la nature vivante : solitude absolue, mille fois plus affreuse que relie des forêts ; car les arbres sont encore des êtres pour l’homme qui se voit seul plus isolé, plus dénué, plus perdu dans ces lieux vides et sans bornes : il voit partout l’espace comme son tombeau ; la lumière du jour, plus triste que l’ombre de la nuit, ne renaît que pour éclairer sa nudité, son impuissance, et pour lui présenter l’horreur de la situation, en reculant à ses yeux les barrières du vide, en étendant autours de lui rabane de l’immensité qui le sépare de la terre habitée ; immensité qu’il tenterait en vain de parcourir : car la faim, la soif et la chaleur brûlante pressent tous les instants qui lui restent entre le désespoir et la mort.
Ils n’ont aucun arrêt : ce sont esprits volages, Qui souvent sont tout gris avant que d’être sages ; Et doit-on souhaiter, pour leur utilité, De voir finir leur vie avecque leur beauté : Semblables à ces fleurs dont Vénus se couronne, De qui jamais les fruits n’enrichissent l’automne Oubliez, oubliez l’amour de ce berger, Et prenez en son lieu quelque bon ménager, De qui la façon mâle, à vos yeux moins gentille, Témoigne un esprit mûr à régir sa famille, Et dont la main robuste au métier de Cérès Fasse ployer le soc en fendant les guérets.
Au sortir de leurs mains, je suis passé par deux lieux où il y avait garnison espagnole ; et là, sans doute, j’ai couru plus de danger.
J’espère que je vous porterai assez de nouvelles de ce lieu-là pour faire ma cour auprès de vous et pour faire peur à vos voisins.
Il s’agit, dans le texte de l’Iliade, d’un tronc d’arbre desséché « qui pourrit là », si on lit οὐ, génitif marquant le lieu, ou bien « qui ne pourrit pas », si on lit οὐ, négation.
On pense, avec raison selon nous, que, sans négliger des exercices extrêmement utiles, il est bon de les lier entre eux par une théorie générale ; en d’autres termes, que faire sa rhétorique, ce n’est pas seulement faire avec succès les devoirs donnés dans cette classe, c’est aussi apprendre la science qui porte ce nom, et qui fait connaître et distinguer les diverses sortes de discours, leurs parties, les lieux oratoires qu’on y emploie, etc.
Grassin, seigneur du lieu, le fit rebâtir. […] La voici : La flamme avait détruit ces lieux : Grassin les rétablit par sa munificence.
Ce qui lui semblait si facile et si indubitable qu’il écrivit partout, et même en Espagne, qu’il tenait le Béarnais enfermé en un lieu d’où il ne lui pouvait échapper à moins que de sauter dans la mer.
Sa gaieté jeune, vive, active, animait tout, et sa légèreté de nymphe2 la portait partout comme un tourbillon qui remplit plusieurs lieux à la fois, et qui y donne le mouvement et la vie.
je lui dirais que les sottises imprimées n’ont d’importance qu’aux lieux où l’on en gêne le cours1 ; que sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur, et qu’il n’y a que de petits hommes qui redoutent les petits écrits.
Il sait que les apparences trompent, qu’il n’est rien de stable sous le soleil ; au lieu donc de s’aventurer à penser encore ce qu’il avait toujours pensé jusque-là, ce qui était certain pour lui comme pour tout le monde, il s’approche modestement du régulateur de sa raison législative7, se penche à son oreille, puis dresse les siennes pour recueillir sans en rien perdre la réponse à cette question profonde et délicate : Monseigneur, qu’est-ce qui est vrai aujourd’hui ?
Lieu, n. m. endroit, place.
La Flèche, ou quelque autre maison qu’il plaise au supérieur sera le lieu de mon repos.
4º Le nom du lieu où une chose se fait, se prend pour la chose même. […] C’est, comme on voit, toujours une métaphore ; mais la métaphore proprement dite ne s’occupe que d’une idée, tandis que l’allégorie en continue le développement complet, en présentant toujours le sens figuré au lieu du sens propre. […] Mais, quand nous trouverons dans Fléchier des soupirs contagieux qui sortent du sein d’un mourant, pour faire mourir ceux qui vivent ; quand il nous dira d’une grande princesse, qu’elle fut admirée dans un âge où les autres ne sont pas encore connues ; qu’elle eut de la sagesse, dans un temps où l’on n’a presque pas encore de la raison ; qu’on lui confia les secrets les plus importants, dès qu’elle fut en âge de les entendre ; que son naturel heureux lui tint lieu d’expérience, et qu’elle fut capable de donner des conseils, dans un temps où les autres le sont à peine d’en recevoir, etc. ; qui ne voit dans tous ces exemples la vérité sacrifiée à la démangeaison de faire contraster les mots ?
Il faut bien faire connaître les personnages, leurs actions, leurs caractères ; n’omettre aucune des circonstances de lieu, de temps, de moyen, qui expliquent les causes, les effets et rendent les événements naturels. […] Ornements de la Narration Parmi les ornements que l’on peut faire entrer avec succès dans une narration, on peut nommer les portraits des personnages dont on s’occupe, les descriptions des lieux où les événements se passent, les réflexions de celui qui raconte, et certaines sentences de morale qui frappent l’esprit par leur justesse. […] Elle retrace les plus riants paysages et les plus sombres forets ; les lieux les plus fleuris et les sites les plus déserts.
Si quelqu’un doit se plaindre des lettres, c’est moi, puisque dans tous les temps et dans tous les lieux elles ont servi à me persécuter. […] Rapprochez cette page de Massillon (Panégyrique de Saint Louis) : « A la tête des armées, ce n’était plus ce roi pacifique, accessible à ses sujets, assis sous le bois de Vincennes avec une affabilité que la simplicité du lieu rendait encore plus respectable ; réglant les intérêts des familles, réconciliant les pères avec les enfants, démêlant les passions de l’équité, assurant les droits de la veuve et de l’orphelin, paraissant plutôt un père au milieu de sa famille qu’un roi à la tête de ses sujets, entrant dans des détails dont des subalternes se seraient crus déshonorés, et ne trouvant indigne d’un prince et indécent à la majesté des rois que d’ignorer les besoins de leurs peuples. […] « Ce ne fut point Pultava qui perdit Charles : s’il n’avait pas été détruit dans ce lieu, il l’aurait été dans un autre.
Cela vient peut-être de quelque abréviation, comme έ, que l’inadvertance d’un copiste aura interprétée par le nom cardinal au lieu du nom ordinal : en effet, après ce qui précède, il ne restait pas cinq parties, mais deux seulement à énumérer.
Au sortir de leurs mains, je suis passé par des lieux où il y avait garnison espagnole, et là, sans doute, j’ai couru plus de dangers.
Le commerce des honnêtes gens ne peut subsister sans une certaine sorte de confiance ; elle doit être commune entre eux : il faut que chacun ait un air de sûreté et de discrétion qui ne donne jamais lieu de craindre qu’on puisse rien dire par imprudence.
[Notice] Durant les premiers ans du Parnasse françois, Le caprice tout seul faisait toutes les lois1 : La rime, au bout des mots assemblés sans mesure, Tenait lieu d’ornements, de nombre et de césure.
Ses romans n’eurent d’espagnol que le nom, le lieu de la scène et le costume : ce sont des tableaux de mœurs françaises.
Toute pensée naïve est naturelle ; mais toute pensée naturelle n’est pas naïve, parce que le naturel peut avoir quelque chose de grand, de sublime ; au lieu que le naïf a toujours quelque chose de moins élevé et qui tient de la simplicité et de la bonhomie. […] Tibulle disait à une personne qui lui était extrêmement chère : Dans les lieux les plus solitaires, vous êtes pour moi une grande compagnie : In solis tu mihi turba locis. […] La description, qui est la peinture d’un objet dans ses détails les plus pittoresques et les plus intéressants et avec ses couleurs les plus vives, diffère du tableau, dit Marmontel à qui nous empruntons une grande partie de cet article, en ce que le tableau n’a qu’un moment et qu’un lieu fixe.
Encore une rature laisserait-elle quelques traces du moins d’elle-même, au lieu que ce dernier moment qui effacera d’un seul trait toute votre vie, s’ira perdre lui-même avec tout le reste dans ce grand gouffre du néant ; il n’y aura plus sur la terre aucuns vestiges de ce que nous sommes.
Quel est dans le lieu saint ce pontife égorgé ?
Miroir, peintre et portrait, qui donnes et reçois, Et portes en tous lieux avec toi mon image, Qui peux tout exprimer, excepté le langage, Et pour être animé n’as besoin que de voix : Tu peux seul me montrer, quand chez toi je me vois, Toutes mes passions peintes sur mon visage.
Il me répondit : « Effectivement, je crois que ce pourraient bien être des diables4. » Comme nous avions déjà fait cinq ou six pas du côté de la Savonnerie, et que nous étions par conséquent plus proches du spectacle, je commençai à entrevoir quelque chose ; et ce qui m’en parut fut une longue procession de fantômes noirs, qui me donna d’abord plus d’émotion qu’elle n’en avait donné à M. de Turenne ; mais, en réfléchissant que j’avais longtemps cherché des esprits, et qu’apparemment j’en trouvais en ce lieu, je fis deux ou trois sauts vers la procession1 ; les gens du carrosse, qui croyaient que nous étions aux mains avec tous les diables, firent un grand cri, et ce ne fut pourtant pas eux qui eurent le plus de peur.
Heureux qui l’invoque et le prie à chaque accident de la saison, qui compte sur lui seul comme aux jours de la manne dans le désert, qui suit en fidèle ému, entre deux haies en fleur, la procession d’une Fête-Dieu champêtre, ou qui prend part avec foi et ferveur, le long des blés courbés ou desséchés, aux cantiques d’alarme et aux pieux circuits des Rogations extraordinaires, qui sait le chemin menant à la statue de la Vierge dressée au sommet du rocher, ou logée au cœur du chêne antique que hantaient jadis les fées, qui ne méprise pas le saint du lieu et le miracle d’hier qu’on en raconte !
Jamais et chez aucun peuple, il faut l’avouer, les droits respectifs des peuples et des souverains ; jamais tout ce qui intéresse la religion, les mœurs et la politique n’avait été discuté, approfondi, avec cette éloquence des choses si supérieure à celle des mots ; avec cette logique des faits qui ne laisse lieu ni au doute, ni même à la réplique.
C’est là que l’on nous dit que souvent les vers de Voltaire sortent de la ligne, pour se faire remarquer ; au lieu que dans Racine, ils marchent tous ensemble sous une discipline égale, qui ne permet à aucun de se faire remarquer aux dépens de la troupe.
quand le pâle automne aura jauni les bois, Ô mon père, je veux promener ma tristesse Aux lieux où je te vis pour la dernière fois.
Quant au caractère des bergers, on peut en juger par les lieux où on les place. […] Il doit être gracieux dans les descriptions comme dans ce passage du même auteur : Qu’en ses plus beaux habits l’Aurore, au teint vermeil, Annonce à l’univers le retour du soleil, Et que devant son char ses légères suivantes Ouvrent de l’orient les portes éclatantes ; Depuis que ma bergère a quitté ces beaux lieux, Le ciel n’a plus ni jour, ni clarté pour mes yeux. […] La muse raconte et le poète écrit ; au lieu que, dans l’ode, son inspiration est prophétique.
De là sur l’Hélicon deux partis opposés Règnent, et l’un par l’autre à l’envi déprisés, Tour à tour s’adressant des volumes d’injures, Pour le trône des arts combattent par brochures ; Mais plus forts par le nombre, et vantés en tous lieux, Les corrupteurs du goût en paraissent les dieux.
Car si vous estiez sur le lieu, vous n’y verriez point la dixieme partie de ce qui s’en est dict dehors.
Ce mardi-gras révolutionnaire est une parodie de la cérémonie qui eut, en effet, lieu vers 1590.
Mais en attendant cette décision, qui sera plus ou moins prompte, plus ou moins honorable, au gré de la direction que pourront prendre les opinions religieuses et littéraires, le Génie se soutiendra par des beautés réelles qui sont de tous les temps, de tous les lieux et de toutes les opinions : il n’y en a qu’une sur le mérite prodigieux de certaines parties de l’ouvrage ; mais elle varie sur les taches, que tous les lecteurs ne voient pas des mêmes yeux, et n’aperçoivent pas dans les mêmes endroits. […] Soumis, agenouillés, ils priaient ; leur prière Franchissant d’un plein vol les champs de la lumière, Malgré les vents jaloux, sur des ailes de feu, Part, vole, monte, arrive aux portes du saint lieu ; Là, du temple divin le pontife suprême, Heureux médiateur, fils de Dieu, Dieu lui-même, Sur l’autel d’or où fume un encens éternel, La bénit et la porte aux pieds de l’Éternel.
Quoique le roman, tel que nous le comprenons aujourd’hui, soit une véritable création des temps modernes, on peut dire que, dans tous les âges et dans tous les lieux, l’homme s’est plu à sortir en imagination de la vie ordinaire, et à rêver un ordre d’événements plus varié, plus fantastique, plus en harmonie avec ses désirs.
La médisance règne en tous lieux, et fait de la société comme un champ de bataille, où mille coups mortels à l’honneur, portés de toutes parts, sont le jeu de ces bouches à deux langues que la sagesse déteste.
Au lieu que diligere (de legere, choisir, dis pour diversim, de divers côtés), signifie choisir, faire un choix, et, par extension, aimer par choix, par estime, par préférence.
Qu’on ne prétende pas de là néanmoins1 que les choses2 soient égales : car il y a cette extrême différence, que la violence n’a qu’un cours borné par l’ordre de Dieu, qui en conduit les effets à la gloire de la vérité qu’elle attaque ; au lieu que la vérité subsiste éternellement, et triomphe enfin de ses ennemis, parce qu’elle est éternelle et puissante comme Dieu3.
Ses romans n’ont d’espagnol que le nom, le lieu de la scène et le costume.
Dans quelles circonstances a-t-il lieu de s’exercer ? […] – A quelle querelle le Cid donna-t-il lieu ? […] L’action doit se passer dans un seul lieu. […] Elle avait encore l’avantage de donner plus de vraisemblance à une pièce que des règles, alors universellement suivies, enfermaient dans un seul jour et dans un seul lieu. […] Tantôt le poète décrit le lieu où l’action s’accomplit et raconte lui-même cette action, tantôt il s’efface et laisse la parole à ses personnages.
La convenance est une qualité par laquelle on assortit le style aux pensées, aux sentiments que l’on exprime, ainsi qu’aux circonstances actuelles du lieu, du temps et des personnes, en un mot, au sujet que l’on traite. […] De quel front cet ennemi de Dieu Vient-il infecter l’air qu’on respire en ce lieu.
De sorte qu’il y a tout ensemble dans ce procédé, et de l’orgueil qui nous cause ce dépit, et du défaut de charité qui nous porte à nous en venger par une contradiction indiscrète, et de l’hypocrisie qui nous fait couvrir tous ces sentiments corrompus du prétexte de l’amour de la vérité et du désir charitable de désabuser les autres, au lieu que nous ne recherchons en effet1 qu’à nous satisfaire nous-mêmes.
Dans les pertes médiocres, on surprend ainsi la pitié des auditeurs ; mais on décrit sans art une mort qu’on déplore sans feinte, etc. » Et Bossuet, dans celle du Grand-Condé : « Ce serait ici le lieu de faire voir notre Prince dans ses glorieuses campagnes qui ont été les miracles de notre siècle, et dont la postérité aura un jour droit de douter ; et peut-être même ne les croira-t-elle pas, parce qu’elles sont bien plus vraies que vraisemblables.
« On veut trop éblouir et surprendre, dit encore Fénelon ; on veut avoir plus d’esprit que son lecteur et le lui l’aire sentir, pour enlever son admiration ; au lieu qu’il faudrait n’en avoir jamais plus que lui, et lui en donner même sans paraître en avoir.
Le poème épique n’est borné ni par le temps, ni par le lieu, ni par l’espace ; c’est la plus vaste des compositions humaines : il n’est aucun genre où le génie du poète puisse prendre un plus sublime essor.
Une révolution philosophique qui a rendu la raison de l’histoire plus ferme ; une révolution politique qui l’a rendue plus libre ; le progrès de certaines sciences, qui lui a donné une connaissance plus complète des faits, des temps, des lieux, des hommes, des institutions ; tant d’expériences fécondes, d’événements instructifs, accumulés pour nous en un demi-siècle, des croyances abandonnées et reprises, des sociétés détruites et refaites ; les excès des peuples, les fautes des grands hommes, les chutes des gouvernements, les prodiges de la conquête et les calamités de l’invasion ; après les plus vastes guerres la plus longue paix, et l’adoration des intérêts succédant à l’enthousiasme des idées, lui ont montré les faces diverses des choses humaines, et doivent nous faire pénétrer plus avant que nos devanciers dans tous les secrets de l’histoire.
La scène, la tribune, le barreau étaient déjà ce qu’ils sont encore, des lieux où le poëte et l’orateur communiquaient oralement leurs idées et leurs impressions à leurs concitoyens assemblés.
Ainsi, le vrai a besoin d’emprunter la figure du faux pour être agréablement reçu dans l’esprit humain : mais le faux y entre bien sous sa propre figure ; car c’est le lieu de sa naissance et sa demeure ordinaire, et le vrai y est étranger.
On ne parle qu’en dernier lieu de ce qui regarde personnellement l’écrivain.
Le cygne 2 Les grâces de la figure et la beauté de la forme répondent dans le cygne à la douceur du naturel ; il plaît à tous les yeux ; il décore, embellit tous les lieux qu’il fréquente ; on l’aime, on l’applaudit, on l’admire.
qui désigne la personne, la chose, le lieu, le nombre, les moyens, les motifs, la manière, le temps.
S’ils méritèrent l’hospitalité, il n’en fut pas ainsi de tant d’autres qui durent être chassés plus tard comme des aventuriers ; car l’italianisme devint une fureur dont les excès justifièrent cette protestation patriotique de Du Bellay : « La même loi naturelle, qui commande à chacun de défendre le lieu de sa naissance, nous oblige encore à garder la dignité de notre langue. » Or, on l’oubliait étrangement, lorsque tout gentilhomme bien appris « allait après le past (repas) spaceger (se promener) par la strade (rue) pour y étaler son garbe (tournure) ». […] On disait de même, sans le moindre scandale, pâlir ou éclater quelque chose, pour faire pâlir et faire éclater ; il était permis également d’écrire : entrer un lieu, jouir un plaisir, user une faveur.
Il s’agit d’un hôpital, et voici comme il le décrit : « Voyons-la (la reine) dans ces hôpitaux où elle pratique ses miséricordes publiques ; dans ces lieux où se ramassent toutes les infirmités et tous les accidents de la vie humaine ; où les gémissements et les plaintes de ceux qui souffrent, remplissent l’âme d’une tristesse importune ; où l’odeur qui s’exhale de tant de corps languissants, porte dans le cœur de ceux qui les servent le dégoût et la défaillance ; où l’on voit la douleur et la pauvreté exercer à l’envi leur funeste empire ; et où l’image de la misère et de la mort entre presque par tous les sens ».
Les premiers donc que distinguèrent leur vertu et leur sagesse, ayant étudié la nature de l’esprit humain et remarqué son aptitude pour l’instruction, rassemblèrent dans un seul lieu les hommes épars, et les firent passer de leur férocité primitive à des sentiments de justice et de sociabilité.
Il croit fermement, avec la populace, qu’un troisième est mort : il nomme le lieu où il est enterré ; et quand on est détrompé aux halles et aux faubourgs, il parie encore pour l’affirmative.
Un homme qui vit sans réflexion ne pense qu’aux espaces qui sont auprès de lui, ou qui ont quelque rapport à ses besoins : il ne regarde la terre entière que comme le plancher de sa chambre, et le soleil qui l’éclaire pendant le jour que comme la bougie qui l’éclaire pendant la nuit : ses pensées se renferment dans le lieu étroit qu’il habite.
Comédie, opéra, bonne chère, cadeaux : Il traîne en tous les lieux la joie et l’abondance ; On voit régner sur lui l’air de magnificence, Tabatières, bijoux ; sa poche est un trésor ; Sous ses heureuses mains le cuivre devient or1 Hector.
Dans un sage conseil, par les chefs assemblé, Du départ général le grand jour est réglé ; Il arrive, tout part : le plus jeune peut-être Demande, en regardant les lieux qui l’ont vu naître, Quand viendra ce printemps par qui tant d’exilés Dans les champs paternels se verront rappelés1 ?
S’il passait près de nous quelque paysan retournant au travail, ses outils sur l’épaule, je lui réjouirais le cœur par quelques bons propos, par quelques coups de bon vin qui lui feraient porter plus gaiement sa misère9 ; et moi, j’aurais aussi le plaisir de me sentir émouvoir un peu les entrailles, et de me dire en secret :« Je suis encore homme. » Si quelque fête champêtre rassemblait les habitants du lieu, j’y serais des premiers avec ma troupe10.
J’ai senti depuis peu la perte de deux personnes qui m’étaient très-proches2, et j’ai éprouvé que ceux qui me voulaient défendre la tristesse l’irritaient, au lieu que j’étais soulagé par la complaisance de ceux que je voyais touchés de mon déplaisir.
Un acacia qui croissait dans ce lieu me servit d’abri ; derrière ce frêle rempart j’attendis la fin de la tempête.
Elle porte en tous lieux son immortel flambeau, Plane au sommet des monts, plonge au fond des abîmes, Et souvent fonde un temple où manquait un tombeau.
Ce qui distingue la chanson religieuse du cantique, c’est que celui-ci, étant destiné à être chanté en chœur dans le lieu saint, doit toujours être grave et sérieux ; tandis que l’autre, qui doit être chantée parmi les beautés de la campagne, demande un ton moins grave, une mesure plus vive, une versification plus légère. […] Dans ces beaux lieux tout est fertile ; J’y vois des fruits, j’y vois des fleurs, Et je dis en versant des pleurs : Je suis l’arbre stérile !
« C’est ici le lieu de vous dire un mot de ces braves citoyens, qu’il a envoyés à un péril manifeste, quoique les sacrifices ne fussent point favorables ; de payer un juste tribut de regrets et d’éloges à ces illustres morts, dont il a osé louer la bravoure, en foulant leurs tombeaux de ces mêmes pieds qui ont si lâchement abandonné le poste qui leur était confié.
« Dans le discours, dit Pascal, il ne faut point détourner l’esprit d’une chose à une autre, si ce n’est pour le délasser, mais dans le temps où cela est à propos et non autrement ; car qui veut délasser hors de propos, lassc. » Que vos digressions sortent naturellement du fond même de l’écrit et semblent lui être nécessaires ; que jamais elles ne fassent naître dans l’esprit une série d’idées étrangères, à plus forte raison, d’idées contraires au sujet ; enfin qu’elles soient placées au lieu qui leur convient le mieux, qui les appelle en quelque sorte ; qu’elles se rattachent à ce qui précède et ramènent ce qui doit suivre par des transitions faciles et naturelles.
Ainsi, les voyelles se réunissent en diphtongues dans les mots suivants : fiacre, viande, premier, lumière, ciel, mien, lieu, aimions, loin, fouet, celui, etc.